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pendant un fi grand nombre d'années, l'être bien-tôt encore par le retour de la Paix ! Puiffe Sa Majefté, n'étant plus forcée de vaincre, mettre déformais toute fa gloire à gouverner & à faire la félicité d'un peuple qui par fon zéle & fon amour, lui procure à Elle-même la gloire la plus précieuse. & le plus grand bonheur des Rois!

A CES CAUSES &c.

ARREST du Confeil d'Etat du Roi, qui déclare nulle une faifie de Piaftres faite à Bayonne, à la requête des Officiers de la Monnoye, fur le fieur de la Borde Négociant de cette Ville; & condamne le fieur Ar naud, Directeur de ladite Monnoye en trois mille livres de dommages & interêts, &'c.

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La E Roi étant informé qu'au préjudice de la difpofition de l'Arrêt du Confeil du 4 Novembre 1727, par laquelle Sa Majesté auroit expreffément déclaré qu'Elle n'entendoit point interdire le Commerce des piaftres & réaux d'Espagne aux Négocians qui ont coûtume de le faire, les Officiers de la Cour des Monnoyes de Bayonne ont faifi le 18 Juillet dernier, en conféquence du Réquifitoire du fieur Arnaud, Directeur de ladite Monnoye, fur le fieur Jofeph la Borde, Négo

ciant de ladite Ville, une partie de feize cent quarante trois marcs une once & douze deniers de piaftres, & autres matieres d'argent qu'il fe propofoit de faire paffer à Lyon, defquelles efpéces & matieres le Juge-Garde & Contrôleur de ladite Monnoye a prononcé la confifcation par fon Jugement du 19 du même mois, lequel Juge ment a depuis été exécuté par la fonte defdites efpéces & matieres par ledit fieur Arnaud; à quoi Sa Majesté jugeant néceffaire de pourvoir. Vú ledit Arrêt du 4 Novembre 1727, le Réquifitoire dudit Arnaud, le procès-verbal de faifie defdits Officiers, celui de péfée & eftimation defdites efpéces & matieres, & ledit Jugement du 19 Juillet, enfemble les Mémoires fournis, tant de la part dudit fieur la Borde que dudit Arnaud. Vù pareillement l'avis du fieur Intendant & Commif faire départi dans la Généralité d'Auch, & celui des Députés au Bureau du Commerce. Oui le Rapport du fieur de Machault, Confeiller ordinaire au Confeil Royal Contrôleur Général des Finances. LE ROI E'TANT EN SON CONSEIL, fans avoir égard audit procès-verbal de saisie & au Jugement rendu en confequence, que Sa Majefté a déclarés nuls & de nul effet, enfemble tout ce qui s'en eft enfuivi, a fait & fait pleine & entiere main-levée audit la Borde, de dits feize cent quarante-trois marcs une once & douze denie's de piaftres & autres matieres d'argent; en conféquence condamne ledit Arnaud, & par corps, à en payer dans le jour de la fignification qui lui fera faite du préfent Arrêt, le montant audit la Borde, fur le pied de leur valeur au cours de la place de Lyon le 18 dudit mois de Juillet: Condamne autu Sa Majesté ledit Arnaud en trois mille livres de dommages & interêts envers ledit la Borde, au

Fayement defquelles il fera pareillement contraint par toutes voyes dûes & raifonnables, même par corps. Ordonne en outre Sa Majesté qu'à compter du jour de la fignification qui lui fera faite du préfent Arrêt, ledit Arnaud demeurera interdit de toutes fonctions de fon Office de Directeur. Enjoint Sa Majesté au Sieur Intendant & Commiffaire départi en la Généralité d'Auch, de tenir la main à l'exécution du préfent Arrêt qui fera lù, publié & affiché par-tout où befoin fera. FAIT au Confeil d'état du Roi, Sa Majesté y étant, tenu à Verfailles le dix-neuvième jour de Septembre mil fept cent quarante-fix.

Relation de ce qui s'est paffé à l'Orient le, 10 Octobre.

L'embarqué

'Efcadre Angloife fur laquelle on avoit embarqué les troupes deftinées à faire une defcente en France, partit de Plymouth le 16 du mois dernier. Cette Efcadre compofée de cinquante-quatre vailleaux, tant de guerre qué de tranfport, de plufieurs frégates & brigantins, & de deux galiotes à bombes, parut le 30 à la hauteur d'Ouessant & elle mouilla le premier de ce mois dans la Baye du Poulduc. M. de Sainclair, Commandant des troupes qui étoient fur cette flotte, commença le même jour à faire débarquer cinq mille hommes, lefquels s'em parerent le foir du Château de Coidor, éloigné de l'Orient d'environ deux licues, Le 2

le refte des troupes Angloifes, qui fe mortoit à deux mille hommes, étant débarqué, les ennemis marcherent du Château du Coidor, & allerent occuper le Moulin de la Montagne & du Bourg de Plomeur à une lieue de l'Orient. Ils s'emparerent le 3 du Bourg de Guidel, & ce fut entre ces deux Bourgs qu'ils commencerent à former un Camp où ils fe retrancherent. Le 4 ils firent avancer du canon, & ils envoyerent fommer la garnifon de cette Ville de fe rendre. M. de Sainclair ayant paru déterminé à exiger qu'on s'en remit à fa difcrétion, on ne fongea plus qu'à trouver les moyens de réfifter aux efforts des Anglois. Pendant que les Habitans, aidés de quelques Compagnies de Cavalerie & de Dragons, & des Compagnies des Milices Gardes-Côtes qu'on avoit fait entrer fe mettoient en état de fe deffendre, les ennemis continuerent de s'approcher. S'étant contentés le 5 de tirer quelques coups de canon, ils commencerent le lendemain à fortifier un nouveau Camp qu'ils avoient pris à un quart de lieue, & ils établirent contre la Ville une batterie de quatre canons & d'un mortier. Le Comte de Voluire, Maréchal de Camp, qui commande dans cette Province étant arrivé le 5, il reconnut les difpofitions déja faites pour la deffense de cette Ville, & il donna fes ordres pour

l'établissement de trois differentes batteries, compofées de vingt-fix piéces de canon. Le 7 à la pointe du jour, les Anglois jetterent quelques bombes dans la Ville, & ils l'attaquerent par un feu auffi vif qu'il leur étoit poffible, avec le peu qu'ils avoient d'artillerie. Ils continuerent ce feu jufqu'à la nuit, mais les batteries de la Ville furent fervies avec tant de vivacité & de fuccès, que les ennemis ne pouvant y réfifter, prirent le parti de fe retirer. On jugea par la ceffation de leur feu qu'ils s'étoient éloignés, & le Comte de Voluire ayant envoyé un détachement reconnoître leur Camp, il apprit le foir qu'ils avoient abandonné leurs canons & un mortier, & qu'ils étoient allés reprendre leur pofte au Château du Coidor. Le 8 on fut informé que ces troupes fe rembarquoient, & l'on a fçù qu'elles l'étoient entierement.

Il y a une erreur de nom dans le Mercure dul Mois précedent Page 144 ligne 1 3 & C'est au Comte de Lomont Lieutenant au Regiment du Roi Infanterie, aide-Major Général de l'Armée de Flandre & fils de M. le Marquis du Chatelet que fa Majefté à donnél Agrément du Regiment du Quercy.

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