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P. 201, n. 8. Voyez Nauclerus, Chronica, Cologne, 1544, 1 vol. in-folio, p. 870; Tschudi, Haupt-Schlüssel zu verschiedenen Alterthümern, u. s. w. Constance, 1758, 1 vol. in-folio, 113; J.-R. Burckhardt, Archiv für schw. Gesch., IV, 80-84. Outre les Goths, les Suédois et les Saxons, on a fait venir la population des Waldstätten, des Cimbres, des Taurisques, des Ostrogoths, des Vikings. On a même prétendu que l'Unterwalden avait été peuplé par une émigration romaine composée de victimes des guerres civiles. Jean de Müller a répété la légende sur l'origine suédoise et frisonne des Schwyzois, sans savoir qu'elle était de l'invention de Fründ (Hist. de la Conféd. suisse, liv. I, ch. 15). Tout en évitant de se prononcer lui-même sur les ancêtres des habitants des Petits Cantons, il considère ceux-ci comme étant d'une autre race que leurs voisins.

P. 203, n. 9. Felicis Malleoli, vulgo Hemmerlein, de Nobilitate et rusticitate Dialogus.... Ejusdem de Suitensium ortu, nomine et confœderatione, moribus et quibusdam (utinam bene!) gestis. Ejusdem, etc., etc. Cet ouvrage a été publié après la mort de l'auteur, sans date, mais avant la fin du quinzième siècle. Tout ce qui est relatif à l'histoire suisse a été reproduit dans le Thes. Hist. Helvetica. Le morceau sur l'origine des Suisses, quoique mis en dialogue, est distinct du traité sur la noblesse ; celui-ci renferme un chapitre 34, intitulé « De gentibus illis qui Swizer sive Switenses dicuntur. >>

P. 204, n. 10. Voyez Thes. Hist. Helv. Hemmerlein, Dial. 2-3. P. 206, n. 11. Il s'agit de Félix Faber, Zurichois, établi à Ulm, qui a écrit, vers 1485: Historiæ Suevorum libri duo (dans Goldast, Scriptores rerum Suevicarum; Francfort, 1605, in-4°, 46-317). Un chapitre de cet ouvrage, intitulé: « Origo comitum de Habchspurg,› renferme sur le soulèvement des Waldstätten, qui est placé après la mort du roi Albert, un récit tout semblable à celui d'Hemmerlin. Un autre écrivain qui a également suivi, sans le nommer, la narration du chanoine de Zurich, est Jean Nauclerus, prévôt de l'Église de Tubingue, qui en 1501 composa une histoire universelle, publiée à diverses reprises sous le titre de Chronica (v. p. 201, n. 8). Seulement, d'après son récit, Uri se serait allié à Schwyz avant Unterwalden, et le motif de l'alliance aurait été : « Omnes prægravari ultra debitum, tributis, angariis et perangariis, et quod, sine omni respectu honestatis, tractarentur a locorum præfectis; ce qui rappelle les

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allégations de Justinger. A quoi Nauclerus ajoute: «Anno igitur domini 1306 percusserunt fœdus adinvicem, seu ligam primam fecerunt Switz, Ure et Underwalden.» (p. 871.) Cette dernière phrase est la traduction textuelle d'un passage de l'ancienne chronique zurichoise, attribuée par Stumpff et Tschudi aux Klingenberg: « Anno Domini MCCCVI in dem Rebmonat machtent diu Driu Lender ein pund, Schwiz, Ure und Underwalden.... daz war der erst pund. Mitth. der antiq. Gesell. in Zür. II, p. 62. On voit que Nauclerus, qui a puisé ses renseignements à diverses sources, ignorait absolument la tradition à laquelle Etterlin allait pour la première fois donner, en 1507, le bénéfice de la publicité.

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P. 206, n. 12. Ce qu'on a nommé la « guerre des seigneurs dans la dernière partie du quatorzième siècle, pourrait être aussi bien appelé « la guerre des châteaux; » car c'était à faire disparaître du milieu d'eux ces menaçantes demeures de la noblesse autrichienne, que s'attachaient surtout les confédérés. Une fois le manoir détruit, on avait supprimé tout à la fois le foyer et le symbole de la tyrannie féodale, dont il s'agissait de se débarrasser. Voy. note 5*, p. 198.

P. 206, n. 13. Voyez M. Lutz, Beschr. des Schweizerlandes, u. s. w. au mot Landenberg. « La colline près de Sarnen où, depuis 1647, se tiennent les landsgemeinde, s'appelle le Landenberg; on voit, dans un acte de 1304 passé à Sarnen, figurer comme témoin Landenberg l'hôtelier (Kopp, Urk., II, 43), dont la famille tirait sans doute son nom de cette localité où elle était établie. » (Vischer, Die Sage der Befr. der Waldst. 153.)

P. 209, n. 14. Voyez Liliencron, Die hist. Volkslieder der Deutschen, Leipzig, 1867, II, 109; Vischer, ibid., 44-48. Nous donnons à l'Appendice, seconde partie, A, le texte du Tellenlied.

P. 212, n. 15. Voyez Thom. Gheysmer, Compendium hist. danicæ, dans Langebek, Scriptores rerum Danicarum, II, 347. Cf. Saxo Grammaticus, Hist. Dan. 1. X., p. 166, éd. 1576, et plus bas, n. 18, p. 215. L'épisode de Tokko, d'après Gheysmer, est à l'Appendice, B.

P. 214, n. 16. Le premier qui a rattaché l'épisode de Guillaume Tell à la mythologie est Jacob Grimm: « Notre antiquité la plus reculée, dit-il, doit avoir été remplie de ces coups hardis tirés avec l'arc; la légende se montre sur plusieurs points et toujours d'une manière spéciale.... Le mythe trouva des conditions très-favorables

à sa croissance sur le sol suisse récemment affranchi. Guillaume Tell dut avoir accompli l'ancien coup d'adresse. Il n'est pas douteux que l'événement ne possède aucun caractère historique (Deutsche Mythologie, 2te Ausg. Göttingen, 1844, 353 et 355); et ailleurs (ibid., Nachträge, 1214): « Le fonds mythique de la fable de Tell est emprunté à une légende du Haut-Rhin qui se trouve dans le Malleus maleficorum, partie 2, c. 16. »

La plus récente tentative, à notre connaissance, qui ait été faite pour donner à l'histoire de Tell une origine mythologique, est due à Heino Pfannenschmid (Der mythische Gehalt der Tellsage, dans Germania, Jahrschrift für deutsche Alterthumskunde, 1865, Xter Jahrg. 1-40). L'auteur procède selon les règles et la méthode qui ont fait prendre à la mythologie comparée sa légitime place parmi les branches de la haute critique. «Nous reconnaissons, dit-il, dans le rayon solaire ou dans l'éclair, dont le symbole naturel est la flèche, le plus ancien élément mythique de la légende de Tell. L'archer primitif est Indra-Wodan; en Suisse il s'appelle Tell (p. 19 et 28). » Pfannenschmid cherche l'origine étymologique du mot Tall, qui est, selon lui, la forme première du nom de l'archer suisse, dans la racine germanique dall, qui désigne ce qui est brillant, ou dans la racine grecque 6x, d'où άλλ et éάì, c'est-à-dire les deux verbes qui, indiquant les effets de la croissance et de la chaleur, conviennent également au Dieu-soleil (p. 36-38). Que les ingénieuses explications du savant mythologue puissent rendre compte de l'introduction, dans la famille aryenne, des plus anciennes légendes sagittaires, nous le voulons bien. Mais il nous paraît impossible d'admettre, comme le propose Pfannenschmid, que le procédé mythologique qui, dans la haute antiquité, divinisait les phénomènes naturels et faisait du soleil Indra ou Wodan, et qui plus tard, sous l'influence de l'individualisation, donna naissance aux légendes des archers fameux, il nous paraît impossible, disons-nous, d'admettre que ce procédé se soit si bien perpétué dans la vallée d'Uri, qu'on ait pu, vers la fin du quinzième siècle, transférer à un personnage tenu pour réel un rôle et un nom mythiques.

P. 215, n. 17. Pour tout ce qui concerne la question de Guillaume Tell et les légendes analogues, voyez F.-L. Ideler, Die Sage von dem Schuss des Tell, Berlin, 1826, 1 vol. in-8°, VIII et 102

pages; F. Schiern, Wanderung einer nordischen Sage, besonders mit Hinsicht auf die Sage von Wilhelm Tell, dans le Journal historique publié par la Société d'histoire du Danemarck, I, 1840; L. Häusser, Die Sage vom Tell, Heidelberg, 1840, 1 vol. in-8°, XII et 110 pages; J.-J. Hisely, Recherches critiques sur l'histoire de Guillaume Tell, dans Mém. et Doc. de la Soc. d'hist. de la Suisse romande, II, 3me livraison, 1843, p. 427-673; J.-E. Kopp, Zur Tell-Sage, dans Geschichtsblätter der Schweiz, I, 1854-1856, 234, 314, Ir, 323; G. de Wyss, dans Gesch. der drei Länder, 1858, p. 30-33; B. Hidber, Ueber die Tellsage, Allgem Zeitung, juillet 1860; A. Huber, Wilhelm Tell und seine Bedeutung, dans Die Waldstætte, 1861, p. 89-128; H. von Liebenau, Die Tell-Sage, zu dem Jahre 1230; Aarau, 1864, 1 vol. in-12o, x et 171 pages; H. Pfannenschmid, cité n. 16, p. 214; S. Baring-Gould, William Tell, dans Curious myths of the middle ages, Londres, 1866, 1 vol. in-8°, p. 105-125; W. Vischer, Die Sage der Befreiung der Waldstädte, cité p. 6, n. 1 passim, et notre propre texte, p. 269-279.

P. 215, n. 18. La chronique latine de Saxo Grammaticus a été publiée pour la première fois en 1514, Paris, 1 vol. in-fol. L'extrait qu'en a fait Gheysmer (note 15, p. 212) a été traduit en bas saxon et imprimé en 1480 sous le titre : « Dyt is de denscke kronecke Saxo Grammaticus de poeta, ersten geschreef in dat latine, unde daer na in dat dudesck ghesettet is; » petit in-4o, ou grand in-8°, sans lieu ni date. Voyez Panzer, Annalen der älteren deutschen Litteratur, Nürenberg, 1788, 4o, I, 40; le même, Annales typographici, IV, 110, 321.

P. 216, n. 19. Cette opinion est mise en avant par W. Vischer, Die Sage der Waldst. 53. Sur les poëtes lucernois qui versifiaient l'histoire nationale, voyez A. Lütolf, Lucerns Schlachtlieder Dichter im XV Jahrhundert, dans Geschichtsfreund, XVIII, 184 ; ibid., IV, 3. P. 217, n. 20. Voyez plus bas, p. 274, n. 52.

P. 218, n. 21. Elle a été publiée pour la première fois par Joseph Schneller: Melchior Russen eidgenössische Chronik, Berne, 1834, 1 vol. in-12, XXVI et 272 pages. L'auteur était greffier de la justice à Lucerne; il fut fait chevalier par le roi Matthias de Hongrie, auprès duquel il avait été député en 1479; trois ans plus tôt il faisait partie d'une ambassade envoyée à Louis XI, ibid., v-XVI.

P. 219, n. 22. Voyez ibid., 53-59 et 63-65.

P. 221, n. 23. Cette chronique a vu le jour pour la première fois en l'année 1856, où elle fut publiée par G. de Wyss: Die Chronik des weissen Buches im Archiv Obwalden, 22 p. in-8°. Meyer de Knonau la fit paraître en 1857, dans Geschichtsfreund, XIII, 66.86. Elle est connue sous le nom de Livre blanc, à cause de la couleur du cuir qui sert de reliure au volume dans lequel elle est contenue. Ce volume renferme les copies d'un grand nombre de documents officiels relatifs à l'histoire suisse, du quatorzième au dix-septième siècle. La date de la chronique résulte du passage où il est question du duc Galéace Marie Sforce, « qui est maintenant seigneur de Milan. » Ce prince a régné de 1467 à 1476. Écrite de la même main que les plus anciennes copies du recueil, elle doit être considérée comme ayant le même caractère que celles-ci, d'autant plus qu'on y trouve des lacunes qui seraient inexplicables dans un texte écrit par l'auteur lui-même; mais, sans cesser d'être une copie, elle peut être tenue pour une œuvre personnelle, en ce sens, que son rédacteur a pu tirer de diverses sources et mettre bout à bout les fragments assez incohérents dont elle se compose (cf. ibid., 2-3.) L'analyse que nous en donnons se rapporte aux pages 4 à 11 du texte de de Wyss.

P. 225, n. 24. Le nom de Tell est dans la chronique toujours précédé de l'article; ce dernier se retrouve souvent placé avant des noms propres, mais pas d'une manière aussi inséparable et aussi persistante que devant celui de l'archer, dont il semble ainsi faire nécessairement une épithète. Quant au sens de celle-ci, il s'explique suffisamment par l'expression qui lui est opposée : « Were ich witzig, ich hiesse anders und nit der Tall. » On rapporte le mot Tall à la racine dalen qui signifie : « Kindische, läppische Dinge reden und thun, jocari nugari. » J. und W. Grimm, Deutsches Wörterb. I, 696. << Täll heisset nach dem Buchstaben ein Einfältiger, von talen einfältig und kindisch thun. » J.-J. Spreng, professeur de littérature allemande à Bâle, dans ses notes sur la Chronique d'Etterlin, p. 29 (v. note 26, p. 231).

On trouve, dans des documents du huitième siècle étrangers aux Waldstätten, les noms de Tello, Tallo et Tailo pour des personnes, et le mot Tell se rencontre ici et là en Suisse dans la composition des noms de lieu: Tellwyler, Tellemos, Tellinchon, et à Uri Tellingen

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