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ces deux vers qu'Antoine Malteste nous a confervés :

Stet Domus hæc, donec fluctus formica marinos
Ebibat, & totum teftudo perambulet orbem!

Une Relique de S. Blaife y attire un concours de peuple le 3 Février.

Dans une Chapelle eft le tombeau de J. Damas-Digoine, Seigneur de Cleffy, Chevalier de la Toifon d'Or, en 1468, qui avoit époufé Chretienne de Digoine, héritiere de la branche aînée. Tombes de Louis de Tenarre, 1528; d'Ifaac Baudinot, Seign'. de Selore, 1666.

Pafcal II dans fes Lettres de 1109, & Louis le Gros dans un privilége de 1119, comptent Parai parmi les Prieurés dépendans de Cluni. Les Moines, felon la Bibliothèque de Cluni, imp. in-fol. 1615, p. 1706, doivent dire trois Meffes à note, & faire l'aumône trois fois la femaine, & tous les jours en Carême & en Avent: cette aumône monte à 1200 boiffeaux. En 1310 ils devoient être 25 Religieux, ils ne font plus que 9.

Le Décanat de Parai fut uni à Cluni en 1344. La réforme y fut établie en 1671 par délibération du Chapitre général, du confentement de l'Abbé, le Cardinal d'Eft. Le Prieur a droit d'entrée aux Etats. Pierre de Saint-Seigre, Chevalier, Bailli de Montcenis, fit acte de faifie, du revenu de Paroi en

1306, J. de Pouilli étant Doyen du Prieuré.

Par Arrêt rendu en 1324 contre Louis de Clermont, Comte de Charolois, le Prieur de Parai & le Procureur du Roi à Mâcon les garde, Justice & dern. reffort du Prieuré furent adjugés au Roi. Lettres de garde-gardienne du Roi Philippe en 1397 au Prieur, pour la maintenue de toute fa Juftice fur Parai. Pareilles Lettres de nos Rois en 1423, 1450, 1484. Par Arrêt de 1508 la totale Juftice de Parai adjugée au Prieur Jacques d'Amboife, fans que le Comte de Charolois & fes Officiers y aient aucun droit de prévention, excepté en cas de garde, de reffort & fupériorité, fuivant les compofitions faites en 1350, 1370.

Le Palais abbatial, orné de vastes jardins & de plantations, fut bâti par Jean de Bourbon, dès les fondemens, en 1480, & fini par Jacq. d'Amboife, mort à Parai en 1516. On y voit leurs armoiries. Dans une grande ny falle eft peinte à fresque, fur le mur, l'ouverture de la porte du Conclave, par Emmanuël-Théodofe de Bouillon, Cardinal-Doyen en 1700, lorfque Clément XI fut élevé au Pontificat. Dans une autre piéce on voit la tour de fes armoiries, fur laquelle tombe la foudre qui fe brise au bas, avec ces mots, immota ftat & inconcuffa; au deffus des écuffons: mille clypei pendent ex eá. On fait que ce fier Cardinal encourut la difgrace de Louis XIV, & qu'il fut exilé au Château de Parai,

qu'il répara & embellit en 1704, & dont il fit tracer les beaux jardins.

Le Dauphin, depuis Louis XI, fuyant la Cour de fon pere, & paffant en Dauphiné, s'arrêta à Parai chez l'Abbé Jean de Bourbon, & y tomba malade : après fa guérison, on chanta le Te Deum ; & pour monument de fon féjour, on peignit à frefque, fur le mur intérieur d'une des anc. tours app. lo Moine Garre, les écuffons du Duc de Bourgogne, du Dauphin & des Gentilshommes

l'accompagnoient; entre autres, celles Digoine, Damas, Villers-la-Faye, Vienne, Beaufremont, Cufance, la Guiche, &c. effacés par les Moines en 1730, en faisant de nouvelles reconstructions. Le Cardinal de la Rochefoucault, Archevêque de Bourges, paffant à Parai, regretta beaucoup la deftruction de ce monument. Si l'on s'en rapporte au Moine Joffand, Auteur de la Vie de Saint Odilon, mort en 1409, cet Abbé changea 2 fois l'eau en vin au Monastere de Parai.

SEIGNEURS PRIVILEGES.

Reprenons fuccinctement ce qui regarde les Seigneurs, les priviléges & les traits hiftoriques de cette Ville.

La fœur du Comte Hugues fut mere de Thibaud, qui recueillit le Comté de Cha

lon, & eut Hugues II pour fucceffeur. Le Comte Guy de Thiers confirma en 1080 aux Habitans leurs libertés, immunités & bonnes coutumes, reprouvant tous mauvais ufages & toutes exactions. Le violent Comte Guillaume tourmenta fes Vaffaux qui porterent leurs plaintes à Philippe-Augufte & à l'Abbé de Cluni. Par un accord paffé en 1180 à Lourdon près de Cluni, Guillaume renonça à toutes exactions qui avoient tourné en mauvaises coutumes, & reconnut que Parai ne lui devoit ni tailles, ni tributs fur les porcs, porcellagium; ni fur les moiffons, meffionagium; ni fur les denrées, annonagium; ni fur les voitures, carredum: on voit par ces termes combien les hauts Barons fouloient leurs Vaffaux. Beatrix, Comteffe de Chalon, ratifia en 1205 l'accord fait en 1180 par fon pere Guillaume. Jean, Comte de Chalon, à l'exemple de fes prédéceffeurs, jura fur l'Evangile à Parai en 1228, de ne point toucher aux exemptions accoutumées de cette Ville, & de maintenir les franchifes de fes foires & marchés, fous peine d'amende à chaque contravention.

En 1287 on confina de nouveau le territoire de 7 ftades, marqué par des bornes ou Croix, pour les rendre plus refpectables, du temps même du C. Lambert; ce qui fut renouvellé en 1407. Les Habitans furent troublés dans leurs franchifes; mais un Arrêt du Grand-Confeil a confervé leurs droits.

La pefte qui, en 1347, ravagea la France, fembla s'être concentrée dans la Bourgogne, qu'elle dépeupla: (voy. r. vol. pag. 210). Parai en fut vivement affligé. L'Abbé Hugues s'enfuit à Avignon, & la chronique rapporte que de cent perfonnes attaquées, à peine en réchappoit-il douze.

On voit par un concordat entre l'Abbé Raimond de Lardoine & les Habitans de Parai en 1407, qu'on y recueilloit du chanvre, lin, fafran, raves & panets, qui ne doivent point de dîme; mais l'étranger payoit 15 deniers pour chaque pièce de terre labourée; ce qui fut appellé la dîmerie de l'Aventurier: le territoire étoit tenu en pur Fief fans danger ni confifcation.

Par ce concordat, le Doyen de Parai charge les Procureurs & Gouverneurs des Habitans d'accompagner le Guet de l'Abbé le jour des foires, & auffi les Officiers de Juftice, lors de l'exécution des criminels.

Perrin de Semur, fils de Girard, Chevalier, vend au Duc Hugues la 3e. partie des péages de Parai, 80 liv. en 1217: l'acte eft dans Perard, pag. 521. Il y avoit un Prévôt perpétuel, nommé Guillaume de Blancherole, en 1400.

Cette Ville fut choifie par le Duc pour y traiter de la fufpenfion d'armes entre le Charolois & le Bourbonnois, en 1423. Gi rard de Bourbon, Bailli de Chalon; Jacques

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