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mort cruelle un souvenir de la postérité. Né à Almeyrin, diocèse de Lisbonne, de Louis de Sylveira, premier comte de Sorelha, il entra chez les

de Lorraine, Paris, 1575, in-16, Anvers, 1580, même format. V. Poëmes et anagrammes composés des lettres du nom du roi et des roynes, ensemble de plusieurs princes, gentils-jésuites, le 9 juin 1543, à l'âge de hommes et dames de France, Paris, 1617, in-4o, dédié au cardinal de Fer rard. VI. Epitome de cent histoires tragiques, partie extraite des actes des Romains et autres de l'invention de l'auteur, avec les demandes, etc. (Comme au no IV, dont celui-ci est peut-être une édit. augmentée, etc.); ensemble quelques poèmes, Paris, Bonfons, 1581, pet. in-8°, réimprimés par le même Bonfons, en 1588, même format, sous ce titre: Histoires tragiques rédigées en épitomes, etc. (1). Il y en a, dit M. Brunet, une traduction anglaise par L. P. (Lazare Piot), Londres, Adam Islip, 1596, in-4°, intituléc The Orator: handling a hundred several discourses in forme of declamation... C'est dans ce livre, ajoute le savant bibliographe, que se trouve (page 400) l'histoire d'un juif qui, pour se payer de sa dette, veut prendre une livre de chair sur le corps d'un chrétien ce qui a fourni à Shakspeare le sujet de son Marchand de Venise. L'abbé Goujet donne la nomenclature des différents morceaux de poésie qui suivent les histoires tragiques. VII. Cinquante énigmes françoises, avec les explications d'icelles, ensemble quelques énigmes espagnoles et d'autres. Paris, 1582, petit-in-8°. Du Verdier a transcrit trois de ces insignifiantes énigmes dans sa bibliothèque.

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B-L-U

SYLVEIRA (Gonzale de), missionnaire portugais, a mérité par son zèle apostolique et surtout par sa

(1) Un bel exemplaire de cette réimp, a été porté à 35 fr, à la vente Nodier.

18 ans, et parvint bientôt à plusieurs emplois considérables de son ordre. Ses talents pour la prédication le firent appeler à Valence et à Rome. Il brilla dans les chaires de ces deux villes, mais, en 1556, il obtint la permission d'aller aux Indes, et fut fait provincial à son arrivée à Goa. Au bout de quelque temps, if sollicita si vivement le consentement de ses supérieurs pour aller prêcher en Afrique, qu'on le lui accorda. Ses travaux eurent le plus grand succès en Ethiopie, dans la Cafrerie et particulièrement au Monomotapa. Il convertit et baptisa le souverain du pays, ce qui aurait bientôt amené la conversion de tous ses sujets; mais cet empereur ou roi, s'étant laissé persuader par des imposteurs mahométans, qui lui présentèrent Sylveira comme un enchanteur et un magicien, il donna l'ordre barbare, non de l'enterrer vivant, comme quelques-uns l'ont dit, mais de l'étrangler et de jeter ensuite son corps à la rivière. On prétend que le prince s'en repentit plus tard, et qu'il fit étrangler à leur tour ceux qui l'avaient indignement trompé. Ce tragique événement, arrivé le 15 mars 1561, a fourni au P. J.-B. Giatini (voy ce nom, XVII, 505), jésuite sicilien, le sujet d'une pièce intitulée: Cafres, tragedia, etc., imprimée à Rome en 1649 et en 1651, in-8°, et réimprimée avec trois autres tragédies du même auteur et le Christus patiens, de Grotius, à Dillingen, en 1682, in12. Un autre jésuite, le P. Jacques Wallim (1), de Courtrai, poète latin,

(1) Voy. ce nom, L, 189. Wallim décrit le genre de supplice qu'a subi le P. Sylveira,

a consacré à la mémoire de son confrère portugais la 7° ode p. du 1o livre de ses poésies lyriques. Le Camoëns, si jaloux d'honorer toutes les gloires de sa patrie, n'avait pas oublié Sylveira dans son beau poème de Lusaides (ch. X. str. 93). On a publié en1562, à Venise, plusieurs lettres que le martyr de la foi avait écrites de Goa et du Monomotapa. Sa vie a été donnée au public sous ce titre: Vita patris Gonzali Sylveriæ, societatis Jesu sacerdotis, in urbe Monomotapa martyrium passi, Lyon, Horace Cardon, 1612, pet. in-8° (2). Nous ne savons pas si cette vie est la même que celle dont le P. Wallius cite un passage à la suite de son ode, et dont il nomme l'auteur Godignu ( probablement Godinho).

B-L-U. SYMPOSIUS(COELIUS FIRMANUS), poète latin, vivait à la fin du 4° siècle. Il est resté de lui cent énigmes précédées d'un prologue. On ignore s'il était chrétien, ou s'il était resté attaché au paganisme. Quelques auteurs ont cru pouvoir attribuer ses vers à Lactance. Ce Père de l'Église avait écrit un poème intitulé Symposisum, aujourd'hui perdu. De là est résultée une confusion qu'ont débrouillée les critiques modernes. Le recueil d'énigmes en question n'est pas toujours in

(2) Voy. le Bulletin du Bibliophile, 7o série, p. 323, no 602.

génieux, mais, sous le rapport de la diction, il mérite l'attention des philologues. La première édition vit le jour à Paris en 1537, chez le libraire Kerver. Souvent réimprimé depuis à la suite des Fables de Phèdre, compris dans le Corpus de Maittaire (tome II, p. 1609), Symprius l'a trouvé placé dans les Poetæ latini minores de Lemaire, où il n'occupe pas moins de 128 pages (tom. VII, p. 295, 428). Sayantes dissertations préliminaires, notes incomparablement plus longues que le texte, rien ne lui manque, et désormais il ne reste plus rien à faire à son égard. On trouve également dans le recueil de Burman et de Werndorfs, sous le nom de Symposius, deux petites compositions poétiques de fortuna livore. Il est impossible de dire au juste si elles sont de l'auteur des énigmes, question d'ailleurs d'une très-faible importance. B—N—1.

SYNTHEN (JEAN), religieux de la congrégation de S. Jérôme à Devanter, et grammairien laborieux. Son principal mérite est d'avoir été le maître d'Érasme. Ses écrits, renommés autrefois, sont complétement oubliés. Ses Composita verborum, sa Glossa super quatuor partes Alexandri obtinrent les honneurs d'une quinzaine d'éditions rapidement enlevées. Il mourut vers l'an 1505. B-N-7.

T་

TABARAUD (MATTHIEU-MATHUBIN), prêtre de l'Oratoire et l'un des plus féconds écrivains de cette congrégation, naquit à Limoges en 1744, d'une famille recommandable par sa piété et ses vertus. Son père était orfèvre. Il fit ses premières études chez les jésuites, qui dirigeaient le college de Limoges, et fut loin de laisser pressentir alors les talents dont l'avait doué la nature. Son caractère ardent et vif ne se prêtait guère au travail presque mécanique que demandait son entrée dans cette carrière. Il n'obtint donc d'abord que de faibles succès. Nous ne devons pas omettre une circonstance qu'il a eu soin de rapporter lui-même dans un de ses écrits Pendant • mon cours d'humanités chez les

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jésuites, mon régent m'ayant surpris lisant la Henriade, me l'arra.cha des mains avec indignation, en me disant que c'était un ou• vrage dangereux, impie, et, afin que la leçon fit plus d'impression • sur moi, il m'imposa un porrige • manum qui ne s'est jamais effacé ⚫ de mon souvenir. Nous verrons en effet que ce souvenir lui inspira plus tard un des meilleurs ouvrages qui soient sortis de sa plume. Arrivé à son cours de philosophie, Tabaraud surprit élèves et professeurs par la révolution qui sembla s'opérer dans ses facultés, et qui parut l'élever autant au-dessus du maître que des condisciples. Un de ceuxci disait hautement qu'il fut alors un aigle. Se destinant à l'état ecclésiastique, Tabaraud entra au sé

minaire Saint-Sulpice, à Paris, en 1764, par conséquent à l'âge de 20 ans. Avait-il déjà quelque chose de frondeur ou d'étrange dans le caractère? s'exprimait-il avec imprudence? Il faut qu'il y ait eu une cause assez grave, et que les sulpiciens n'aient point goûté son genre d'esprit, puisqu'ils le prièrent de se retirer. Picot, en parlant de cette disgrâce, dit qu'il craint qu'elle n'ait eu quelque influence dans sa manière de juger les hommes et les choses relativement au clergé. Nous partageons cette présomption, mais l'influence qui domina toujours depuis les ouvrages et les opinions de Tabaraud fut principalement nourrie par la congrégation de l'Oratoire, dans laquelle il entra à l'âge de 22 ans, et où, après avoir continué son cours de théologie, il fut employé dans l'enseignement, suivant l'usage. On l'envoya d'abord à Nantes, où les oratoriens avaient un collége, et il y enseigna les humanités. De là, il passa à Arles pour professer la théologie aux jeunes élèves de la congrégation, qui recevaient en même temps de lui des leçons de grec et d'hébreu. En 1773, ses supérieurs, appréciant son mérite, l'envoyèrent à Lyon avec la même obedience, et il y concourut avec son confrère Valla au cours de théologie que ce Père composait, et qui est connu sous le nom de théologie de Lyon. Nous apprenons de Tabaraud lui-même qu'il eut surtout beaucoup de part à la seconde édition de cet ouvrage, qui parut en 1780 sous les auspices de

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était supérieur de la maison de l'O-
ratoire, à Limoges, et il partagea
avec beaucoup de personnes bien
intentionnées une illusion fort ex-
cusable, espérant de la convoca-
tion des états généraux d'utiles ré-
formes dans l'Etat et même dans
l'Eglise. Les homines les plus ré-
fléchis pensaient au contraire que,
dans la fermentation des esprits, une
pareille assemblée ferait plus de mal
que de bien. Répondant à l'appel du
ministre Necker, Tabaraud indiqua
dans une brochure les réformes dont
le clergé lui paraissait avoir besoin(1).
Ses intentions étaient droites; il ne
fut pas, comme tant d'autres, victime
de l'enthousiasme pour un parti pris,
et sut s'arrêter à temps. Dès que la
faction révolutionnaire eut manifesté
le projet d'un bouleversement géné-
ral, Tabaraud n'hésita point à se
prononcer contre les innovations
par plusieurs ouvrages, les uns pour
la conservation de la monarchie, les
autres contre la constitution civile
du clergé, la persécution des prê-
tres, etc. De ce nombre sont : 1° plu-
sieurs écrits composés en faveur et
au nom d'une réunion de citoyens
paisibles de la ville de Limoges, quí
dut en grande partie à son influence
morale le bon ordre que cette so-
ciété y maintint, tandis que les cités
voisines furent en proie aux inévi-
tables conséquences de l'anarchie
et du mépris de l'autorité. 2o Trois
lettres à M. Gay, évêque constitu-
tionnel de la même ville, dans les-
quelles, tout en relevant les ridicules

Montazet, prélat connu par son attachement au jansénisme. Peut être eut-il aussi part au cours de philosophie rédigé également par le P. Valla. Tabaraud se trouva à Lyon en même temps que Emery, alors professeur au séminaire Saint-Irénée, et les deux professeurs luttèrent quelquefois dans des discussions de thèses de théologie. Sur cette époque de la vie de Tabaraud, notre collaborateur Picot, dans l'Ami de la Religion, a raconté le fait suivant: Un ecclésiastique fort dis⚫tingué, qui occupe aujourd'hui une place importante dans le clergé de la capitale, nous a raconté qu'il connut M. Tabaraud à Lyon. Il était alors professeur de philosophie au séminaire Saint-Irénée. Il assistait un jour à une thèse que le P. Tabaraud faisait soutenir à ⚫ l'Oratoire. On objectait au soutenant l'autorité du concile de Trente. Tabaraud pressé répondit: Parùm curamus quid definierit hoc concilium, dummodo stent pro • nobis sancti Patres et præsertim • sanctus Augustinus.Tabaraud était ■ un indiscret, mais c'est là au fond le secret du parti. En 1783, il fut mis à la tête de la maison de Pézénas. Il résidait à La Rochelle en 1787, lorsque Louis XVI, hâtant par des concessions imprudentes le moment de la révolution, publia l'édit qui rendait l'état civil aux protestants. L'évêque de ce diocèse, M. de Crussol, prélat distingué par sa piété et son zèle, crut devoir signaler, dans un mandement daté du 26 février 1788, ce qu'il y avait de dangereux dans un édit dont Tabaraud prit la défense par deux lettres qu'il publia, l'une avant, l'autre après le mandement de l'évêque. Au commencement de la révolution i

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point vue est fort rare. C'était peut-être
(1) Cette brochure que nous n'avons
l'Analyse de l'ouvrage de Maultrot, relatif
aux droits du clergé du second ordre. Dans
une lettre datée de 1791, Maultrot remer-
cia Tabaraud de ce qu'il avait pris cetta
peine, et des brochures qu'il lui avait envoyées,

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de cet homme scandaleux, il mit en évidence son intrusion et celle des évêques de ce genre. Dénoncé au club des jacobins de Paris par celui de Limoges, Tabaraud se vit contraint de fuir, et se retira à Lyon, puis à Paris. Là, il publia en 1792 un de ses ouvrages les plus importants, le Traité sur l'élection des évêques, dont nous parlerons à la fin de cet article. On sait que la congrégation de l'Oratoire fut généralement favo. rable à la constitution civile du clergé. Maultrot, dans sa lettre à Tabaraud, en gémit et le félicite du sage parti qu'il a pris. Néanmoins la maison de Saint-Honoré, chef-lieu de l'institut, fut opposée aux innovations, et, le 10 mai 1792, le Régime adressa à Pie VI une lettre respectueuse, signée par plus de soixante membres, qui formaient la plus saine et la plus nombreuse partie de la congrégation. Tabaraud, qui nous l'apprend dans son histoire de Bérulle, fut, on n'en peut douter, un des signataires de cette lettre honorable. Affligé et effrayé, après l'événement du 20 juin de la même année, il se retira à Rouen, d'où, áprès les massacres de septembre, il passa en Angleterre (2). Sa plume lui

(2) Dans le même temps, deux frères de Tabaraud, engagés aussi dans l'état ecclésiastique, quittaient la France. L'un, plus agé que lui, fut embarqué à La Rochelle, et expira au milieu des tourments qu'on lui fit souffrir en haine de la foi. C'était l'auteur ou le rédacteur de plusieurs pièces de chant du graduel et du vespéral, actuellement eu usage dans le diocèse de Limoges. L'autre, plus jeune, gagna l'Espagne, d'où il ne revint que pour mourir presque aussitôt dans sa patrie du chagrin qu'il éprouva à l'aspect des calamités où il vit plongée sa paroisse de Chaumeil, dont il reprit aussitôt la conduite, et d'où il fut transféré à celle de Bujaleuf, Celui-ci était appelé Tabarand jeune, et il avait été, comme l'autre, et après lui,vicaire à Saint

fournit là des moyens d'existence,
pendant les dix ans qu'il y resta. Il
rédigea la partie politique du jour-
nal le Times, fut collaborateur de
l'Oracle, fournit des articles de lit-
térature à l'Anti-Jacobin Review,
et traduisit de l'anglais les Réflexions
soumises à la considération des puis-
sances combinées, de John Bowles, en
y ajoutant une préface et des notes.
Sa prodigieuse activité lui faisait
que lui
mettre à profit les instants
laissaient de nombreuses occupa-
tions, pour composer son Histoire
du Philosophisme anglais, qui ne
fut pourtant publiée qu'en 1800. Le
Dictionnaire des Anonymes, de Bar-
bier, dit que ce fut Tabaraud qui
rédigea, avec le père Mandar, son
confrère, la lettre écrite à Pie VI en
1798, par plusieurs évêques de Fran-
ce, pour compatir à ses tribulations.
Cette lettre et la réponse du pape,
datée de Florence le 19 novembre,
ont été traduites par l'abbé du Ha-
mel, et forment une brochure de 28
pages in-8° (Londres, 1799). Pendant
Tabaraud
son séjour à Londres,
voyait les prélats et toutes les autres
victimes de l'émigration; néanmoins
si sa conduite morale était à l'abri
de reproche, sa conduite religieuse
n'était pas en tout point conforme à
celle des autres ecclésiastiques. On
sait qu'il ne célébrait point la messe,
et que, sous le rapport politique,
il laissait planer sur la sincérité de
son dévouement et de ses convic-
tions des soupçons que nous ne
pouvons vérifier, mais que ne dis-

Pierre de Limoges. Comme tous deur
portaient le même nom que leur aîné, nous
avons voulu donner ces détails, intéressants
d'ailleurs dans l'histoire de celui-ci, pour
prévenir l'erreur possible dans une nomen-
clature des prêtres du diocèse de Limoges
qui ont souffert pour la fui, si on la dressait
un jour.

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