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CINS l'emplacement d'un baftion dont les matériaux fervirent à bâtir le Couvent, à condition d'un anniversaire pour l'ame de Louis XIII. La Ville leur céda les ornemens de la Chapelle de la belle Croix.

Les grands AUGUSTINS furent établis en 1658, en la place de l'arcenal fur la Saone, au nord de la Ville; ils étoient auparavant au Bourg de S. Georges dont il fera bientôt parlé. Ils furent admis en la Ville dans l'ancien arcenal pour tenir le Collége, & recurent 3000 1. des Etats pour fe bâtir. Leur établiffement & le don fait par la Commune de l'ancien arcenal acheté 6000 1. furent con

firmés par Lett. pat. de 1677. L'Eglife, placée d'abord du côté du jardin, a été rebâtie du côté de la Ville en 1727. Il n'y a plus que 3 Religieux qui ont ceffé l'enseignement.

Les CLARISSES furent reçues en 1421. Jacques de Bourg, dit Charton, Bourgeois, leur donna 10000 liv. avec fa maison & fa bergerie en la rue de Chamblan. Le Maréchal de Hochberg contribua à les bâtir, & Guïlle, de Vienne, amortit les fonds en 1422. Le Duc de Bellegarde, en 1626, fit reconftruire en grande partie la maison qui n'a été finie qu'en 1701. Ses armes font fur la porte principale.

La Sœur Colette y demeura 3 ans, & acheta 20 liv. la maifon de Pernot-Berbis, Maire, en 1399.

Il y a eu des filles de la bonne Nobleffe de la Province; 3 de Vienne, 2 Buffi-Rabutin, 2 d'Estainville, Henriette de la Baume, Etiennette de Mont-Jouvans, Cl. Fyot de la Marche, Marie de Berbisey, Ante. de Rye, Catherine d'Auvillars, Jeanne de Beaufort, Reine Berbis, Anne de Montgomery, &c. Elles font encore 22 Religieufes fous une Abbeffe à vie.

Le Duc Charles leur accorda 6 charges de fel de Salins, échangées pour 8 minots fous Louis XIV, réduits depuis à deux. Henri III leur permit de prendre chaque année 40 voitures de bois dans fa forêt du Défoit, dont elles ne jouiffent plus.

Louis XIV les avertit, pendant le fiége de Seurre, de fe retirer à Chalon; mais elles ne voulurent pas quitter. Ce Prince étant en cette Ville avec fa Cour, la Reine, à la vue de leur maison toute étayée, leur fit une penfion de 600 liv. qui a été payée jufqu'à la minorité de Louis XV.

J. Charton fonda chez les Clariffes, en 1429, une Meffe quotidienne célébrée par 4 Chapelains réfidens, chacun à leur tour, à la nomination des Officiers municipaux avec pouvoir de les deftituer, en cas qu'ils fuffent concubinaires & de mauvais régime. Les Echevins en ont remis la defferte aux Familiers par concordat.

URSULINES établies en 1631, d'une Co

lonie de Beaune, dans la rue aux Oies: elles eurent des Lettres pat. en 1685. Berbis de Longecourt & N. de Mucie fa femme, y ont fondé une Meffe quotidienne. 40 Religieufes. Leur Chapelle, de bon goût, a été finie en 1776.

SEIGNEURS.

Les plus anciens Seigneurs ont été les Comtes de Vienne dès le xre. f. Hugues de Vienne, Sire de Pagni, poffédoit Seurre en franc-aleu, fans y reconnoître aucun Seigneur au deffus de lui : mais en 1266 il prend du Duc Hugues IV, le Château, la Ville & dépendances, à foi & hommage pour lui & fes hoirs; lui céde la Perriere, St. Seine en Bâche, ce qu'il poffède à Echenon, le Fief de Foucherans, & reçoit du Duc en échange Longepierre, Clux, Mervans, Navilli, Mont. Outre ces Terres, le Duc lui donna 2000 1. vienn. (V. Per. p. 514).

Philippe de Vienne, fon fils aîné, reconnoît, en 1278, tenir en foi lige du Duc Robert II, la Ville de Seurre avec fes dépendances. Il l'affranchit la même année. Par une Lettre de 1280, il prie le Duc de prendre fous fa protection 2 Marchands Citoyens d'Eft, afin qu'ils puiffent exercer à Seurre leur trafic, qui confiftoit à prêter de l'argent fous certaines conditions. Il mourut en 1303, & fut inhumé à Cîteaux dans la

Chapelle de tous les Saints, où l'on voit fon tombeau gravé dans D. Pl. t. 2, p. 380.

Guille. IV, fon arriere-petit-fils, fut inhumé en 1434 daus l'Egl. des Aug. de St. Georges, chargeant fon fils & fes defcendans, d'entretenir leur couvent & la clô

ture.

Marguerite de Vienne porta cette Terre à Rodolphe, Marquis d'Hocberg, d'où elle paffa aux Rhotelin d'Orléans, Nemours, Mercœur, Roger de St.-Larri de Bellegarde, qui en 1619 fit ériger cette Terre en DuchéPairie, éteint par fa mort en 1646; enfuite les Princes de Condé. Le Comte de la Marche, héritier de Mll. de Charolois, l'a vendue en 1773 à Jacques Bathailhe de Franceze, Gentilhomme ordin. du Roi.

Roger de Bellegarde, dit le P. Fodéré, fit de grandes & fignalées réparations utiles au public. Ce Seigneur fi brave, fi aimable par la figure, l'efprit & la générofité, éprouva les douceurs & les revers de la fortune. Il eut le fort de tous ceux qui donnoient de l'ombrage au Cardinal de Richelieu, ou qui ne plioient pas affez à ses volontés. Il fut dépouillé de fan gouvernement, réduit dans une petite maifon d'un ami, contraint d'emprunter de l'argent pour vivre, à 72 ans. Anne d'Autriche releva fa fortune en 1643. Dès qu'elle fut Régente du Royaume, elle lui fit rendre tous fes

biens; il avoit alors 80 ans, & il en vécut encore 3, aimé, recherché, agréable même aux jeunes gens. Sa vieilleffe fut le foir d'un beau jour; il mourut le 13 Juillet 1646 fans enfans, & fut inhumé au Collège de Dijon, dont il étoit le bienfaiteur: (Voy. tom. 2, pag. 287).

C'est lui qui bâtit le Château au fud de la Ville, dans un endroit où il y avoit 4 ou 5 maifons & des jardins; car les Comtes de Vienne logeoient à Pagny & à S. Georges. A la place de ce Château délabré, le Seigneur actuel a fait conftruire un beau pavillon quarré à l'italienne de deux étages, d'où l'on jouit de la vue la plus agréable & la plus variée, fur-tout à l'oueft & au fud, à caufe de la Saone qui baigne les murs du jardin où étoit une des aîles de l'ancien Château on perce jufqu'aux côteaux de Beaune, aux montagnes du Beaujolois, du Jura & des Alpes.

Les jardins en gazon fin avec allées d'arbres, font d'une noble fimplicité. Une pompe diftribue l'eau dans tous les appartemens & à un abreuvoir. Le mail ou parc très-étendu forme une promenade délicieuse. On en a fait niveler une autre pour le public, plantée d'arbres, aux frais de la Ville. On a élargi & nétoyé la defcente qui conduifoit au port. Ainfi au lieu d'un vieux donjon qui annonçoit les malheurs paffés d'un fiége fi fatal à

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