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d'une facilité très-grande pour trouver d'heureuses mélodies, on le vit écrire dans des soirées la musique de deux romances dont le poète Chazet lui faisait les paroles en dix minutes. Ces improvisations étaient alors fort à la mode. Garat, le célèbre chanteur en vogue par son rare talent d'exécution et la grande réputation qu'il se fit aux concerts de Feydeau et à ceux de la rue de Cléry, contribua également à produire et à faire estimer le talent de Tarchi, lequel donna successivement aux théâtres Favart et Feydeau six opéras-comiques, le Cabriolet jaune; le Trente et Quarante; Aurore de Gusman; une Aventure de Sainte-Foix; Astolphe et Alba, ou A quoi tient la faveur, en 2 actes, 1802. Le deuxième et le quatrième de ces ouvrages eurent beaucoup de succès; mais la chute complète du dernier, dont le poème était du même auteur que le Cabriolet jaune, qui avait peu réussi, dégoûta Tarchi des compositions dramatiques. C'est à l'embarras, à la gêne qu'il éprouvait, qu'on doit sans doute attribuer un certain décousu d'idées qu'on remarque dans sa musique, et que l'art des chanteurs ne peut pas aisément déguiser. Ses chants, quoique vifs, comiques et souvent spirituels, ne coulent pas toujours de source, et n'offrent point une mélodie agréablement phrasée. Il se borna, dans les dernières années de sa vie, à donner des leçons de chant. En professant la méthode du Conservatoire de Naples il se fit une réputation, et l'on peut citer parmi ses élèves, madame Duret-SaintAubin. Tarchi mourut à Paris, le 19 août 1814. Il avait exécuté à Naples des messes et des vêpres à quatre, cinq et six voix; mais nous ne pensons pas que sa musique religieuse

ait jamais été entendue à Paris. Z.

TARDIEU (ALEXANDRE), célèbre graveur, né à Paris, en 1745, était membre de l'Académie des beauxarts, ainsi que son oncle et grand oncle, dont il soutint honorablement la réputation. Comme Berwic et Will, dont il était l'élève, il s'attacha plus particulièrement à imiter Nanteuil et Edelink, cherchant surtout à rendre la manière de chacun de ses modèles. Ainsi l'on reconnaît aisément Vandick dans son portrait du comte Arundel, Raphaël dans son saint Michel, et le Dominicain dans son saint Jérôme, parce qu'on y retrouve toute la pureté de dessin et de couleur de ces grands maîtres. Il ne manqua qu'une seule voix à Alexandre Tardieu en 1791 pour le grand prix de gravure, qui fut donné à Berwic. Ses principaux ouvrages sont: I. Deux portraits de Voltaire, d'après l'Argillière. II. Deux portraits de Henri IV, dont l'un en buste et l'autre en pied. III. Un portrait du directeur Barras. IV. Un portrait de la reine Marie-Antoinette. V. Un portrait de la reine de Prusse, d'après madame Lebrun. VI. Un portrait en pied de l'empereur Napoléon, pour son sacre, d'après Isabey. VII. Beaucoup de portraits et vignettes pour les œuvres de Voltaire, de Delille, le musée Robillard, etc. Comme l'un des meilleurs maîtres de l'ancienne école, A. Tardieu a formé lui-même un grand nombre d'élèves. Il est mort à Paris en 1844. Z.

TARDIEU (ANTOINE-FRANÇOIS), de la même famille que le précédent, fut comme lui un graveur célèbre, mais dans un genre différent, celui de la géographie. Il naquit à Paris, le 17 février 1757, et entra de trèsbonne heure dans la carrière des arts. Il fut d'abord appelé Tardieu

de l'Estrapade, parce qu'il habitait ce quartier. Nommé par erreur Pierre pans sa jeunesse, il signa ses ou vrages P.-F. Tardieu; mais plus tard il reprit son prénom véritable. Ses premiers travaux furent exécutés à Malines pour la carte des Pays-Bas de Ferrari. Un fini précieux distingue particulièrement son burin. Il mourut à Paris, le 4 janvier 1822, laissant deux fils, qui comme lui ont cultivé la gravure avec succès. Ses principaux ouvrages sont: I. Les cartes marines de l'Atlas du commerce. II. Huit plans in-folio des capitales de l'Europe, qui font partie de l'Atlas de Mentelle. III. Plusieurs plans du Voyage pittoresque de la Grèce, de Choiseuil Gouffier. IV. Les palatinats de Cracovie, Plock, Lublin et Sandomir, gravés pour Stanislas - Auguste, ouvrage estimé. V. Atlas in-folio pour une édition du Voyage d'Anacharsis. VI. Une carte du Hartz pour un ouvrage de minéralogie par Héron de Villefosse. VII. Atlas du voyage de Péron aux terres australes. VIII. Atlas des guerres des Français en Italie, d'après Lapie. IX. Une grande carte de la Turquie d'Europe, en six feuilles. -Tardieu (Baptiste), aussi graveur en géographie, mourut, ainsi que sa femme, dans le mois de déc. 1837, par un suicide dont on a cru voir la cause dans quelques pertes que leur avait fait essuyer une entreprise de bains à vapeur qu'ils avaient formée récemment. M-D J.

TARENTE (le prince de), né en France vers 1760, d'une famille napolitaine dont l'origine remontait au delà du XIVe siècle. Entré fort jeune dans la carrière des armes, il était colonel au commencement de la révolution de 1789. Forcé d'émigrer dès le commencement, il se rendit

dans les États de Naples, où sa famille possédait encore de grands biens. Le roi Ferdinand IV l'ayant admis dans son armée, il y commandait une division en 1798, lorsque ce royaume fut envahi par l'armée française, sous les ordres de Championnet. Sa conduite dans cette occasion fut loin de mériter les éloges de son souverain; et voici comment ce prince en parla dans une espèce de rapport qu'il fit à la reine, en présence de son conseil, quelques jours après la défaite : « ..... Mais

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mier à leur inspirer de la frayeur; . et finit par les exhorter à ne pas « faire une inutile résistance. On n'avait pas encore brûlé une amorce; officiers et soldats murmuraient; plusieurs voulaient se battre; mais le coup était porté : le désordre • ayant été provoqué par le général lui-même, il fut impossible de rallier la troupe. Une partie se rendit. Le reste, se voyant abandonné, • chercha son salut dans la fuite. Le général qui l'a séduite ou trahie est allé se réfugier en Tos« cane; on lui suppose le dessein de s'embarquer à Livourne pour passer dans les pays étrangers. • L'ordre a déjà été donné par la

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à la réquisition de notre minis« tre en Toscane. » Selon le récit de l'auteur des Mémoires d'un homme d'État, le prince de Tarente fut en effet arrêté le 16 décembre 1798, à Florence, et conduit prisonnier dans une forteresse, à la réquisition du ministre des Deux-Siciles.Rendu plus tard à la liberté, sur la demande de sa famille, il se réfugia en Russie, où il mourut obscurément dans les premières années de ce siècle. Ce fut son épouse (née Châtillon) qui, dans les massacres de sept. 1792, fit preuve d'un dévouement à la reine Marie-Antoinette, si héroïque, et qui contraste si malheureusement avec ce que nous venons de raconter du prince de Tarente. Voici comment un historien de cette époque a parlé de ce sublime courage: « La princesse de Ta« rente se sauva elle-même par l'hé roïsme de sa vertu. Depuis deux jours et deux nuits, elle attendait la mort au milieu des victimes « qu'on égorgeait sans relâche. Enfin - on l'amène devant l'affreux tribunal, qui siégeait dans le milieu de « la rue entouré de cadavres sanglants. Dans un aussi affreux moment, il ne tenait encore qu'à elle - de se sauver; elle n'avait qu'un mot « à dire contre la reine, et ce mot lui « fut demandé avec la plus vive instance par les bourreaux eux-mêmes, qui semblaient vouloir lui « faire grâce et n'en trouvaient pas d'autre moyen; ce qui a été exprimé si énergiquement par le poète . Delille :

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Tarente, que te veut cet assassin farouche? A trahir ton amie il veut forcer ta bouche.

Mais ni promesses ni menaces ne . peuvent ébranler son courage, sa

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dont on se servait pour immoler « la reine; loin de là, elle réfute, « au péril de sa vie, tous ces men

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songes avec une admirable présence d'esprit. Les juges -bourreaux eux-mêmes s'étonnent de << son courage; ils admirent celle qu'ils allaient égorger... et ils ordonnent qu'on la reconduise en prison. A ces mots, la voix de la prin- cesse s'exalte; elle demande la mort ou la liberté à l'instant même; et les spectateurs (on sait - ce qu'étaient ces spectateurs!) la • ramènent en triomphe chez elle! Quelques-uns des assassins eux

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- mêmes se réunirent à l'escorte, puis, pour nous servir de leur langage, ils vinrent reprendre leur « ouvrage. Ainsi fut sauvée cette héroïque princesse. On conçoit que, dès que cela fut possible, elle se hâta de quitter la France. C'est en Russie qu'elle se réfugia, et elle y fut parfaitement accueillie par l'impératrice Catherine, puis par l'excellente épouse de Paul Ier, la mère des empereurs Alexandre et Nicolas, si bien faite pour apprécier un aussi beau caractère. La princesse de Tarente mourut en 1814 à Saint-Pétersbourg, où elle s'était fait un grand nombre d'amnis et d'admirateurs. M-d j.

TARGA (LÉONARD), médecin italien célèbre pas l'étude des œuvres de Celse, à laquelle il consacra sa vie presque tout entière. L'édition qu'il en a publiée sous le titre de : Celsi opera ex recognitione Leonardi Targue, Padoue, 1769, 2 vol. in-8°, est supérieure à toutes les autres. Celle de Vérone, 2 vol. in- 4o, est faite avec plus de luxe et de plus amples notes ou prolégomènes; mais le texte en est moins soigné. Les

derniers éditeurs de Hollande ont préféré la première, considérée aujourd'hui comme le monument le plus parfait de l'antiquité médicale. Targa, qui était né à Vérone en 1790, fit ses études à Padoue, sous la direction du célèbre Morgagni, et il y remplit une chaire pendant quelques années; mais la faiblesse de sa santé l'obligea d'y renoncer, et elle le força également d'en refuser une autre à l'université de Pavie. Né à Vérone, en 1730, Targa y mourut en 1815. Il joignait à la science médicale un goût particulier pour les médailles; et il en a laissé une très-belle collection.

Z.

TARNOWSKY (JEAN), archevêque de Guesne, fut secrétaire d'État et directeur de la chancellerie sous le roi Étienne Bathory, et pendant onze ans vice-chancelier sous Sigismond III, qu'il accompagna en Suède, quand ce prince, après la mort de son père, alla prendre possesion de ce royaume (1592). Après avoir rempli ces hautes fonctions, il fut élevé à l'évêché de Posen (1597), puis à celui de Cujavia (1600), et enfin à l'archevêché de Guesne (1604). Le roi ayant formé le dessein d'épouser en secondes noces la princesse Constance, fille de l'archiduc Charles et propre sœur de sa première femme, les sénateurs et surtout le grand chancelier Jean Zamoyski désapprouvèrent hautement cette union comme illégitime. On accusa l'archevêque d'en avoir suggéré l'idée au roi, ou au moins d'être en cela d'accord avec ce prince, afin de conserver ses bonnes grâces. On assurait même qu'il devait se rendre à Vienne pour y chercher la nouvelle reine. Le primat, instruit de ces bruits, écrivit au roi des lettres dans lesquelles il lui représenta avec

une gravité respectueuse quel tort cette union ferait à la gloire du roi et combien elle compromettrait la tranquillité du royaume. Il mourut (1604) âgé de cinquante-quatre ans et cinq mois après avoir reçu le pallium du pape Clément VIII. G-Y. TARREGA (FRANCISCO), docteur en théologie et chanoine de Valence en Espagne, à la fin du XVIe siècle. Il acquit une place fort distinguée parmi les écrivains qui inondaient alors la péninsule. Inférieur sans aucun doute au grand Lopez de Véga sous le rapport de l'originalité et de la richesse de l'imagination, Tarréga se recommande par une grande habileté dans l'arrangement de ses intrigues et par l'art d'enchaîner l'attention du spectateur. Son chef-d'œuvre est la Enemiga favorable, pièce dont Cervantès fait mention honorable dans Don Quichotte. Héroïsme chevaleresque, combat judiciaire, événements imprévus, sentiments pompeux exprimés en termes sonores, tout cela se trouve dans cette composition qui obtint et qui devait obtenir, dans le pays du Cid, le plus brillant succès. Neuf autres pièces de Tarréga se rencontrent dans le rare recueil des vingt-quatre comedias, de cuatro poetas raturares de Valencia (1r partie, Valence, 1608; réimprimée en 1609 à Barcelonne, et à Madrid en 1614; 2o partie, Valence, 1616). En voici les titres : El prado de Valencia; el Esposo findigo; el Cerco de Rodas; la perseguida Amaltea; la Sondre leal de los mentaneses de Navarra; las suertes trocadas y torneo venturoso; el cercò de Pavia; la fordacion de la orden de N. senora; la Duquesa constante. L'avant-dernière de ces pièces renferme, au milieu de bien des extravagances, des beautés véritables.

Elle a pour héros un brigand féroce, Pédro Armengol, qui se convertit soudain, cherche à expier ses fautes passées, et se rend à Alger pour y délivrer des captifs. Il y trouve sa sœur qui a abjuré la foi, qui est devenue la maîtresse du dey, et il la ramène au giron de l'Église. Les Maures vont le faire périr dans les supplices; mais la sainte Vierge le délivre miraculeusement. Il revient en Espagne, accompagné d'une foule d'esclaves dont il a brisé les fers, et il fonde, sous la protection du roi d'Aragon, l'ordre de Notre-Dame ou de la Rédemption. On devine sans peine à quelle vogue était réservée une œuvre de ce genre, qui flattait si bien les idées alors régnantes au delà des Pyrénées. Lorenzo Garcion dans son Arte del ingenio, indique deux autres pièces de cet écrivain, la gallarda Irène et el Principe constante, sans doute demeurées inédites, ainsi que beaucoup d'autres compositions des dramaturges castillans de cette époque. On n'a aucun renseignement précis sur la vie de Tarréga, et nul auteur français, à ce que nous croyons du moins, ne lui a consacré une seule ligne. C-B-T.

TARRIBLE (JEAN-DOMINIQUELÉONARD). L'un des jurisconsultes les plus célèbres de notre époque, né à Auch en 1753, fit ses études dans cette ville et Y fut reçu avocat. Retiré à la campagne, il ne donna d'abord que des consultations, et fit partie de l'assemblée provinciale de la généralité d'Auch. Ce fut dans cette position que le trouva la révolution, dont ses habitudes et sa profession ne pouvaient manquer de lui faire embrasser la cause. Il ne l'adopta néanmoins qu'avec réserve et modération. Nommé d'abord commissaire du roi par le tribunal

criminel du Gers, il fut ensuite un des administrateurs de ce département, puis accusateur public, et enfin président du tribunal criminel. S'étant montré favorable à la révolution du 18 brumaire, il fut appelé au tribunat, et aussitôt attaché à la section de législation. En cette qualité, il eut une grande part à la rédaction du code civil, principalement en ce qui est relatif à la législation hypothécaire. Après la suppression du tribunat en 1807, il fut nommé conseiller-maître à la cour des comptes, et il a occupé cette place jusqu'à sa mort le 27 janvier 1821. Tarrible avait concouru aux Annales du notariat, particulièrement pour ce qui concerne la tutelle et les servitudes, dont il a publié séparément une partie sous le titre de Manuel des juges de paix, Paris, 1806, in-8o. C'était sans contredit un des jurisconsultes les plus habiles de notre temps pour la partie hypothécaire; et l'on sait que Merlin a adopté plusieurs de ses articles sur cette matière dans son Répertoire de jurisprudence, entre autres les mots Hypothèque, Expropriation forcée, Inscription hypothécaire, Saisie immobilière, Radiation, Transcription, etc. Tarrible a encore publié une Lettre à M. Jousselin, au sujet de la demande en cassation du sieur Lomme, contre les frères Joannis, Paris, 1816. in-4o. Z.

TARTIER (Adrien Le), docteur en médecine, d'une ancienne famille de Troyes, dont plusieurs membres avaient occupé les premières places dans cette ville, était probablement né en 1584. Il exerçait sa profession à Chaumont en Bassigny. L'époque de sa naissance et celle de sa mort nous sont inconnues. Il a laissé un petit ouvrage curieux et recherché,

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