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CHAPITRE IV

Le Professeur.

Filii tibi sunt? Erudi illos, et curva illos a pueritia illorum. (Eccli., vii, 25.)

As-tu des fils? Instruis-les et forme-les dès leur enfance.

CHAPITRE IV

Le Professeur.

Règlement de professeur.

qu'au bout.

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Le devoir jus

Manière d'enseigner. Goût littéraire. Le PrêtreEducateur. Juste sévérité. Estime et vénération des élèves. Un Crainte

saint qui bourre. · Tableau humoristique.

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· Amour filial.

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de lui déplaire. La table du pain sec. La fenêtre sur la cour. J'aime tant les enfants, mais pour Notre-Seigneur !

N revenant, comme professeur, à ce collège de Lesneven auquel l'attachaient tant de doux souvenirs, l'abbé Le Guillou y apportait toutes les qualités qui conviennent à un véritable éducateur amour de la science, désir de la communiquer, clarté et précision dans l'enseignement, esprit de justice, humeur pleine d'entrain 1, amour

1 Toutefois, l'un de ceux qui ont le plus intimement connu l'abbé Le Guillou nous a transmis la communication suivante :

"A son entrée au collège, comme professeur, encore tout frais émoulu du Grand Séminaire, il avait des dehors si austères, son maintien était si grave qu'un de ses collègues résolut d'éclairer un peu ce front qui ne se déridait jamais ou presque jamais. Le bon abbé Le Guillou dut essuyer de

enfin de la jeunesse. Ces qualités ne firent que se perfectionner dans l'exercice prolongé de ces fonctions et surtout par le soin ou pour mieux dire le zèle persévérant qu'il déploya en vue de se rendre de plus en plus capable de les exercer avec fruit.

On connaît déjà le règlement austère que M. Le Guillou s'était tracé au début de sa vie de professeur et qui faisait deux parts de cette vie : l'une à la prière, l'autre au travail. Dans ses retraites mensuelles nous retrouvons fréquemment la résolution suivante :

M'appliquer avec ardeur à l'accomplissement des devoirs de mon état, préparer soigneusement les leçons et les devoirs. L'étude qui suivra ma classe sera consacrée à corriger les devoirs que j'aurai reçus dans cette classe. L'étude qui précédera une classe sera consacrée à prévoir ce que je devrai faire à la classe

suivante. >>

Ce qu'il s'était prescrit il le faisait, et jusqu'à la mort il fut fidèle à le faire, « apportant à la préparation de sa classe, après dix-huit années de professorat, les soins minutieux d'un débutant, tant il avait à cœur de bien remplir ses devoirs professionnels 1. »

Citons, à l'appui, quelques-uns des témoignages fournis par ses anciens élèves.

« Je ne l'ai eu, écrit l'un d'eux, que peu de temps comme professeur de troisième; mais pendant ce

la part de ce confrère qu'il aimait bien et qui le lui rendait, des boutades, souvent très pénibles pour son amour-propre. Plusieurs fois, avoua-t-il plus tard, il faillit perdre patience, mais par le fait il triompha toujours de la tentation, et se laissa docilement former le caractère. Ce fut l'affaire de peu de temps. Il en fut reconnaissant à ce confrère, tout en avouant que parfois la correction était rude. "

1 Discours de M. Roull, p. 7.

temps, j'ai pu juger combien il s'intéressait à sa classe et combien de veilles il dut lui consacrer, malgré ses souffrances : il corrigeait toutes les copies de versions latines, une grande partie de celles de thèmes latins, de narration française. >>

«< M. Le Guillou, écrit un autre, s'occupait avec un soin extrême de sa classe. Malgré les nombreuses œuvres dont il était chargé, malgré le mauvais état de sa santé, surtout dans les dernières années de sa vie, il lui fallait faire la classe. Or je vous assure que sa classe ne souffrait pas de son zèle pour les bonnes œuvres et ne se ressentait pas de son état maladif. Il la préparait toujours avec grand soin. Je me souviens d'avoir vu dans son Plutarque un petit carnet où étaient écrits de sa main les verbes les plus difficiles. Pour l'explication des devoirs il ne se servait pas de corrigés ou de traductions. Il avait une composition presque toutes les semaines, avec plus de quarante élèves. Toutes les semaines il corrigeait les versions latines et donnait la place. >>

Un autre ancien élève rapporte, à ce sujet, le trait suivant : « M. Le Guillou cherchait avant tout la compagnie d'hommes sérieux et justes. Au milieu des occupations de sa vie de professeur, de ses mille tracas, il n'a jamais manqué à l'accomplissement complet de son devoir qui était basé sur la justice. Un jour, en vacances, on sembla lui reprocher l'excessive attention et pour ainsi dire le scrupule qu'il apportait à la correction des copies de ses élèves, ce qui était pour lui une cause de fatigue. « Ah! jamais, s'écria-t-il avec un << branlement de tête significatif, jamais je ne changerai «< mon système; et le devoir, alors? Je tiens à remplir

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