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en même tems, font des dons de Dieu. Nous croyons que les œuvres furnaturelles des juítes méritent la vie éternelle & que les juftes y ont droit. En effet, dans l'écriture la vie éternelle eft appellée une couronne de juftice qui rendra le Seigneur jufte juge (a). Elle eft comparée à un prix que remporte un jeune athlete dans un glorieux combat. Jésus-Christ l'appelle une grande récompenfe, copiofa merces (b). Or une récompenfe fuppofe le mérite, & c'eft en cela qu'elle differe du don purement gratuit.

Mais auffi nous croyons avec l'apôtre S. Paul, que la vie éternelle eft un don de la grace de Dieu, (c) par Jéfus-Christ notre Seigneur; 1. parce que fi les juftes ont droit à la vie éternelle, comme à une récompenfe qui leur eft promife, Dieu la leur a promise par un effet de fa miféricorde; 2o. parce que la bonté des œuvres méritoires des juftes vient de la grace qui en eft le principe: c'est pourquoi le concile de Trente (d) reconnoît que la vie éternelle eft une grace, & en même tems une récompenfe; & il enfeigne expreffément que tout le prix des oeuvres des

(a) 2. Timoth. c. 4, v. 6.
(b) Math. 5, v. 12.
(c) Rom. c. 6, v. 23.
(d) Conc. trid. Seff. 6, c. 16.

juftes vient de la grace fanctifiante qui nous eft donnée gratuitement au nom de Jéfus-Chrift, & qui eft un effet de l'influence de ce divin chef fur fes membres (a). Il ajoute enfuite, & je vais vous citer les propres termes : Quoique fuivant la fainte écri ture les bonnes euvres foient d'un fi grand prix que Jésus-Chrift nous promet qu'un verre d'eau froide donné à un pauvre, aura fa récompenfe, & que l'apótre S. Paul affure qu'un moment de peine foufferte dans ce monde produira un poids éternel de gloire ; à Dieu ne plaife que le chrétien fe fie & fe glorifie en lui-même & non en notre Seigneur, dont la bonté eft fi grande envers les hommes, qu'il veut que les dons qu'il leur accorde, foient leurs mérites.

Voilà, Monfieur, la doctrine de l'églife catholique fur le mérite des bonnes ou vres : elle fuffit, fans doute, pour apprendre aux chrétiens qu'ils doivent rapporter à Dieu tout le mérite & la gloire de leurs bonnes œuvres..

LE PROTESTANT.

Tout ce que vous venez de m'expofer fur le mérite des bonnes œuvres me

(a) Conc. Trid. Seff. 6, chap. 16.

paroît jufte, fatisfaifant, fondé fur la fainte écriture: l'on ne m'a jamais rien enfeigné de contraire, & je ne penfe pas que nos miniftres aient rien de folide à y oppofer.

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confondre de faire un tableau fidele de la doctrine catholique.

C'est ce que M. Boffuet exécuta avec le plus grand fuccès dans fon Expofition de la doctrine catholique : « J'ai remarqué, « dit-il, en différentes occafions que l'a » verfion que ces Meffieurs ont, pour » la plupart, de nos fentimens, est at»tachée aux fauffes idées qu'ils en ont » conçues, & fouvent à certains mots » qui les choquent, tellement que s'y arrê tant d'abord ils ne viennent jamais à confidérer le fond des chofes. C'eft » pourquoi j'ai cru que rien ne leur pour»roit être plus utile que de leur expliquer. » ce que l'églife a défini dans le concile » de Trente, touchant les matieres qui » les éloignent le plus de nous. » (a),

Cet ouvrage n'étant encore que manuf crit fut employé à l'inftruction de plufieurs perfonnes (b).; il s'en répandit beaucoup de copies. Auffitôt les proteftants publierent par-tout: que s'il étoit approuvé, il leveroit, à la vérité, beaucoup de difficultés; mais que l'auteur n'oferoit jamais le rendre public, & que s'il l'entreprenoit, il n'éviteroit pas la cenfare de toute fa communion, principalement de celle de

a) Page 2, de la cinquieme édition de 1681. (3) Avestillement, page 4.

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