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les siens dans Observationes hist. miscellaneæ. Bâle, 1754, br. in-4°. P. 271, n. 49. Annales de l'empire, Genève, 1754, I, à l'année 1307. Voltaire a, plus tard, dans ce même ouvrage, remplacé sa phrase par cette autre : « Avouons que toutes ces histoires de pommes sont bien suspectes; celle-ci l'est d'autant plus qu'elle semble tirée d'une ancienne fable danoise. » Dans l'Essai sur les mœurs (chap. 67) il a redit : « Il faut convenir que l'histoire de la pomme est bien suspecte» et il ajoute : « Il semble qu'on ait cru devoir orner d'une fable le berceau de la liberté helvétique. >>

P. 271, n. 50. On trouve sur ce qui concerne l'épisode Freudenberger-Imhoff des renseignements très-complets dans Hisely, Rech. crit. sur G. Tell, p. 439-450. Ils proviennent d'un recueil de la bibliothèque de Berne coté: « Manuscr. VI, 63. Chart. Miscell. Helv. varia, » où sont réunis tous les éléments de la controverse.

P. 272, n. 51. Les pièces communiquées par Imhoff sont reproduites par Hisely, toujours d'après la même source, ibid. 637-643; 647-653. P. 274, n. 52. C'est Kopp qui a constaté les altérations commises dans les nécrologes de Schaddorf et d'Attinhgausen (Gesch. Bl. I, 314-316). Un honorable citoyen d'Uri, le capitaine C.-L. Müller, a dû reconnaître, après avoir contrôlé les résultats des recherches de Kopp, non-seulement qu'ils étaient exacts, mais en outre que « nulle part dans les registres paroissiaux de la vallée on ne trouvait le nom de Tell, » ainsi qu'il l'a déclaré lui-même dans une séance de la Société d'histoire tenue à Altorf en 1859. En outre, il s'est assuré que c'était à un curé, qui, de 1672 à 1691, avait tenu les registres de la paroisse d'Attinghausen, qu'était due la substitution du nom de Täll à celui de Näll, lequel appartient à une famille qui ne s'est établie à Uri qu'en 1420. Voyez Geschichtsfreund, t. XVI, p. xvXVI. C'est donc avec raison que, déjà en 1834, Jos. Schneller pouvait dire « Wohlunterrichtete wollen in allen vier Archiven der Urkantone und in den ältesten Jahrzeitbüchern des Landes keine Sylbe von einem Wilhelm Tell finden >> (Russen, Chronik, 58, note 806.) Imhoff avait encore donné, comme un témoignage en faveur de la réalité de G. Tell, l'indication suivante: « Copia libri vitæ in Altorf et Seedorf, ao. 1360 renovati. Familiarum priscarum eiusdem gentis libere conditionis nomina: der Fürst, 1257, 1307, 1313, 1315; von Mooss ein Ritter, 1317, 1338, 1346; der Telle, 1307. » Or, il se trouve que les

dates qui accompagnent ces trois noms ne sont, comme ceux-ci, autre chose que des relevés de la chronique de Tschudi aux années indiquées. C'est un renseignement de plus sur les procédés suivis pour la fabrication des pièces d'Imhoff.

P. 275, n. 53. Gottl. Emm. von Haller, Bibliotek der SchweizerGeschichte, Berne 1785-87; 7 vol. in-8°, t. V, p. 24. C'est en 1772 que Haller prononça à Berne, dans une séance publique, son discours sur Guillaume Tell: « Wilhelm Tell, eine Vorlesung, gehalten im aüssern Stand zu Bern den 21ten März 1772. » Après l'avoir mentionné dans sa bibliographie (ibid., p. 27), il ajoute : « Je me suis efforcé d'exposer, d'une manière aussi plausible que j'ai pu le faire, la vérité de cette histoire. Il faut mettre sur le compte des circonstances ce qu'il y a d'oratoire dans la composition. »

P. 276, n. 54. Haller, dit de la Défense de Guillaume Tell (brochure de 30 pages sans nom d'auteur, et dont deux traductions allemandes, l'une par J.-R.-A. Füsslin, l'autre par Sal. Wolff, parurent immédiatement) : « Ce beau travail, dû à mon très-honoré protecteur, M. Joseph-Antoine-Félix de Balthasar, défend de la manière la plus solide l'histoire de Guillaume Tell. Le louable Etat d'Uri lui a envoyé à cette occasion une lettre de remercîments trèsflatteuse et deux médailles d'or » (ibid. p. 25).

P. 276, n. 55. Depuis que la chronique attribuée à Klingenberg a été publiée en 1861, par A. Henne, il a été reconnu que c'était simplement le texte allemand d'une chronique zurichoise dont Stumpff et Tschudi s'étaient servis, en lui donnant sans motif, pour auteurs, des membres de la famille de Klingenberg. Voy. Bibl. Univ. de Genève : La Chronique de Klingenberg, mars 1861, 470. G. Scherer, Ueber das Zeitbuch der Klingenberger, dans Mitth. zur vaterl. Gesch.; StGall, 1862, I, 65-109. On trouvera le texte latin du prétendu Klingenberg à l'appendice, seconde partie, D. Cf. la critique qu'en a faite Kopp, Gesch. Bl. I, 239-240.

P. 277, n. 56. Voyez Schmid, Gesch. des Freystaats Ury, I, 252. Cette pièce, qui aurait dû figurer dans le recueil d'Imhoff, ne s'y trouve point, mais elle avait été mentionnée par lui comme devant faire l'objet d'un envoi subséquent. Freudenberger, écrivant à Haller le 15 mai 1759, la réclamait en ces termes : « Je vous prie de m'envoyer la copie de l'acte no 4, qui fut dressé, dit-on, à propos du

pèlerinage de Steinen. Voy. Hisely, Rech. sur G. Tell, 442-443. Cette requête était demeurée sans effet, et ce ne fut qu'en 1788 que Schmid publia ce document, sans indiquer, en le faisant paraître, comment il se l'était procuré. Il le donne pour authentique (urkundlich), mais il n'existe que dans son livre.

P. 278, n. 57. Le dimanche, jour de la réunion des landsgemeinde, tombait le 7 mai, en 1758, au moment où Imhoff recueillait ses preuves, et en 1786, au moment où Schmid travaillait au premier volume de son Histoire d'Uri. Conrad von Unteroyen, qui signe le décret de 1387 « aus gebothe der Landleuthen, » comme « ir Amme erwehlt, » est mentionné par Tschudi (Chron. I, 541-542), au nombre des victimes du guet-apens nocturne de Wesen le 22 février 1388, et, avant cette mention, on ne trouve son nom nulle autre part. Mais ce nom même, Tschudi l'a fabriqué en altérant celui que donnait la chronique dont il s'est servi, et qu'il attribuait à Kligenberg (voyez note 55, p. 276). Elle dit: « Der aidtgenossen houptmann ze Wesen hiess Ammann von den ouwi... Die von Uri die iren ammann och da verloren hatten. » Voilà d'où provient le landammann d'Uri Conrad d'Unteroyen! Il existe dans le canton d'Uri une localité appelée, dans un acte du 9 juin 1284 « undir Oien » (de Wyss, Abtei Z. Beil. no 287), et ailleurs: « ze underage» (Gesch. fr. II, 77, acte du 8 mai 1287). On aura pris le nom de lieu pour celui de l'ammann d'Uri tué à Wesen, et qui devait être le même (?) que « von Ouwi, capitaine des confédérés. » Le 6 mars 1387 et le 4 juin 1388, c'est Walter Meyer d'Erstfeld, qui intervient dans des actes authentiques, comme landammann d'Uri (Geschichtsfreund, VIII, 68; XII, 31). On rencontre dans un ouvrage publié en 1692, un passage qui a probablement servi à composer le décret apocryphe du 7 mai 1387: Caspar Lang (Hist. theol. Grundriss der Christl. Welt, I, 786), parlant du pèlerinage entre Bürglen et Steinen, dit que les confédérés se rappellent, à cette occasion, «wie diese Wallfarten von ihren getreuen lieben Altvorderen, um anno 1307, wegen damahligen schweren Trangsalen, angestellet worden, » et, dans le décret, on lit: « < SO, in iren höchsten nöthen, im jahr des herrn 1307 zalt, unsere lieb altvordere haben geordnet. » Or, comme Lang, qui cite toujours ses sources, ne dit pas un mot du décret de 1387, la ressemblance si frappante des termes permet de conclure que c'est Lang qui est

original et le décret qui est la copie. Hisely (Rech. sur G. Tell, 685), Kopp (Gesch. Bl. II, 335), le curé Lütolf (Geschichtsfreund, XIX, 184), et W. Vischer (Die Sage u. s. w., 143, note) sont d'accord` pour ranger ce document parmi les plus incontestables supercheries historiques. On le trouve à l'Appendice, E, tel que le donne Schmid.

P. 278, n. 58. Hist. de la Conf. suisse, II, p. 234. Le passage auquel Monnard fait allusion et dans lequel Kopp laisse pour la première fois entrevoir, plutôt qu'il ne les exprime nettement, ses doutes sur l'histoire de Tell, se trouve Urk. I, 43.

P. 278, n. 59. Kopp a donné pour second titre à son histoire : << Die Geschichten von der Wiederherstellung und dem Verfalle des heiligen römischen Reichs. » Tout ce qui, dans ce livre et dans les autres écrits du même auteur, concerne les origines de la Confédération suisse, se trouve dispersé de côté et d'autre, sans avoir jamais été réuni par le savant historien en un tout unique et suivi.

L'un des hommes les plus compétents pour apprécier les travaux qui ont l'histoire pour objet, M. le prof. G. Waitz, a porté sur le grand ouvrage de Kopp le jugement suivant : « Chacun rend justice aux labeurs et à l'érudition de l'auteur, ainsi qu'à ses efforts pour éclaircir, d'après les documents authentiques, tous les points douteux et pour rassembler aussi complétement qu'il est possible tout ce qui reste de renseignements sur l'époque dont il s'occupe; mais on est généralement d'accord pour reconnaître que ce qu'il donne n'est pas une véritable histoire. Il met bout à bout les pièces originales qu'il analyse, sans parvenir à les grouper dans une exposition d'ensemble, à laquelle la quantité même de ses matériaux l'empêche de s'élever. En le lisant, on ne peut jamais embrasser les événements d'un coup-d'œil général, ni bien saisir le sens des détails au milieu desquels on se perd. Le talent de raconter lui manque d'ailleurs au plus haut degré, ses phrases sont longues, gauchement construites et remplies de provincialismes suisses. C'est tout un labeur que de le lire, et lorsqu'un écrit pèche par la forme, l'excellence de son contenu ne lui vaudra jamais l'estime qu'il mérite. Voilà ce qui explique comment il se fait qu'un ouvrage, auquel les juges les plus autorisés ont décerné tant d'éloges, est demeuré si peu connu. » Göttingische gelehrte Anzeigen, mai 1857, 715-717.

APPENDICE

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