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environs, prouvent le féjour des Romains.
On déterra, il y a 40 ans, dans les vignes
de Septfonts, à 7 pieds fous terre, quantité
de médailles, ainfi que des urnes,
des urnes, des la-
crymatoires : les urnes étoient de terre rou-
ge, d'autres polies comme la porcelaine,
verniffées, avec des lettres & infcriptions.
On ne travailloit point aux vignes l'autre
fiécle, fans faire de pareilles découvertes.

En conftruifant le grand chemin de Bour-
bon au port du Fourneau, on trouva beau-
coup
de monnoies rom. même une de Marc-
Antoine, en bronze & en argent ; des bas-
reliefs, pilaftres, corniches, vestiges de
murs, tuiles, &c. jufqu'au Village de St.
Denis.

Un manufcrit laiffé par Guy Robert en 1580, porte que l'Avocat Mynard fe fouvenoit d'avoir vu un portail de pierre de taille, lorfqu'on creufa le charnier de la Chapelle du Bailli à St. Leger, un pavé de carreaux, large de 4 pieds, & un petit canal de terre cuite, de 18 pouces d'ouverture. En 1609 on découvrit fous l'Eglife de S. Leger, 3 canaux, dont un fort grand où un homme pouvoit marcher debout,& courbé dans les deux autres, avec des ftatues mutilées en marbre & des médailles.

On voyoit encore en 1600 une porte de pierre blanche à la cave des Fées, où l'on croit qu'on renfermoit les bêtes fauvages pour l'amphithéatre.

l'amphithéatre. Dans la vigne des Arnieres, on trouva dans ce même temps cette infcription:

SACRUM APOLLINI DICATUM :

marque d'un Temple confacré à Apollon. Mais malheureufement Cl. de Chalmoux Grenetier, fit mettre cette pierre dans les fondemens de fa maifon : autre trait d'igno rance gothique, qu'on peut joindre à ceux rapportés dans le 3. vol. p. 464. Dans toutes les vignes, fur-tout au clos Caillot & à Villeforge, on trouve des ruines de bâtimens.

Au deffous du Village de la Broffe, vers Dion, on apperçut, après une grande crue de la Loire, 2 murailles qu'on crut être les reftes d'un pont, & de vieux titres nomment cet endroit le pont de Virmachon : il en eft parlé dans les terriers de Saint-Geran & de St.-Aubin. Près delà font des ruines qui annoncent une ancienne habitation, & une roche de marbre batard dont les anciens fe font fervis, & auprès de laquelle couloit la Loire, éloignée maintenant de 400 pas.

Je ne finirois pas fi je voulois parler de toutes les découvertes de cette espèce: il fuffit de dire qu'après Autun, il n'y a point de Ville en Bourgogne où l'on ait plus de marques d'ancienneté. Mais les Antiquaires peuvent fe plaindre, comme à Autun, de B b

Tom. IV.

ce qu'aucun curieux ne s'eft plu à les raffembler tout a été difperfé ou vendu.

L'ancien Bourbon avoit de l'eft à l'oueft 1300 pas géomét. d'étendue, & du fud au nord 700 de largeur. On ne fait en quel temps cette Ville a été renversée; on conjecture qu'elle a effuyé les mêmes malheurs qu'Autun du temps des Bagaudes, des Sarrafins ou des Normands.

ÉTAT

ACTU E L.

Dans fon état actuel, cette Ville fe divife en 4 parties. La re. eft la Ville dont l'enceinte eft de 700 pas, avec l'Eglife Collégiale & 3 portes: la 2°. eft le fauxbourg au nord-oueft où font les Urfulines, les Capucins & les Halles où étoit jadis l'Hôpital St. Jean la 3. comprend le fauxbourg de St. Leger, les Vifitandines & l'Hôpital: la 4. s'appelle le. Bourg de S. Nazaire, où eft l'Eglife prieurale & paroiffiale, & celle de

St. Martin.

Le fauxbourg de Saint Leger eft dans un fond, au pied d'un rocher fort élevé, de granit rouge, fur lequel étoit bâti un ancien & fort Château, féparé de la Ville par un foffé dont le glacis eft du côté du couchant, & par une place appellée la Grille, d'où l'on découvre la Loire, le Bourbonnois, le Nivernois, l'Auvergne & le Forez.

Cette fortereffe fut fouvent attaquée,mais toujours inutilement, par les Armagnacs, par les Huguenots & par les Ligueurs. Henri III y logea avec la Reine pendant fix femaines, en 1580. On a eu mille peines à le démolir en 1775, & on a trouvé quantité de fleches faines & entieres.

SEIGNEURS.

C'étoit le féjour des anciens Seign's, qui portoient d'or au lion de gueules & 3 coquilles d'azur rangées en orle. Pieux & puiffans, ils ont fondé l'Abbaye de Septfonts en 1137, où l'on voit la tombe figurée de Jean de Bourbon, Sg'. de Vitry, 1294; le Prieuré de St. Nazaire en 1030, celui d'Amanzy au XII. f., celui de Paray-le-Fratry, Paredum Fratrum, en 977, & celui d'Izangy.

Le 1er. qui s'eft qualifié Sire de Bourbon, eft Aymard, Chev'. fous Charles le Simple, qui fonda l'Abbaye de Souvigni en 921. La charte porte qu'il fait cette pieufe fondation pour l'ame de fon pere & de fa mere Ermengarde, fes freres Dacbert & Archambaud, pour le falut de fa femme Adalfende & de fes fils Girard & Archambaud. Ancel ou Anceau, fils aîné de ce dernier, fut Sg'. de Bourbon, auquel il donna fon furnom; & fon puiné fut Sire de Bourbon-l'Archambaud. Archambaud X, mort en Chypre en

1249, fut le dernier du nom, ne laiffant que 2 filles, dont Agnès, épouse de Jean de Bourgogne, fils de Hugues IV, laiffa Béatrix mariée en 1271 à Robert de France, Comte de Clermont, tige de l'augufte Maison regnante de Bourbon.

Quant à l'ancienne Baronnie de BourbonLanci, on voit par les titres qu'elle appartenoit en 1215 à Matilde, fille de Pierre de Courtenai, époufe d'Hervé, Comte de Nevers, inhumée à Pontigni en 1223; & à Odo, fils du Duc de Bourgogne, Comte de Nevers en 1259: c'eft en cette année qu'il confirma à Bourbon les priviléges accordés par la Comteffe Matilde, dont la charte eft fignée par J. Pouillony, E. de la Goutte & J. Durandi. Ces priviléges confiftoient, entr'autres, au droit de pêche dans la Loire, & d'ufage dans la forêt de Bourbon pour chauffage & bâtisse.

Le traité paffé entre Béatrix de Bourbon, Robert de Clermont & le Duc Robert II, en 1279, fait connoître fait connoître que Bourbon-Lanci étoit un Fief relevant du Comté de Chalon, dont le Duc fe réferva la mouvance.

Cette Baronnie confidérable, puifque tous les Fiefs à 3 ou 4 1. la ronde en relevoient, tomba enfuite en la Maifon de Semur, & de celle-ci aux Chateauvilain, devenus Barons de Semur & de Luzy: (V. Semur, p. 182). Jean de Chateauvilain, petit-fils de

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