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124 LE BARBIER DE SÉVILLE,

Almaviva, qui meurt d'amour, & vous cherche
en-vain depuis fix mois.

ROSINE tombe dans les bras du Comte,
Ah!...

Figaro ?

LE COMTE effrayé.

FIGAR o.

Point d'inquiétude, Monfeigneur; la douce émotion de la joie n'a jamais de fuites fâcheufes; la voilà, la voilà qui reprend fes fens; morbleu qu'elle est belle !

ROSIN E.

Ah Lindor!.... Ah Monfieur! que je fuis coupable! j'allois me donner cette nuit même à mon Tuteur.

LE Сомть.

Vous Rofine!

ROSINE.

Ne voyez que ma punition! J'aurois paffé ma vie à vous détefter. Ah Lindor! le plus affreux fupplice n'eft-il pas de haïr, quand on fent qu'on eft faite pour aimer?

FIGARO regarde à la fenêtre. Monfeigneur, le retour eft fermé ; l'échelle est

enlevée.

Enlevée !

LE COMTE.

ROSINE troublée,

Oui, c'eft moi.... c'eft le Docteur. Voilà le fruit

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de ma crédulité. Il m'a trompée. J'ai tout avoué, tout trahi: il fait que vous êtes ici, & va venir avec main-forte.

FIGARO regarde encore.

Monseigneur! on ouvre la porte de la rue. ROSINE courant dans les bras du Comte avec frayeur.

Ah Lindor!...

LE COMTE avec fermeté.

Rofine, vous m'aimez ! Je ne crains perfonne; & vous ferez ma femme. J'aurai donc le plaifir de punir à mon gré l'odieux vieillard!...

ROSINE.

Non, non, graces pour lui, cher Lindor! Mon cœur eft fi plein, que la vengeance ne peut y trouver place.

SCÈNE VII.

LE NOTAIRE, DON BAZILE,
LES ACTEURS PRÉCÉDENS.

FIGARO.

MONSEIGNEUR, c'est notre Notaire.

LE COMT E.

Et l'ami Bazile avec lui!

BAZILE.

Ah! qu'est-ce que j'apperçois ?

FIGAR o.

Eh! par quel hazard, notre ami..........

BAZILE.

Par quel accident, Meffieurs....

LE NOTAIRE.

Sont-ce là les futurs conjoints?

LE COM TE.

Oui, Monfieur. Vous deviez unir la Signora Rofine & moi cette nuit, chez le Barbier Figaro; mais nous avons préféré cette maifon, pour des raifons que vous faurez. Avez-vous notre contrat?

LE NOTA IR E.

J'ai donc l'honneur de parler à fon Excellence Monfieur le Comte Almaviva?

Précisément.

FIGARO.

BAZILE à part.

Si c'est pour cela qu'il m'a donné le paffe

partout....

LE NOTAIRE.

Ceft que j'ai deux contrats de mariage, Monfeigneur; ne confondons point: voici le vôtre; & c'eft ici celui du Seigneur Bartholo, avec la Signora... Rofine aufli? Les Demoiselles appa

remment font deux fœurs qui portent le même nom?

LE COMTE.

Signons toujours. Don Bazile voudra bien nous fervir de fecond témoin. ( Ils fignent.)

BAZIL E.

Mais, votre Excellence.... je ne comprends

pas....

LE COMTE.

Mon Maître Bazile, un rien vous embarrasse, & tout vous étonne.

BAZIL E.

Monfeigneur.... Mais fi le Docteur. ...
LE COMTE lui jettant une bourfe.
Vous faites l'enfant ! Signez donc vîte.

BAZILE étonné.

Ah! ah!...

FIGARO.

Où donc eft la difficulté de figner?

BAZILE pefant la bourfe.

Il n'y en a plus; mais c'eft que moi, quand j'ai donné ma parole une fois; il faut des motifs d'un grand poids.... ( Il figne.)

SCÈNE VII I. & dernière.

BARTHOLO, UN ALCADE, DES ALGUASILS, DES VALETS avec des flambeaux, & LES ACTEUR $ PRÉCÉDENS.

BARTHOLO voit le Comte baifer la main de Rofine, & Figaro qui embraffe grotesquement D. Bazile: il crie en prenant le Notaire à la gorge.

ROSINE avec ces fripons! arrêtez tout le

monde. J'en tiens un au collet.

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Ah! Don Bazile, Eh comment êtes-vous ici?
BAZIL E.

Mais plutôt vous, comment n'y êtes-vous pas?
L'ALCADE montrant Figaro.

Un moment; je connois celui-ci. Que viens-tu faire en cette maison, à des heures indues?

FIGAR o.

Heure indue? Monfieur voit bien qu'il eft auffi près du matin que du foir. D'ailleurs je fuis de

la

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