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de laudibus beatæ Agnetis (3) Politianæ; Laudatio in funere Flaminii Delphinii; de Spiritus sancti adventu. Les deux premiers de ces discours avaient déjà paru, chacun séparément, en 1601 et 1606, in-4°. Un quatrième intitulé: Oratio de Christi Domini morte, prononcé en 1599, et adressé à Clément VIII, est compris dans un recueil du P. Giattini (voy. ce nom, XVII, 305). Stefonio n'était pas aussi bon orateur que bon poète. On reproche à ses harangues un style trop fleuri, des beautés étrangères à l'art oratoire, etc. II. Posthuma prosa, Rome, 1658, in-12. III. Posthumæ epistolæ, cum egregio tractatu de triplici stylo ad amicum per epistolas misso, ibid., 1677, in-12. Dans sa jeunesse, le P. Stefonio avait composé, dans le genre macaronique, un poème qui avait pour titre Macaronis Forza, très vanté par Rossi et par d'autres. Nous croyons qu'il n'a pas été imprimé. En parlant de ce poème dans ses curieux Amusements philologiques (2e édit., p. 115), Peignot dit, par erreur, que l'auteur doit plutôt se nommer Sthetonio que Stefonio.

B-L-U.

STEIBELT, musicien allemand, né à Berlin en 1756, fut élève du célèbre Kirnberger (voy. ce nom, XXII, 452), et ne tarda pas à acquérir lui-même de la réputation. D'un caractère extrêmement inconstant, il ne pouvait se fixer nulle part; c'était un vrai cosmopolite. De Berlin il allait à Londres, puis à Paris, puis à Saint-Pétersbourg; il mourut dans cette dernière ville en septembre 1823. Steibelt improvisait sur le pia

(3) Cette bienheureuse Agnès naquit, en 1274, à Montepulliano en Toscane, et elle y mourut le 20 avril 1317. Elle n'a été canonisée qu'en 1727.

no avec une grande facilité, et il a publié pour cet instrument des sonates, des concertos et autres morceaux qui ont obtenu du succès, mais auxquels on reproche des longueurs. Comme compositeur dramatique, il a donné au théâtre de Londres le ballet de la Belle Laitière et celui du Jugement de Paris; à l'Opéra de Paris, le ballet du Retour de Zéphyre. Mais c'est surtout par la musique de Roméo et Juliette, opéra en trois actes, qu'il s'est fait connaître en France. Cette pièce, jouée au théâtre Feydeau le 11 septembre 1793, fut très applaudie, et elle eut une certaine vogue. Cependant suivant un article du Moniteur (23 sept.) qui rendit compte de l'ouvrage, la composition musicale, quoique savante, est pénible et tourmentée. Steibelt était sur le point de faire représenter au grand Opéra la Princesse de Babylone, lorsqu'il partit pour la Russie, où il refit la musique de Cendrillon.

A-T.

STEIGLEHNER (GASPARD) naquit le 20 avril 1741, à Pessenberger, paroisse dépendante de l'abbaye de Polling, en Bavière. Après des études soignées faites dans cette abbaye etensuite à Munich, il entra, en 1758, dans la congrégation des chanoines réguliers, à laquelle cette même abbaye appartenait. Quand il y eut terminé avec succès son cours de philosophie et de théologie, il obtint de ses supérieurs d'aller puiser de nouvelles connaissances à des sources plus abondantes. Arrivé à Paris en 1760, il resta deux ans à la maison de SainteGeneviève, où il se perfectionna dans l'astronomie sous le P. Pingré, qu'il accompagna dans ses voyages, et dans la bibliographie sous le P. Mercier, plus connu sous le nom d'abbé de Saint-Léger. En 1764 il

publia en français une dissertation sur le véritable auteur de l'ouvrage intitulé: Fiores psalmorum. Elle réunit tous les suffrages tant par sa solidité que par l'élégance du style. De Paris il passa à Rome, où il resta aussi deux ans occupé à visiter les bibliothèques et à étudier les langues savantes. Il connaissait plusieurs idiomes de l'Orient, savait parfaitement le grec, et parlait le français et l'italien avec une grande pureté. Ce fut à Rome qu'il reçut la prêtrise, en 1768. Après cinq années d'absence, il revint à Polling, où il partagea avec ses confrères les travaux du ministère. Il y enseigna aussi la philosophie, les mathématiques et la théologie. En 1773, l'électeur Maximilien-Joseph l'appela à Ingolstadt pour y professer la philosophie, l'histoire, et remplir en même temps les fonctions de chef de la bibliothèque de l'Université. Il s'en acquitta avec distinction pendant quatre ans. De retour à Polling en 1777, il s'occupa à compléter la bibliothèque qu'avait formée l'illustre abbé Tolpz. Beaucoup de religieux des monastères voisins vinrent profiter de ses leçons. Polling espérait le posséder toujours; mais l'électeur Charles-Théodore l'appela à Munich en 1787 pour lui confier la direction de la bibliothèque électorale, et le nomma ensuite membre de son conseil ecclésiastique. Admis à l'académie électorale, il fut un de ses membres les plus laborieux. La dissertation dont il y fit lecture, et qui avait pour objet l'origine et les accroissements de la bibliothèque de Munich, fut si bien accueillie, qu'elle a été traduite de l'allemand en latin, et cette traduction a été imprimée à Rome l'année suivante. La dernière année de sa vie, il donna une nouvelle

preuve de son érudition par la publication d'un ouvrage en allemand qui a pour titre: Mémoire littéraire et critique sur deux bibles très an

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ciennes, imprimées à Mayence et • conservées dans la bibliothèque » électorale de Munich. Loin de sacrifier à ses études les devoirs de sa charge de conseiller privé, il consacrait ses nuits à l'examen des affaires les plus épineuses. Quoique doué d'une constitution robuste, il ne put résister à tant de fatigues, et fut atteint d'une phthisie pulmonaire, à laquelle il succomba le 5 août 1787. Il fut inhumé à Polling auprès d'Amort, autre chanoine régulier, célèbre par ses connaissanQuant à son caractère, il était enjoué dans la conversation, modéré dans la prospérité, ferme ⚫ dans l'adversité; ami fidèle, compatissant à la faiblesse de ses adversaires et leur pardonnant ; pieux et exact observateur des règles, il eut autant de modestie que de savoir, et il était digne d'une

ces. ·

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plus longue vie. Tel est l'éloge que fit de Steiglehner Polling dans une lettre latine qu'il adressa à sà congrégation, pour lui annoncer la perte qu'elle venait de faire.

Z.

STEIN (CHARLES, baron de), ministre prussien, fut un des hommes d'État les plus distingués de notre époque. Né en 1756 dans le duché de Nassau, d'une famille opulente et très-ancienne, il reçut dans la maison paternelle une éducation soignée, et qu'il termina par des voyages en Allemague et en Angleterre. Destiné dès sa jeunesse à la carrière politique, il entra à l'âge de vingtcinq ans dans l'administration des mines, et fut nommé directeur dans le comté de Mark en Westphalie. La sagesse et l'habileté qu'il y dé

ploya le firent remarquer du grand Frédéric; et il fut porté, en 1784, à la direction générale des douanes et accises du royaume. Doué de beaucoup d'activité, il donna dans ces importantes fonctions une grande impulsion au commerce, à l'industrie, et se fit dès ce temps-là une brillante réputation. Envoyé auprès de l'électeur de Mayence d'Erthal, il réussit à l'entraîner dans la confédération du Nord formée par la Prusse. Ce succès ne l'éleva pas néanmoins très-haut dans la carrière diplomatique, et il fut à peine question de lui dans les événements qu'amena la révolution française, où la Prusse devait jouer un si grand rôle. Par suite de quelque dissidence avec Haugwitz et d'autres ministres, il reçut son congé en termes peu gracieux. Dès lors il vécut dans ses terres, se livrant à de profondes études sur l'histoire et la science de l'homme d'Etat. Ce ne fut qu'après les plus grands revers de la Prusse et la retraite forcée d'Hardenberg que le roi Frédéric Guillaume III, voulant le remplacer par un homme digne de sa confiance, jeta les yeux sur le baron de Stein. Il rejoignit ce prince à Memel, le 6 octobre 1807, et devint dans des circonstances aussi difficiles son premier ministre, son intime conseiller. Dans sa studieuse retraite, il avait particulièrement médité sur les malheurs de la Prusse, sur leurs causes et les remèdes qu'il fallait y apporter. Ennemi prononcé des systèmes d'innovations modernes, il croyait cependant à la nécessité de faire des concessions au peuple, et pensait que des réformes étaient nécessaires. Pour arriver au rétablissement de la monarchie prussienne, il fallait réunir dans un seul but tous les partis, et offrir à toutes

les classes des avantages qui, sans nuire au bon ordre, pussent satisfaire les gens de bien. C'est dans cette vue que, dès le 9 octobre, quatre jours après son entrée au ministère, il fit signer par le roi une ordonnance qui donnait aux roturiers le droit, jusque-là exclusivement réservé aux nobles, d'acquérir des biens fonds, et aux nobles celui de se livrer, sans déroger, au commerce et à l'industrie. Par la même ordonnance la noblesse fut assujettie au paiement de l'impôt foncier, et toule espèce d'engagement, de servage ou de corvée fut prohibée. En même temps fut créé un système municipal électif, et des délais furent accordés aux propriétaires débiteurs; enfin des secours furent assurés aux nombreux employés que les événements avaient privés de leurs traitements. Ces innovations étaient au reste la pensée du baron de Stein, pensée consignée, dès 1808, dans son Testament politique, où il propose formellement de donner à chaque citoyen le droit d'être représenté, soit qu'il possède cent acres de terre ou un seul, soit qu'il se livre à l'agriculture ou au com• merce, ou même que son intérêt « ne soit lié à celui de l'État que par les seuls travaux de l'esprit. Tout fut mis en usage pour populariser la restauration de la monarchie; mais à côté de ces importantes concessions le baron de Stein n'oublia rien de ce qui devait conserver au pouvoir la force nécessaire dans des circonstances faussi difficiles; et il organisa, avec autant d'habileté que de courage, tous les moyens de résistance et d'agression contre l'oppresseur de sa patrie. C'est dans ce but honorable que, de concert avec les Arndt, les Scharnhorst, il fut le

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protecteur, peut-être même le fondateur de ces sociétés secrètes qui, sous le nom de Tugendbund (société de la vertu), eurent tant de part à la délivrance de l'Allemagne. On sait que pour réunir ainsi dans un même but toutes les classes et toutes les parties du vaste empire germanique, il fallut leur faire de grandes concessions, et leur assurer des avantages, leur faire des promesses qu'après la victoire la plupart des princes n'ont pas cru devoir se dispenser de remplir; mais il en est résulté que des semences d'innovations et de désordre ont longtemps fermenté dans les esprits, et que le volcan n'attendait, pour éclater, que des circonstances favorables et telles qu'on les a vues récemment. Quelque secrètes que fussent alors les opérations de Stein et de ses amis, Napoléon, qui avait dans toutes les parties de l'Allemagne de nombreux émissaires, ne tarda pas à en être informé. Il inséra d'abord contre lui des notes véhémeutes dans ses journaux officiels, et s'en plaignit hautement auprès du roi Frédéric-Guillaume. Il demanda son expulsion en même temps que celle de Hardenberg, et finit par le mettre au ban de l'empire, dans un ordre impérial et royal daté de Bayonne. Stein se réfugia d'abord en Autriche, auprès de son digne ami, le comte de Stadion (voy. ce nom, XLIII, 389), puis en Russie, où il fut parfaitement accueilli par l'empereur Alexandre, et où il put rendre à son pays des services peut-être encore plus réels et plus éminents qu'il n'avait fait en Prusse. Il était à Pétersbourg au moment où se forma la coalition qui devait renverser l'oppresseur de son pays, et l'on ne peut pas douter qu'il n'y ait fortement contribué. Il n'avait pas cessé d'entretenir des rela

tions sur tous les points de l'Allemagne, et sitôt que fut commencée la mémorable campagne de Saxe, en 1813, on le vit accourir et donner l'impulsion qui éclata alors sur tous les points. Après la bataille de Leipsick, les trois puissances coalisées lui donnèrent une grande preuve de confiance, en le chargeant de l'administration de toutes les provinces reconquises en Allemagne. Dans l'invasion de 1814, il accompagna le roi de Prusse à Paris, et il le pressa vivement de profiter de tous les avantages de la victoire, incapable de fléchir et d'entrer dans des voies d'accommodement. Dès le commencement de la campagne il était d'avis que, pour avoir la paix, il fallait pénétrer jusque dans la capitale de l'empire français, et y détruire le trône de Napoléon. Quand les alliés y furent entrés, il insinua, heureusement sans succès, qu'il fallait diminuer la France de plusieurs provinces. C'était son habitude de risquer ses insinuations pendant les parties de whist dans les cercles diplomatiques, et de lâcher ses plaisanteries, quelquefois grossières, pendant le jeu. Apprenant que Talleyrand allait prendre part au congrès de la paix, il ferma ses poches et prétendit qu'on ne pourrait plus sortir le soir sans danger. Il n'était pas plus content de la présence de Castlereagh, disant que l'Angleterre envoyait un âne pour diplomate.. Aussi il ne parut qu'un instant au congrès de Vienne, et se retira dans ses terres, où il vécut en observateur, méditant sur les grands événements qui se succédèrent. Ce ne fut qu'en 1827 qu'il reparut sur la scène politique et fut nommé ministre, puis maréchal des Etats de Westphalie. En 1830, il reçut le même té

moignage de confiance et ne put s'y soustraire malgré le mauvais état de sa santé. Il mourut dans son château de Cappenberg, le 29 juin 1831. Ainsi, il vit s'accomplir la révolution de juillet 1830, qui changea si complétement les destinées de l'Europe. Personne mieux que lui n'avait prévu cet événement et personne n'en a mieux apprécié les effets et les causes, comme il est aisé de le voir dans sa correspondance avec son ami Gagern, qui a été publiée en 1833. Nous en citerons des fragments que les événements ultérieurs ont rendus encore plus remarquables. « Cappenberg, le 23 janvier 1830.-.... Qu'arrivera-t-il en France? La cause des libéraux est mauvaise quant au but et quant aux moyens. Les uns n'obéissent qu'à l'ambition et à la vanité blessée, les autres qu'au désir de susciter des troubles intérieurs; mais nul d'eux ne veut le bien purement et simplement. Soutenir d'une manière absolue qu'on a le droit de culbuter par le refus des impôts un ministère qui déplaît, c'est renverser toute constitution existante, qu'elle soit monarchique, aristocratique, démocratique. Tout ceci est la continuation de la fièvre révolutionnaire. Dès qu'une opposition quelconque peut faire de l'obéissance et du payement des impôts la condition et le prix de l'éloignement ou de la nomination de certaines personnes, dès lors toute obéissance est finie. Le consentement ou le refus des impôts ne doit en aucune façon dépendre de l'arbitraire et du caprice des votants. » 27 février 1830. Au moment de la convocation des chambres, le Globe, feuille qui se distinguait jusqu'à présent par une sorte de modération, met en question si l'on conservera la dynastie. Est-ce

a

LXXXIII.

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là la fidélité que doivent les sujets au souverain? Est-ce là de la modération et de la sagesse politique? On parle de la religion chrétienne comme d'une institution surannée qui n'est plus à la hauteur de notre civilisation! Qu'est-ce qui remplacera donc cette religion d'humilité, d'amour, de miséricorde, de sainteté? Où mène tout cela?... La comparaison des Stuarts avec les Bourbons est une fausseté des plus impudentes, contredite par chaque page de l'histoire : qu'on lise seulement celle de la Constitution anglaise, par Hallam. Les Stuarts aspirèrent à la domination absolue : ils usèrent et abusèrent du droit de disposer par ordonnances; ils levèrent des impôts non consentis; ils entravèrent la liberté des délibérations du parlement par la corruption et par les emprisonnements; ils troublèrent le cours indépendant de la justice et persécutèrent les puritains. De 1667 à 1688, les Stuarts furent tout à fait anti-européens; ils eurent vis-à-vis d'eux un Guillaume III, aussi respecté comme capitaine que comme homme d'État. En 1787 et 89,les Bourbons renoncèrent volontairement à la monarchie absolue; et un noble, un excellent roi fut décapité. Un autre, Louis XVIII, donna une constitution qui contenait les éléments les plus essentiels de la liberté civile. La cause des Bourbons est européenne; où est l'homme qui pourrait se lever contre eux? Serait-ce le vieux bavard Lafayette, qui, d'abord entraîné par le torrent de la révolution, fut ensuite rejeté, revomi par elle? Est-ce une république qu'on fonderait sur les débris de leur trône? Une république de Français !!! Combien de temps durerait-elle avec une religion de la façon du Globe? »

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