Qui posset mater rebus consistere certa? PRÆTEREA, cur vere rosam, frumenta calore, Si non, certa suo quia tempore semina rerum Huc accedit uti, sine certis imbribus anni, fruits divers. Enfin, si tous les corps n'étaient point le résultat d'une combinaison qui leur est propre, comment les générations se renouvelleraient-elles avec une régularité invariable? Mais comme tout est formé avec le secours de germes certains, chaque être n'aborde les champs de la vie qu'au lieu où ses élémens créateurs étaient préparés, et cette force requise par l'analogie des principes, marque les limites des générations et entretient l'ordre immuable de la nature. ENFIN, ne vois-tu pas la rose s'épanouir au printemps, la moisson se dorer au soleil de l'été, la grappe se colorer, rougir dans l'humble automne? Leurs germes réunis fermentent dans un temps fixe, ils se développent à l'instant qui leur est propice, et la terre, ranimée au retour de la saison, enfante et confie à l'air ses jeunes et tendres nourrissons. Mais si la source des êtres était le néant, ils naîtraient dans des temps indéterminés, dans des saisons ennemies, puisque des élémens mus au hasard ne craindraient pas la lutte des saisons rigoureuses. QUE dis-je ? les corps sortis du néant n'auraient pas besoin pour se développer de la disposition du temps et de leurs germes. Sans avoir traversé l'enfance, l'adulte brillerait tout à coup; le chêne, à peine sorti du gland, porterait son front dans les nues : tel n'est pas l'ordre de la nature. Résultats d'une combinaison certaine, tous les corps s'augmentent par degrés, et conservent en croissant le caractère natif; on ne peut donc en douter, chaêtre se nourrit et se développe selon l'espèce d'élémens qui l'ont formé. que RECONNAISSONS d'ailleurs que sans les pluies qui fé Lætificos nequeat foetus summittere tellus; DENIQUE Cur homines tantos Natura parare Si non materies quia rebus reddita certa est POSTREMO, quoniam incultis præstare videmus Huc accedit, uti quidque in sua corpora rursum condent l'année, la terre ne se couvrirait point de ses riantes productions; les animaux seraient donc privés des doux alimens qui leur font conserver et propager la vie. Ah! loin de refuser des principes élémentaires aux corps, convenous qu'il est des élémens communs à plusieurs êtres; c'est ainsi que les mots différens que je vous trace se composent quelquefois des mêmes caractères. Er pourquoi la nature ne peut-elle enfanter des hommes gigantesques, qui de leur pied foulant le lit de l'Océan, le traverseraient en dominant ses flots, dout la robuste main déracinerait les montagnes, et dont la vie triompherait d'un grand nombre de siècles, sinon que la nature fixe les élémens et les propriétés des êtres? Non, rien n'est fait de rien, puisque tout corps a besoin pour naître d'un choix de principes qui le développent et le défendent des attaques, lorsque, d'un il s'avance dans les champs de la vie. pas faible encore, ENFIN, nous voyons le sol tourmenté devenir plus fécond que le sol inculte, et l'art du laboureur perfectionner les dons de la nature. Le soc, en soulevant les glèbes, excite donc l'énergie des principes élémentaires, et fait surgir les germes que la terre renfermait dans son sein. S'il n'en était ainsi, pourquoi chercherait-on par de pénibles travaux une perfection que tous les objets obtiendraient d'eux-mêmes? RÉVÉLONS une vérité non moins importante; c'est que la nature, en dissolvant les parties élémentaires des corps, ne les anéantit point: car si elles pouvaient être détruites, un rapide instant suffirait à la destruction de chaque objet. L'action lente du temps ne serait pas né Discidium parere, et nexus exsolvere posset. Haud igitur possunt ad nilum quæque reverti. At nunc, inter se quia nexus principiorum |