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L'auteur et les éditeurs de cet ouvrage se réservent le droit de le traduire ou de le faire traduire en toutes les langues. Ils poursuivront, en vertu des lois, décrets et traités internationaux, toutes contrefaçons ou toutes traductions faites au mépris de leurs droits.

PARIS. TYPOGRAPHIE PLON FRÈRES,

RUE GARANCIÈRE, S.

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L'auteur et des éditeurs se réservent le droit de traduction en toutes langues.

MEM AOBR

DE LA

RÉVOLUTION

FRANÇAISE

89

LES CONSTITUANTS

LIVRE CINQUIÈME.

I.

Le jour trouva le peuple debout, moins comme un peuple prêt à reprendre, avec l'aurore, les mouvements habituels et réguliers d'une capitale, que comme une armée prête à donner ou à recevoir la bataille. Un même esprit animait tout entier ce peuple, sans acception de classes, de professions, de richesse ou d'indigence. Les factions n'avaient point eu encore

le temps ni les occasions de naître entre les citoyens, L'esprit civique et national confondait tout. On n'avait qu'une pensée : la liberté promise, à défendre ou à conquérir. On n'avait qu'un ennemi commun: la cour, les conseillers funestes qui avaient arraché au roi le renvoi de M. Necker, et les troupes agglomérées autour de Paris, instruments aveugles des conspirateurs de cette cour contre les inclinations du roi, contre la sûreté de l'Assemblée nationale et contre l'indépendance de la capitale.

La pensée de la reine, du comte d'Artois, de leur entourage intime et du roi lui-même, en rêvant un coup de force au début de l'Assemblée et dans le premier paroxysme de l'enthousiasme public, avait été aussi puérile qu'expérimentée. Ce n'est pas au commencement d'une révolution que les coups d'État réussissent c'est à la fin, c'est quand les lassitudes, les déceptions et les dégouts, qui succèdent toujours aux enthousiasines dans les choses humaines, ont trompé, désenchanté et découragé les hommes. Un peuple tient plus à ce qu'il espère qu'à ce qu'il possède, parce que ce qu'il espère est infini, et que ce qu'il possède est borné. Attaquer dans sa première ferveur l'espérance d'une nation, c'est donc affronter follement, avec une force bornée, une force infinie. La défaite n'est jamais douteuse. De plus, au début des révolutions, les divisions n'ont pas eu le temps de naître entre les partisans toujours innom

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