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« bien basse, il faut avoir tous les sentimens du peuple. « Mademoiselle de Scudéry a employé ce mot dans un <«< endroit où il a très bonne grâce; car, après avoir dit «< que ceux en qui on se fie le plus, sont ceux dont on est << le plus trompé, et que, pour être sage, il faut toujours << se défier des autres et de soi-même, elle ajoute : tout << le monde est peuple une fois en sa vie, tout le monde fait des fautes, et tout le monde a tort en quelque <«< rencontre. Après tout, ajoute le P. Bouhours, quoique <«< ces locutions soient belles, il faut s'en servir avec re<«< tenue, ou plutôt il ne faut pas les employer si souvent, << parce qu'elles ont quelque chose de trop beau. Il faut prendre garde où on les place, et se souvenir toujours « que les locutions brillantes et un peu précieuses, res<< semblent aux pistoles et aux louis d'or, qui ne sont pas << tant d'usage dans le commerce ordinaire que les autres pièces de monnaie. » Jamais insolence de cuistre a-t-elle été poussée plus loin?

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Du vin paillet est du vin rouge, peu chargé de couleur, et dont la teinte est à peu près celle de la paille.

PAMPHLET.

LOCUT. VIC. Ce pamphlet a sali son auteur.
LOCUT. CORR. Ce libelle a sali son auteur.

<< PAMPHLET, s. m. Mot anglais qui s'emploie quel«quefois dans notre langue, et qui signifie brochure. « LIBELLE, s. m. Ecrit injurieux. » (Dict. de l'Acad.)

PANTALONS.

LOCUT. VIC. Il venait de mettre ses pantalons.
LOCUT. CORR. Il venait de mettre son pantalon.

Les personnes qui disent des pantalons pour un pantalon s'imaginent sans doute qu'un pantalon est la moitié du vêtement ainsi nommé, la partie qui couvre une jambe. Elles sont dans l'erreur; le pantalon est le

vêtement tout entier.

ORTH. VIC.

ORTH. CORR.

PAQUE.

Quand Páque sera venue.
Nous le ferons à Pâques fleuris.
Quand Pâques sera venu.

Nous le ferons à Pâques fleuries.

« PAQUE, S. f. Fête solennelle que les Juifs célébraient << tous les ans. La Pâque des Juifs.

« PAQUES, s. m. La fête que l'Église solennise tous « les ans en mémoire de la résurrection de Jésus-Christ.

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« Dès que Pâques est passé.

« On appelle Pâques fleuries le dimanche des Ra«meaux, et Pâques closes, le dimanche de Quasimodo. « Alors Pâques est féminin, et ne se dit qu'au pluricl. » (Dict. de l'Acad.)

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PAQUET-BOT.

LOCUT. VIC. Il arrivera par le paquet-bot.
LOCUT. CORR. Il arrivera par le paquebot,

Paquebot est un mot français; paquet-bot est un « barbarisme. (FEYDEL, Rem. sur le Dict. de l'Acad.)

Ce barbarisme a été religieusement conservé par les dictionnaires de l'Académie, de Raymond, de Boiste, etc. Il en est apparemment des mots comme des hommes: il faut que chacun vive.

PAR.

LOCUT. VIC. Ceux qui doivent, ou à qui il est dû par M. N... LOCUT. CORR. Ceux qui doivent à M. N..., ou à qui il doit.

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Quand deux verbes à régimes différens régissent un <«< même nom, il faut que chacun de ces verbes ait son « régime à part.

<< Les exemples suivans pèchent contre cette règle : <«< Je suis un peu trop lourd pour monter ou descendre << facilement d'un cabriolet.» (LOUIS XVIII, Voyage à Bruxelles.)

«En entrant et en sortant d'un salon, chacun se croyait obligé d'aller faire un compliment d'arrivée ou «< d'adieu à la maîtresse de la maison. » (GENLIS, Mém., tom. 5.)

<«< La porte d'entrée donnait dans cette antichambre, «< que j'étais obligée de traverser pour entrer ou sortir « de chez moi. » ( Même tom.)

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« Ces fautes (les deux dernières), sont d'autant plus remarquables qu'elles se trouvent dans un volume où << l'auteur signale un grand nombre de locutions vicieuses << ou de mauvais goût (selon elle) en usage à Paris. " ( Glossaire génevois.)

LOCUT. VIC.

LOCUT. CORR.

PAR CE QUE.

Je vois, par ce que vous me dites, qu'on m'a trompé.

Je vois, par tout ce que vous me dites, qu'on m'a trompé.

« Les rédacteurs de l'article (du Dict. de l'Acad.) << sur la préposition par, auraient dû avertir les écrivains <«< qu'il faut toujours éviter de placer les mots ce et que «< immédiatement après cette préposition. En cela ils au<< raient suivi une décision, long-temps méditée, de l'A« cadémie elle-même, et imprimée par son ordre, au << bas du chapitre des Remarques de Vaugelas, intitulé: « PAR CE QUE, en trois mots. Je rapporte cette déci« sion.

«

<< Pour écrire purement et sans équivoque, il ne faut jamais se servir de par ce que que dans le sens de à «< cause que. Au lieu de dire, je connais par ce que vous « me mandez d'un tel, il faut dire : je connais par les «< choses que vous me mandez d'un tel.

<< Je fais cette remarque à l'occasion d'une phrase que je viens de lire au commencement d'une Notice sur la « vie du Tasse, attribuée à l'une des meilleures plumes «< qui nous restent, et placée en tête d'une réimpression « de la Jérusalem délivrée, traduite en 1774, par M. L***, « déjà célèbre, à cette époque, entre les bons écrivains. « Nous sommes trop disposés, dit l'auteur de la Notice, à juger par ce que nous avons sous les yeux, de ce qui s'est passé dans d'autres temps et en d'autres cir« constances. La réputation non moins méritée qu'elle << est brillante des deux hommes de lettres à qui cette négligence a échappé, autorise suffisamment ma re<< marque. » (FEYDEL, Rem. sur le Dict. de l'Acad.)

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PAR TROP.

LOCUT. VIC. Il est vraiment par trop caustique.
LOCUT. CORR. Il est vraiment trop caustique.

« Cette façon de parler ne vaut rien; exemple: c'est « étre par trop scrupuleux; il suffit de dire: c'est étre << trop scrupuleux, quoique j'avoue que par trop a beau«<coup d'emphase et de force pour exprimer l'excès que «l'on veut blâmer, mais le bon usage le condamne. » (Rem. posthumes de Vaugelas, 1690.)

PARADOXE.

On croit assez vulgairement dans le monde que ce mot signifie opinion fausse, tandis que sa vraie signification est celle-ci : proposition contraire à l'opinion commune. Il ne faut donc pas dire: le paradoxe a des charmes pour tous les esprits faux, car il est fort possible qu'un paradoxe soit accueilli par les gens qui sont doués de la rectitude de jugement, et repoussé par ceux qui sont privés de cette précieuse qualité. Lorsque Christophe Colomb annonçait l'existence d'un autre monde par-delà l'Atlantique, Christophe Colomb émettait un paradoxe. Galilée aussi en disant la terre tourne, donnait dans le paradoxe. Et ces deux grands hommes nous ont cependant prouvé la justesse de leurs assertions.

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Paradoxe était employé autrefois comme adjectif: « Ces béatitudes, en apparence si paradoxes et si in«< croyables. » (Bourdaloue. )

On dirait aujourd'hui : si paradoxales.

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