Chanoine de St. Pierre de Mâcon, enfuite de S. Vincent de Chalon & Doyen en 1563. Son Origine des Bourgognons, imp. in-fol. 1581, lui fit beaucoup d'honneur dans le temps. C'est dommage qu'il l'ait noyée dans un fatras d'érudition étrangere, & qu'il l'ait gâtée par un tiffu de fables. Il eft le 1er. qui ait commencé la preuve de l'histoire par les chartes & les titres, & qui ait défriché un champ couvert de ronces & d'épines. Ses antiquités de Chalon & de Mâcon font plus eftimées.

Ses Mélanges hiftoriques paffent pour fon meilleur ouvrage; mais, fes généalogies ne font pas toujours exactes, comme l'a fait voir M. Dunod. Il fut enterré dans le chœur de la Cathédrale en 1593.

CLAUDE ROBERT, né à Cheflay, entre Bar-fur-Seine & Tonnerre, en 1564, Bourfier du Collège de Cambrai, Précepteur d'André Fremiot, depuis Archevêque de Bourges, fut 19 ans Chanoine de la Chapelle aux Riches (V. t. 2, p. 196). Jacques de Neucheze, qui avoit été fon difciple, l'attira en fa Ville épifcopale, lui conféra un Canonicat, & le fit fon Grand-Vicaire : c'est alors qu'il entreprit le Gallia Chriftiana, dont le Cardinal Baronnius lui avoit inspiré l'idée à Rome. Il uniffoit une piété tendre, des mœurs douces, une rare modestie à une fcience étendue.

Ce docte Chanoine mourut en 1637, entre les bras de fon Evêque, qui le pleura fincérement, & lui dreffa une épitaphe honorable, attachée fur une lame de cuivre à un pilier près de fa tombe, au deffous de la chaire du Prédicateur.

L'Abbé Papillon, après le P. Perry, reproche aux 1ers. Auteurs du Gal. Chr. en 4 vol., de n'avoir pas rendu juftice à Robert, & d'en avoir fait à peine mention dans leur préface. On en trouve cependant dans le t. IV, pag. 955 de la nouv. édit. un court éloge. On a l'obligation à ce Savant d'avoir le 1er. ouvert cette carriere épineuse, & la Bourgogne aura toujours lieu de fe glorifier d'avoir produit un auffi habile homme, qui a inféré dans fon Ouvrage plufieurs traits qui regardent notre Hiftoire, & qui le rendront à jamais précieux. Remarquons à fa louange qu'il n'eut jamais qu'un Bénéfice, tandis que S. Julien de Baleure en poffédoit quatre incompatibles.

COLLEGIALE DE ST. GEORGES.

L'Eglife Paroiffiale de St. Georges, qui feule fut épargnée par les flammes mifes à la Ville en 837, fut changée en un Collége de douze Chanoines, par Odard de Montaigu, en 13.23. On voit par l'acte d'érection, rapporté au 2d. vol. de D.Plancher, pag. 180,

pr. que chaque Chanoine avoit 12 liv. & le Doyen 18. Le Duc Eudes IV, coufin du Fondateur, amortit les biens de huit vingt livres de rente: il n'y a plus que onze Chanoines.

Philibert Paillard, Chancelier de Bourge. devenu Patron de cette Collégiale, lui fit préfent d'une croix de vermeil enrichie de pierreries, en 1384. Le Cardinal de Fetigni qui l'offrit de fa part, affura qu'elle renfermoit du bois de la vraie croix, tiré de la St. Chapelle de Paris, don du Roi Jean: elle eft encore gardée au Tréfor, mais dépouillée de fes ornemens.

Par Bulle d'Alexandre VI, la Cure, du confentement de l'Abbé de St. Pierre, fut réunie au Chapitre, qui la faifoit deffervir par un Chanoine ou un Prêtre amovible, jufqu'en 1686 qu'il y eut un Vicaire perpétuel. Enfin, on en a fait l'union au Doyenné, laquelle n'aura lieu qu'après la mort du Doyen ou du Curé actuel, Etienne Befancenot. Sous Henri III, vers 1577, la Cure & Paroiffe de St. André, qui étoit près de l'Arquebufe, fut unie à celle de S. Georges par l'Evêque Jacques Fourré.

Robert de Lugny, Chancelier de Bourge. au XIV. f., avoit été Chanoine de S. Georges, ainfi que Jacques de Mortieres, Poëte françois, inhumé en cette Eglife vers 1530. On voit parmi les Doyens Artur de Bour

bon, Protonotaire Apoft. en 1443; Charles de Traves en 1485; Guillaume Salomon en même temps Curé de Sevrey, dont le patronage eft au Doyen de St. Georges; Benigne de la Baume de Montrevel en 1521; Philibert d'Ugny, depuis Evêque d'Autun, ainfi que Charles d'Allibouft; Aimé Galois, Comte du Perou; Simon de Chatenai; J. Christophe Virey; Abraham de Théfut,Abbé de Gigni; Charles Andreau de Langeron, depuis Abbé de S. Pierre, tous les deux Elus du Clergé. On compte 39 Doyens jufqu'à l'actuel, Jean Perruchot. Les Chanoines obtinrent du Pape Nicolas V, en 1452, l'usage de l'aumuce, femblable à celle des Chanes. de St. Vincent.

Aux Paillart de Meurfault fuccéderent,pour le Patronage de cette Collégiale, Philibert Donay, Phile. d'Hocberg, Comte de Neuchatel, Louis d'Orléans, Duc de Longueville, fon gendre, à cause de la tour de Montaigu fituée derriere S. Georges : le Duc de Nemours, en la vendant, fe réserva le Patronage des Prébendes qu'il transféra à la Baronnie de Chagni, où ce droit demeura jusqu'à la fin du dernier fiécle. Louis Girard du Thil, beau-frere du Préfident Perrault, Sgr. de Chagni, vendit à Franç. de la Boutiere cette Baronnie avec fes dépendances, dont la tour de Montaigu à Chalon faifoit partie, fe réfervant le Patronage. L'Evêque

Henri Felix, jugeant qu'il ne pouvoit garder ce droit en aliénant la Glêbe à laquelle il étoit attaché, requit le Chapitre de le mettre en poffeffion du Patronage, vers 1686; & depuis ce temps fes fucceffeurs en ont joui.

La Nobleffe Chalonnoife établit en cette Eglife une Confrairie de S. Georges, où les Gentilshommes de 4 races étoient reçus, comme à celle de Seurre inftituée par Guillaume de Vienne en 1430: allant à la guerils venoient à St. Georges faire bénir leur épée. Pareille Société étoit à Mancey, entre Tournus & St. Gengoux.

ABBAYE DE ST. PIERRE.

Cette Abbaye fut d'abord conftruite fur une éminence au nord de la Ville, dans un lieu où un S. Hermite avoit élevé un Oratoire près du cimetiere public : l'Evêque Flavie en eft regardé comme le Fondateur en 584. Ayant été détruite par les Sarrafins, l'Evêque Gilbod la rétablit en 887, fous la régle de S. Benoît, & y choifit fa fépulture & celle des Chanoines.

Elle fut fort endommagée par le feu du Ciel le 29 Août 965. Le Moine Guy, témoin de cet accident, nous en a laiffé une defcription rapportée dans l'Hiftoire de Tournus, par Chifflet, p. 292. On y voit, pour la re fois, la Tour du Signal, Turris Sig-