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sæculum, quos in primo quidem Metamorph. libro numeris designatos invenies, 8000 et 8001, quibus inscripti Regio Catalogo reperiuntur; deinde vero signis A et B, vel his tantum verbis, Nostri Regi: notulas quoque notis interdum addendas censui, quas e congestis Variorum commentariis, et præsertim e Farnabio excerptas Editor signavi.

de

Sed priusquam ad ipsum Metamorphoseon librum devenias, immorandum erit tibi, lector, nec sine fructu et voluptate, Criticæ Dissertationi, de variis natanλvopois, qui doctos non minus, quam orbem ipsum perturbaverunt, donec inter discrepantes vir exsurgeret, tantas lites compositurus, CL. G. CUVIER, Regia Galliarum Universitatis columen, Rostrorum decus, Rerum physicarum sagacissimus indagator simul et interpres disertissimus. Ille, pro sua in me benevolentia, concessit libens, ut quæ Diluviis disseruerat, Ovidiano diluvio præmitterem. Lætus igitur inserui, et Gallico quidem, ut conscripta fuerant, sermone; ne quid forte: detrimenti inter transeundum caperet rerum vis, aut concinnitas verborum; gemmas ratus, quæ, vel ipso translatoris halitu, possint infuscari. Sic BUFFON, quoties advocandi locus, talis in opere nostro prodiit, et prodibit, qualis olim, quum patriam linguam ea majestate amplificaret, quæ non impar ipsius naturæ majestati, omnium consensu celebrata in æternum vigebit.

His igitur omnibus fruere, lector amice; et nostrum opus, ut occæpisti, continuo favore excipias, velim et precor. Vale.

N. E. LEMAIRE.

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ÉVÉNEMENS RÉELS ET PARTICULIERS, OU DES TRADITIONS
ALTÉRÉES DU DÉLUGE UNIVERSEL?

PAR M. CUVIER.

LES Géologistes ont reconnu, d'après l'état actuel des couches superficielles du globe terrestre, que la surface de notre planète doit avoir éprouvé, à une époque relativement peu éloignée, une grande révolution, qui abîma sous les eaux les continens alors habités par les hommes, et à laquelle il n'échappa qu'un petit nombre d'individus, seuls ancêtres des nations qui repeuplèrent ensuite les terres nouvelles que cette même révolution venait de mettre à sec. Divers peuples ont conservé un souvenir plus ou moins confus de cette catastrophe, où recommença nécessairement l'histoire des hommes, telle

qu'elle

a pu

nous

I Voyez Livre I des Métamorphoses, vers 253 à 415, pag. 78 et suivantes.

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que

être transmise; et ce qui est fort remarquable, c'est ceux de ces peuples, qui ont gardé le moins de relations entre eux, s'accordent cependant à placer cet événement à peu près vers le même tems, c'est-à-dire, de 4 à 5000 ans, avant l'année présente 1820.

Chacun sait, en effet, que les livres de Moïse, d'après le texte des Septante, (celui qui allonge le plus l'intervalle entre le déluge et nous), ne font remonter le déluge qu'à 5340 ans; et selon le texte hébraïque, dont la chronologie est la plus courte, à 4168, en suivant le calcul d'Usserius, ou à 4393, en suivant celui de Fréret. Mais ce que l'on n'a les dates données pas remarqué, c'est que à cette catastrophe par les Chaldéens, les Chinois, les Indiens et les Grecs, sont à peu près les mêmes.

Les auteurs qui ont écrit en Chaldée, en Syrie, ou qui en ont consulté les vieilles traditions, Bérose, Hiéronyme, Nicolas de Damas, s'accordent à parler d'un déluge. Bérose le décrit même avec des circonstances tellement semblables à celles de la Genèse, qu'il est presque impossible que ce qu'il en dit ne soit pas tiré des mêmes sources. Il est vrai qu'autant que l'on peut en juger par les extraits embrouillés que Josephe (lib. I, c. 3), Eusèbe (Præp. Ev. lib. IX, cap. 12), et le Syncelle, p. 30, nous ont conservé de ses écrits, il en recule l'époque d'un grand nombre de siècles; mais ces siècles nombreux, cette longue suite de rois entre Xixuthre et Ninus, sont une chose nouvelle, et qui lui est propre. Ctésias, qui lui est antérieur, n'en a pas eu l'idée ; ils n'ont été adoptés par aucun des auteurs profanes postérieurs à Bérose. Justin, Velleius, considèrent Ninus comme le premier des conquérans,

et ne le font pas de plus de quarante-deux siècles antérieur au tems présent.

Les auteurs Arméniens du moyen âge, qui ont recueilli sur Xixuthre les vieilles traditions, et peut-être extrait les vieilles chroniques de leur pays, le font remonter un peu plus haut, (à 4916 ans), selon MM. Cirbied et Martin. (Recherches sur l'anc. hist. de l'Asie, p. 26).

Il est vrai que le principal de ces auteurs, Moise de Chorène, était chrétien, et a connu Eusèbe; néanmoins il est certain que la tradition du déluge existait en Arménie long-tems avant lui; la ville qui, selon Josephe, était appelée le lieu de la Descente, subsiste encore au pied de l'Ararat, et porte le nom de Nachidchevan qui a en effet ce sens là. (Voy. la préface des frères Whiston sur Moïse de Chorène, p. IV.)

Les Chinois commencent dans le Chouking, leur histoire authentique, par un déluge arrivé sous Yao, et dont l'é

poque ne serait que de 4117 ans antérieure au tems présent. Les Indous admettent dans leurs livres sacrés plusieurs révolutions, dont la dernière, appelée le Caliyoug, a eu lieu, il y a maintenant 4924 ans.

les

Les Grecs, qui ont toujours tout confondu, parce que les auteurs postérieurs ont voulu considérer, comme des faits positifs, les traditions vagues, ou les allégories mythologiques de leurs anciens prêtres et de leurs anciens poètes; Grecs, dis-je, parlent de deux déluges, dont ils prétendent assigner les époques, mais auxquels ils ajoutent des circonstances inconciliables entre elles, et avec ces époques mêmes. De ces déluges encore inconnus d'Homère et d'Hésiode, le premier est celui que l'on nomme d'Ogygès, et qui serait

arrivé dans l'Attique et dans la Béotie : sa date, telle qu'elle a été fixée par Varron, et rapportée par Censorin (de Die nat. cap. 21), à 1600 ans avant la première olympiade, remonterait à 4196 ans, c'est-à-dire, à 28 ans près, à l'époque fixée pour le déluge de Noé par le texte hébraïque de la Genèse, selon le calcul d'Usserius. Varron place expressément ce déluge quatre siècles avant Inachus, et chacun sait que Varron a passé dans son tems, pour l'homme qui avait mis le plus d'érudition et de jugement dans la chronologie. Cependant il paraît, qu'Acusilas et Hellanicus, les premiers auteurs connus, qui aient parlé du déluge d'Ogygès, et d'où Platon dans le Timée, pag. m. 524, Clément d'Alexandrie, Stromat. I, p. m. 321, et Eusèbe, Præp. Ev. X, p. m. 489, ont extrait ce que nous en savons, le plaçaient cent ans après Inachus, du tems de Phoronée, par conséquent plus de cinq cents ans plus tard que Varron; mais comme ce synchronisme n'empêchait ni eux, ni plusieurs autres de faire de Phoronée le premier des hommes, on voit de suite, que les traditions qu'ils en avaient, étaient mêlées de fables, et n'appartenaient en réalité qu'à la mythologie.

Le second de ces déluges serait celui de Deucalion. Le plus ancien auteur subsistant, où nous en trouvions la mention, est Pindare, (Olymp. Od. IX.) Il fait aborder Deucalion sur le Parnasse, s'établir dans la ville de Protogénie (première naissance), et y reformer son peuple avec des pierres; en un mot il rapporte déjà, mais en l'appliquant à une nation seulement, la fable généralisée depuis, comme on la voit dans Ovide, à tout le genre humain.

1 Voyez plus bas page 95, vers 399.

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