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Les plus belles forêts font celles de Charolles, Paray, Perrecy, Avaife, Pouilloux, Sauvement, Grandvaux, Marizy, Martigni, Digoine & Lugny.

Cette petite Province étoit autrefois hériffée de Châteaux forts, prefque tous ruinés par ordre de Louis XI, ou depuis durant les guerres civiles; tels que ceux de Mont-St.Vincent, Suin, Dondin, Artus, Digoine, Joncy, Charolles, Marcilli, Colanges, Courcheval Chevenizet, Cypierre, Rabutin, Joux, Commune, Sauvement, Champlecy Martenet, Cleffi, Chaffi, Mazoncle, Buffeul, la Sale, Balore, Chaumont, la Guiche : quelques-uns ont été rétablis.

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Les plus beaux Châteaux à la moderne font ceux de Digoine, de Lugny, de Saint-Micault, Genelard, Chanlecy, de Joncy, quand le plan donné par M. Antoine fera exécuté.

Celui de Chaumont, quoique rebâti fous Louis XII, & que Louis XIV honora de fa préfence, m'a paru le plus vafte, le plus fort & le plus refpectable du Charolois. On penfe à le renverser pour en bâtir un autre à la mo derne. (V. ci-après St. Bonnet-de-Joux).

COMTES DE CHAROLOIS.

Ce pays, du temps de Céfar, étoit habité par les Ambarri, felon Samfon; ou plutôt par les Brannovii, alliés des Eduens. Il fut comA iij

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pris fous Honorius dans la feconde Lyonnoife, & dès les premiers temps du Chriftianisme, dans le Diocèfe d'Autun. Des Romains expulfés des Gaules, il paffa au pouvoir des Rois de Bourgogne, enfuite des Rois de France au vie. fiècle. Il fit d'abord partie du Brionnois, & vint depuis aux Comtes de Chalon dont il étoit la principale Baronnie, formant un petit canton fous le nom de Pagus Quadrellenfis, dont on a fait mention au fer. vol. pag. 363. Pierre de Chaumont en étoit Bailli en 1070.

Le Duc Hugues IV ayant acquis en 1237 le Comté de Chalon dont il fit hommage à Saint Louis, en démembra la Châtellenie du Charolois, & la donna par fon teftament, en 1272, à fa petite-fille Béatrix I, fille de Jean de Bourgogne & d'Agnès de Bourbon. Cette inftitution héréditaire fut confirmée en 1277 par tranfaction rapportée dans le Recueil de Perard, pag. 549, & par un traité de 1279, paffé fous la médiation du Roi Philippe le Hardi, entre le Duc Robert II & Béatrix fa niéce, alors époufe de Robert, Comte de Clermont, fils de Louis IX, & tige de l'augufte Maison regnante.

Il fut convenu que le Charolois feroit tenu en Fief du Duc, avec tous les honneurs qui appartenoient au Comte de Chalon, Comme ce traité important fait connoître les anciens Fiefs & les Châtellenies du Charolois, & qu'il

n'eft point dans Rymon, mais feulement dans Perard dont l'ouvrage eft affez rare, on le donnera à la fin de cet article. C'eft ce Comte qui accorda les franchises de Charolles en 1301.

Robert de Clermont eut deux fils de Beatrix, Louis & Jean; le premier fut Duc du Bourbonnois, héritage qui venoit d'Agnès de Bourbon-Dampierre fon aïeule; le fecond fut Baron du Charolois, & ne laiffa à fa mort en 1316, qu'une fille Béatrix II, en faveur de laquelle le Charolois fut érigé en Comté. Des Auteurs affurent que cette érection avoit été faite par St. Louis, en confidération du mariage de fon fils Robert: cependant Jean d'Armagnac ne s'intitule en une charte de 1370, que Sire de la Terre & Baronnie du Charolois. Béatrix époufa Jean Ier. Comte d'Armagnac.

Leur fils Jean II en fit hommage au Duc de Bourgogne en 1370, & fut pere de Jean III & de Bernard d'Armagnac. Ces deux freres vendirent en 1390 leur Comté au Duc Philippe le Hardi, 60000 francs d'or, payés par fon Grand-Gruyer, Pierre du Cellier, des deniers de la dot de Marguerite de Baviere fa belle-fille, femme de Jean, Comte de Nevers, d'où il paffa à fes fucceffeurs. Philippe le Bon eut dans fa jeuneffe le titre de Comte de Charolois. La donation faite par ce Frince en 1433 à fon fils Charles, contient encore

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une réferve expreffe du droit de reffort & fouveraineté fur ce Comté.

Mais on voit par des Lettres Royaux de 1324, 1335, 1410, que Parai, Perrecy, Toulon confiftant en plus de 60 Prévôtés, ne relevoient que du Roi, & étoient exempts de toute Jurifdiction du Comte du Charolois, même des Ducs de Bourgogne. Ils avoient des Juges, Châtelains & Baillis, dont les appels relevoient à Mâcon. Philippe le Hardi ayant acquis le Charolois, eut la supériorité sur les Prieurés de Perrecy, Parai & Toulon, ainsi que Philippe le Bon, par la ceffion du Mâconnois en 1435.

Après la mort du dernier Duc, Louis XI s'en empara en 1477, comme d'un Fief réverfible à la Couronne, & le plus noble mouvant du Duché de Bourgogne, en y créant un Bailliage Royal: il attribua aux Officiers le droit de reffort fur toutes les Villes & Places du Charolois.

Mais Charles VIII oublia que ce Comté faifant partie du Duché, étoit un ancien Membre de la Couronne, 'fujet au retour. Au lieu de rembourfer la fomme donnée par Philippe le Hardi, il le rendit, par le traité de Senks en 1493, à Philippe, Archiduc d'Autriche, petit-fils par fa mere de Charles le Guerrier, à la charge de le tenir en Fief de la France. L'Archiduc en fit hommage au Roi Louis XII entre les mains du Chancelier Guy de Roche

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fort à Arras, en 1499 (Voy. rer. vol. pag. 501). A fa mort, en 1506, il fut poffédé par Marguerite fa fœur, enfuite par Charles V fon neveu, qui en acquit la jouiffance fouveraine fa vie durant, par le traité de Cambrai, en 1529. Après fon décès, Henri II rentra dans tous les droits royaux de ce Comté, & nomma François Bouleri, Lieutenant Général de fon Bailliage. Depuis ce temps les Rois fes fucceffeurs ont continué de pourvoir les Officiers, comme en font foi les provifions de dix Baillis Royaux, jufqu'à N. de Boulene à la place du Comte de Coligni, en 1688.

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Charles Quint délaiffa ce Comté à Philippe II fon fils, qui le donna en 1598 à fa fille aînée Ifabelle-Claire - Eugenie, épouse de l'Archiduc Albert. Etant morte fans enfans en 1633, le Charolois retourna au Roi d'Efpagne, Philippe IV, & de lui en 1665 à Charles II fon fucceffeur, fur lequel il fut confifqué à la déclaration de guerre en 1674, & rendu par le traité de Nimegue en 1679. Enfin, il fut faifi réellement par Arrêt du Parlement, 28 Mars 1684, au profit de HenriJule de Bourbon-Condé, Appréciateur. Ses defcendans en ont joui jufqu'en 1761, que Louis XV T'acquit par échange de Palaiseau, d'Elifabeth - Alexandrine de Bourbon, dite Mademoiselle de Sens.

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