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leures intentions. S'il ne réussit pas toujours, il faut plutôt l'attribuer à la turbulence du peuple qu'il était appelé à gouverner. Il hâta de tous ses moyens l'élection du prince Léopold de Cobourg, dont il embrassa vivement la cause, et qui fut enfin nommé dans la séance du 4 juin 1832, où 14 députés donnèrent leur voix à Surlet de Chocker. Il dut conserver le pouvoir jusqu'à l'arrivée du nouveau monarque, puis se retira à Gingelom, loin du tumulte des affaires publiques, pour lesquelles il manifesta dès lors un profond dégoût, refusant positivement toute autre fonction que celle de conseiller municipal. Dans sa session de 1831, le congrès lui vota une médaille en récompense de ses services et une pension annuelle de dix mille florins, dont il ne jouit pas longtemps, étant mort au mois d'août 1839. C'était sous tous les rapports un homme supérieur et d'une grande probité.

C-H-N.

SUSSANNEAU (HUBERT), en latin Sussannæus, né à Soissons, en 1512, fit ses premières études dans sa ville natale, sous la direction d'un ecclésiastique, qu'il suivit ensuite à Paris, toujours pour le même but, celui d'acquérir de la science. Il ne tarda pas à être en état d'enseigner lui-même, mais il se jeta dans une débauche effrénée, d'où il rapporta de tristes maladies, comme il le raconte dans le troisième livre de ses Ludi à un médecin qui l'avait soigné. On trouve, au second livre de ces mêmes Ludi, une pièce de vers adressée à une certaine Claudia, qui était, dit-on, la Candida de Théodore de Bèze, cette Claudine Desnos que Bèze épousa depuis. Sussanneau professa d'abord l'éloquence et la poésie à Poitiers,

n'ayant guère alors que dix-huit ans. Les vers qu'il composa dès cette époque lui valurent l'amitié de Philippe de Cossé, évêque de Coutances, grand protecteur des gens de lettres. Après cela, nous le trouvons à Nantes, puis à Paris, où il explique avec éclat Virgile et Cicéron. Vers 1533; il voyage en Bretagne, avec un seigneur breton. Après avoir vu les principales villes de ce pays, il songe à passer en Italie, se rend à Bourges et de là à Lyon, où il s'arrête quelque temps chez le célèbre imprimeur Griphe, qui le charge de surveiller deux éditions de Cicéron, d'Horace, de P. Cyprien. Il fait alors connaissance avec Étienne Dolet, qui demeurait chez Griphe. Ayant ensuite traversé la Savoie, Sussanneau se rendit à Turin, où il enseigna quelque temps. Il visita d'autres villes de l'Italie, Pavic notamment et Mantoue, qu'il voulut voir en souvenir de Virgile. Après avoir satisfait sa curiosité, il revint en France, et reprit à Paris ses leçons sur le poète d'Andès. Il fut depuis appelé à Turin pour y enseigner la jeunesse; mais au passage on lui fit, à Grenoble, des offres si avantageuses, qu'il se laissa retenir dans cette ville. Il y épousa une jeune fille de douze ans, nommée Sibylle, dont il eut plusieurs enfants. Ce mariage ne le retint que peu de temps à Grenoble; sa vieille mère désirait le revoir avant de mourir, et il revint à Paris, où il continua de résider jusqu'à la fin de sa vie. En 1547, il régentait quelque basse classe au collége de Romans, et cela montre assez que son humeur voyageuse ne lui permettait pas d'avoir une demeure stable. On ignore l'époque de sa mort. Son dernier ouvrage date de 1550, et depuis cette époque

reperiuntur. Le tout est terminé par
un poème d'environ 350 vers, sur la
levée du siége de Péronne, en 1536.
Il a pour titre : Perona obsessa. VII.
Lamentatio Europa carmine_he-
roico descripta, poème de 43 vers,
imprimé à la suite d'un éloge funè-
bre de François 1er, par un chanoine
régulier, 1538, in-8°. VIII. De ratione
componendorum versuum, 1538,
in-4°. IX. P. Virgilii Maronis
opera omnia diligentia P. H. Sus-
sannæi quam emendatissime excu-
ta, etc., Paris, Jean Macé, 1540, in-4°.
Les Bucoliques et les Géorgiques
sont de cette année, mais l'Enéide
est de l'année 1539. Il y a, en tête
de l'édition, qui est magnifique
pour les caractères, huit vers de
Sussanneau en forme d'épître dédi-
catoire. X. Annotationes in contex-
tum duorum librorum artis versifi-
catoria Joannis Despanterii, etc.,
Paris, S. Colines, in-8°. Ces-Anno-
tations sont suivies de quelques
odes et de l'histoire du moine Mal-
chus, empruntée à saint Jérôme, et
mise en vers élégiaques. Ses poésies
furent supprimées dans une deuxiè-
me édition, publiée à Paris, en
1543, in-8°. Ibid., 1547, in-8°. XI.
Quantitates Alexandri Galli, vul-
go de Villa Dei correctione adhibita
ab H. Sussanneo locupletatæ, etc.
Accesserunt accentum regulæ om-
nium, etc.; additus est Elegiarum
ejusdem liber, Paris, S. Colines,
1542, in-12. XII. In P.Virgilii Ma-
ronis MORETUM Scholia, etc. Paris,
S. Colines, 1542, in-8°. XIII. De Re-
surrectione Domini nostri J.-C.
Carmen, Paris, 1544, in-4o. XIV.
Connubium adverbiorum, etc. Pa-
ris, 1548, in-8°; Strasbourg, 1576,
in-8°; Lyon, 1583 et 1621, in-8°.
XV. Proverbia gallicana, a Joan-
ne Egidio Ruceriensi latinis versi-

il n'est plus parlé de lui. On a de Sussanneau, comme éditeur ou auteur 1. Apologia Petri Satoris, doctoris theologi, Carthasianæ professionis, adversus damnatam Lutheri hæresim de votis monasticis, etc., Paris, 1531, in-8°. II. Petri Rosseti, poetæ laureati, CHRISTAS, nunc primum in lucem editas, Paris, S. Colines, 1531, in-8°. Sussanneau, en faisant imprimer ce poème de Rosset, mit en tête une épître dédicatoire à François Ier. III. Dictionarium Ciceronianum et ejusdem epigrammatum libellus, Paris, 1536, in-8°. IV. Julii Cæsaris Scaligeri adversus Des. Erasmi dialogum Ciceron. oratio secunda, Paris, 1537, in-8°. V. Huberti Sussannæi, legum et medicinæ doctoris, LUDORUM libri nunc recens conditi atque æditi, Paris, S. Colines, 1538, in-8°. On trouve ici d'abord : VI. Ludorum libri. Ce sont de petites pièces de vers sur différents sujets et sur des mètres fort variés. La latinité de ces épigrammes est excellente, et H. Sussanneau doit occuper une place distinguée parmi les poètes qui, au XVIe siècle, écrivirent dans la langue de Virgile et d'Horace. Ses Ludi ne sont pas sans intérêt pour l'histoire, à cause des noms propres qui viennent y figurer. L'auteur fait éclater çà et là sa haine contre le luthéranisme, et s'il faut en croire les notes de l'exemplaire qui est à la bibliothèque de Lyon, c'est Etienne Dolet, le réformé, que Sussanneau désigne, à la page 16 et 34, in Medimnum, ainsi qu'à la 25° aụ verso, in Mævium, et à la 29o, épigramme ad Lausum, où le nom de Mævius revient encore. Le volume des Ludi est suivi d'un opuscule-intitulé: Enodatio aliquot vocabulo rum, quæ in aliis Dictionnariis non

E

culis traducta, correcta et aucta per H. Sussannæum, Paris, 1550 in-8°; ibid., 1552, in-8°. On voit, par ces divers labeurs, que Sussanneau était un philologue, un grammairien habile et un bon poète. Nicéron, Mém., tom. XXXVIII, page 365 et suiv.

C-L-T.

SUSSEX (le duc AUGUSTE-FRÉDÉRIC DE), sixième fils du roi d'Angleterre Georges III, né à Londres le 27 janvier 1763, reçut sa première éducation sous les yeux de son père, et termina ses études à l'université de Goëttingue, où ses deux frères, les ducs de Kent et de Cambridge, venaient de les achever. Il y apprit la langue allemande sous le professeur Mayer, et le latin sous le célèbre Heyne; puis il se rendit en Allemagne et en Italie pour y suivre le cours de ses pérégrinations. Il passa quatre ans à Rome, vivant dans une sorte d'intimité avec le pape Pie VI. C'est dans cette ville qu'il vit lady Murray, fille du comte de Dunmore, pour la quelle il conçut une très vive passion, qu'il épousa, le 3 avril 1793, suivant les rites de l'Église romaine, et dont il eut un fils et une fille. A leur retour en Angleterre, les deux époux furent remariés suivant les rites de l'Église anglicane; mais un réquisitoire ayant été porté à ce sujet devant la cour ecclésiastique, le mariage fut déclaré nul,comme étant une violation d'un statut de Georges III qui défend aux princes de la famille royale de se marier sans le consentement du roi. On a dit dans le temps que S. A. R. écrivit à son père, en lui offrant d'abandonner tous ses droits comme prince du sang, pourvu qu'on ne troublât pas son mariage. Cependant, malgré ces apparences de tendresse, et quoiqu'il eût deux enfants

de lady Murray, il l'abandonna ensuite, et elle fut obligée de le citer devant la cour de chancellerie pour le forcer de pourvoir à sa subsistance. S. A. R. fut créée duc de Sussex et pair du royaume le 27 nov. 1801, et, après la résignation de son frère, le prince régent, il fut élu grand-maître des francs-maçons d'Angleterre. Ce prince prit plusieurs fois la parole, soit à la chambre des pairs, soit dans diverses assemblées de la bourgeoisie de Londres et des marchands de poissons, et il figura toujours dans les rangs de l'opposition. Le projet d'établir une régence pendant la maladie mentale du roi ayant été soumis aux chambres, le duc de Sussex se montra fort opposé à cette mesure. En oct. 1816, le lord-maire ayant réuni, dans un grand dîner, pour célébrer l'anniversaire de la naissance du duc de Kent, alors à Bruxelles, le duc de Sussex, le duc d'Orléans,lord Erskine et autres personnages distingués, ainsi que les premiers membres de la bourgeoisie, S. A. R. remercia l'assemblée du toast qu'on avait porté à sa santé. «Quelques personnes, dit-il, ont parlé de mon rang, parce que je me fais gloire d'être un marchand de poissons et un membre de la cité de Londres. Disposé à relever le gant, je ne rougis pas de ma compagnie. Je ne suis pas de ceux qui reçoivent avec dédain de pareils honneurs. Je n'ai pas été assez heureux pour qu'il me fût permis de chercher la gloire dans les armées de terre et de mer; je la cherche cette gloire dans une couronne civique, et j'ai reçu ma récompense de mes concitoyens de Londres, qui m'ont nommé membre de leur corporation. Dans la ligne de conduite que j'ai suivie, j'ai toujours obéi à ma conscience. Je recom

mande aux autres de ne pas suivre d'autre guide; car alors, arrive ce que pourra; que l'heure du désappointement sonne, ils auront dans leur propre sein un antidote puissant qui guérira toutes les plaies que l'opinion pourrait leur faire.» Le 28 février 1817, le duc de Sussex protesta à la chambre des pairs contre la suspension de l'habeas corpus; et dans le mois de mars de la même année, il parla encore avec force contre la même proposition. En juillet 1818, ce prince présida la société des écoles anglaises et étrangères. Il ouvrit la séance en exprimant ses regrets de l'absence de son noble ami, le duc de Bedford, retenu en pays étranger par une maladie. Il ajouta qu'il regrettait aussi l'absence de son frère, le duc de Kent, arrivé en Angleterre, mais qui n'était point à Londres. Le duc de Sussex passa le reste de sa vie dans la retraite, et n'assistant que rarement au conseil où l'appelait son rang. Il mourut vers 1840. Ce prince n'avait pas seulement fait beaucoup de voyages en Italie, en Allemagne ; il avait aussi parcouru l'Espagne, le Portugal, et fait un séjour de quatre ans à Lisbonne. On a imprimé, en 1812, un discours qu'il avait prononcé à la chambre des pairs, sur la question de l'émancipation des catholiques.

Z.

SUTCLIFF ou SUTLIFF (MATTHIEU), en latin Sutclivius ou Sutlivius, théologien protestant et fongueux controversiste anglais, vivait à la fin du XVIe siècle et au commencement du XVII. Il n'est guère connu que par ses ouvrages, autrefois recherchés, et dont les curieux conservent encore quelques-uns dans leurs cabinets. Il en composa, en latin et en anglais, contre les presby

tériens et les catholiques romains. Parmi ces derniers, il attaqua vivement et l'archiprêtre Blackwel et les jésuites missionnaires Parsons et Garnet; mais sa violence se déploya surtout contre le cardinal Bellarmin, dont il essaya de réfuter les 4 écrits. Voici les titres de ses ouvrages: I. De verá Christi Ecclesia, de conciliis et de monachis..., Londres, 1600, in-4°. II. De Missá papistica variisque Synagogæ romanæ circȧ Eucharistiæ sacramentum erroribus et corruptelis, libri V, ibid., 1603, in-4o. III. De Purgatorio liber unus, Hanau, 1603, in-8°. IV. De Pontifice romano ejusque injustissimá dominatione, libri V, ibid., 1605, in-8o. L'aigreur et l'emportement respirent dans ces écrits, et les injures y tiennent souvent lieu de raisons. La passion se montre encore davantage dans le livre suivant auquel Sutcliff n'a pas mis son nom: De Turce-Papismɔ, hoc est de Turcorum et Papistorum adversus Christi Ecclesiam conjuratione...., Londres (en Allemagne, selon Vinc. Placcius), 1604, in-8°, de plus de 600 pages. C'est une réfutation prolixe du Calvino-Turcismus, etc., publié à Anvers, en 1597, in-8°, réimprimé à Cologne en 1603, et que l'on attribue à Guill. Reynolds (voy. ce nom, XXXVII, 443), protestant converti au catholicisme, et à Guill. Giffort, depuis archevêque de Reims. Les autres productions de Sutcliff offrent peu d'intérêt. La plupart ont été mentionnées par Th. Hyde dans son Catalogue de la bibliothèque Bodléienne. B-L-U.

SWAAN (JOSEPH), savant professeur hollandais, né en 1774, dans la Nordholland, fit d'excellentes études dans sa patrie, acquit de profondes connaissances dans tous les

genres et entra aussitôt après dans la carrière de l'enseignement. Il fut d'abord principal du collége de Vianen, puis auteur des écoles latines et professeur de chimie à l'école de médecine de la petite ville de Thoorn, où il mourut en 1826. Zélé partisan des nouvelles doctrines, Swaan écrivit dans les journaux plusieurs articles sur l'ouvrage de Dacosta contre l'esprit du siècle, publié en 1823. Indépendamment de beaucoup de dissertations dans les journaux et divers recueils, on a de lui une traduction en langue hollandaise, faite concurremment avec le docteur Jorritzma, de deux savants mémoires sur l'ophthalmie de l'armée des Pays Bas et sur l'air atmosphérique et son influence sur l'économie animale. Swaan avait annoncé une traduction en vers hollandais des fables de notre collaborateur le baron de Stassart; mais la mort ne lui a pas permis d'achever cet ouvrage. Z.

SWALVE (BERNARD), né vers 1625 à Embden, capitale de l'ancienne principauté d'Ost-Frise, étudia l'art de guérir à Leyde, et, parvenu au doctorat, alla s'établir à Harlinger en Frise, où il obtint la charge de médecin ordinaire de la ville et du conseil de l'amirauté, charge qu'il exerçait encore en 1677. On ne connaît pas l'époque de sa mort. Swalve était un zélé cartésien et un grand partisan des doctrines de Franç. de Le Boë (Sylvius) et d'Othon Tachenius, deux des principaux coryphées de l'école chimiatrique. Aussi les ouvrages du médecin de Harlinger, écrits dans les principes de cette école, sont aujourd'hui à peu près oubliés, excepté le suivant qui mérite d'être recherché et que le spirituel Cadet-Gassicourt (voy. ce nom, LIX, 518) aurait dû faire en

trer dans la Bibliothèque gourmande de son M. Manant - Ville : Querelæ et opprobria ventriculi, sive Прoσжα ejusdem naturalia sua sibi vindicantis, et abusus tam dixteticos quam pharmaceuticos perstringentis, Amsterdam, J. Janson de Waesberge, 1664, in-12; réimprimé dans la même ville en 1669 et en 1675, même format, sous le titre de Querela et opprobria ventriculi renovatæ, etc. « L'illustre Boerhaave aimait à lire cet Couvrage, amèrement critiqué par Éloi, et dont Haller disait: Mihi nescio quid spirat theatricum. En effet, c'est l'estomac qui parle; le pauvre sire, dit Paquot, y gronde de son mieux contre l'humeur bourrue des médecins, qui règlent scrupuleusement l'ordre de sa nourriture, s'avisent de lui donner des purgatifs dégoûtants, et lui interdisent les mets qu'il convoite le plus vivement. (Voy. la bibliographie de l'art. ESTOMAC, dans le grand Dictionnaire des sciences médicales, publié par Panckoucke, et les Mémoires littéraires de Paquot, VIII, 385.) Voici les titres des autres ouvrages de Swalve: I. Disquisitio therapeutica generalis, sive medendi methodus ad recentiorum dogmata adornata, et Walleana methodo conformata, Amsterdam, 1657, et léna, 1677, in-12. ll. Pancreas pancrene, sive pancreatis et succi ex eo profluentis commentum succinctum, Amsterdam, 1667, et léna, 1678, in-12. III. Naturæ et artis instrumenta publica alcali et acidum, per neochnum et palæphatum hinc inde ventilata, et praxi medicæ superstructæ præmissa, Amst., 1667 et 1670, in-12; Francfort, 1677, in-18, de 320 pages. B-L-U.

"

SWAN (JAMES), né à Fife-Shore, en Écosse, en 1754, se rendit fort

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