Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

pres ouvrages de ce Père, que nous avons rédigé cette notice.Nous devons, en terminant ce qui concerne sa vie littéraire, rappeler au moins succinctement les feuilles périodiques auxquelles il a pris part. Outre ce que nous avons dit de sa coopération aux journaux anglais, nous devons rappeler que Picot, rédacteur du journal l'Ami de la Réligion, contre lequel il soutint une polémique animée, avait reçu de lui un bon article sur l'Origine du célibat des prêtres, qu'il inséra dans le tome III de ses Mélanges de philosophie en 1807. Certains articles du Journal des Débats, sous la Restauration, à l'époque des publications de Tabaraud, sont très propres à faire connaître, avec partialité, il est vrai, ces curieuses productions. Il travailla aussi à la Chronique religieuse, publication mensuelle dans les idées janséniennes, dirigée par Grégoire; mais il rompit avec ce recueil, et adressa même au Courrier français une note où il désavouait les principes religieux et politiques de la Chronique. Il est presque superflu de rappeler, dans un article destiné à la Biographie universelle, la coopération donnée par Tabaraud à cette publication importante. Nous devons toutefois déclarer que tout en profitant de son savoir et de son érudition, l'éditeur sut repousser avec soin celles de ses notices qui portaient l'empreinte de ses opinions exagérées, et qu'il se soumit sans difficulté aux suppressions. Nous pourrions ajouter, en lui appliquant ces paroles de l'Écriture-Sainte Defunctus adhuc loquitur, qu'elles sont justifiées presque à chaque volume par les articles qui portent son nom et que cet actif travailleur avait fournis il y a plus de vingt ans ! La modestie

de Tabaraud ne souffrit jamais qu'on fit son portrait. Pour conserver ses traits, sa famille, qui lui était fort attachée, les fit mouler après sa

mort.

B-D-E.

TABARD (FRANÇOIS), bibliophile et savant archéologue, naquit à Lyon le 10 mars 1746. Il embrassa fort jeune la carrière de l'enseignement, et fut un des plus estimables professeurs du collége de Notre-Dame, qui était sous la direction des Pères de l'Oratoire depuis l'expulsion des Jésuites. L'Académie royale de Lyon l'admit dans son sein en 1788, et le nomma un des conservateurs de la bibliothèque et du cabinet de ses médailles. Il fut un des membres les plus laborieux de cette compagnie, et on lui dut un assez grand nombre de rapports et de mémoires sur différents sujets. Après la Terreur l'administration départementale lui confia la garde des livres qui provenaient des communautés religieuses, et qui avaient été entassés pêle-mêle dans le monastère des Dames de Saint-Pierre. Le 22 brumaire an IV (14 novembre 1795), il fut, par arrêté du représentant du peuple PoulainGrandpré, nommé conservateur de la bibliothèque, située dans l'ancienne maison des Jésuites du grand collége. Le même arrêté lui adjoignit Sébastien Brun, qui avait aussi professé au collège de Notre-Dame. Leur prédécesseur dans les fonctions de bibliothécaire, l'abbé Lazare Roubier, avait péri sous la hache révolutionnaire le 18 février 1794.* Les deux nouveaux conservateurs

firent transporter dans les combles du bâtiment du grand college ces livres déposés au palais Saint-Pierre, et, après en avoir fait le triage, ils les classèrent dans les différentes salles de la bibliothèque, opération longue

et difficile dans laquelle ils furent aidés par Antoine Rainal, un des plus habiles bibliographes de cette époque. Mais, comme ils avaient conservé l'un et l'autre leur place de professeur à l'Ecole centrale, puis au lycée, un arrêté du préfet, rendu sans qu'ils en fussent avertis, appela, pour les remplacer dans leurs fonctions de bibliothécaires, A.-F. Delandine, ancien membre de l'Assemblée constituante, auteur de plusieurs ouvrages historiques, politiques et littéraires. Tabard se consola de cette injustice en pensant qu'il avait acquis l'estime des amis des bonnes lettres durant les sept années de son bibliothécariat, et l'Académie lui en donna une preuve en l'appelant en 1809 au fauteuil de la présidence. Quelques années auparavant, elle l'avait investi de la mission spéciale de faire la recherche des monuments antiques détruits ou déplacés durant les troubles révolutionnaires, mission dont il s'occupa toute sa vie avec le plus grand zèle. En 1814, il fut nommé professeur d'histoire à la Faculté des lettres de Lyon, place qu'il a remplie jusqu'à sa mort, arrivée le 3 mars 1821. Son éloge fut prononcé dans la séance publique de l'Académie, le 4 septembre suivant, par M. Mollet, un des membres de cette compagnie. Tabard, dont les connaissances étaient très-variées, correspondait avec un grand nombre de savants français et étrangers. Ses livres les plus précieux, ses antiques, ses médailles et ses manuscrits furent acquis par M. Barre, aujourd'hui l'un des archivistes de la mairie de Lyon. On a trouvé parmi ses papiers un mémoire sur un congé donné à un soldat qui faisait partie d'une légion romaine, établie à Lugdunum, mémoire qui a été analysé

par M. Alphonse de Boissieu dans le chap. IX de ses Inscriptions an-' tiques du Musée de Lyon. Tabard ne fut pas étranger à la longue polémique qui eut lieu en 1807 au sujet de l'inscription qu'on lit à Gaëte sur un monument consacré à Munutius Plancus, et il se rangea de l'opinion des historiens qui font de cet illustre Romain le fondateur de Lugdunum. Voyez l'Histoire de l'Académie de Lyon, par J.-B. Dumas, passim.

A-P.

TABARIÉ (le vicomte), l'un des administrateurs militaires les plus distingués de notre époque, né vers 1760, entra fort jeune dans cette carrière et fit, comme commissaire des guerres, les premières campagnes de la révolution dans les armées de la république, où il fut remarqué par son exactitude et sa probité. Sous-inspecteur aux revues dans les premières années du gouvernement impérial, il fit bientôt partie du ministère de la guerre, comme chef de la seconde division. Nommé membre de la Légion d'Honneur dès la création, il en devint officier après la bataille d'Austerlitz, puis secrétaire général du ministère. Il occupa, pendant plusieurs années, cet important emploi, sous le ministère du duc de Feltre (voy. Clarck, LXI, 97), dont il mérita la confiance et l'amitié par son habileté et son zèle. I l'occupait encore en 1814, sous le gouvernement de la Restauration, lorsque Clarck devint ministre pour la seconde fois. Alors Tabarié fut nommé chevalier de Saint-Louis, et il reçut le titre de vicomte. Comme le duc de Feltre, il montra beaucoup de dévouement au gouvernement de Louis XVIII, et, comme lui, il suivit ce prince dans son exil à Gand. A son retour, il fut nommé

intendant de la maison du roi, puis membre de la Chambre des députés par le département de la Seine. Il y siégea toujours au côté droit, à côté des plus zélés royalistes. Rappelé aussitôt aux fonctions de secrétaire général, puis à celles de conseiller et de sous-secrétaire d'État, il seconda parfaitement le duc de Feltre dans l'organisation d'une nouvelle armée, que le licenciement de 1815 avait rendu nécessaire. Délégué plusieurs fois par le roi, en qualité de commissaire, pour soutenir, à la Chambre des députés, divers projets de loi, il fut toujours parfaitement accueilli. Le 6 février 1817, il fit un long rapport sur les besoins de l'armée, et réfuta, avec une noble assurance, le reproche fait au ministère d'avoir négligé des moyens d'économie qui pouvaient se concilier avec les besoins du service; mais, d'un autre côté, il fit considérer comme impossible une réduction de 16 millions proposée par la commission de la Chambre. A la séance du 15 février 1817, où le projet de loi relatif à la centralisation du paiement des pensions fut l'objet d'une discussion très-animée, Tabarié, appuyé par les députés Sartelon et d'Ambrugeac, combattit vivement le principe de centralisation, au moins quant aux pensions des sous-officiers et soldats. Deux jours après, cédant aux conseils de ses amis, il demanda excuse à l'assemblée de ce qui avait pu échapper d'inconvenant à son inexpérience de la tribune. Sa voix fut aussitôt couverte d'applaudissements, et un mouvement d'adhésion sympathique éclata de toutes parts. Revenant alors à la question de centralisation proposée par le gouvernement, Tabarié demanda qu'au moins la Chambre ajournât sa déli

bération jusqu'à ce que le ministre de la guerre eût communiqué à la commission de nouvelles observations; mais ce ministre, qui était encore le duc de Feltre, dut bientôt céder à l'influence du système antimonarchique, qui fut adopté après l'ordonnance du 5 septembre 1816, et il fut remplacé par le maréchal Gouvion Saint Cyr. Tabarié luimême fut remercié, et reçut, par une sorte de compensation, le titre de conseiller d'État, puis fut mis à la retraite. Ainsi que son ami, n'ayant jamais abusé de ses fonctions pour augmenter sa fortune, il n'eut alors d'autres moyens d'existence que sa modique pension de retraite. Voulant y suppléer par son industrie, il imagina de créer un cabinet d'affaires qui eut peu de succès, et fut obligé de se retirer définitivement à Montfortl'Amaury, où il mourut le 30 juillet 1839. On ne peut pas douter du chagrin qu'avait éprouvé Tabarié à la mort du duc de Feltre, en octobre 1818. I prononça sur sa tombe un discours funéraire fort touchant, et, dès l'année suivante, il eut à réfuter une diatribe publiée contre l'ancien ministre de la guerre, par M. Beaupoil de Saint - Aulaire, beau-père de M. Decazes, devenu ministre de la police (voy. Louis XVIII, au Supplement). Tabarié a encore publié l'Anti-doctrinaire et Réponse à M. Guizot sur ses moyens de gouvernement, précédée d'une discussion sur l'égalité et sur la souveraineté du peuple, Paris, 1822, in-8°. M-D j.

TAGAUT (JEAN), célèbre médecin du XVIe siècle, né à Vimeux en Picardie, fut reçu docteur en 1524. Dix ans plus tard, il était le doyen de cette faculté par l'élection de ses confrères, qui, pendant quatre aus,

ce qui était fort rare dans ce temps, lui donnèrent, par leurs suffrages, cette preuve de leur estime. Pendant tout le temps de son décanat, il combattit avec beaucoup d'énergie les empiriques, et surtout ceux qui se servaient de l'astrologie judiciaire pour séduire les ignorants, et les fit condamner à de sévères amendes. Une espèce de révolution, semblable à celle de l'omœopathie, semblait alors envahir le système médical sous le nom de médecine selon la nature. Tagaut pouvait l'adopter. Sans la repousser entièrement, il aima mieux se rapprocher, dans ses études, de la science chirurgicale, dont les progrès recevaient également alors de grands développements. Voulant y concourir de son mieux, il recueillit soigneusement tout ce qu'en avaient écrit les Grecs, les Arabes, et y ajouta les leçons du célèbre Lanfranc, ainsi que celles d'Hermondaville et de Guy de Chauliac. Il composa du tout un fort bon traité de chirurgie, qui fut imprimé vers 1540, et eut beaucoup de succès. Ce traité était divisé en cinq livres, auxquels Jacques Rollier, ami de l'auteur, en ajouta un sixième avec des matériaux qu'il lui avait fournis; et l'ouvrage ainsi complété et perfectionné eut un très-grand sucsès. Il était dédié au roi François Ier, qui, selon sa coutume, en récompensa magnifiquement les auteurs. Tout en composant ces utiles écrits, J. Tagaut pratiquait la médecine, à Paris, avec beaucoup de succès. Il mourut dans cette ville, le 28 avril 1546, fort regretté des savants et de sa nombreuse clientèle.

C.

TAILLANDIER (A.-L.), avocat à Paris, était au premier rang du barreau de cette ville, lorsque survint la révolution de 1789. Il s'y

montra fort opposé, dès le commencement, et subit une longue détention comme suspect sous le règne de la terreur. Revenu au palais dès que les tribunaux semblèrent reprendre une marche régulière, il fut avocat au tribunal d'appel, puis à la cour impériale, qui devint cour royale en 1814. Nommé l'année suivante président du tribunal civil de Sens, il remplit avec autant d'habileté que de justice ces honorables fonctions jusqu'à l'époque de sa mort en 1832. Ce digne magistrat avait observé avec beaucoup de soin toutes les causes et les conséquences de nos révolutions, et il les a expliquées d'une manière aussi profonde que lumi neuse dans les Lettres à mon fils, qu'il publia en 1820, à une époque où l'on ne semblait occupé que de cacher et d'excuser les torts et les crimes de la révolution. On fit en conséquence peu d'attention à l'ouvrage de Taillandier, et il n'y eut que quelques journalistes indépendants qui en parièrent avec éloge. Le courageux Martainville s'étonna de cet oubli. « Dans un temps, dit-il, où chaque jour met en évidence les projets les plus désastreux, - les tentatives les plus criminelles d'une secte impie et féroce dont l'audace s'est toujours accrue par l'impunité, si l'on considère la faiblesse des moyens que l'on oppose à tant de coupables entreprises, on serait tenté de croire que c'est à la Providence seule « qu'est réservé le châtiment de ceux qui l'ont outragée si longtemps. C'était en 1820 que Martainville di sait cela, et c'est en 1851 que nous le répétons avec plus de vérité peutêtre et non moins de raison. Les ouvrages publiés par Taillandier sont: I. Lettres à mon fils sur les

[ocr errors]
[ocr errors]

a

"

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

a

"

[ocr errors]

causes, la marche et les effets de la révolution française, Paris, 1820, in-8°. Ces Lettres sont au nombre de seize. La dix-septième parut en 1823, et l'ouvrage entier fut réimprimé en 1830, 2 vol. in-8°, sous ce titre L'Anti - révolutionnaire, ou Lettres à mon fils, etc., deuxième édition, augmentée de seize lettres sur la liberté de la presse, sur la charte de 1814, sur quelques faits qui l'ont suivie, et sur la religion. II. Réflexions sur la Charte, Paris, 1821, 1 vol. in-8°. Taillandier avait fourni de très bons articles à quel ques journaux de la même époque. Nous avons sous les yeux un Mémoire qu'il fit imprimer en 1822, sous le titre de Banque foncière ou territoriale, dans lequel on trouve la première pensée des banques hypothécaires qui furent exécutées plus tard. (Voy. LAFFON-LADÉBAT, LXIX, 406.) M-D j. TAILLEFER (le comte HENRIFRANÇOIS-ALPHONSE-Athanase DE), savant antiquaire, naquit dans le Périgord en 1761, probablement de la même famille que le suivant, mais à un degré fort éloigné. Il était avant la révolution officier dans un régiment d'infanterie. S'étant montré contraire aux innovations, il émigra en 1791 comme la plupart de ses camarades, et se rendit en Allemagne où il prit du service dans l'armée des princes français qui avaient émigré comme lui. Il fit avec eux et sous les ordres du duc de Brunswick la malheureuse campagne de 1792, et vint ensuite se ranger sous les drapeaux du prince de Condé qu'il suivit dans toutes ses campagnes. Il y avait obtenu le grade de colonel, mais il fut obligé de s'en éloigner lorsque cette armée se rendit en Russie, au commencement

de l'année 1800. Resté en Allemagne,, il s'y occupa de sciences et surtout d'archéologie. S'étant un jour trouvé aux bains de Bade-Weiler, établis par les Romains, il inséra daus le livre de l'hôtellerie, destiné aux voyageurs, une dissertation sur ces bains, qui fut admirée par sa profondeur et son exactitude de tous ceux qui en eurent connaissance. Peu de temps après la révolution du 18 brumaire et lorsque Bonaparte, s'étant emparé du pouvoir, sembla vouloir réparer les maux de la France, le comte de Taillefer revint dans sa patrie, et il fut assez heureux pour recouvrer une partie de ses biens. Il s'y retira et fut ensuite nommé conservateur du musée d'antiquités de Périgueux. Il vécut ainsi paisiblement jusqu'au retour des Bourbons en 1814. On ne peut pas douter qu'il n'ait vu arriver avec joie cette restauration. Cependant, comme beaucoup d'autres, il n'eut pas lieu de s'en louer, et on ne fit que rendre à ses droits une justice rigoureuse en lui accordant la croix de Saint-Louis et le grade de maréchal de camp. Il continua sans se plaindre à vivre en paix dans le Périgord, et il y mourut en 1833, lorsque la famille royale vivait exilée et proscrite. On a du comte de Taillefer: I. L'Architecture soumise aux principes de la nature et des arts, ou Essai sur les trois architectures d'unité théorique et pratique, Périgueux, 1804, in-4°. II. Antiquités de Vésonne, cité gauloise, remplacée par la ville actuelle de Périgueux, ou Description des monuments religieux, civils et militaires de cette antique cité et de son territoire, précédée d'un Essai sur les Gaulois; 1 vol. in-4°, avec 13 planches, Paris, 1821. III. Quel

« ZurückWeiter »