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529 alors que le Duc d'Orléans fit Chevalier de fon Ordre du Porc - Epic, Claude de St. Julien de Baleure, bifaïeul de l'Historien, qui rapporte, pag. 156, fes Lettres de Chevalerie.

FOIRES: COMMERCE.

Les 2 foires franches app., l'une Froide I ou des Brandons, l'autre Chaude ou de la S. Jean, font très - anciennes, & ont été fameufes fous les Comtes & les Ducs. On les annonçoit jufqu'en Lombardie. Elles attiroient des Négocians de toute l'Europe, & duroient un mois. Elles exiftoient dès 1236, & ont été confirmées par les Ducs & par Louis XIV, en 1643.

Le Châtelain, prépofé pour la garde de la Ville, étoit obligé de faire le guet pendant ce temps. Le Bailli, appellé auffi Maître des foires, rendoit justice. Le terrier de 1437 dit, « que le Maître tiendra fa Cour 2 fois » le jour, & aura la connoiffance de toutes » causes affignées devant lui, la Cour du » Châtelain ceffant alors. » Ce terrier rappelle là-deffus les Ordon. de 1362, 1372. Ces foires, fi renommées, ayant diminué par la longue durée des guerres avec les Anglois, Philippe le Bon voulant les rétablir, leur accorda de nouveaux priviléges par fa charte de 1465. Il créa, comme à Lyon, ConferTom. IV.

LI

vateur & Gardien le Bailli Maître des foires, ou fon Lieutenant.

Les grandes halles, en la place des Carmes, étoient deftinées pour recevoir les Marchands & leurs denrées. Elles étoient partagées en grandes & petites loges. La grande loge pour les Drapiers, contenoit 98 loges : elle occupoit l'enclos des Urfulines, partie de celui des Vifitandines, jusqu'au canal Gloriette. Un foffé regnoit autour des halles; on y entroit par un pont dont il eft fouvent parlé dans les comptes.

Les Marchands en foie d'Arras, de Beaumont, de Marville, étoient placés dans la grand'loge de la draperie, qui étoit à l'entrée de la Ville. Les draps étoient étalés près des murailles & vers le pré. Les Marchands d'Ypres, de Gand, Douai, Tournai, Valenciennes, vendoient en gros; de même ceux de Chalon-fur-Marne, d'Aubenton, de Troyes, ainfi que les Picards, Lyonnois, Parifiens, Milanois. . . . Les Dijonnois avoient leur place au fortir de la grande halle, & vendoient en détail avec ceux de Rouen, de Lifle la pelleterie, pour ceux de Châtillon, de Saulieu, avoit fon quartier vers l'Abbaye de St. Pierre.

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Les Selliers & Chapeliers étoient logés à la porte au Change, où les Changeurs de Mâcon, de Beaune & de Lyon avoient leurs comptoirs. Le quartier des Allemands étoit

fur la Saone dans une maison à différens étages. Les boutiques d'épiceries se tenoient auprès du Châtelet. Les Frippiers occupoient 12 loges. Les Barbiers étoient répandus dans la prairie. Les terreaux du Châtelet avoient été réservés pour 12 chambres, où l'on dépofoit le fer & le cuir. Les Juifs logeoient dans la rue, dite aujourd'hui la grand'rue tirant de la vieille porte de Beaune au pont de la Saone, & dont ils furent chaffés en 1316.

Pour entretenir le bon ordre & conferver la Police, les Magiftrats de plufieurs Villes de la Province étoient obligés de venir faire la garde pendant la foire, publiée par le Trompette, dans toutes les places publiques. Le 1er. jour étoit destiné pour le Châtelain de Chalon; le 2. pour le Vierg d'Autun & le Prévôt de Beaune; le 3e. pour le Prévôt de Dijon; le 4o. pour celui d'Auxone. La garde de nuit fe faifoit par des hommes armés, dont le Vicomte en devoit fournir trois.

Ces foires, quoique déchues, font encore fi franches, que pendant leur durée les Chalonnois & Etrangers ne peuvent être arrêtés pour dettes comme il fut jugé en 1776 contre un Huiffier qui fut pris à Partie, & paya dommages & intérêts pour avoir appréhendé au corps un Marchand étranger. Par Arrêt du Confeil de 1612, ils doivent jouir de l'exemption du droit de traites-fo

raines & d'entrée des marchandises pendant les foires, où fe rendent encore les Tanneurs de toute la Province, & les Marchands de fer.

On voit par ce détail combien le commerce de Chalon étoit confidérable & animé; mais les chofes font bien changées. De 12 tanneries, il n'en reste aucune depuis l'établiffement des droits fur les cuirs: (Voy. tom. 2, pag. 24). Il n'y a plus qu'une manufacture à l'Hôpital général, qui emploie les laines du pays. On y fabrique droguets, tiretaine, ferge, bas & bonnets...... Plufieurs Marchands avoient deffein d'élever de femblables fabriques. Mais ils ont été arrêtés par des entraves multipliées. On affujettit nos draps, même les couvertures de laine, à des plombs, à des marques; on est accablé de vifites continuelles des plus gênantes; comme fi Chalon étoit une Ville d'entrée ou de fortie du Royaume. Les faifies faites fans ceffe, fous prétexte du défaut de plomb, fur des droguets, bas, bonnets fabriqués dans le Gévaudan, l'Auvergne & le Dauphiné, dont le dépôt est à Chalon, troublent le commerce & jettent dans un découragement général.

Tant que dureront de pareilles entraves (ignorées fans doute d'un bon Roi qui ambitionne le titre de Pere du Peuple), l'on verra diminuer fenfiblement la fabrication de nos laines nationales. » Le commerce,

dit le fage Montefquieu, » parcourt la terre: » il fuit d'où il eft opprimé, & se repose où » on le laiffe respirer. »

La quantité d'octrois, de péages, de droits de paffage, &c. . . . . accable les Marchands. par eau. Dix quintaux pefans de marchandifes paient environ 15 liv. de Chalon à Lyon, pour faire 24 lieues. S'il n'y avoit point de droits, on les feroit conduire pour 4 liv. 10 fols. M. Antoine, pag. 243, de la Navig. en Bourgogne, préfente le tableau effrayant des droits fur la Saone, & démontre qu'un millier pefant paie de Pontalier à Lyon 21 1. I f. 6 den. fans les fols pour livre établis au profit du Roi. Pour rendre la navigation, » plus fûre & plus commode, il faudroit, ajoute cet Auteur Patriote, » des chemins » riverains & des ponts, pour lefquels ob» jets les droits ont été accordés, & fur» tout fupprimer les péages & modérer les » octrois. »

Chalon, par Arrêt du Confeil 1664, fut deftiné à être l'entrepôt pour la jonction des deux mers. Mais il feroit plus utile au commerce de cette Ville, de lever tous les droits fur la Saone, que de faire le canal projeté. Elle eft, par fa fituation, le dépôt néceffaire de toutes les denrées que la Bourgogne envoie à l'étranger, & qu'elle en reçoit. C'est là que le Mâconnois, le Lyonnois, le Dauphinois, vient charger le bled,

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