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point, et je soupçonne même que cette abondance de boisson contribue à les rendre malades. D'ailleurs, la façon de couper les grains. avec la faucille est peu expéditive. Ce seroit donc une découverte utile, que de trouver le moyen de couper les grains avec quelque machine qui déchargeât les hommes d'une partie de ce pénible travail.

CHAPITRE V.

Du glanage.

TOUTES les lois bienfaisantes qui prescrivent la charité, l'indulgence, la bonté envers les êtres les plus foibles, et par conséquent les plus intéressans, la veuve, l'orphelin, le vieillard, l'étranger sans appui, toutes ces lois touchantes sont divines; car elles se trouvent toutes dans les saintes écritures :

« Vous ne recevrez point pour gage (d'une » dette) la meule de dessus ou de dessous du » moulin, parce que celui qui vous l'offre vous >> engage sa propre vie ». Deuteronome, ch. 24.

<< Lorsque vous redemanderez à votre pro» chain quelque chose qu'il vous doit, vous » n'entrerez point dans sa maison pour en em>>porter quelques gages, mais vous vous tiendrez >> dehors, et il vous donnera lui-même ce qu'il >> aura. Que s'il est pauvre, le gage qu'il vous >> aura donné ne passera pas la nuit chez vous; >> mais vous le lui rendrez avant le coucher du » soleil, afin que, dormant dans son vêtement, >> il vous bénisse, et que vous soyez trouvé juste >> devant le Seigneur votre Dieu». Même chap,

Vous n'ôterez point à la veuve son vêtement, » pour vous tenir lieu de gage.

» Quand vous aurez coupé vos grains dans » votre champ, et que vous y aurez laissé une » javelle par oubli, vous n'y retournerez point » pour l'emporter; mais vous la laisserez prendre » à l'étranger, à l'orphelin et à la veuve, afin >> que le Seigneur votre Dieu vous bénisse dans » toutes les oeuvres de vos mains.

« Quand vous aurez recueilli les fruits des » oliviers, vous ne reviendrez point reprendre » ceux qui seront restés; mais vous les laisserez » à l'étranger, à l'orphelin et à la veuve.

» Quand vous aurez vendangé votre vigne, >> vous n'irez point recueillir les raisins qui y >> seront demeurés; ils seront pour l'étranger, » pour l'orphelin et pour la veuve». Même chap. << Lorsque vous mettrez le siége devant une » ville..., vous n'abattrez point les arbres qui >> portent du fruit..., vous ne renverserez point » à coups de cognée, les arbres du pays d'alen» tour». Deutéronome, chap. 21.

Parmi ces lois admirables, pourrois-je oublier, mes enfans, de vous citer celle-ci ?

« Vous ne ferez point de peine à l'étranger; >> car vous savez quel est l'état des étrangers, >> puisque vous l'avez été vous-mêmes en Égypte»>. Exode, chap. 23.

Nous, fugitifs pendant si long-temps, pourrons-nous sans attendrissement nous rappeler ces paroles divines, quand nous remplirons les saints devoirs de l'hospitalité!....

Tout ce que le code rural prescrit de charitable, est tiré de l'écriture sainte; en voici les principaux réglemens: La permission de glaner et de grapiller est accordée à tous les pauvres, aux vieillards et aux petits enfans, qui n'ont pas la force de travailler. Les glaneurs, râteleurs et grapilleurs n'entreront dans les champs, prés et vignes' récoltés et ouverts, qu'après l'achèvement total des fruits. En cas de contravention, les produits du glanage, grapillage, etc., seront confisqués, et, suivant les circonstances, des punitions particulières pourront être imposées. Le glanage, grapillage, etc., sont interdits dans tout enclos rural. L'héritage sera réputé clos, lorsqu'il sera entouré d'un mur ou d'une palissade, ou d'une haie: la même chose pour le grapillage des raisins, des oliviers, des pommes et autres fruits de la campagne. Les lois ne permettent pas non plus de saisir pour dettes, chez un laboureur, les

instrumens aratoires.

Des différentes pratiques pour la conser-. vation du blé.

Blé dans la gerbe. Dès que le blé est coupé

et réuni en gerbes, on le laisse dans le champ même où il a été récolté, plus ou moins longtemps, afin qu'il perde son humidité superflue; soit que l'on en arrange les gerbes dans la grange ou sous des hangards, soit qu'on les amoncelle dans les meules à demeure, il y acquiert le dernier degré de la maturité, se perfectionne à peu près comme les fruits à pepin dans le fruitier; il conserve long-temps la faculté germinative et le goût du fruit qui caractérisent sa nouveauté; avantage que l'on retrouve dans le pain qu'on en prépare; enfin, il devient plus propre à se garder au grenier et à se transporter au loin sans avaries.

Le blé conservé ainsi dans les granges, ou en meules, est dans un état qu'on peut comparer à celui de l'amande dans la coque; les deux moyens ne diffèrent qu'en ce que l'un est moins accessible aux animaux et abrité par un toit, et qu'il est plus sous la main du propriétaire, tandis que le reste exige une plus grande surveillance et davantage de frais; mais, dans tous les cas, il est prouvé que le blé conservé par eette méthode, s'améliore, qu'il perd une portion de son humidité surabondante, et que l'autre se concentre insensiblement avec les différens principes, d'où résulte cet effet qu'on appelle le ressuiement, c'est-à-dire que, suivant l'expression familière du cultivateur, le blé a jeté son feu.

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