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ti (1). Il est intitulé: La semplicità ingannata. Leida, Gio. Sambix, 1654, pet. in-12. Ce joli volume de 12 feuillets préliminaires, titre compris, et de 307 pages, imprimé par les Elzevier, est tout à fait digne de la collection de ces célèbres imprimeurs; aussi il est très-recherché et ne se rencontre pas facilement. L'ouvrage curieux qu'il renferme n'est point un roman, comme le dit, sûrement par inadvertance, le premier de nos bibliographes (2). C'est une déclamation contre les parents qui forcent leurs filles à se faire religieuses, et en même temps une apologie du beau sexe, un vrai plaidoyer pour les femmes contre les hommes. C'est à Dieu (a Dio) qu'Arcangela a dédié son livre, dont la pensée est résumée par ces deux vers placés au commencement :

La divozion forzata

Al Signore non è grata.

Platon, Cicéron, Horace, Virgile, Pétrarque, le Dante, le Tasse, l'Arioste et beaucoup d'autres. Elle cite aussi presque toutes les femmes qui, dans les différents âges, se sont fait un nom par leurs vertus, leur courage, leur esprit, leur science et leur talent. Ce qu'elle dit des couvents est très-hardi pour l'époque où elle vivait, pour le pays qu'elle habitait, et surtout dans la bouche d'une religieuse. C'est pourquoi, outre le déguisement de son nom, pour mieux se cacher encore, elle se dit séculière et déclare ne savoir que par ouï-dire et par des relations ce qui se passe dans les cloîtres (p. 59). Elle promettait (p. 307) un autre ouvrage, dans lequel elle devait peindre avec plus de détail les tourments et le désespoir des infortunées qu'on fait entrer malgré elles dans ces prisons que la religieuse de Sainte-Anne compare souvent à l'enfer. Nous ne savons pas si elle à tenu parole. B.-1.-u.

Il ne faut y chercher ni un plan bien suivi, ni un ordre bien régulier dans TARBÉ des Sablons (SÉBASla disposition des deux sujets, qu'elle TIEN-ANDRÉ), ancien maire de Melun, mène de front avec une certaine membre du conseil général du déadresse, mais sans éviter les répé-partement de Seine-et-Marne, puis titions un peu trop fréquentes. A cela près, il est intéressant, écrit avec chaleur et quelquefois avec éloquence; il respire la candeur et la franchise; en un mot, on le lit d'un bout à l'autre avec plaisir. Arcangela avait une grande érudition, bien qu'elle dise être jeune et n'avoir étudié que pour son agrément. Elle cite à propos les auteurs sacrés et profanes, anciens et modernes, la Bible, saint Jérôme, saint Ambroise, saint Augustin, Aristote,

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chef de division à l'administration des douanes, naquit à Sens, le 19 septembre 1762, d'une famille honorable et dont plusieurs membres appartiennent à l'histoire (voy. TARBE XLIV, 524). Reçu avocat au parlement de Paris, il rédigea de 1782 à 1790 l'Almanach historique du diocèse de Sens, qu'avait fondé son père, et publia en 1787, à la suite d'une nouvelle édition in-4° de la Coutume de Sens, des Détails historiques sur le baillage de Sens (Dict. des Anonymes, no 2648). Quelque temps après, il quitta sa ville natale pour venir s'établir à Melun et y fonder une imprimerie. Nommé

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maire de cette ville à la fin de l'année 1792, à une époque où tous les esprits étaient en feu et toutes les passions -soulevées, il se fit remarquer par la sagesse de son administration, par son humanité et la générosité de son caractère. On a signalé dans l'article BAILLY les efforts inutiles qu'il avait faits pour le soustraire à la mort (voy. BAILLY, III, 238). Cet infortuné avait depuis plusieurs mois fait faire à la municipalité de Melun la déclaration de son projet de venir y fixer sa résidence, lorsqu'il y vint effectivement. A la première visite qu'il fit au maire, celui-ci lui déclara qu'il ne le voyait pas arriver sans inquiétude dans une ville où se trouvait depuis plusieurs jours un détachement de l'armée révolutionnaire; et, en effet, dès le lendemain, il reparut chez Tarbé en lui disant: Citoyen maire, on m'arrête.-Faites vous conduire à la maison commune, lui répondit le maire; j'y vais sur vos pas. » Arrivé au lieu des séances, le maire fit convoquer le conseil général, le comité révolutionnaire, et tenir les portes ouvertes. «Quel est, dit-il alors, celui qui a arrêté Bailly? - C'est moi, dit un jeune soldat. Par quel ordre ? Je n'en avais aucun; j'ai entendu dire hier à la société populaire que Bailly était arrivé, et qu'on ferait bien de l'arrêter. Je l'ai arrêté de moi-même. Vous avez eu tort; la force armée ne doit agir qu'en vertu de réquisition ou par ordre de l'autorité civile. Bailly, quoique votre arrestation soit illégale, voyons si vos papiers sont en règle et si vous vous êtes conformé aux lois. Votre passeport, votre certificat de résidence... Et ces pièces, déposées sur le bureau par Bailly, passèrent de

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main en main sous les yeux de tous les membres de l'Assemblée. « Vous venez fixer votre domicile à Melun, ajouta le maire. En avez-vous fait la déclaration? Il y a plusieurs mois.

Greffier, apportez-le registre des déclarations, et, si celle du citoyen Bailly s'y trouve, donnez-en lecture.» Et le greffier lut la déclaration, qui se trouva en règle. Cet interrogatoire et ces vérifications terminés, la municipalité voulut rendre Bailly à la liberté; mais le peuple était ameuté, et, pour satisfaire ces furieux, il fallut le retenir en prison chez lui jusqu'à ce que, de Paris, on eût décidé de son sort. On sait quel fut le dénouement de ce drame sanglant... Conduit dans les prisons de Paris, Bailly fut condamné à mort par le tribunal révolutionnaire, et exécuté le 12 nov. 1793. Plus heureux quelque temps auparavant, Tarbé, alors simple officier municipal de Melun, avait contribué, en favorisant une évasion, à sauver la vie d'Adrien Duport, arrêté dans la même ville à la suite du 10 août 1792. Pour prix de cette noble et généreuse conduite, Tarbé fut jeté lui-même en prison, et il ne dut son salut qu'à la révolution du 9 thermidor. Rendu alors à la liberté, il consacra ses loisirs à un Manuel pratique et élémentaire des poids et mesures, le premier qui ait été publié sur la matière, et le seul pendant longtemps en possession de la faveur publique, publié en 1796. Ce manuel a eu un très-grand nombre d'éditions, et il n'a pas peu contribué à répandre et populariser en France le système décimal que Gattey a ensuite complété et perfectionné (voy. Gattey, LXV, 169). Entré en 1804 dans la carrière administrative, Tarbé occupa successivement, dans plusieurs

branches de l'administration des finances, des postes importants; et il mourut à Paris le 17 mai 1837, à l'âge de 75 ans, laissant après lui la réputation d'un homme aussi distingué par l'étendue de ses connaissances que par la générosité de son caractère. En 1816 Louis XVIII lui conféra la croix de la Légiond'Honneur et des lettres d'anoblissement, ainsi qu'à ses deux frères Tarbé de Veauxclair et Tarbé de Saint-Hardouin. D.-S.-E. TARBE des Sablons (ADOLPHEPIERRE), fils du précédent, avocatgénéral à la Cour de cassation, naquit à Melun, le 6 janvier 1796, et entra fort jeune dans la carrière de la magistrature, où il obtint un avancement rapide. Nommé substitut du procureur du roi à Châlonssur-Marne, puis à Reims et à Versailles, il le fut à Mantes, et enfin à Paris. Bellart, qui avait été à même de l'apprécier, écrivait à sa mère, en lui annonçant cette bonne nouvelle : Je ne vous fais pas de compliment, j'attends le vôtre; car, de nous deux, je suis celui à qui cela fait le plus de plaisir. Il porta pour la première fois la parole dans un procès politique qui avait excité à un assez haut de gré l'attention publique. Un prêtre, célèbre dès lors par ses écrits et la ferveur de son zèle, Lamennais, plus célèbre encore depuis par ses variations politiques et religieuses, avait publié contre l'Université, une lettre dont les termes peu mesurés éveillèrent l'attention du ministère public. Des poursuites furent dirigées contre l'éditeur responsable, et le jeune substitut, chargé de soutenir la prévention, le fit avec autant de convenance que de fermeté, montrant ainsi qu'il savait concilier les égards dus au caractère du

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prêtre et au talent de l'écrivain avec les devoirs de sa charge et les intérêts de la société. C'était surtout dans la discussion des affaires civiles que Tarbé brillait par la sûreté de son jugement et la netteté de son argumentation. S'il n'avait pas cette éloquence qui séduit et qui entraîne, il avait ce langage ferme et mesuré qui convient à l'organe du ministère public. En 1826, il fut nommé substitut à la cour royale, et appelé en cette qualité à faire, outre le service intérieur du parquet, le service plus important encore des audiences civiles et de la cour d'assises. Dans les premiers temps de son exercice comme substitut à la cour royale, il eut l'occasion de faire voir comment il comprenait les droits et les devoirs du ministère public. Une ordonnance royale du 24 juillet 1816 prononçait une peine correctionnelle contre tout détenteur d'armes de guerre. Pendant dix ans cette ordonnance avait été exécutée sans contestation. Tarbé, chargé de soutenir l'appel interjeté par le procureur-général, d'un jugement qui avait refusé de l'appliquer à une espèce particu lière, n'hésita pas à reconnaître que cette ordonnance était inconstitutionnelle; qu'une peine correction. nelle ne pouvait être portée que par une loi, et que les premiers juges avaient avec raison prononcé l'acquittement. A peu près à la même époque, il fit preuve de la même indépendance, en refusant, contrairement à une opinion assez répandue, d'attribuer l'autorité de la loi à un avis du conseil d'État, rendu dans une espèce particulière, par voie d'interprétation, en vertu de la loi du 16 septembre 1807. Cette impartialité, cette dignité que Tarbé apportait dans l'exercice de son ministère,

lui avaient concilié l'estime de tous les partis, et, quand vint la révolutiou de 1830, tout le monde le vit avec plaisir conserver ses fonctions. Il reçut à cette époque un avancement dû à l'ancienneté et à la distinction de ses services, et fut nommé avocatgénéral à la cour royale de Paris. I occupait en cette qualité le siége du ministère public à la cour d'assises lorsque, la mémoire de Bellart, dont il avait été l'élève, ayant été, de la part de l'un des membres du barreau, l'objet d'attaques passionnées, il prit sa défense et saisit l'occasion d'acquitter publiquement une dette de reconnaissance, à une époque où ce courage pouvait lui nuire. Le 16 avril 1832, bien qu'il n'eût encore que 36 ans, il fut nommé avocat-général à la cour de cassation. En cette qualité, il porta la parole pendant huit années, d'abord à la chambre des requêtes, puis à la chambre criminelle, enfin à la chambre civile. Son genre de talent s'adaptait merveilleusement à la nature des questions que la cour de cassation est appelée à résoudre. Esprit fin et délié, il faisait, avec une sagacité et une sûreté d'appréciation re marquables, la part du fait qui rentre dans le domaine souverain des juges du fond, et la part du droit dont la connaissance peut seule appartenir à la cour. Dans l'affaire des héritiers du prince de Soubise contre le domaine, il traita la question de souveraineté qui ressortait du procès avec une profondeur, une érudition, qui entraînèrent la cassation de l'arrêt. Il concourut à la préparation des ordonnances des 17 avril et 16 juin 1839 sur le système décimal, et donna à cette occasion une nouvelle édition du Manuel des poids et mesures publié par son père. Au milieu de ces

occupations, il dirigea un ouvrage important sur les attributions et la procédure de la cour de cassation, qu'il fit paraître en 1846, sous ce titre: Recueil des lois et règlements à l'usage de la cour de cassation, contenant, indépendamment de ces lois, une introduction qui forme à elle seule un traité sur la matière, et des commentaires pleins de remarques judicieuses. L'impression de cet ouvrage était à peine achevée, lorsqu'il fut frappé d'une attaque de paralysie, qui devait en peu d'années le conduire au tombeau. Ne pouvant plus exercer ses fonctions, il renonça de lui-même à la parole, et fut nommé, le 15 mars 1841, conseiller à la cour. Mais il ne devait survivre que peu de temps au coup qui l'avait frappé; le 10 janvier 1844, une nouvelle attaque l'enleva subitement. D—S-E.

TARCHI (ANGELO), compositeur de musique dramatique, né à Naples en 1759, entra fort jeune au Conservatoire della Pietà de Tarchini, et fut ensuite chef des élèves sous les célèbres professeurs Sala et Tarantino. Lorsqu'il eut atteint sa vingtquatrième année, âge prescrit par les statuts, il devint maître lui-même. En 1781, il fit exécuter par les élè ves du Conservatoire son premier ouvrage, l'Architello, opéra buffa qui mérita d'être représenté à Caserte devant le roi Ferdinand IV. En 1783, il donna, au Théâtre-Neuf de Naples, la Caccia di Enrico IV, opéra buffa, qui fut très-applaudi; puis, au théâtre del Fondo, un intermède et trois opéras qui eurent du succès. Il travailla enfin pour son propre compte, et ses ouvrages se succédèrent rapidement. 11 composa pour le théâtre de Capranica, à Rome, le due Fratelli Pappamosca, et, en 1784, pour celui de Valle, l'intermède de Don Fallo

pio; en 1785, à Milan, pour celui de la Canobiana, l'opéra séria l'Ademira; à Turin, Ariana e Bacco; en 1786, à Venise, Ifigenia in Tauride; à Milan, l'Ariarate; à Florence, Publio; à Mantoue, Arminio; à Crema, Demofoonte; en 1787, à Turin, il Trionfo di Clelia; à Venise, Puolo e Virginia; à Mantoue Artaserse; en 1788, à Rome, le Due rivali, opéra buffa; Mitridate, qui eut un très-grand succès; à Milan, i Conte di Saldagna; à Padoue, Antioco; en 1789, à Londres, le Déserteur et Alessandro nell' Indie, deux ouvrages qui furent très-goûtés; à Mouza, près de Milan, la spazza Cammina, opéra buffa; en 1790, à Venise, l'Apoteose d'Ercole; à Vicence, l'Ezio; à Turin, Giulio Sabino; à Milan, Adrasto; en 1792, à Mantoue, Isacco, oratorio; à Milan, la Morte di Nerone; à Florence, Ester, oratorio. Tarchi soutenait ainsi dignement en Italie la haute réputation de l'école napolitaine, dont il était sorti, lorsque les événements de la guerre et les révolutions de sa patrie l'obligèrent à s'en éloigner. Il vint en France en 1797 avec son ami `Della Maria, qui comme lui y était honorablement connu. Tous les deux, patronnés par les mêmes personnes, et surtout par le célèbre Garat, obtinrent beaucoup de succès. On avait déjà joué en 1790, au théâtre de Monsieur, un opéra buffa de sa composition, Don Chisciotte, ou il Cavaliere errante. Dès son arrivée, il composa pour la première fois, en 1797, de la musique sur des paroles françaises; mais le peu de connaissance qu'il avait de notre langue et surtout de notre prosodie lui opposa toujours des obstacles qu'il aurait pu surmonter si les auteurs dramatiques avec lesquels il travaillait, le

le vicomte de Ségur, Dupaty, Le Prévôt d'Iray, et surtout Alexandre Duval (qui, dans la préface de deux de ses opéras comiques, lui reproche assez durement son ignorance), eussent mis à l'instruire la même complaisance que Marmontel avait eue pour Piccini. Tarchi fut particulièrement aidé, pour obtenir des poèmes de l'Opéra-Comique, par le semainier perpétuel Camérani, son compatriote. Il se fit ensuite connaître de Martin et d'Elleviou. Ce dernier, qui, depuis le Prisonnier, avait un grand succès par son jeu entraînant autant qu'élégant, contribua puissammeut au succès du Cabriolet jaune, et encore plus à celui du Trente et quarante, opéra où Martin, déjà si en faveur, le secondait par son bel organe et fit admirer le charmant duo de:

Porte à ton maître ce portrait,

où ces deux virtuoses luttaient de talent et de belle voix. Les vieux amateurs ne peuvent oublier l'élégance, la désinvolture militaire qu'Elleviou apportait dans le rôle du Capitaine de hussards, et Martin dans celui de valet. Ce succès de Tarchi lui valut la bonne fortune du manuscrit d'Emmanuel Dupaty (d'Auberge en auberge), opéra en trois actes joué à la fin 1799, et la musique du compositeur italien concourut beaucoup au succès. La pièce était d'ailleurs jouée avec un ensemble complet par Chenard, madame Saint-Aubin et Elleviou. Bien que cet opéra eût quelque parenté avec le Conteur ou les deux Postes, comédie, Dupaty sut en faire six opéras à changement, à travestissement, des plus agréablement traités. Tarchi n'eut alors plus qu'à compter des succès au théâtre et dans les salons. Doué

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