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bustible, soit pour le chauffage et les usages domestiques, soit dans les manufactures à feu.

La tourbe en masse, lorsqu'elle est pure, c'est-à-dire, lorsqu'elle n'est pas mélangée naturellement avec des terres ou des sables, ne peut servir à la végétation d'autres espèces de plantes que celles que la nature lui a exclusivement attribuées : voilà pourquoi les marais tourbeux sont si dénués d'arbres; voilà pourquoi elle est complètement infertile, lorsqu'elle est desséchée. Cette particularité n'a pas été expliquée.

Lors donc qu'on voudra employer de la tourbe comme engrais, on la laissera se dessécher et se réduire en poudre, et on la mêlera en plus. ou moins grande quantité, selon sa pureté et la nature du sol sur lequel elle devra être employée, avec celles des substances ci-dessus, qui seront le plus à la portée; on en fera des tas qu'on arrosera dans les sécheresses avec de l'eau pure, ou mieux avec des égoûts de fumier, des urines, etc.

Outre ces moyens de rendre la tourbe soluble, et par conséquent propre à concourir à la fertilité des terres, on l'a encore indiquée comme pouvant servir à augmenter avantageusement la masse des engrais, soit en la répandant dans les écuries et les étables, soit en la mélangeant avec le fumier dans la cour, soit en la mettant

dans les fosses, avec toutes les matières animales et végétales dont on peut disposer.

Les terrains tourbeux ne sont pas faciles à rendre propres aux cultures usitées ; cependant, avec du travail et du temps, on y parvient : il y a deux manières d'y procéder.

La première, en donnant de l'écoulement aux caux, et en chargeant la tourbe d'une épaisseur de terre suffisante, pour que deux arbres puissent y être plantés avec succès; c'est celui qu'on a employé pour faire les promenades de la ville d'Amiens, promenades qui sont garnies de si beaux arbres; mais il est trop coûteux pour être employé dans les spéculations agricoles.

La seconde, en donnant de l'écoulement aux eaux, en brûlant la surface de la tourbe après sa dessiccation. Ce moyen est généralement usité dans les marais de la Hollande: là, tous les ans, ou tous les deux ans, ou même seulement tous les trois ans, jusqu'à ce qu'on soit arrivé au point convenable, on approfondit les. fossés d'écoulement, et on diminue l'épaisseur de la tourbe, en en brûlant la surface. Les terrains qu'on obtient ainsi, sont d'une fertilité extraordinaire : c'est sur eux qu'on nourrit ces. monstrueux bœufs, qu'on cultive ces énormes choux, etc., qui font la fortune des agriculteurs. Les arbres sont plus long-temps avant d'y pros

pérer que les plantes; souvent, après douze ou quinze ans de culture, on ne peut pas encore en planter avec succès. Pour accélérer cette époque, on apporte de la terre des montagnes qui entourent les moors, on en remplit des trous de six pieds carrés, et c'est dans ces trous qu'on plante les arbres. Lorsque les racines arrivent à la tourbe, elles ont assez de force pour surmonter ses mauvais effets.

CHAPITRE XVI.

TRUFFES (Tuber) ET CHAMPIGNONS.

Genres de plantes de la cryptogamie, et de la famille des champignons.

C'EST dans les terrains secs et légers, dans les forêts situées sur les montagnes, qu'on trouve le plus fréquemment les truffes.

Les truffes commencent à se montrer dès le mois de mai; cependant, ce n'est qu'au mois d'octobre qu'elles sont bonnes à récolter. A cette époque, les habitans des campagnes s'occupent de leurs recherches, soit au hasard, en fouillant la terre où on préjuge qu'il doit s'en trouver, soit, ce qui est beaucoup plus sûr, avec un cochon ou un chien qu'on a dressé à les indiquer.

Les indices auxquels on reconnoît une truffière, sont, 1o. l'absence des plantes, les truffes les faisant souvent périr; 2o. le soulèvement de la terre, les truffes étant ordinairement de

la grosseur d'un œuf de poule, et enfoncées seulement de deux à trois pouces en terre ; 3°. la présence des colonnes de très-petites mouches et tipules, dont les larves vivent aux dépens

des truffes et qui s'élèvent en colonnes au-dessus d'elles. Les cochons recherchent les truffes avec passion, lorsqu'ils en ont une fois goûté; ils les indiquent donc en fouillant la terre; mais il faut les museler ou les surveiller, car ils ne savent pas obéir au commandement.

On conserve les truffes hors de terre pendant près d'un mois, lorsqu'on les a récoltées à l'époque de la maturité, qu'on ne les a pas endommagées, et qu'elles sont dans un air ni trop chaud, ni trop humide, ni trop stagnant, ni trop agité; mais comme il est rare de pouvoir faire naitre toutes ces circonstances, on ne doit pas compter sur plus de douze ou quinze jours de conservation: cependant, lorsqu'on les laisse dans la terre où on les a trouvées, ou qu'on les met sur-le-champ dans du sable, il est possible de les conserver deux ou trois mois.

En général, quand on veut garder des truffes pour l'hiver, on doit les faire sécher au four, après les avoir coupées par tranches très-minces, ou les faire confire dans l'huile ou la graisse.

L'arome des truffes, et peut-être la légère substance qu'elles contiennent, suffisent pour conserver la viande; car l'on observe que les volailles farcies de truffes, ne se gâtent pas aussi promptement. Les truffes à odeur d'ail répan

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