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qui s'est rendu célèbre par la construction du temple de Minerve dans la ville de Priène, avait écrit un ouvrage sur l'architecture, dont la perte est bien regrettable. » Le temple de Priène était d'ordre ionique.

Colophon, dont les ruines ont presque entièrement disparu, était surtout renommé pour son oracle d'Apollon établi à Claros, dans le voisinage. Le culte d'Apollon dans cette contrée était extrêmement

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ancien. L'antiquité du sanctuaire de Claros devance les premiers temps de la civilisation hellénique; il était déjà célèbre au temps de la guerre de Troie. Après la prise de Troie, le devin Calchas, qui avait accompagné les Grecs, vint dans le bois sacré d'Apollon à Claros: il y rencontra Mopsus, qui le surpassait dans l'art de la divination. Calchas ne put dire combien il y avait de figues dans un figuier du voisinage, et Mopsus

déclara sans hésiter qu'il y en avait dix mille moins une; Calchas en mourut de chagrin. Le temple d'Apollon s'élevait sur une esplanade de rochers dominant la mer on en a retrouvé l'emplacement.

Lėbėdos était connue par ses eaux thermales qui attiraient un grand nombre de malades. Elle était située entre Colophon et Téos; le sol qu'elle occupait a gardé quelques débris.

Téos était une ville carienne dont la population se trouva absorbée par les colons venus de Grèce. Téos, qui est la patrie du poëte Anacréon, honorait Bacchus d'un culte particulier et les fêtes qu'on rendait à ce dieu étaient fort célèbres. Comme Bacchus est l'inventeur de la comédie, Téos était devenu le point de réunion de tous les comédiens qui avaient formé là une confrérie. Les entrepreneurs de spectacles et les organisateurs de fêtes publiques venaient, en ce lieu, chercher des troupes d'acteurs qu'ils trouvaient tout organisées. De là, elles partaient pour donner des représentations dans toutes les villes du monde antique, et une inscription trouvée à Vienne, en Dauphiné, constate qu'il en venait jusqu'en Gaule. Le temple de Bacchus à Téos a laissé des ruines importantes : il avait été bâti par l'architecte Hermogène. Le théâtre subsiste aussi, mais dépouillé de ses siéges.

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retrouvé les traces. Il ne reste presque rien des anciens édifices de Clazomène (fig. 273 et 274).

Erythræ, bâtie par une colonie de Crétois qui se mêlèrent aux anciens habitants de la contrée, avait un temple fameux dédié à Hercule. La statue de ce dieu avait été apportée de Tyr en Phénicie, sur un radeau que les habitants, malgré tous leurs efforts, ne purent jamais conduire à terre. Un pêcheur fut averti en songe que le radeau ne pourrait être amené que par des femmes et au moyen d'une corde tressée avec leurs cheveux. Les femmes d'Erythræ refusèrent de couper leur chevelure, mais des femmes thraces qui habitaient la ville firent une corde de leurs cheveux et amenèrent la statue. On éleva au dieu un temple dans l'intérieur de la ville, et les femmes thraces avaient

seules le droit d'y entrer la corde faite avec leurs cheveux était conservée comme une précieuse relique au temps de Pausanias. Les ruines d'Erythræ semblent indiquer une ville assez forte, et de nombreux fragments de colonnes éparses témoignent de sa richesse passée (fig. 275 et 276).

Phocée, fondée par les Phocéens de Grèce, devint une ville assez riche pour établir elle-même plusieurs colonies, dont la plus importante est Massalia (Marseille), en Gaule. La plupart des habitants de Phocée s'embarquèrent pour échapper à la domination de Cyrus, et vinrent s'établir dans la nouvelle colonie.

Fig 275.
Fig. 276.
Monnaie d'Érythræ.

Outre ces villes continentales, Samos et Chio, dans les îles qui portent le même nom, faisaient partie de la Confédération ionienne. L'île de Samos, située dans le voisinage d'Éphèse, se vantait d'avoir vu naître Junon; la déesse avait en ce lieu un temple magnifique qui renfermait des statues admirables et une grande quantité de vases précieux. Il y avait aussi des temples consacrés à Diane, Vénus, Minerve, Cérès, Apollon, Neptune et Bacchus; mais celui de Junon éclipsait tous les autres, et Hérodote le signale comme un des plus beaux qu'il y ait en Grèce. Aujourd'hui, quelques monceaux de pierres indiquent seuls l'emplacement de ce temple fameux.

Au temps d'Hérodote, Samos (fig 277 et 278) était regardée comme

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une des villes les plus policées du monde connu. Elle était le centre des talents, du luxe, des sciences et des arts de l'Ionie. Son école de statuaire fut très-importante dans la période archaïque, et les architectes samiens étaient renommés dans toute la Grèce. Elle a donné le jour à plusieurs peintres très-célèbres, entre autres à Timanthe. Les poteries de Samos étaient connues dans tout le monde ancien. Le célèbre philosophe Pythagore était natif de Samos.

Chio (fig. 279 et 280), capitale de l'île du même nom, était renommée pour ses vins exquis et ses marbres magnifiques. Chio est la patrie de Théocrite, et comptait parmi les villes qui se disputaient l'honneur d'avoir donné le jour à Homère.

LA CARIE. La Carie, située au sud-ouest de l'Asie Mineure, avait pour population primitive une race asiatique, mais plusieurs colonies. doriennes s'étaient établies sur les côtes. Mylasa, l'ancienne capitale, était autrefois renommée pour la beauté de ses édifices, qui sont aujourd'hui détruits. Il est pourtant resté près de cette ville un tombeau extrêmement curieux : il se compose d'un soubassement dans lequel est la chambre sépulcrale, et qui est surmonté d'un édicule. quadrilatère dont chaque face est ornée de colonnes à chapiteaux décorés de feuilles d'acanthe. Les angles sont formés par quatre pilastres carrés. Cet édifice paraît remonter tout au plus au 11 siècle de notre ère (fig. 281).

Une voie sacrée, pavée en marbre, conduisait de làà Labranda, où était un temple de Jupiter. Dans la même contrée on voyait encore Stratonicée, dont les monuments ne sont plus aujourd'hui qu'un amas de ruines.

Halicarnasse, ville dorienne, qui fut la patrie d'Hérodote, doit sa célébrité à Mausole, roi de Carie, qui la choisit pour capitale. Son palais avait une vue magnifique sur le port et la ville. Mais le monument le plus fameux d'Halicarnasse était le monument funèbre connu sous le nom de Mausolée, que la reine Artémise avait élevé à son époux Mausole cet édifice, qui fut placé au rang des sept merveilles du monde, était l'œuvre des architectes Pytheos et Satyros. Il se composait d'un soubassement rectangulaire avec une pyramide tronquée, formée de 24 gradins, et surmontée d'un quadrige. La pyramide était accompagnée d'une colonnade et décorée de bas-reliefs dus aux plus fameux sculpteurs du temps. Mausole est mort l'an 353 avant J.-C., c'est-à-dire au moment de la plus belle époque de l'art.

Cnide, ville dorienne, située en partie sur une petite île unie à la côte par une chaussée, avait deux ports et faisait un commerce considérable. Strabon s'exprime ainsi en parlant de cette ville : « Vient ensuite Cnide avec ses deux ports, dont l'un destiné aux trirèmes peut être fermé; l'autre peut contenir une vingtaine de vaisseaux. Devant Cnide est une île d'environ sept stades de circuit, élevée en amphithéâtre, et jointe à la terre ferme par un môle qui fait de Cnide une double ville, car une partie des Cnidiens habite l'île qui abrite les deux ports. »

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