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sons, etc. Du reste, on pense bien qu'il ne pourrait pas arrêter le moindre bâtiment, et tout ce que dit Pline (liv. XXXII, ch. 1) de cette prétendue propriété, est bien de l'éloquence perdue. Convenons cependant que cette opinion était généralement répandue chez les anciens, témoin ce passage de Lucain, liv. v1 :

Non puppim retinens, Euro tendente rudentes,

In mediis echeneis aquis;

témoin surtout le nom même que porte ce poisson: Échénéis, ἀπὸ τοῦ τὰς νῆας ἔχειν, « inde nomine imposito, >> dit Pline, liv. IX, ch. 41.

19. Le pompile (v. 101). C'est le polype navigateur (argonauta argo, L.), appelé par les anciens tantôt nautilos, tantôt pompilos. Voyez, à ce sujet, ÉLIEN, liv. 11, ch. 15, et liv. xiv, ch. 33; PLINE, liv. 1x, ch. 47. La propriété que lui accordent ces auteurs, toute merveilleuse qu'elle paraît, a été souvent constatée par les observations modernes.

20. Le féroce cercyre (v. 102). C'est le xépxoupos d'Oppien. Pline en fait mention (liv. xxx11, ch. 54) dans la nomenclature des poissons dont Ovide a parlé.

21. Le canthare (v. 103). Voyez ce qu'en dit ÉLIEN, liv. 1, ch. 27. Pline (liv. xxx11, ch. 53) le cite parmi les poissons qui ne se trouvent que dans la mer. C'est vraisemblablement le sparus cantherus de Linné.

22. L'orphas (v, 104). Les Grecs l'appelaient ¿pús, et les Athéniens oppos. Pline (liv. XXXII, ch. 54) le nomme orphus dans la nomenclature des poissons cités par Ovide. L'érythin. Ce poisson, dont la chair est assez agréable, se trouve dans les mers des pays chauds. Pline (liv. ix, ch. 23) le place parmi les poissons qui n'ont point de femelles, et qui se fécondent euxmêmes. Aristote et Oppien en ont aussi parlé. Voyez notre note 26.

23. Le sarge (v. 105). Voici ce qu'en dit Festus : Sargus, piscis genus, qui in Egyptio mari fere nascitur. Élien en parle dans son liv. 1, ch. 24; Pliné (liv. 1x, ch. 30) dit que le sarge accompagne toujours le mule vaseux (mullus lutarius), et que, tandis que celui-ci fouille la vase, le sarge dévore toute la nourriture qu'il en a fait sortir.

24. Le sparule (v. 106). Il ressemble tellement à la dorade, que les pêcheurs s'y méprennent. On le trouve en abondance dans la Méditerranée, et il est d'un excellent goût.

25. Le pagure étincelant (v. 107). Les Grecs le nommaient φάγρος, à cause de sa voracité, ἀπὸ τοῦ φαγεῖν. C'est probablement notre pagre commun (sparus argenteus, Schn.), nuancé de rose et argent. Les rougeátres synodons). Les ouvidous, auvάypes, xápaž des Grecs, et le dentix des Latins, désignent le même poisson, et ces différens noms lui viennent de ce qu'il a les dents fort saillantes et très-aiguës. Voyez ce qu'en dit Élien, liv. 1, ch. 49. Pline (liv. xxxv11, ch. 67) dit que la tête de ce poisson renfermait une pierre précieuse, appelée, de son nom, synodontite. Le synodon n'est autre que notre denté commun, dont le corps est argenté, et dont les nageoires sont jaunes on rouges.

26. Le channa, qui se féconde lui-même (v. 108). Aristote (liv. vi, chap. 13) avait déjà émis cette opinion, mais d'une manière un peu moins affirmative que ne le fait ici notre auteur. Quelque incroyable que la chose paraisse, elle n'est pas sans quelque fondement, si l'on en croit Cavolini. Ce naturaliste a observé, en effet, dans certains poissons du genre des serrans, une sorte d'hermaphroditisme. Il a cru découvrir qu'ils avaient tous des œufs, mais tous aussi de la laitance, en sorte qu'ils pouvaient se féconder eux-mêmes. Voyez, au surplus, ce qu'en dit PLINE, liv. 1x, ch. 23 et 77.

27. Le saxatile (v. 109). Nom d'un genre plutôt que d'une espèce particulière. On nommait saxatiles les poissons qui vivaient parmi les rochers; litorales, ceux qui se tenaient le long des côtes; pelasgii, ceux qu'on trouvait en pleine mer.

28. Et le fabre si rare (v. 110). Gillius a appliqué le nom de faber à la dorée ou poisson Saint-Pierre, parce qu'il l'a entendu appeler forgeron en Dalmatie, et que les Dalmates prétendent trouver dans ses os tous les instrumens d'une forge, comme on prétend trouver ceux de la passion dans le brochet. C'est d'après lui que les naturalistes modernes appellent ce poisson zeus faber; mais rien ne prouve que ce soit vraiment le faber des anciens,

et même l'épithète de rare, que lui donne ici notre auteur, ne peut guère convenir à la dorée, qui n'est point rare dans la Méditerranée. (AJASSON.) Voyez PLINE, Hist. nat., liv. 1x, ch. 32.—Les mormyres tachetés. Pline en fait mention, liv. XXXII, ch. 54,

dans la nomenclature des poissons cités par Ovide.

29. La chrysophrys (v. 111). Ce poisson, appelé en grec púσοφούς, sourcil d'or; en latin, aurata, dorée; en notre langue, daurade de la Méditerranée, est en effet remarquable par le trait doré en forme de croissant qu'il a au dessus des yeux. Voyez PLINE, liv. IX, ch. 25. Les ombres au corps livide. Ce poisson est-il le même que les Grecs appelaient oxíaiva? cette dénomination (oxía, ombre) semblerait l'indiquer. Au reste, Columelle et Ausone nomment aussi l'umbra; mais le premier en fait un poisson de mer, et le second un poisson d'eau douce. Varron, qui en a également parlé, dit que l'umbra doit ce nom à sa couleur. Il ne serait donc pas impossible que le poisson dont il s'agit ici fût le corb ou corbeau de mer (sciana nigra, BL.).

Les

30. Les loups si agiles (v. 112). Voyez notre note 5. perches. Il s'agit vraisemblablement ici des poissons que les anciens appelaient perches de mer; et il y a lieu de croire que c'était l'espèce de serrans qui a des bandes brunes en travers du corps comme la perche (perca scriba, L.). Les pêcheurs d'Italie nomment encore cette espèce percia marina. Les trages. Pline en fait mention à propos des poissons dont Ovide a parlé.

31. Le mélanure (v. 113). Élien, liv. 1, ch. 43,, n'assigne pas à ce poisson les mêmes caractères. Il est permis de croire qu'il s'agit ici de l'oblade (sparus melanurus, L.).

Les merles

32. La murène (v. 114). Voyez notre note 7. Voyez ce qu'en disent ÉLIEN, liv. 1, ch. 19; et

verdátres.

PLINE, liv. IX, ch. 20, et liv. xxx11, ch. 53.

33. Le congre (v. 115). Gesner prétendait avoir lu dans Aristote que les congres se dévoraient entre eux. S'il en est ainsi, dit Vlitius, il faudrait corriger ce vers de la manière suivante :

Immitisque suæ conger per vulnera genti.

Mais, continue-t-il, comine je ne vois rien de semblable dans Aristote, peut-être faut-il lire ici, avec Pithou, cancer au lieu de

ch.

24.

conger; ou, s'il s'agit du congre, sui per vulnera dentis, au lieu de suæ per vulnera gentis. Pline parle du congre, liv. 1x, Il s'agit probablement ici du congre commun (muræna conger, L.), qui a de cinq à six pieds de long, qui est gros comme la jambe, et dont la chair est peu estimée.

34. Le scorpion (v. 116). Ce poisson, dont Pline parle dans son livre xxx11, ch. 45, est, à n'en pas douter, le cottus scorpius de Linné, appelé vulgairement chabot de mer, scorpion de mer, crapaud de mer, chaboiseau, diable de mer. Sa tête est armée d'épines, et horizontalement aplatie: irrité, il la renfle plus encore, en remplissant d'air ses ouïes.

35. Le glaucus (v. 117). Voyez, sur le glaucus, Aristote, II, 13, 17, et vIII, 15; ÉLIEN, I, 17; OPPIEN, Halieut., 1, 170, et III, 193; ATHÉNÉE, III, 107; PLINE, IX, 25. D'après la description qu'en donnent ces auteurs, il y a lieu de croire qu'il s'agit ici, non pas d'un centronote (le scomber amia, ou le scomber glaucus, L.), comme l'a prétendu Rondelet, mais bien du sciana aquila de Cuvier.

36. Le scare (v. 119). Voyez notre note 2. Voyez aussi PLINE, liv. IX, ch. 29. Le scare est un des poissons les plus célébrés par les anciens auteurs. On l'assaisonnait avec ses intestins; aussi Épicharme (apud Athen., liv. v11, page 319 et 320) dit-il que les dieux craignent d'en rejeter les excrémens :

· . Σκαρούς,

Τῶν οὐδὲ τὸ σκὼς θεμιτὸν ἐκβαλεῖν θεοῖς.

L.)

37. Le ména si fécond (v. 120). On croit, d'après Rondelet, page 138, que le ména est le poisson appelé aujourd'hui menola par les Italiens, et mendole en Provence (sparus mœna, Voyez PLINE, liv. 1x, ch. 42. Le lamyros. Pline en a fait mention, liv. xxx11, ch. 53, dans la nomenclature qu'il donne de tous les animaux marins. Le smaris. Les smaris des anciens, souvent pris pour des sardines ou des anchois, ne sont autre chose que les picarels d'aujourd'hui. Les principales variétés sont le sparus smaris de Linné et de Lacépède, le sparus mœna de Linné, ou sparus mendola de Lacépède, le sparus haffara de Lacépède et de Linné. Voyez PLINE, liv. xxxII, ch. 46.

38. L'immonde Chromis (v. 121). C'est vraisemblablement le maigre (sciœna umbra, Noв.). Car Aristote, qui parle également du chromis, lui attribue des pierres dans la tête ( Hist., vIII, 19), une ouïe fine (1v, 8), la faculté de faire entendre une sorte de grognement (Iv, 9) et l'habitude de vivre en troupes et de ne pondre qu'une fois par an (v, 9), toutes circonstances qui conviennent très-bien au maigre. Voyez PLINE, liv. ix, ch. 24. La saupe. Pline, qui parle de ce poisson, liv. Ix, ch. 32, assure aussi qu'il est commun et mauvais. C'est le sparus salpa de Linné, appelé aujourd'hui encore salpa en Italie, saupe en Provence, ou vergadelle en Languedoc.

-

39. Le poisson qui se construit sous les ondes un nid à l'instar des oiseaux (v. 122). Il ne peut être question ici que du phycis, poisson blanchâtre qui, suivant Aristote (vIII, 30), prenait au printemps une couleur variée, et faisait un nid de fucus pour y pondre : Μονὴ δὲ φυκὶς τῶν θαλαττίων ἰχθύων στιβάδας ποιεῖται. Ce passage d'Aristote et celui de Pline (liv. 1x, ch. 26: Eadem piscium sola nidificat ex alga, atque in nido parit) ont engagé Vlitius à corriger ainsi ce vers :

Atque avium Phycis nidos imitata sub undis.

40. Le squale (v. 123). On lit, dans les anciens manuscrits, et squa et tenui. C'est Gesner qui, le premier, a proposé et Squalus, et tenui; mais comme nous ne trouvons point ce nom dans Pline, peut-être vaudrait-il mieux lire et squatus. Ce poisson, qui serait alors le raia squatina de Linné, se trouve, en effet, mentionné dans Pline, liv. xxx11, ch. 53. - Le mulet. C'est le piya des Grecs, le triglia des Italiens, le rouget des Provencaux, le mullus barbatus de Linné. Pline (liv. Ix, ch. 30) le caractérise parfaitement par la double barbe qu'il porte sous le menton et par sa couleur rouge. Voyez PLINE, liv. Ix, ch. 30 et 31; liv. XXXII, ch. 16; HORACE, liv. 11, Sat. 2; MARTIAL, liv. x111, épigr. 79.

41. Les soles (v. 124). Ce poisson, assez connu en France, est ainsi appelé, suivant quelques étymologistes, à cause de sa ressemblance avec une semelle de soulier (en latin solea). On l'ap

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