Equo animoque, agedum, jam aliis concede: necesse est. >> JURE, ut opinor, agat, jure increpet inciletque. Quæ tamen omnia te, vita perfuncta, sequentur. Nec minus ergo ante hæc, quam nunc, cecidere cadentque. Sic alid ex alio nunquam desistet oriri ; Vitaque mancupio nulli datur, omnibus usu. RESPICE item, quam nil ad nos anteacta vetustas voir assouvir ton avidité. Mais il en est temps, l'âge te bannit, et t'interdit les biens dont tes successeurs vont jouir retire-toi, et d'une âme calme du moins cède à la nécessité. » RECFVONS d'un front soumis ce reproche sévère et juste. L'irrévocable loi de la nature ordonne qu'aux êtres vieillis succèdent des êtres nouveaux, et qu'alternativement les uns reçoivent des autres la force et la vie. Rien ne tombe au néant, ni dans le gouffre du noir Tartare; et la génération présente est la semence des races à venir. Elles passeront à leur tour, et te rejoindront bientôt. Ainsi que leurs précurseurs, tous les êtres disparaîtront du mobile univers. Ils se transmettent en courant le flambeau de la vie; chacun d'eux apporte son tribut aux reproductions de la nature, qui ne leur accorde que le rapide usufruit de l'existence. CONTEMPLE le long amas des siècles qui nous ont devancés; comme dans un mouvant miroir, il te dévoilera l'image prophétique des temps qui suivront notre vie. Que présagent-ils donc de triste et d'affreux ? l'inaltérable calme du plus doux sommeil. TOUTES les horreurs entassées dans le sombre et profond Achéron, nous les trouvons dans la vie 24. Ce Tantale glacé d'effroi sous l'énorme rocher qui le menace sans cesse de sa chute terrible, c'est l'homme épouvanté du vain courroux des dieux, et qui se croit accablé du poids. de leur colère sous les maux que lui inflige l'aveugle destin. Au bord de l'Achéron, Titye n'est point livré en proie aux avides oiseaux : ces monstres trouveraient-ils dans sa Perpetuam ætatem poterunt reperire profecto, Imbibit, et semper victus tristisque recedit. Hoc est adverso nixantem trudere monte Saxum; quod tamen a summo jam vertice rursum DEINDE, animi ingratam naturam pascere semper, Hæc neque sunt usquam, neque possunt esse profecto. vaste poitrine l'aliment éternel de leur voracité, quand l'immensité de son corps, au lieu de neuf arpens, couvrirait l'orbe du monde? Quel être pourrait suffire à une douleur éternelle, et fournir l'éternel aliment de ses bourreaux? Titye est avec nous, il est ici : les monstres qui le déchirent sont les noirs soucis, les soupçons jaloux, la sombre ambition et les remords dévorans. SISYPHE se présente à nos yeux; c'est lui qui mendie la faveur populaire, les haches, les faisceaux, et qui, toujours rebuté, se retire pénétré de tristesse et de honte. Se consumer en travaux douloureux pour un honneur futile qui nous fuit sans cesse, n'est-ce point élever avec de périlleux efforts, vers la cime d'un mont, l'énorme rocher qui menace celui qui le pousse, et, près du but, échappe, retombe, et roule en grondant dans la plaine? REPAÎTRE à chaque instant son âme insatiable, la combler de tous les biens sans la rassasier jamais; demeurer insensible au retour de la saison féconde, recueillir vainement ses présens variés, les doux fruits dont elle nous environne n'est-ce pas le supplice de ces jeunes beautés qui s'efforcent de verser incessamment dans un vase sans fond une onde fugitive? CES Furies, cet horrible Cerbère, ce sombre Tartare qui, de sa bouche embrasée, vomit en bouillonnant des torrens de feux, ne sont que les fruits mensongers de la crainte et de l'erreur. Mais le coupable reçoit dans la Est insignibus insignis, scelerisque luela Carcer, et horribilis de saxo jactu' deorsum, Atque eadem metuit magis hæc ne in morte gravescant : Hoc etiam tibi tute interdum dicere possis : Occiderunt, magnis qui gentibus imperitarunt. Adde Heliconiadum comites; quorum unus Homerus, |