Mémoires sur les prisons: Coittant Maison d'arrêt de Port-Libre. Luxembourg. Précis historique sur la maison d'arrêt de la rue de Sèvres. Madelonnettes. La Mairie, La Force et Le Plessis. Voyage de cent trent-deux Nantais envoyés à Paris par le Comité révolutionnaire de Nantes. Les horreurs des prisons d'Arras. Relation de ce qu'ont souffert pour la religion les prêtres français inserméntés, déportés en 1794 dans la rade de l'ile d'Aix, près Rochefort. Éclaircissemens historiques et pièces officielles

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Saint-Albin Berville, François Barrière
Baudouin frères, 1823
 

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Seite 31 - J'ai un enfant que j'ai adopté, je lui ai inculqué les principes d'une liberté illimitée; quand il sera grand, il n'oubliera pas la mort injuste de son père adoptif : il poignardera ceux qui nous auront fait mourir; il ne faut pour cela qu'un couteau de deux sous.
Seite 100 - Parmi les divers complimens qui lui furent faits, on distingua celui d'un certain original qui lui dit, avec la gravité d'un sénateur romain : Sublime agent national, conformément à ton immortel réquisitoire, je suis suspect; tu es suspect. Puis montrant un de ses camarades : 77 est suspect , nous sommes suspects , vous êtes suspects , ils sont tous suspects...
Seite 9 - En songeant à l'amour, oubliaient leur douleur ; II fut le confident de leurs tendres alarmes ; Plus d'une fois il fut baigné de larmes. Vous que des temps moins rigoureux Amèneront dans cette enceinte , Pleurez cet arbre généreux ; II consolait la peine, il rassurait la crainte, Sous son feuillage on fut heureux.
Seite 181 - ... à l'appel nominal qui la précède. Figurez-vous trois ou quatre guichetiers ivres, avec une demi-douzaine de chiens en arrêt, tenant en main une liste incorrecte qu'ils ne peuvent lire. Ils appellent un nom, personne ne se reconnaît : ils jurent, tempêtent, menacent; ils appellent de nouveau : on s'explique, on les aide, on parvient enfin à comprendre qui ils ont voulu nommer. Ils font entrer en comptant le troupeau; ils se trompent; alors, avec une colère toujours croissante, ils ordonnent...
Seite 164 - ... proférer une parole; ils la recouvrent et la perdent de nouveau dans de douces étreintes. « Eh! brave homme, s'écrie Cahier, pourquoi te trouvé-je ici? » Grappin lui raconte les motifs de son arrestation. « Quelle injustice! reprend Cahier; dispose de moi, de ma fortune; ma vie t'appartient, tu me l'as donnée une seconde fois; sois tranquille, je ne dormirai pas que je n'aie obtenu ta liberté.
Seite 117 - Ce qu'on demandait arriva ; les maladies se multiplièrent , et les malades n'avaient aucun secours ; il fallait, pour faire entrer de la tisane, une permission du médecin, qui devait être visée par l'administration de police , dans les bureaux de laquelle la permission restait encore plusieurs jours ; enfin quand on l'obtenait , ce n'était qu'à prix d'argent qu'on pouvait se procurer les drogues ordonnées. Chacun dépérissait; la mort était peinte sur tous les visages ; on n'entendait pour...
Seite 245 - Alors le commandant nous permit de nous débarrasser de nos cordes et mit en réquisition deux charrettes que le hasard fit rencontrer sur le chemin. On avait dit dans les prisons que les détenus d'Angers que nous avions remplacés au séminaire avaient été conduits au Pont-de-Cé et qu'une attaque imprévue de la part des brigands les avait fait fusiller. A peine fûmesnous en route qu'une inquiétude générale se répandit. Nous redoutions un accident semblable malgré notre innocence. La manière...
Seite 78 - On lit dans le journal d'un des détenus de la Bourbe, à la date du 27 messidor an II (15 juillet 1794) : « On nous a amené ce matin un homme bien estimable, le chevalier de Florian, auteur de Numa, d'Estelle, etc. » Trois jours après, les détenus se réunirent, le soir, pour entendre un des leurs chanter une chanson du nouveau venu, dont ils s'honoraient d'être les compagnons d'infortune.
Seite 233 - On nous fit traverser la place de la Révolution. La manière dont nous étions conduits et les horreurs commises par les brigands dont on nous croyait complices, peuvent à peine excuser les menaces et les imprécations faites en ce lieu contre nous. On nous conduisait aux prisons ci-devant royales d'Angers. Là, nous cessâmes d'être sous la surveillance des quatre citoyens dont l'un était membre et les autres commissaires du comité révolutionnaire de Nantes (i).

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