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Memmius était d'une famille illustre chez les Romains; c'est de sa race que Virgile parle dans ce vers :

Mox Italus Mnestheus, genus a quo nomine Memmi.

Memmius, après avoir rendu des services à sa patrie, fut exilé et mourut dans la Grèce.

2.

.... Æterno devinctus volnere amoris.

Au livre vin de l'Eneide, Virgile emploie la même expression:

3.

.Pater æterno devinctus amore.

Eque tuo pendet resupini spiritus ore.

Cette expression, si poétique et si hardie pour nous, l'était moins pour les anciens, d'après l'idée qu'ils se formaient de la nature de l'âme.

4. Nam neque nos agere hoc, patriai tempore iniquo.

Lucrèce composait son poëme à l'époque des conspirations de Catilina et de Clodius.

5.

Omnis enim per se Divum natura necesse est

Immortali ævo summa cum pace fruatur.

Il s'agit ici des intermondes qu'Épicure appelle μeraxou.

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Ce principe était adopté par toutes les sectes anciennes.

7.

Primum Graius homo mortales tollere contra.

Ces vers sont adressés à Épicure.

8.

Atque omne immensum peragravit mente animoque.

Cette expression désigne l'ensemble de toutes les choses, le grand tout. Les Grecs lui donnaient les noms de tò Пãv, omne; τὸ ὅλον, totum ; τῶν ὁλῶν φύσιν, universorum naturam; τῶν ὄντων ú, rerum naturam.

9.

Tutemet a nobis, jam quovis tempore vatum

Terriloquis victus dictis desciscere quæres?

On a adopté ce sens comme le plus conforme à la marche des idées du poète.

10. Ennius æternis exponit versibus edens.

Ennius composa des annales, des satires, des comédies, tragédies; il était contemporain de Scipion l'Africain.

II. ..... Venti vis verberat incita pontum.
Virgile a imité exactement ce passage.

12. Signa manus dextras ostendunt attenuari
Sæpe salutantum tactu....

des

Aux portes de Rome étaient placées les statues des dieux tuté– laires. Lucrèce est le seul auteur de l'antiquité qui rappelle ce fait.

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Dès la plus haute antiquité, le système du vide a été l'objet des contestations des savans.

14. Tempus item per se non est....

Les anciens ont été jusqu'à examiner si le temps n'était pas un être réel.

Lucrèce, dans ces vers,

Transactum quid sit in ævo,

Tum quæ res instet, quid porro deinde sequatur,

imite Homère :

15.

Ὃς ἤδη τά τ' ἐόντα, τά τ' ἐσσόμενα, πρό τ ̓ ἐόντα.
(Iliade, liv. 1, v. 70.)

Heraclitus init quorum dux prælia primus.

Héraclite enseignait la philosophie de Pythagore dépouillée de ses voiles; il exerça la première magistrature d'Éphèse, sa patrie. Il mourut exilé. Son langage obscur, que Lucrèce lui reproche, lui fit donner le surnom de ExoTsivòs, le Ténébreux.

16. Nec rursum cernunt, exempto rebus inani.

Lucrèce a répété ailleurs une partie des vers qui suivent.

17.

Quorum Acragantinus cum primis Empedocles est.

Empedocle d'Agrigente, poète, philosophe et historien célèbre, florissait vers la quatre-vingt-quatrième olympiade. Il ne reste de lui que quelques légers fragmens cités par Aristote et DiogèneLaërce.

18. Quum videamus id extremum cujusque cacumen.

Ce vers, et une partie des suivans, sont répétés dans ce même livre.

19.

At rerum quæ sunt primordia, plura adhibere
Possunt, unde queant variæ res quæque creari.

Ces deux vers ont fatigué la sagacité des commentateurs; le sens, qui est cependant très-clair, confirme le raisonnement de Lucrèce. 20. Nunc et Anaxagoræ scrutemur Homœomeriam:

Anaxagore, philosophe, objet de l'enthousiasme et de la persécution de ses compatriotes, inventa son Homœomérie, afin d'étonner par une hypothèse extraordinaire; ou peut-être est-elle le fruit de ces écarts d'imagination, dont les plus grands hommes ne sont pas toujours exempts: Newton commenta l'Apocalypse.

21. Quum lapidi lapidem terimus, manare cruorem.

Ce vers est la répétition des précédens. La Grange a traduit ainsi : Il faudrait que deux cailloux heurtés fissent jaillir du sang. Ce sens est absurde. L'abbé de Marolles et Des Coutures avaient au moins évité cette faute. C. J. Panckoucke, dans son estimable Essai de la traduction de Lucrèce, a rendu ce passage avec clarté. 22. Page 189, ligne 20. J'aime à puiser aux sources vierges

encore...

Avia Pieridum peragro loca, nullius ante

Trita solo.......

L'abbé Delille (chant viii de l'Imagination) a dit :

Le projet est hardi, je ne le cèle pas;

Mais des sentiers battus je détourne mes pas :
Loin du vieil Hélicon ma Muse étend ses ailes.
Il est temps de puiser à des sources nouvelles;

Il est temps de marcher couronné de festons

Dont nuls chantres encor n'ont ombragé leurs fronts.

Ailleurs,

Il est temps de puiser, dans ma soif téméraire,

Aux sources dont jamais n'approche le vulgaire.

La belle comparaison qui termine ce passage a été empruntée par les plus grands écrivains.

Le Tasse l'a imitée ainsi :

Così all' egro fanciul porgiamo aspersi

Di soave licor gli orli del vaso :

Succhi amari ingannato intanto ei beve,

E dall' inganno suo vita riceve.

Dans la traduction, Lucrèce a répété deux fois ce beau passage, exactement dans les mêmes termes; en vers, il est reproduit en deux versions différentes. Voici celle du premier livre :

Vers d'autres vérités je dirige mes pas.

Les périls sont nombreux, je ne m'aveugle pas;
Mais la gloire m'appelle, un feu divin m'anime;
De l'antique Hélicon je franchirai la cime.
Sur les bords inconnus je porte mon essor;
J'aime à cueillir des fleurs sur un sol vierge encor :
Il m'est doux de puiser à des sources fécondes,
Qui me conservent pur le cristal de leurs ondes.
J'aspire à des lauriers dont les brillans rameaux
N'ont jamais couronné le front de mes rivaux.
Oui, mon sujet est grand : aux pieds de la nature
De cent chaînes d'airain j'accable l'imposture;
J'affranchis les mortels d'un tyran odieux,

Élevé par
la crainte au rang sacré des dieux.
Mais l'austere sagesse, en mon noble délire,
Unit ses fiers accens aux doux sons de ma lyre;
Elle enchaîne les cœurs et flatte en triomphant.
Pour présenter l'absinthe à ce débile enfant,
Sur les bords de la coupe, ainsi ta main savante
Verse d'un miel doré la liqueur décevante;
Et du puissant breuvage ignorant l'âpreté,
Heureux dans son erreur, l'enfant boit la santé.

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23. Page 191, ligne 18. Sans doute le grand tout.. ne trouve de barrière.....

Omne quod est igitur nulla regione viarum
Finitum est.

Ce passage a fait croire à certains commentateurs que les idées de Lucrèce sur l'infinité de l'espace et de la matière portaient contradiction. Un examen plus réfléchi a prouvé combien le raisonnement du poète philosophe était juste et profond.

24. Page 195, ligne 7. Telle est la nature des lieux et de l'espace...

Est igitur natura loci, spatiumque profundi,

Quod neque clara suo percurrere flumina cursu.

L'image d'un fleuve courant pendant des siècles sans nombre, sans être plus près des limites de l'univers qu'en sortant de sa source, est admirable.

25. Page 199, ligne 4. Et que, sous nos pieds.....

Et quæ pondera sunt sub terris, omnia sursum

Nitier...

Les anciens avaient deviné les antipodes.

26. Page 201, ligne 21. Qu'importe le lieu.....

Nam quacunque prius de parti corpora cesse.

Ces trois vers ne sont qu'une répétition des images exprimées dans le même paragraphe.

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