Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

en 1663, & les Chevaliers parurent avec éclat à celui d'Autun en 1687. La Ville leur donna 100 1. pour affifter au grand prix de Chalon en 1700; mais cet Exercice a ceffé en 1769. Le Jeu d'Arbalête, formé en 1427, & qui fut rétabli en 1595, n'existe plus depuis long-temps. Celui de l'Arc est compofé de 26 Chevaliers, Notables du lieu.

Le féjour de cette Ville, bien pavée, éclairée de lanternes, eft gracieux, foit par la beauté du payfage, foit par le caractere fociable des Habitans & par la bonne chere qu'il eft aifé d'y trouver. La volaille y eft excellente le gibier de riviere & le poiffon communs & très-bons. Les carpes de la Seille font préférables à celles de la Saone la Seille & le Solnan fourniffent des brochets en abondance. Les bois voifins font remplis de tourterelles, qui étant engraiffées, font un mets délicieux. La viande de boucherie eft meilleure qu'ailleurs, à caufe des gras pâturages. On tire le vin de Tournus ou de Chalon, & quelquefois de la Franche-Comté qui eft voifine.

Les dehors font auffi, agréables que les dedans font triftes à caufe des avances. Les rivieres arrofent des prairies immenfes.

[ocr errors]

4 gr. routes partent pour Chalon, Tournus, Lons-Saunier, Cuifeau pour Bourg, & à Dijon par Seurre. Mais le défaut de pierres

& de gravier les rend boueux l'hiver & en temps de pluie. On compte à Louans env. 300 f. 2000 Commun. & 3000 ames.

1

Pour rendre cette Ville, fi avantageufement fituée, plus floriffante, on a follicité l'érection d'un Bailliage, & la navigation de la Seille. Le 1er, avantage lui avoit été accordé par Henri IV, dont elle avoit foutenu les droits. Ce bon Prince, pour la récompenfer de fa fidélite, & la dédommager de fes pertes, y établit un Bailliage fur la fin de l'année 1595, par Edit qui apparemment ne fut pas enrégiftré. La Ville, à la follicitation des Paroiffes des Châtellenies de Sagi & de Cuifery, préfenta un Mémoire au Confeil en 1768 fur cet objet, auquel s'oppofa la Ville de Chalon.

Elle eft fur le point de procurer le fecond avantage à un pays fouvent ruiné par le débordement des rivieres. Des Citoyens éclai rés ont présenté plufieurs fois le projet utile d'un canal; mais de petits intérêts particuliers, mal combinés, l'ont emporté fur le bien général, & ont fait échouer l'entreprife.

On voit par un titre de 1180 que la Seille étoit navigable, puifqu'il y avoit un port à Louans. Les Habitans préfenterent requête, à N. Blondeau, Grand-Maître des Eaux & Forêts, qui fit en 1603 la vifite de la Seille en présence des 3 Elus des Etats d'Auxone.

On reconnut alors que depuis Louans à Branges, en l'étendue d'une lieue, la riviere pouvoit porter bateaux, en conftruifant une grande éclufe à l'endroit où eft à préfent une petite appellée l'éclufe Jean de Lyon; une autre à Loify, pour foutenir l'eau qui fe répand en plufieurs canaux; une 3°. à Caifery, pour fortifier l'eau & conduire les bateaux jufqu'à la Saone, n'y ayant aucun rocher ni pierres qu'il faille couper depuis Louans à Cuifery. Les Experts eftimerent 10000 1. ces 3 éclufes.

Elles étoient donc connues alors en Bourgogne, puifqu'il y en avoit une à Branges: il est bien étonnant qu'on ait ceffé d'entretenir les anciennes, & qu'on n'en ait pas fait de nouvelles.

Les Habitans, par requête au Roi en 1604, demanderent l'exécution de ce projet fi néceffaire à leur Ville, « fituée en pays ma» récageux, dont les chemins font inaccef» fibles les 2 parties de l'année, fans pou» voir distribuer leurs bleds, poiffons, foins, > bois aux Lyonnois & Mâconnois, ni tirer » d'eux aucune commodité. « Ce 1er. projet refta fans exécution, parce que les Etats d'Auxone refuferent de faire la dépense des éclufes, & que les Louanois, ruinés par les guerres, fe trouverent hors d'état de la faire eux-mêmes.

Le Comte de Maillé obtint, en Février 1643, un Arrêt du Confeil, pour rendre li

bre & navigable la Seille depuis Louans jufqu'à la Saone on ignore quel motif fit échouer cette 2de. entreprife. Des Lettres patentes, datées de Toulouse en Décembre 1659, registrées à Dijon en 1661, permettent au Comte de Soiffons de travailler à la navigation de la même riviere.

En 1754, le Marquis de Cornillon, Officier général des troupes du Roi, qui joignoit aux talens militaires, des vues patriotiques, effaya d'établir la navigation de la Seille. Un habile Ingénieur prit par fes ordres les niveaux de cette riviere, dreffa tous les plans & devis des ouvrages à faire, & communiqua enfuite fon projet aux Habitans & aux Seigneurs riverains. Mais cet Officier diftingué éprouva des difficultés minutieufes de la part des perfonnes intéresfées, même à l'exécution de fa louable entreprife, & il l'abandonna.

Le Maire de Louans, plein de zèle pour fa patrie, fans fe rebuter de tant de dégoûts, à la priere de fes Concitoyens, a réfolu d'exécuter un ouvrage tant de fois manqué. Appuyé de l'autorité de M. l'Intendant, protecteur éclairé des projets utiles, il a préfenté un mémoire lumineux qui a convaincu le Confeil de S. M. de l'utilité & de la pof fibilité d'un canal. Il y démontre les grands avantages qu'il procurera à la Ville de Lyon, au Comté de Bourgogne, à une partie de Sf iv...

l'Alface & de la Suiffe, & fur-tout à Louans, qui deviendra bientôt le point central d'un commerce confidérable. 2°. La facilité de la navigation & la modicité des frais. Il fait voir que le 1er. & le plus précieux avantage fera d'affurer la confervation des prairies, dont la perte, par les débordemens, .monte à 100000 liv. par an; perte réelle & inappréciable, relativement à la culture des terres & à la dépopulation des beftiaux qui font la bafe de nos richeffes. Cette naviga tion procurera une voie plus facile & moins difpendieufe, foit au Roi pour le transport des bois de marine, tirés de la Breffe Chalonnoife; foit à la Ferme générale pour la remonte des fels dont elle fournit le pays.

:

Les plans ont été dreffés par M. Antoine, Ingénieur, qui porte la dépenfe à 122000 livres le tout a été approuvé par Arrêt du Confeil en 1777, & l'on s'occupe actuellement des moyens d'exécuter ce projet intéreffant, l'objet des voeux de tout le pays.

[ocr errors]

ILLUSTRES LOUANOIS.

REGNAUT DE LOUANS, Dominicain, traduifit au xve. f. le livre de la Confolation de Boëce. L'Auteur dit l'avoir tranflaté en mêtre, afin que Charles Roi qui a été fouet nourri Dauphin, en fa nouvelle majefté ne foit à courroux trop enclin. L'Abbé Papillon a oublié ce Jacobin.

« ZurückWeiter »