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a tout autant de droits à prendre le titre d'académicien, si la société à laquelle il appartient est reconnue pour académie, qu'aucun des messieurs qui siègent au palais des Beaux-Arts, et à qui, soit dit en passant, on serait presque tenté d'attribuer l'intention d'établir cette différence entre académicien et académiste.

Tout Dieu veut aux humains se faire reconnaître.

(LA FONTAINE.)

A CAUSE QUE.

LOCUT. VIC. Il est triste à cause qu'il souffre.
LOCUT. CORR. Il est triste parce qu'il souffre.

L'emploi de cette lourde locution est condamné par nos grammairiens modernes. Restaut s'en est servi dans cette phrase: Faut-il qu'il soit insolent à cause qu'il est riche? A cause que est maintenant un archaïsme; on l'a remplacé par la conjonction parce que.

LOCUT. VIC.

LOCUT. CORR.

ACCOURCIR, RACCOURCIR.

Les jours sont bien raccourcis.
Vous avez trop accourci mon habit.
Les jours sont bien accourcis.

Vous avez trop raccourci mon habit.

Il y a entre ces deux verbes une différence de signification qui ne paraît pas être connue de tout le monde. Le premier ne doit s'employer qu'au figuré: Vous avez accourci votre chemin en passant par là. Le second ne doit s'employer qu'au propre : Raccourcissez ma canne. Dans le premier cas il s'agit d'une opération à laquelle notre main ne peut avoir aucune part; dans le

second au contraire d'une opération où elle intervient.

ACCULER.

LOCUT. VIC. Vous acculez toujours vos souliers.
LOCUT. CORR. Vous éculez toujours vos souliers.

Dans les premières éditions de son Dictionnaire, l'Académie tolérait l'expression d'acculer des souliers, mais la docte compagnie ne permet plus que le verbe éculer dans ce sens. C'est qu'elle a suivi le progrès de la langue. On lit dans Rabelais: Tousiours se veaultroyt par les fanges, se mascaroyt le nez, se chauffourroyt le visaige, acculoyt des souliers, etc.

(Gargantua, chap. XI.) Acculer n'est plus en usage aujourd'hui que pour signifier pousser dans un lieu où l'on ne peut reculer. Cet homme, acculé contre un mur, blessa deux des brigands qui l'attaquaient. En parlant d'une chaussure dont le quartier de derrière a été abattu par le talon et foulé en marchant, c'est éculer qu'il faut employer.

ACHETER.

PRONON. VIC. Il a ageté une maison.

PRONON. CORR. Il a acheté une maison.

« Je ne ferais pas cette remarque si je n'avais ouï plusieurs hommes dans la chaire et dans le barreau << prononcer mal ce mot, et dire ajetter pour acheter ; << mais ce qui m'estonne davantage, c'est que je ne vois « personne qui les reprenne d'une faute si évidente. Ce <« défaut est particulier à Paris; c'est pourquoi ce sera << leur rendre un bon office que de les avertir. »

(VAUGELAS, 271o rem.)

A-COMPTE.

ORTH. VIC. Vous avez reçu deux à-comptes.

ORTH. CORR. Vous avez reçu deux à-compte.

« A-compte s'emploie substantivement, et s'écrit sans «s au pluriel: je lui ai donné deux à-compte.

« Cependant Beauzée (Encycl. méth., au mot Néologie) « est d'avis d'écrire acompte substantif, en un seul mot, << et alors des acomptes avec un s. Sous la forme adver<«< biale, il adopte l'orthographe de l'Académie: voilà « toujours mille francs à-compte sur ce que je vous dois. >> (GIRAULT-DUVIVIER. Gramm. des gramm.)

Nous pensons qu'on ferait fort bien d'adopter l'orthographe proposée par Beauzée, car elle a l'avantage d'être beaucoup plus rationnelle que l'orthographe ordinaire.

ORTH. VIG.

ORTH. CORR.

AFFAIRE.

Qu'avez-vous affaire dans leur querelle ?
Il me quitta parce qu'il avait à faire à midi.
Qu'avez-vous à faire dans leur querelle ?
Il me quitta parce qu'il avait affaire à midi.

Dans la première phrase l'ordre direct est: vous avez que (mis pour quoi, quelle chose) à faire dans leur querelle? C'est donc le verbe faire précédé de la préposition à qu'il faut ici. Dans la seconde il y a ellipse de l'adjectif numéral une: il me quitta parce qu'il avait une affaire à midi; et c'est évidemment le substantif affaire que l'on doit employer dans cette circonstance.

<< Beaucoup de personnes se trompent à ces deux locu«<tions; elles écrivent j'ai à faire, comine on écrirait << j'ai une affaire.

« Quand l'intention de la phrase porte sur la chose

<«< même, c'est une affaire; quand elle porte seulement << sur le temps et sur la manière, la chose est à faire; «< robe à faire.

<«< Autrement: si le mot est susceptible de recevoir un << article quelconque, il est le substantif affaire: une af« faire importante, l'affaire dont vous m'avez parlé, etc.

<< Mais si le mot ne peut admettre ni un adjectif ni un << article, c'est alors la locution à faire: qu'avez-vous à « faire? ce que vous demandez n'est plus à faire, etc. » (PHILIPON LA MADELAINE, Homonymes français.)

AFFILER. (Voyez EFFILER. )

AGE.

LOCUT. VIC. A nos áges on n'est plus bon pour les plaisirs. LOCUT. CORR. A notre âge on n'est plus bon pour les plaisirs.

Ce substantif n'a de pluriel que dans ces exemples: les quatre âges de l'homme; l'homme entre deux ages, etc.; c'est-à-dire lorsqu'il désigne une des époques principales de la vie humaine, et non un des points si nombreux marqués par chaque année. Nous pensons en conséquence qu'un homme de 60 ans qui dirait à un adolescent de 20 ans: à nos áges la vie offre des aspects bien différens, parlerait correctement; mais si cet homme de 60 ans disait à un autre homme de 65 ans: à nos áges on n'a plus de passions, cet homme ferait une faute.

AGIR.

LOCUT. VIC. Votre frère en a mal agi envers moi.
LOCUT. CORR. Votre frère a mal agi envers moi.

A quoi sert le pronom relatif en dans la première

- «

phrase? à rien absolument. C'est un mot parasite que le mauvais usage seul a pu accueillir.

« En agir est un barbarisme, dit Féraud. On voit dans << une lettre de Racine à son fils qui était fort jeune, qu'il le reprend d'avoir dit en agir pour en user bien ou mal « avec quelqu'un. Avec le pronom se, agir est verbe impersonnel, et il régit la préposition de; mais il ne se << dit point à l'infinitif, s'agir. Il s'agit de la gloire, des « intérêts de la religion; il s'agissait de la perte ou du « salut de l'empire. Plusieurs retranchent mal à

propos il, et disent: l'affaire dont s'agit. D'autres au prétérit << disent: dont il a s'agi, pour, dont il s'est agi; cette << dernière faute est encore plus grossière. Les verbes réciproques ou pronominaux prennent tous l'auxiliaire

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« étre. »

AGONIR.

LOCUT. VIC. Vous m'avez agoni d'injures.
LOCUT. CORR. Vous m'avez accablé d'injures.

Agonir n'est pas français. Quelques personnes se sont imaginé parler plus purement en disant: agoniser quelqu'un d'injures; mais malheureusement cette expression ne vaut pas mieux que la première. Agoniser est toujours neutre, et ne peut jamais, par conséquent, signifier mettre à l'agonie, comme on voudrait qu'il le fît dans la locution que nous venons de citer.

AGRICULTEUR.

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Néologique et barbare, culteur n'étant pas français ; dites agricole.» (BOISTE.)

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Agricole n'est jamais qu'adjectif. La raison de << M. Boiste pour rejeter ce mot est très-mauvaise: c'est que

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