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que le grain sèche avant d'être mis au grenier ;

que

la dessication naturelle ne diminue rien de son volume; qu'au contraire, quand le point de perfection de sa maturité n'est pas arrivé, le grain qui paroît plus gros au moment où on le récolte, est diminué d'un tiers, ou presque de moitié, quand on le vend ou qu'on s'en sert pour la nourriture des bestiaux de la métairie. Il est vrai que lorsque l'avoine est mûre, il s'en perd; mais si on se sert de la faux indiquée, et qu'on renonce à la faucille (ce qui a déjà lieu en nombre d'endroits), la perte sera infiniment moindre, surtout si on saisit le moment convenable, et si la saison n'est pas contraire. La culture du riz seroit d'un avantage considérable si les inconvéniens qui en résultent ne le surpassoient de beaucoup. Pour pouvoir cultiver le riz, il faut des terrains unis et bas; il faut inonder les rizières jusqu'au moment de la récolte. Les émanations qui proviennent du séjour des eaux stagnantes, occasionnent des fièvres tierces continuelles. Les habitans du ci-devant Forez et du Languedoc en ont fait la triste expérience; les visages pâles et décharnés de ceux du Piémont attestent les cruels résultats de la culture du riz dans ces cantons.

ES

CHAPITRE VII.

Des grains farineux.

Les grains farineux sont les pois, les haricots, les fèves, le millet, le panis, le sorghum et les lupins.

Les pois sont plus volontiers cultivés dans les potagers que dans les champs; mais souvent aussi on les cultive en grand, et alors on choisit les pois communs, les carrés verts, les verts d'Angleterre et le normand. On compte en général douze espèces de pois; savoir : le pois michaux, le pois domine, le pois baron, le pois suisse, le pois commun, le pois carré blanc, le pois carré vert, le pois normand, le pois vert d'Angleterre, le pois carré à cul noir, le pois de Clamart et le pois nain. Nous ne parlerons que des quatre pour la grande culture.

Le pois commun se sème depuis novembre jusqu'en mars; le carré vert, depuis le commencement de mars jusqu'en mai; les verts d'Angleterre en toute saison; le normand en avril.

Les pois aiment à changer de sol; ainsi le cultivateur doit d'avance assigner leur place de manière à ne les resemer dans le même endroit qu'au bout de six ans.

On cultive encore dans les champs les pois. relativement au fourrage. A cet effet, après avoir labouré les terres plusieurs fois en croisant et recroisant avec la charrue, on sème fort dru, et par préférence, les pois qui produisent naturellement plusieurs tiges; cette culture n'intéresse guère les contrées méridionales, mais infiniment celles du centre et du nord; on sème. aussitôt après avoir donné le dernier labour, et l'on passe la herse.

Le pois ne tarde pas à germer et à produire des tiges qui étouffent toute espèce de mauvaise herbe; ce champ ne demande aucun soin.

dès

On peut couper ou faucher par partie les pois

que leurs tiges sont assez hautes, afin de procurer une bonne nourriture aux agneaux et aux brebis qui nourrissent; dans plusieurs cantons, on attend leur plus grand état de floraison, alors on traite ce fourrage de la même manière que le foin.

Quelquefois on sème des fèves, des vesces avec les pois; on leur procure par ce moyen un meilleur soutien, c'est ce qu'on nomme dragée en Flandre.

Souvent aussi on sème des pois dans les terres nouvellement défrichées et dans celles qu'on veut amender; alors on les enterre avec la charrue lorsqu'ils sont en fleurs, parce que, jus

qu'à cette époque, ils n'ont tiré que très-peu de substance de la terre à laquelle ils rendent infiniment plus qu'ils n'en ont tiré.

Les haricots sont tellement multipliés par leurs variétés et les différences occasionnées par celles des climats et des sols ou de la culture, que la description la plus étendue seroit encore incomplète. Cependant on les distingue en espèces grimpantes ou à rames, et en haricots nains.

Les espèces grimpantes sont : le haricot d'Espagne, le haricot ordinaire, le haricot blanc commun, le haricot blanc hâtif, le petit haricot rond, le haricot de Soissons, le haricot blanc sans parchemin, le haricot rognon de Caux ou de coq, le haricot rouge d'Orléans, le haricot sans fil, le haricot-asperge et le haricot de Hollande ou sewhert, qui signifie sabre, ainsi appelé à cause de sa forme.

Les espèces de haricots nains sont : le haricot gris, le haricot blanc hâtif ou mongète, le haricot suisse blanc, le haricot suisse gris et le haricot suisse rouge.

Toute espèce de haricots en général aime une terre fraîche, légère, substantielle, bien fumée. Ils peuvent être semés deux ou trois années de suite dans un même champ. Lorsque l'année

seconde les soins du cultivateur, la récolte des haricots rend beaucoup plus que celle des blés. D'ailleurs, cette plante sert à alterner, parce que le blé réussit parfaitement après, surtout si on a fumé à la fin de février ou mars, parce que l'engrais n'aura pas eu le temps d'être absorbé par les haricots. Néanmoins quand on veut obtenir une belle récolte de ces derniers, il faut jeter l'engrais sur les terres à la fin d'octobre et novembre, l'enfouir au premier labour s'il est pailleux, afin qu'il ait le temps de se combiner avec les principes de la végétation. Si l'engrais est consommé, on ne l'enfouira qu'au second labour qui aura heu vers le milieu de février, ou au plus tard à la fin, attendu attendu que, que, lorsqu'on n'enterre le fumier qu'au troisième labour, sa combinaison ne sera pas faite, et ce ne sera que la récolte qui doit suivre qui en profitera.

Pour semer les haricots, on s'y prend de deux manières, ou par raies, ou en échiquier. Si ce sont des haricots grimpans, il faut laisser d'espace en espace un sillon vide, afin de pouvoir ramer quand la plante l'exige. Les haricots nains peuvent se passer de sillon vide; cependant il n'est pas inutile, parce qu'il facilite au cultivateur le sarclage et le binage.

Il faut renoncer à la culture des haricots dans les terrains secs, s'il est impossible d'y conduire

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