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mie (1802), Boiste, les lexicographes modernes et l'usage veulent qu'il soit masculin.

ORTH. VIC.

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ORTH. CORR.

PLEIN.

Nous ferons cela en velours plein.
Nous voici en plain champ.
Nous ferons cela en velours plain.
Nous voici en plein champ.

Plain signifie uni, plat, sans inégalité. Ainsi écrivez : des appartemens de plain pied, c'est-à-dire au même niveau; une étoffe plaine, c'est-à-dire unie; le plainchant, c'est-à-dire un chant uni.

Plein signifie rempli, et construit avec la préposition en, il signifie au milieu. On écrira donc : en pleine rue, en plein jour, en plein marché, en plein été, en plein champ, etc., pour dire : au milieu de la rue, au milieu d'un champ, mais il faudra écrire en plaine campagne, selon l'Académie, parce que cette expression équivaut à celle-ci : en rase campagne.

PLEIN (TOUT).

LOCUT. VIC. Il a tout plein d'esprit.
LOCUT. CORR. Il a beaucoup d'esprit.

Cette locution, comme toutes celles qui alongent le discours sans lui donner aucune qualité de plus, doit être évitée avec soin par quiconque raisonne un peu. Ne rien dire de superflu est une des conditions à remplir pour parler correctement. Le dictionnaire de l'Académie devrait bien expulser de notre langue ces mauvaises expressions de tout plein, au fur et à mesure, à ses risques et périls, aux lieu et place de, etc., qu'on

peut toujours remplacer avec avantage par beaucoup, à mesure, à ses risques, à la place de, etc. La tâche difficile mais glorieuse de réformateur de notre langue, ne pourra jamais être remplie avec succès que par une réunion de savans, dont les opinions éclairées et unanimes, appuyées sur des noms compétens et connus, pénétreraient en peu de temps dans la masse de la nation. Mais il ne faudrait pas que cette réunion de savans imprimât dans son Dictionnaire des phrases comme celle-ci: «On trouve tout plein de gens qui, etc.,» parce qu'il se trouverait des grammairiens qui, comme M. Caminade, s'autorisant d'un pareil exemple, diraient: Ils ont tout plein d'esprit (Grammaire usuelle), et parce qu'il y aurait une foule de gens qui, trompés par l'approbation des savans, répéteraient à satiété cette mauvaise locution.

PLI, PLIE.

LOCUT. VIC. J'ai la première plie, le premier pli.
LOCUT. CORR. J'ai la première levée.

On emploie souvent au jeu de cartes les mots pli et plie, pour signifier une main qu'on a levée. Ces mots ne se trouvent pas dans les Dictionnaires, et appartiennent exclusivement à quelque patois du Midi.

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«Vaugelas a très bien observé que ces mots ont deux

<< significations fort différentes; mais on n'a pas voulu <«<l'entendre: et plier a pris, presque partout, la place de «ployer, sans toutefois l'exclure de la langue; car les <<< bons écrivains, et surtout les poètes, ploient encore des « choses que la foule n'a aucune raison de plier.

« Plier, c'est mettre en double ou par plis, de manière << qu'une partie de la chose se rabatte sur l'autre; ployer, <«< c'est mettre en forme de boule ou d'arc, de manière les deux bouts de la chose se rapprochent plus ou « moins. On plie à plat; on ploie en rond. Personne ne <<< contestera qu'on ne plie de la sorte: la preuve que «c'est ainsi qu'on ploie, est dans l'usage général et con<< stant d'expliquer ce mot par ceux de courber et fléchir. « Plier et ployer diffèrent donc comme la courbure du «pli. Le papier que vous plissez, vous le pliez; le papier << que vous roulez, vous le ployez. Cette distinction fort «< claire démontre l'utilité des deux mots.

« Plier se dit particulièrement des corps minces et «flasques, ou du moins fort souples, qui se plissent fa«cilement et gardent leur pli: ployer se dit particuliè<«<rement des corps raides et élastiques qui fléchissent << sous l'effort, et tendent à se rétablir dans leur premier « état. On plie de la mousseline et on ploie une bran«che d'arbre. Quand je dis particulièrement, je ne dis << pas exclusivement et sans exception. « (ROUBAUD, Synonymes fr.)

PLURIEL.

ORTH. ET PRONON. VIC.

Le plurier.

ORTH. ET PRONON. CORR. Le pluriel.

Nous ferons deux remarques sur ce mot: la première, c'est qu'il faut le prononcer pluriel, en faisant sonner le l final, quoique le Dictionnaire de Trévoux ait écrit plu

rier. Vaugelas est, selon ce dictionnaire, le premier qui ait écrit pluriel. Il le dérive de pluralis et singulier de singularis; ce qui est positif, et ce qui en assigne toutà-fait l'orthographe.

Notre seconde remarque, c'est qu'on a grand tort de retrancher le qui se trouve à la fin des mots enfant, garant, parent, etc., en même temps qu'on y ajoute un s pour former le pluriel. «Quand cette lettre radi«cale (le t) ne nuit point à la prononciation, c'est nuire « à l'analogie que de la supprimer. Quoi de plus incon«<séquent que de supprimer au pluriel le t final des mots «polysyllabes, terminés au singulier par nt, quoiqu'on «<le garde dans les monosyllabes! Pourquoi, en écrivant «<les dents, les chants, les plants, les vents, s'obstine<«<t-on à écrire les méchans, les tridens, les contre«vens, etc.? Pourquoi terminer de la même manière, « au pluriel, des mots qui ont des terminaisons diffé«rentes au singulier, comme paysan et bienfaisant, dont « les féminins sont paysane et bienfaisante, et dont on « veut que les pluriels masculins soient paysans et bien«faisans ? » (BEAUZÉE. Encyclopédie méth., art. Analogie.)

«Il vaudrait mieux suivre les auteurs du siècle de « Louis XIV, et surtout les écrivains de Port-Royal, et «ne jamais supprimer le tau pluriel. Chénier, Domer"gue, conservaient le t. M. Didot, dans ses belles éditions «de nos auteurs classiques, suit cette orthographe. (LETELLIER, Gramm. fr.)

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PLUS.

LOCUT. VIC.
Vous perdez cent francs; je perds bien plus.
LOCUT. CORR. Vous perdez cent fr.; je perds bien davantage.

« Plus est un mot comparatif, après lequel vient na

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<«<turellement un que ou un de; davantage est un ad<< verbe qui, placé après le verbe qu'il modifie, ne peut <«<jamais modifier un adjectif, et dès-lors avoir un de ou «< un que à sa suite.

<«< On dira done: la langue paraît s'altérer tous les jours, mais le style se corrompt bien davantage. » (VOLTAIRE.)

« Il est attaché à la nature qu'à mesure que nous « sommes heureux, nous voulons l'étre davantage. » (MONTESQUIEU, Arsace et Isménie. GIRAULT-DUVIVIER, Gramm. des gramm.)

PLUS D'A MOITIÉ.

LOCUT. VIC. Sa fortune est plus d'à moitié faite.
LOCUT. CORR. Sa fortune est plus qu'à moitié faîte.

Doit-on dire plus d'à moitié ou plus qu'à moitié? Cela dépend de l'estime qu'on peut avoir pour la justesse ou pour l'élégance du langage.Ceux qui savent apprécier la première de ces qualités préfèreront certainement la conjonction que; ceux qui sacrifient tout à l'élégance emploieront la préposition de. Ces derniers, avouons-le, auront même l'usage pour eux; car il est à peu près certain que nos bons auteurs ont préféré plus d'à demi, plus d'à moitié à plus qu'à demi, plus qu'à moitié, puisque l'on ne cite guère, en faveur de cette dernière construction, que ce vers de Racan:

La course de nos jours est plus qu'à demi faite.

Mais qui ne sait que les meilleurs écrivains ont souvent la faiblesse de sacrifier la pureté de la langue à une futile, considération d'euphonie. Aussi, ne bȧlançons-nous jamais dans les questions encore pendantes,

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