Hélène Hermann: histoire d'un premier amourM. Lévy frères, 1866 - 280 Seiten |
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Seite 89 - Oswald soupira et garda le silence. Les idées mélancoliques ont beaucoup de charmes tant qu'on n'a pas été soimême profondément malheureux ; mais quand la douleur, dans toute son âpreté, s'est emparée de l'âme...
Seite 194 - LE LAC. Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges Jeter l'ancre un seul jour ? O lac ! l'année à peine a fini sa carrière, Et près des flots chéris qu'elle devait revoir, Regarde, je viens seul m'asseoir sur cette pierre Où tu la vis s'asseoir.
Seite 194 - AINSI, toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges Jeter l'ancre un seul jour ? O lac ! l'année à peine a fini sa carrière, Et près des flots chéris qu'elle devait revoir, Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre Où tu la vis s'asseoir...
Seite 88 - ... que médiocrement inspirée, elle saisissait un des volumes qui lui étaient fournis par le cabinet de lecture voisin, — et compilait, compilait, compilait. ALBUM INTIME DE MADAME HERMANN FRAGMENTS Si la vie est le but, pourquoi donc sur les routes Tant de pierres dans l'herbe et d'épines aux fleurs, Que, pendant le voyage, hélas ! nous devons toutes Tacher de notre sang et mouiller de nos pleurs ? « Seule! toujours seule ! — J'étais ce soir au milieu d'une fête, entourée d'hommages,...
Seite 236 - Laissez-moi ! tout a fui. Le printemps recommence ; L'été s'anime, et le désir a lui ; Les sillons et les cœurs agitent leur semence. Laissez-moi ! tout a fui. Laissez-moi ! dans nos champs, les roches solitaires, Les bois épais appellent mon ennui.
Seite 58 - ... à être comique comme une vieille comédie, jeune comme une perruque, inoffensif comme un hanneton, et sérieux comme un ministre. Il est bête comme une oie, il ne choque personne; il fera son chemin. « Tu as appris cette triste fin ? Gérard s'est pendu. Je ne veux pas te faire relire dans ma lettre tous les journaux que tu as lus. — Tu ne peux te faire une idée de la ruelle où le hasard l'a poussé : un croisillon ignoble au bas d'un escalier lépreux, entre deux égouts béants, noirs....
Seite 236 - ... J'aime ce peuple et son bruit réjoui ; II double la tristesse à ce cœur qui s'exile , Et pour qui tout a fui. Laissez-moi ! midi règne, et le soleil sans voiles Fait un désert à mon œil ébloui. Laissez-moi ! c'est le soir , et l'heure des étoiles : Qu'espérer? tout a fui. Oh ! laissez moi , sans trêve , écouter ma blessure , Aimer mon mal , et ne vouloir que lui.
Seite 269 - L'herbe haute au bord de l'eau. Sous un noyer centenaire, Au front richement peuplé , Dans la cour on voit une aire, Une aire à battre le blé. L'avoine, le seigle et l'orge Sont entassés à foison ; Le grenier crève et dégorge, Les trésors.dé la moisson.
Seite 255 - Soutenant de la maiu sa tête paresseuse, Elle prenait des airs penchés et négligents, Et me disait: «Monsieur, je suis vraiment honteuse. « Vous êtes bien osé de surprendre les gens». Et c'étaient des baisers, des refus, des menaces. Dont le cœur le plus froid se serait allumé. Par bonheur pour la fin de toutes ces grimaces, Notre porte était close et le volet fermé. Elle faisait d'ailleurs la part de la sagesse, Et son zèle fervent ne fut pas attiédi. Le dimanche matin elle allait...
Seite 261 - ... et là, au travers de mots piquants prétentieux ou risqués, d'anecdotes scabreuses ou triviales, quelques pages vraiment littéraires, et même, le croirait-on? des vers, des vers charmants. Voici le commencement d'une pièce inachevée qui a pour titre : l'Amour, la fortune et la mort : Là-bas, c'est mon pays, la Gascogne joyeuse, Où la pierre à fusil, sous le cep qui se tord, Jette son étincelle aux mille grappes d'or Que porte à ses bras verts la vigne plantureuse. Le catalpa frileux...