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eft la feule fociété dont les pafteurs aient une miffion divine. Vous avez paru fatiffait de cette premiere preuve. Je vous en ai annoncé d'autres également décifives, Voici donc la feconde preuve.

L'églife de Jésus-Chrift a des caracteres qui la diftinguent de toute autre société, des propriétés qui ne peuvent convenir qu'à elle feule.

Or, c'est l'églife romaine qui a ces caracteres & ces propriétés : les fociétés de la prétendue réforme ne les ont pas.

L'églife romaine eft donc l'églife de Jéfus-Chrift, & les fociétés de la prétendue réforme ne peuvent l'être. C'est ce qui doit nous occuper aujourd'hui.

Dieu ayant ouvert la voie du falut aux hommes, dans fon église & dans fon églife & par fon églife, il falloit, fans doute, qu'elle eût des marques distinctives qui la fiffent connoître & refpecter.

LE PROTESTANT.

Oui, Monfieur, je conçois bien qu'il faut que l'églife de Jéfus-Chrift ait des caracteres & des marques qui puiffent la faire connoître. Mais quelles feront ces marques? C'eft un premier point qu'il me semble bien important de déterminer : car fe méprendre ici fur ces marques, ce feroit cou rir grand rifque de fe méprendre fur la

chofe même. Pour aller au plus fûr, ne devrions - nous pas nous en rapporter principalement aux apôtres. Vous m'avez fait remarquer qu'ils avoient inféré dans le fymbole de foi qu'ils ont dreffé, ce qu'on doit croire touchant l'églife; je trouve qu'ils lui ont donné deux caracteres particuliers; ils l'ont appellée fainte & catholique. Ne feroient-ce pas là deux des caracteres dont vous voulez parler ? :

LE DOCTEUR.

Vous raisonnez très-jufte, Monfieur, Voilà déja deux caracteres diftinctifs de l'églife de Jéfus-Chrift: mais il y en a encore deux autres formellement ajoutés au fymbole de la foi chrétienne par le concile de Conftantinople.

Ce fut dans ce fecond concile œcuménique, tenu l'an 381, vers le commencement de l'empire du grand Théodose que l'églife de Jéfus-Chrift fut appellée une, fainte, catholique & apoftolique. Les peres du concile ajouterent donc l'unité & l'apoftolicité. L'unité qui étoit déja en quelque façon renfermée dans le fymbole des apôtres, puifqu'il n'y eft parlé que d'une églife » Je crois en l'églife, in » ecclefiam », mais qu'il étoit convenable d'énoncer expreffément, parce que depuis

le tems des apôtres, une multitude d'hérétiques avoient formé différentes fociétés féparées de l'églife catholique, & qu'il étoit important de faire faire à tous les fideles une profeffion expreffe de l'unité de l'églife. Ils ajouterent l'apoftolicité pour faire difcerner de plus en plus cette feule églife, par ce fait public & inconteftable, que n'étant fortie d'aucune autre fociété, elle remonte, par la fucceffion non interrompue de fes pafteurs, jufqu'aux apôtres.

Je vais donc vous montrer par le détail de chacun de ces quatre caracteres diftinctifs, qu'ils conviennent tous à l'église romaine, & qu'aucun d'eux ne fe trouve dans les fociétés de la prétendue réforme. LE PROTESTANT.

Mais, Monfieur, les prétendus réformés reconnoiffent-ils l'autorité du fymbole de' Conftantinople?

LE DOCTEUR.

Oui, Monfieur, ils ont fouvent avoué que la doctrine de l'églife étoit demeurée pure & fans tache, du moins pendant les quatre premiers fiecles; c'eft pourquoi ils reconnoiffent l'autorité de ce fecond concile général tenu à Conftantinople,

Entrons donc à prefent dans l'examen de ces quatre caracteres. Mais je prévois que je ne pourrai pas les difcuter tous;

dans un feul entretien; ce qui regarde la fainteté demande un détail trop étendu pour que nous puiffions en parler aujourd'hui. Remettons la à un autre jour : commencons par l'unité.

L'églife de Jéfus-Chrift eft une, & que fignifie cette unité?

Elle fignifie d'abord en général, qu'il n'y a & ne peut y avoir qu'un feul corps, qu'une feule fociété qui foit l'églife de Jéfus-Chrift. Ce premier point n'a pas befoin de preuves, puifqu'il eft conftant que ce divin fauveur n'a fondé qu'une églife, qu'en lui donnant un chef, il l'a appellée mon églife, que les apôtres dans tous leurs écrits & dans le fymbole de la foi, l'ont nommée au fingulier l'églife.

L'unité de l'églife fignifie auffi, que tous ceux qui lui appartiennent font liés enfemble par la profeffion de la même foi, par la participation aux mêmes facremens & par la foumiffion aux mêmes pasteurs, fur-tout au même chef.

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Unité de foi, unité de facremens, unité de gouvernement & de chef, voilà trois caracteres renfermés dans celui de l'unité de l'églife de Jésus-Chrift.

I. Je dis d'abord qu'il doit y avoir une même foi dans tous les membres qui la compofent, car tous ces membres doivent avoir une foi divine & furnaturelle. Or la

foi divine eft une : « Il n'y a qu'un Dieu », dit l'apôtre, «< il n'y a qu'une & même foi, il n'y a qu'un baptême: Unus dominus, una fides, unum baptifma (a). Tous ceux qui appartiennent à l'églife de Jéfus-Chrift doivent donc tous avoir la même foi. Tous les membres de cette églife ne font qu'un même corps, & comment ne feroient-ils qu'un même corps s'ils étoient divifés dans leur croyance?

Ils doivent tous avoir une foi furnatu relle, & par conféquent une foi vraie & certaine. Or il feroit impoffible qu'ils euffent tous une foi vraie, s'ils n'avoient tous la même foi, parce que la vérité ne pouvant fe trouver à la fois dans des fentimens oppofés, les uns ou les autres feroient dans l'erreur. Envain diroit-on

qu'il fuffit qu'ils s'accordent fur certains articles: c'eft un fubterfuge que vos ministres ont imaginé, dont je vous démontrerai ailleurs la fauffeté. Les membres de l'églife de Jéfus-Chrift doivent donc être tous unis par la même foi.

II. Je dis qu'ils doivent tous être unis par les mêmes facremens; parce que s'ils ne reconnoiffoient pas tous les mêmes facremens, leur foi ne pourroit être la

(a) Ephef. 4. 5.

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