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cistes et quelques philosophes vénaux comme vous ont formé la superstitieuse renommée? La Convention nationale accuse le gouvernement britannique devant le peuple anglais ! la France le dénonce à l'Europe, à tous les peuples! et l'histoire vous accuse devant l'espèce humaine!

» Comment le gouvernement anglais ne tenterait-il pas par tant de crimes de nous ravir une liberté qu'il a toujours abhorrée? Comment le gouvernement anglais ne nous empoisonnerait-il pas encore de la royauté, qu'il adore avec tant de superstition? Comment le gouvernement anglais ne chercherait-il pas à se venger par des cruautés de l'indépendance de l'Amérique, en favorisant notre asservissement, lui à qui l'avarice a conseillé tant de crimes, et la politique tant de forfaits!

>> Ouvrons les annales de l'histoire moderne.

C'est ce gouvernement qui dans la guerre de l'Inde dévoua les Indiens aux horreurs de la famine, comme il a voulu le tenter contre nous en arrêtant sur toutes les mers les subsistances que le commerce neutre nous apporte !

» C'est ce gouvernement qui dans le Bengale, du haut des magasins dont l'or pouvait seul ouvrir la porte, et où il avait renfermé les subsistances de toute une province, encourageait la mort à hâter ses ravages, afin de rendre plus lucratif l'empressement du reste de ces peuplades mourantes qu'il voulait asservir!

>> C'est ce gouvernement qui dans la guerre de l'Amérique a acheté de l'Allemagne des soldats, des machines à fusil, comme un marchand achète des troupeaux!

» C'est ce gouvernement qui a donné une prime honteuse aux sauvages qui lui portaient les chevelures sanglantes des Américains qui voulaient être des hommes libres!

>> C'est ce gouvernement qui à New-Yorck a fait incendier le Collége, l'Observatoire, et les autres établissemens qu'il savait être chers aux Américains!

» C'est ce gouvernement qui achetait les officiers américains comme il payait les soldats allemands; c'est lui qui achetait Arnold, comme il achetait Dumourier!

» C'est ce gouvernement qui emploie les trésors de l'Inde

pour asservir l'Europe, les bienfa ts du commerce pour perdre la liberté, les avantages des communications sociales pour corrompre les hommes, et les tributs du peuple pour faire égorger les Français !

Rois de l'Europe, que l'orgueil et la misère ont fait les tributaires du mercantile Anglais, tant de crimes ne seront pas longtemps impunis! Votre règne disparaît devant celui des lumières; votre autorité, passée dans les mains des ministres, tend à son dépérissement sensible, et la guerre atroce que vous faites à la liberté n'est heureusement qu'un suicide royal!

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Citoyens, ne vous étonnez plus si le gouvernement anglais est le plus actif et le plus astucieux de vos ennemis ; il est fidèle à ce qu'il appelle ses principes : il corrompt quand il ne peut vaincre. Il a fait chez lui le tarif des hommes, des orateurs, des membres du parlement il a cherché à faire le tarif des peuples; mais ce tarif des peuples n'a que deux mots, liberté, égalité !

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Quelles sont donc les espérances de ce jeune esclave d'un roi en démence, de ce froid Pitt, insensible à toute autre gloire qu'à celle des oppresseurs, qui n'a de la politique que les crimes, du gouvernement que les calculs, de la fortune que l'avarice, de la renommée que les intrigues? C'est lui que la flatterie vient de nommer le soutien de la constitution anglaise ; c'est lui dont l'effigie, gravée sur sa meilleure raison, sur l'argent, est le signe de ralliement de ses émissaires en France. Le voilà ce signe sacrilége, qui a été trouvé dans le portefeuille anglais, et qui justifie si bien l'honorable mission de celui qui l'a égaré! (L'orateur montre la médaille frappée en l'honneur de Pitt.)

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Citoyens, une chimère poursuit encore ce gouvernement despotique, déguisé sous un simulacre de liberté.

» Pitt a pu espérer dans ses vœux impies, dans ses froids calculs, qu'il donnerait un roi à la France, qui vit jadis un Anglais sur son trône.... Mais qu'il se souvienne que quand, il y a plusieurs siècles, les Anglais, aidés par les circonstances, par l'indiscipline des troupes, par l'incapacité des maîtres, par la prévarication des sujets, eurent envahi les trois

quarts de nos provinces, ils n'en furent pas moins chassés, quoique tout semblât leur promettre une domination inébranlable, et quoique des victoires brillantes eussent signalé leurs armes !

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Qu'il se souvienne donc que le 21 septembre a proclamé la République française, et que le 21 janvier l'a fondée en 'abattant la tête d'un roi!

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Qui a donc pu conserver à Londres, à Vienne, à Berlin, à Madrid, l'espérance de rétablir le trône royal parmi nous ? Est-ce notre trop long oubli des crimes de l'Autrichienne? Est-ce notre étrange indifférence sur les individus de la famille de nos anciens tyrans? Est-ce le sommeil des républicains qui a enhardi les complots des royalistes? Il est temps de sortir de cette impolitique apathie, et d'extirper toutes les racines de la royauté du sol de la République au moment où le vœu du peuple français va être proclamé !

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Citoyens, je vous ai exposé les sentimens qu'a éprouvés votre comité à la vue de ces signes de conspiration étrangère; je dois vous présenter rapidement les mesures que notre situation difficile nous commande en apprenant les nouveaux malheurs de la frontière du nord.

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Depuis trois jours, écrit le général Kilmaine au ministre de la guerre en date du 30 juillet, le canon ne se fait plus entendre du côté de Valenciennes, et les rapports venant de l'ennemi me font conjecturer la prise de cette importante forteresse. Les rapports de samedi au soir annoncent que Valenciennes capitule; ceux de dimanche confirment la méme chose, et ceux de lundi annoncent que les ennemis ont pris possession de la place le dimanche. Une lettre de Douai du 28 annonce que les camps ennemis ont célébré la prise de Valenciennes par des salves d'artillerie. Une lettre d'un correspondant employé dans l'armée ennemie, datée du 20, annonce qu'on pariait mille louis contre cent que la place serait rendue sous huit jours... — P. S. Dans l'instant je reçois la nouvelle officielle de la prise de Valenciennes. Je joins ici une lettre du général Ferrand.

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Citoyen ministre, écrit le général de division Ferrand commandant & Valenciennes, en date du 29 juillet, j'ai l'hon

neur de vous prévenir que les circonstances ont amené la garnison de Valenciennes à capituler le 28 juillet. La capitulation porte dans son premier article que la garnison sortira le premier août avec les honneurs de la guerre, mais que les armes seront déposées au village de la Bricquette, près de la place; qu'ensuite elle rentrera en France par la route qui lui sera indiquée. On prendra la parole d'honneur et le revers des officiers, qui s'engageront à ne pas servir la République pendant la durée de la présente guerre, à moins qu'ils ne soient échangés.

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Envisageons nos malheurs avec sangfroid, et défendonsnous avec courage.

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Au dehors Mayence, Condé et Valenciennes sont livrés à nos insolens ennemis.

» Au dedans la Vendée, le royalisme, les Capets et les étrangers leur préparent de nouveaux triomphes.

» Au dehors il faut de nouvelles dispositions relativement aux armées de la Moselle et du Rhin: elles sont délibérées par le comité dans un arrêté secret pris hier au soir.

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Quant à la suite des événemens de Valenciennes, les mesures qui doivent être connues de l'Assemblée se réduisent à former un camp intermédiaire : des troupes réglées considérables et des forces de réquisitions vont former des camps entre Paris et l'armée du nord. Il faut couvrir une cité qui a tant fait pour la liberté, dont elle est le théâtre; il faut défendre une cité qui est l'objet des calomnies des fédéralistes, de la haine des aristocrates et de la colère des tyrans! Il faut protéger le centre des communications, la résidence de la première des autorités publiques, le foyer de la révolution, le réservoir de la fortune publique, et le lieu de tous les établissemens nationaux !

» Il faut enfin y contenir les malveillans, y comprimer les aristocrates, y rechercher les traîtres, et empêcher par l'énergie républicaine le royalisme d'entretenir ses intelligences avec les corrupteurs de Condé et de Valenciennes, dont ils ne furent jamais les vainqueurs !

Après avoir pourvu à l'établissement de ce camp intermédiaire, nous nous sommes occupés de l'armée du nord.

» Kilmaine a été nommé pour la commander en chef. Kilmaine a des motifs qui le portent à ne pas accepter cet

honneur.

» Le comité, de concert avec le conseil exécutif, a pensé que Houchard, connu par son patriotisme et son dévouement à la République, était propre à commander l'armée du nord : il est républicain; il a la confiance du soldat. Cambrai est le poste le plus périlleux; le camp de Paillencourt l'attend, et l'armée de la Moselle, dont la prise de Mayence a changé les opérations, fera le sacrifice de son attachement pour ce chef estimable à la cause de la République.

» Le général de brigade Ferrière prendra la place de Houchard à la tête de l'armée de la Moselle. Ces deux nominations doivent être approuvées par vous.

» Une autre mesure relative à Valenciennes a été décrétée hier; c'est l'envoi de quatre nouveaux commissaires à Cambrai. S'il fut jamais une circonstance dans laquelle il fallut des commissaires actifs, qui marchent de confiance et d'ensemble, et qui connaissent à l'instant tous les objets de leur mission, c'est bien au moment où il faut un grand mouvement dans les armées et dans les départemens qui les environnent; c'est au moment où il faut réchauffer toutes les âmes pour la cause de la République, et rallier tous les courages à la défense de notre territoire.

» Par un premier mouvement le comité de salut public se serait transporté tout entier au camp de Paillencourt : c'est là qu'est dans ce moment le lieu de ses sollicitudes, si ce n'est pas celui de ses alarmes. Il a délibéré d'envoyer à Cambrai, à la Moselle et au Rhin, avec votre approbation, les citoyens Saint-André, Prieur et Saint-Just. Ces commissaires, pleins de zèle et brûlans de patriotisme, ont vu dans la correspondance de l'armée ses besoins ; ils verront dans leur sollicitude ;; pour la République tout ce que sa défense commande à ses zélateurs et aux représentans du peuple. Leur mission est de courte durée, mais elle est nécessaire, et les autres membres du comité voient avec joie s'augmenter un instant leurs travaux pour une aussi belle cause. Un camp intermédiaire, des com

XII.

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