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qui eft adminiftré par le Lieut. Gén. & le Proc. du Roi du Baille. le Curé de S. Leger, & l'Intendant des eaux.

ANTIQUITÉS.

Bourbon, fort ancien, eft connu par les Itinéraires fous le nom d'Aqua Nifineii. Dans la Table Théodofe. ce lieu fe diftingue par un édifice quarré qui défigne les eaux thermales. Il eft placé entre Degena ou Decetia, Decize, & Auguftodunum, Autun. La Table marque encore entre deux un lieu nommé Boxum, Buffiere, dont le nom Buxeria eft dérivé de Boxum. La diftance de Bourbon eft de 22 lieues gauloifes, & 8 d'Autun, ce qui feroit 30 de Bourbon à cette Ville, ou

15 des nôtres, quoiqu'en droite ligne on n'y compte qu'environ 28000 toifes ou 12 lieues: mais le coude qui fe rencontre dans cette voie en paffant 1 Arroux à Toulon, Telonnum, & l'inégalité du pays, font juger, dit M. d'Anville, qu'il n'y a rien à rabattre.

Une autre branche de chemin tendoit de Digoin, Denegontium, à Bourbon : une 3o. y aboutiffoit depuis Château-Chinon.

Bourbon a été habité dès le temps des I's. Empereurs, & peut-être fous les Celtes. Les Romains qui recherchoient les bains chauds, auront creufé, embelli ceux de cette Ville, fous la conduite du Capitaine Nifineius, d'où

elle aura pris fon furnom, & y auront attiré des Habitans. C'eft ainfi qu'Aix, aquæ Sextiæ, doit à C. Sextius, qui y découvrit des eaux thermales, fa population, fes embelliffemens, & depuis fon titre de Capitale de la Pro

vence.

Je ferois fort porté à croire que c'eft par ordre d'Augufte, qui féjourna affez longtemps à Lyon & à Bibracte qu'il affectionnoit, que ces bains auront été ornés de marbre & de ftatues. Mrs. Soufflot & Carré ont jugé que les Romains avoient placé plus de 4 millions de pieds-cubes de marbre dans la construction de ces bains & des palais d'Autun. On a trouvé dans l'un des puits quantité de médailles du haut Empire, & un petit gaulois de bronze, habillé à la grecque, ayant un bouclier & une javeline, confervé par les héritiers de M. Aubery, fameux Médecin à Moulins. Cet antique femble indiquer que les bains ont été connus du temps des Celtes. J'ai lu en 1774, fur un marbre blanc qui fert de feuil à une porte près S. Nazaire, une infcription dont aucun Géographe n'a parlé; elle a été gravée par Severius, qui avoit élevé un portique.

BORVONIA ET DAMONÆ

T. SEVERIUS MODESTUS

OMNIBUS HONORIBUS ET OFFICIIS.

...

Le refte étant caffé, on peut y fuppléer par les mots :

APUD EDUOS FUNCTUS:

comme porte une pareille infcription conférvée chez les Cordeliers de Ste. Reine.

Le premier mot indique que ceux de Bourbon avoient divinifé leur Ville, comme ceux d'Autún, Deæ Bibracti : (V. t. 3, p. 482). Le Damona marque peut-être un Dieu topique des Eduens, comme Moritafgus l'étoit des Mandubiens & des Senonois. Mais St. Auguftin nous apprend que les Payens invoquoient la Déeffe Mona ou Mena pour leurs femmes & leurs filles. Cette Déeffe n'étoit autre que la Lune', appellée des Grecs Mena; d'où l'on a donné aux maladies des femmes le nom de menez, les mois. Les Gaulois nommoient la Lune, Mon, & par une terminaifon latine, Mona. Les Allemands difent encore Mona pour la Lune.

On voit une pareille infcription rapportée par Gruter & Dunod, à Bourbonne-lès-Bains, autref. de la Séquanie, auj: dans la Généralité de Champagne.

BORVONI THERM. DEO, MONE

CALATINUS ROMANUS IN G.

PRO SALUTE COCILIA FIL. EJ. EX VOTO.

Ges thermes de Bourbon tenoient de la magnificence des édifices romains, à en juger

par les reftes que quelques-uns de nos Rois ont fait dégager des ruines fous lesquelles l'injure des temps & les ravages des guerres les avoient enfevelis.

Plufieurs ont cru que Bourbon étoit le Gergovia Boïorum dont parle Céfar; mais les Boïens, Boii, après la défaite des Helvétiens, s'établirent, à la priere des Eduens, dans leur territoire. Leur cité étoit foible & peu étendue, felon Céfar: ils devinrent libres & alliés des Eduens. Pline les place dans la Gaule Lyonnoife, & Tacite les fait voisins des Eduens. On voit par ces témoignages qu'ils étoient établis fur le territoire de ce peuple puiffant. Les routes de Céfar, depuis la Ville de Sens au travers du Berry, prouvent qu'ils habitoient le Bourbonnois; mais comme il eft compofé des territoires de Bourges, d'Auvergne & d'Autun, les Boïens n'ont pu occuper que la partie du Bourbonnois comprife entre l'Allier & la Loire, qui étoit primitivement de la dépendance des Eduens jufqu'à Izeure, Icio-dorum, comme elle est encore aujourd'hui du Diocèfe d'Autun.

Cette étendue de pays convient à l'Etat des Boïens, tel que Céfar nous le repréfente, peu puiffant. Ils n'occupoient point la partie où eft Bourbon-l'Archambaud, qui eft de l'ancien diftrict des Bituriges, & du Diocèfe de Bourges, ainfi que tout ce qui eft à l'ouest de l'Allier; & les Boïens étoient

dans l'étendue du domaine des Eduens. Cette partie entre les deux fleuves a été démembrée de l'ancien Comté d'Autun, & acquife par les Sires de Bourbon qui la poffédoient dès le XI. f. Leur domaine a pris le nom de Bourbonnois, de leur Capitole Bourbonl'Archambaud, non des Bolens dont cette Ville n'a jamais fait partie : ainsi l'on a tort d'appeller Bourbon, Urbs Boiana.

Quelques-uns penfent qu'il faut chercher le Gergovia Boïorum à Bourbon-Lanci; mais cette place étoit des Eduens & en deçà de la Loire, & Gergovia devoit être entre ce fleuve & l'Allier. On ne peut la fixer à Moulins, Capitale de ce canton, qui eft une Ville nouvelle, agrandie & peuplée par les Princes du Sang de France, Sgrs. du Bourbonnois, & qui ne remontent qu'à Robert, fils de S. Louis. Cette Ville qui tire fon nom d'un moulin, à molinis, appellé moulin l'Archambaud, qu'on voit encore, dépendoit originairement d'Izeure, dont les Eglifes de S. Pierre & de St. Jean de Moulins font Succurfales. Au refte, on n'a aucun monument ni veftige qui puiffe fervir à déterminer la pofition précife de Gergovia, dont Céfar fit lever le fiége à Vercingentorix : l'Abbé le Beuf dit feulement qu'elle devoit être aux environs de Bourbon-Lanci.

Les antiquités trouvées à Bourbon & aux

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