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pour être employées les premières à la consommation.

Quel que soit le lieu où l'on dépose les pommes de terre, une cave, un cellier, un grenier, etc., il convient de n'y point laisser pénétrer le chaud, le froid, la lumière et les animaux; il faut que les tas n'aient que dix à treize décimètres (trois ou quatre pieds) d'épaisseur; que la provision soit divisée autant qu'il sera possible, soit par des planches, des nattes, de la paille ou des feuilles sèches; mais pour les grandes provisions, il faut d'autres procédés : les trois suivans sont ceux en faveur desquels l'expérience a prononcé.

Par le premier de ces procédés, on place les pommes de terre à l'air, sur un terrain sec, à l'abri des bestiaux; on en fait des tas séparés en forme de pains de sucre, de neuf à dix décimètres (trois pieds) de hauteur; on les recouvre de neuf à douze centimètres (trois à quatre pouces) de paille, et on jette sur cette paille quinze à dix-huit centimètres (cinq à six pouces) de terre, qu'on bat avec le dos de la bèche, pour que les eaux de pluie puissent glisser dessus sans s'infiltrer dans le tas; on trouvera la terre nécessaire pour faire cette couverture en pratiquant autour de chaque tas un petit fossé pour écouler les eaux ; enfin, lorsque les grands froids

surviendront, on les couvrira avec du fumier ou de la litière pour les préserver de la gelée. Quand on voudra consommer les pommes de terre, on en transportera à la maison un tas tout entier, parce qu'il seroit difficile de les recouvrir assez bien, pour les remettre à l'abri des injures du temps.

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Au lieu de faire les tas ainsi qu'il vient d'être dit, on peut les faire en long, dans la direction du midi, s'il se peut, toujours de dix à treize décimètres trois ou quatre pieds) de hauteur, et en dos d'âne; on les recouvre de la même manière de cette manière, on en place davantage dans un plus petit espace; en ouvrant les tas par le bout du côté du midi, on aura soin de les refermer exactement avec de la paille ou des paillassons.

Le second procédé consiste à creuser dans le terrain le plus élevé, le plus sec et le plus voisin de la maison, une fosse d'une profondeur et largeur proportionnée aux pommes de terre qu'on a dessein de conserver; on garnit le fond et les parois avec de la paille longue : les racines une fois déposées, sont recouvertes ensuite d'un autre lit de paille; on pratique au-dessus une meule en forme de cône ou de talus, et on a soin que fosse soit aussi profonde du côté d'où on tire les pomies de terre pour la consommation, en ob

la

servant de bien clore l'entrée chaque fois qu'on en ôte.

Une troisième méthode, qui supplée aux fosses, et qui conserve les pommes de terre sans aucun inconvénient, c'est de faire dans l'intérieur d'une grange ou de tel autre endroit dont on pourra disposer, avec des claies qui servent ordinairement au parc des moutons, ou avec des planches, un espace plus ou moins grand, selon la récolte que l'on a à espérer, en réservant un passage pour les y transporter et pour les enlever à mesure de la consommation: on sent aisément que cet espace doit être entouré tous les ans par les pailles et les fourrages.

Au printemps, lorsque le danger des gelées est passé, il faut s'occuper de mettre ce qui reste à l'abri de la germination, après avoir mis de côté celles destinées à la plantation. Un moyen assez efficace pour les conserver jusqu'à ce qu'on en récolte des nouvelles hâtives, c'est de les transporter dans un grenier bien aéré, de les étendre sur le plancher les unes à côté des autres, et de les visiter quelquefois pour enlever les germes qui poussent pendant les premiers jours du printemps.

CHAPITRE X.

Des prairies naturelles et artificielles.

LES

Es prairies naturelles sont, comme chacun sait, ces grandes étendues de terrain où l'herbe, une fois semée, se perpétue et se multiplie d'ellemême, de manière qu'il est rare qu'on soit forcé de les ensemencer de nouveau.

On divise les prairies naturelles en prés arrosés par les pluies seulement, et en prés dans lesquels on peut à volonté conduire l'eau d'un étang, d'une rivière, d'une source, etc. Les agriculteurs conseillent de ne conserver les prairies arrosées seulement par les pluies, que selon la qualité du sol.

Les terrains qui conviennent le mieux aux prairies, sont ceux qui ont de la profondeur, pourvu qu'ils ne soient ni sablonneux, ni schisteux, ni graniteux; ceux-là sont trop mouvans et trop perméables. La meilleure terre à froment est, sans contredit, la plus avantageuse pour les prairies, puisque l'herbe doit tirer du sol et des pluies, ou des irrigations, toute sa nourriture et sa croissance.

Les plantes qu'il faut choisir pour les prairies

naturelles, sont les graminées et les trèfles ; toutes les autres sont parasites, et dès lors nuisibles.

Les plantes graminées sont parfaitement dé crites par Linnée et Tournefort; mais elles ont toutes des noms différens d'un canton à un autre, ce qui fait que la multitude aura bien de la peine à les reconnoître aux noms francisés qu'on leur donne; néanmoins, on comprend dans cette nomenclature la flouve odorante graminée, dont l'épi est lâche et d'un pouce, ou un peu plus; elle est commune, plaît aux bestiaux et donne aux foins une odeur agréable. Le choin de marais, le choin noirâtre, le choin blanc, le choin comprimé, le choin maritime; ces choins étant assez rares en Europe, on en trouve peu dans les prés. Le souchet long, le souchet comestible, le souchet jaunátre et le souchet brun; celles-ci sont remarquables par leurs épillets aplatis; les balles, sans corolles, sont des écailles en recouvrement sur deux côtés opposés, et les semences sont nues. Le scripe en épingle et le scripe du gazon; les épillets semblables à ceux du souchet, les écailles assez uniformes de tous les côtés; la semence est nichée dans un faisceau de poils. Le vulpin des champs et le vulpin des prés; leurs fleurs sont disposées en épis cylindriques, garnis de barbe assez longue. Le fléau des prés

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