en 1548, pour 2400 florins. Cette famille eft originaire de Florence, où elle a eu 12 Gonfaloniers & 24 Prieurs de la République. Guille. & fon fils renouvellerent le terrier en 1580 & en 1623.

Le 5. de la Terre, poffédé par les Ducs & les Rois de France, fut aliéné par inféodation, à titre de propriété incommutable par les Commiffaires du Roi, à Gilbert de Gadagne en 1693, Elu de la Noble. en 1694: Charl. Louise de Gadagne, mere de LouisHenri de Pons, la lui donna lors de fon mariage en 1734. Son pere Renaud-Conftant, Marquis de Pons, fut Elu de la Nobleffe en 1721.

Ce Sgr. eft le 33°. du nom & d'armes de la Maifon de Pons en Saintonge, dont Antoine de Pons, Chevalier du St. Esprit en 1578, a été le dernier Sire. Pons ayant été porté par Antoinette fa fille à Henri d'Albret, depuis à Charles de Lorraine, Comte de Marfan, par fon mariage avec Marie d'Albret, fille de Henri, en 1662.

La Terre de Verdun, qui relevoit jadis en partie de l'Evêque de Chalon, fut érigée en Comté par Henri IV en 1593, en faveur de Guille. de Gadagne, Sénéchal de Lyon, & de fes defcendans mâles; ce qui fut confirmé par Louis XIV en 1648.

Les lieux qui en dépendent, font Verdun, le Bourg St. Jean, le petit Chauvort,

les Bordes, Ciel, Mefley, Sermeffe, le Chapot, Verjux, Mont, les Montot, partie de Saint-Maurice & Meix-Guillot.

CHATE A U.

Le Château avec une groffe tour étoit dans l'ifle de 20 journaux entre la Saone & un bras du Doubs, qui jadis n'étoit qu'un foffé entre le Château & la Ville. On voit par l'acte de partage de Jean & Eudes de Verdun, de 1344, qu'il étoit environné de murs, ayant une Chapelle, & dont chaque frere avoit un clef. Le château échut à Jean, & la tour à Eudes.

Gilbert de Cleves, Comte de Nevers, Gouverneur de Bourgogne, en jouiffoit en 1499, & fut le dernier qui en fit hommage à l'Evêque. La tour avoit été démolie en 1415, & le château fut détruit en partie en 1479. Les Seigneurs alors fe retirerent en une vafte maison fituée à l'entrée de la grandrue de la Ville, & y font reftés, jufqu'en 1724, que la mere du Sgr. actuel fit bâtir à la porte de Bragni un pavillon à la manfarde, démoli en 1769, pour en conftruire un plus beau, de forme quarrée : l'intérieur eft fort riche, orné de buftes, vafes, peintures, dorures; le fallon en ftuc eft magnifique. L'architecture de l'efcalier eft de l'invention de N. Boichot, Chalonnois, qui a

fait toutes les fculptures. Les jardins répondent au goût & à l'élégance de la maison.

Les anciens Capitaines-Châtelains font Colas de Meurfault en 1357, J. Guepet en 1410; Guille. Guepet, 1414; Henri de Malain, 1454; Hervé de Mercadet, 1464; depuis 1581 à 1621, 3 du nom de Vorvelle; Guille. Giroud en 1625; Cl. Leftorant en 1672.

10 Fiefs relevent de la Seigneurie dont le Bailli, ou fon Lieutenant, connoît par appel des Jugemens de leurs Officiers. Outre le Bailli, le Seigneur a droit d'inftituer Châtelain, Juges, un Maître de foires, Procureurs, Greffiers & autres Officiers. Les appellations de cette Justice se portent au Bailliage de Chalon. Les audiences fe tiennent le Lundi en l'Auditoire, nouvellement rebâti, dont la façade eft ornée d'un fronton.

FOIRES, MARCHÉS, PORTS.

Verdun, fitué avantageufement pour le commerce, avoit ancienn. 2 foires; l'une à la mi-Août, abolie de temps immémorial; l'autre à la St. Simon, qui, au commencement de ce fiécle, étoit encore une des plus fameufes foires du Royaume, & duroit un mois. Les Marchands de Paris, Lyon, Rouen, Troies, Tours, &c. y vendoient en gros & en détail les étoffes en or, foie,

laine, fil. Les Provençaux, les Languedociens & les Mâconnois y amenoient leurs fruits & leurs vins, les Maîtres de Forges le fer, les Tanneurs les Cuirs, & les Maquignons les chevaux de felle, & d'équipage. Les droits que les Fermiers du Seigneur voulurent exiger, & les mauvais chemins ont fait tomber cette foire en très-grande partie, & les halles font détruites depuis 1720. Le commerce fuit les entraves.

Un Arrêt de 1582 déclare les Chalonnois exempts du paiement des péages exigés par le Seigneur.

Les marchés fe tiennent les Lundi & Jeudi. Selon une Sentence de 1399, les feuls Marchands de la Ville avoient droit, à l'exclu fion de ceux du fauxbourg St. Jean, de tenir leurs boutiques ouvertes le Lundi juíqu'à midi; mais l'ufage contraire a prévalu.

Le Seigneur a 4 ports fur la Saone & le Doubs: fes Fermiers doivent avoir des bacs pour paffer les voitures, cavaliers & gens de pied. Les feuls Bourgeois de Verdun font exempts des droits de port, à l'exception de celui de Verjux; exemption confirmée par Arrêt du Confeil d'Etat en 1664 : ceux du Fauxbourg, fujets jadis de l'Evêque de Chalon, font exempts du péage par terre, fuivant la Sentence de 1447, & font tenus aux péages par eau & aux droits de bac.

Les Moines de Maizieres obtinrent en

1174, de Guy de Verdun, l'exemption du péage pour les denrées qu'ils venoient acheter aux marchés.

Les Habitans des Bordes ont le droit de pêche dans la Saone avec filets & autres engins, en donnant le 5. du poiffon ou du prix au Seigneur. Charles IX leur vendit en 1574 fon droit de pêche dans l'étendue du finage de Chazelle, pour 240 1. Ce droit eft appellé le coup de barre de Chazelle. L'acte porte que cette pêche s'étend depuis l'Ile des Cochons jufqu'à la roie falée. Ceux de Verdun ont auffi droit de pêcher fans navoirs, d'y faire rouir le chanvre, y prendre le fable, &c.

ANTIQUITÉS: TRAITS HISTORiques.

Le nom de Verdunum annonce feul l'antiquité de cette Ville, qui fubfiftoit du temps des Gaulois, & faifoit la limite de la Cité des Eduens avec celle des Séquanois. Gollut même dit, p. 20, que le paffage de Strabon, inter Dubidem & Ararim Heduorum gens inhabitat, convient fort à la fituation de Verdun. Une branche de la voie romaine de Besançon à Autun, venant de Charney, paffoit près de Verdun à Chauvort, &c.

La quantité d'urnes, de vafes, de médailles découvertes en différens temps, annonce le féjour des Romains. Le Médecin