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des Juifs qui porterent leurs mains facrileges fur le corps adorable du Sauveur. Ils ofent, dit-il, approcher du corps du Seigneur des mains qui font des corps aux démons.... 6 forfait! Les Juifs n'ont porté qu'une fois les mains fur Jésus-Chrift, & ceux-ci outragent tous les jours fon corps.... 6 mains dignes d'être coupées! (a)

Il faifoit en cela allufion à l'ufage ancien, qui étoit de recevoir, pour communier, la fainte euchariftie dans la main pour se la porter foi-même à la bouche.

Il ajoute encore que notre chair eft nourrie du corps & du fang de Jésus-Chrift (b); ce qui feroit évidemment faux, fi dans l'euchariftie nous ne recevions le corps de notre Seigneur que par la foi.

Origene, qui eft mort au milieu du troifieme fiecle, difoit, Homil. 113, in exod.: O vous, qui affiftez aux divins myfleres, vous recevez le corps du Seigneur avec la plus grande vénération, vous apportez le plus grand foin pour ne pas en laiffer tomber la moindre par celle; vous croyez qu'en cela la plus légere négligence feroit un crime, & vous avez raifon. Il ajoute dans l'Homélie 15 fur l'évangile: Quand vous recevez cet aliment faint & incorruptible; quand vous recevez le pain &

(a) Lib. de idol. c. 7.

(0) Lib. de réturrect. carn. cap. 8.

le breuvage de vie, vous mangez le corps & vous beuvez le fang du Seigneur. Alors le Seigneur entre dans vous, & vous devez dire humblement avec le centenier: Seigneur, je ne fuis pas digne que vous entriez chez moi; car s'il entre chez un indigne, il y entre pour fa condamnation. Dans l'Homélie 7, fur le livre des nombres, Origene dit encore: Autrefois la manne étoit une figure; mais à préfent la chair du verbe divin eft véritablement un aliment, ainfi qu'il le dit luimême : Ma chair eft véritablement une nourriture. Ce qui étoit auparavant défigné par une figure eft préfentement accompli dans la réalité.

Affurément les calviniftes ne diront pas qu'Origene regardoit l'euchariftie commet une fimple figure & une repréfentation du corps & du fang de Jésus-Chrift.

S. Cyprien, expliquant la quatrieme demande de l'oraifon dominicale, dit: que nous touchons, nous recevons le corps de Jésus-Chrift, & que fon corps eft notre pain; & ailleurs, en parlant des chrétiens qui, après avoir eu le malheur de facrifier aux idoles, vouloient être trop promptement réconciliés & approcher de la fainte table, il s'exprime ainfi : Ils veulent donc enlever comme par violence le corps du Sauveur & Se rendre plus coupables en le recevant que lorfqu'ils l'ont renié (a). Mais fi en rece(a) Cypr. de lapfis.

vant l'euchariftie on ne recevoit que la représentation du corps de Jéfus-Chrift & non ce corps même, pourroit-on imaginer qu'il y eût un plus grand crime à communier indignement qu'à renier notre Seigneur ?

Dans le quatrieme fiecle, comme les peres dont les écrits nous font parvenus font en plus grand nombre, les témoigna ges fe multiplient bien davantage.

Voici ce qu'on lit dans les actes du premier concile général de Nicée (Dyatipofes rédigées par Gélafe de Cyzique): Apprenons par la foi, que fur la fainte table réfide l'agneau de Dieu qui efface les péchés du monde. & eft immolé d'une maniere non fanglante par les prêtres & recevant véritablement Jon précieux corps & fon fang, croyons que ce font là les gages de notre refurrection. Que pourroit-on imaginer de plus précis?

Eufebe de Coefarée, qui mourut l'an 340, difoit: Etant en poffeffion d'un facerdoce & d'un facrifice plus excellent que ceux des anciens Juifs, ne retournons point à ces foibles élémens qui ne contiennent que des images & des figures & non pas la vérité en elle-même (a).

Il ajoute ailleurs: C'eft l'efprit-faint qui confacre les dons offerts. Le pain devient

(a) Lib. 1, démonst. évang. cap. 10.

le précieux corps de notre Seigneur, & le vin fon précieux fang (a).

Vous voyez ici la préfence réelle & en même tems la tranffubftantiation.

S. Athanafe, réfutant les anciens hérétiques qui prétendoient que Jéfus-Christ n'avoit point un véritable corps, dit que c'est par un corps réel qu'il a été pontife; par ce corps humain engendré dans le fein de Marie fa mere, dont enfuite il nous a dit: Ceci eft mon corps qui fera livré pour vous, & le fang de la nouvelle alliance qui fera répandu pour vous (b). Ce que nous recevons dans l'euchariftie eft donc le vrai corps de Jéfus-Chrift né de la fainte Vierge, & livré à la mort pour nos péchés.

S. Chryfoftôme, en parlant de l'euchariftie, s'écrie avec admiration : Quel eft le pafteur qui nourrit fes brebis de fon propre fang? Et que dis-je, quel eft le pafleur? Les meres même confient fouvent leurs enfans à des nourrices pour les alaiter: mais JéfusChrift n'en agit pas ainfi envers nous ; il nous nourrit de fon propre corps; il s'unit à nous de la maniere la plus intime (c). Conciliez tout cela avec la doctrine des calviniftes.

Je pourrois vous citer un nombre infini de textes où S. Chryfoftôme parle de la

(a) Eufeb. apud. Damafcenum, liv. 3. ch. 15.
(b) Ath. apud Theodoretum,
dial. 2.
(v) Homil." S3. in Matt.

présence réelle dans les termes les plus énergiques.

S. Bafile faifant voir l'excellence du facrifice des chrétiens au deffus de ceux des Juifs, dit: Si Dieu faifoit tant de menaces à ceux qui s'approchoient témérairement des anciens facrifices, que dira-t-on de celui qui ofe profaner un fi augufte myflere? N'eft-il pas bien plus terrible de recevoir le corps même du Seigneur, que de participer à des offrandes de boucs & de taureaux? (a)

Nous avons de S. Grégoire de Niffe, une longue inftruction fur l'eucharistie;

il y enfeigne la préfence réelle auffi clairement que l'enfeignent nos controverfistes dans leurs ouvrages contre les calviniftes. Non feulement il affure que nous mangeons le corps du Seigneur & que nous buvons fon fang; mais il dit expreffément que le pain fanctifié par la parole de Dieu eft changé au corps de Jésus-Chrift, & que le vin eft changé en fon fang.

per

Voici comment s'exprime S. Epiphane: Jésus-Chrift a dit: Ceci eft mon corps; & fonne ne doute de la vérité de fa parole; car celui qui ne croit pas que c'eft fon vrai corps eft déchu de la grace du falut; pour nous, nous le croyons, parce que c'eft lui qui l'a dit (b).

(a) Bafil. lib. 2. de bapt. quæft. 2. (b)S. Epiph. in ancorato.

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