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Desfienx fut du nombre de ceux qu'ils accusèrent comme les chefs d'un comité d'insurrection. Ils firent même décréter son arrestation pour avoir excité les habitants de Bordeaux au massacre d'une partie des membres de la convention nationale Desfieux, à son tour, dénonça aux Jacobins Brissot et ses amis comme ayant voulu, disait-il, rétablir l'ancienne division de la France en provinces et en fiefs indépendants. A cette accusation il ajouta que, dès que ce fait était prouvé, la peine de mort devait en être la conséquence immédiate; et il se plaignit aussitôt après, avec beaucoup d'amertume, de la lenteur que l'on mettait à organiser les tribunaux révolutionnaires. Cependant le décret d'arrestation porté contre lui n'avait pas encore été rapporté; ses ennemis ne manquèrent pas de le signaler, et il fut arrêté vers la même époque que les Girondins. Collot-d'Herbois demanda à la convention qu'il fût rendu à la liberté, et, la société des Jacobins ayant appuyé cette demande, on ne

lire, comédie en 1 acte et en vers, 1786; 2o la double Clef, ou Colombine commissaire, parade en 2 actes et en vers, mêlée d'ariettes, jouée au théatre Italien (1786); 3o l'Astronome, opéra-comique en 2 actes et en prose, représenté avec succès au théatre Feydeau, en 1799; 4° la Punition, opéra-comique en 1 acte, 1799; 3° la Pièce en répétition, comédie en 2 actes et en prose, au théâtre Louvois (1801); 6o Arioste gouverneur, ou le Triomphe du génie, comédie-vaudeville (1800). Il avait composé ces deux dernières pièces en société avec M. Roger, son ami. On a trouvé dans ses papiers plusieurs ouvrages qu'il n'avait pas mis au jour : l'Ennemi de soi-même, comédie en 5 actes; le Danger des petits ennemis, comédie en 5 actes; les Deux Soubrettes, en 3 actes; des pièces de vers, des chansons, des contes, des fragments traduits de l'anglais, etc. Il avait eu part au Portrait de Fielding (vaudeville en 1 acte), en société avec MM. le vicomte de Ségur et Desprez. Desfaucherets occupa diverses places dans le cours de la ré-put la refuser. Desfieux se présenta le jour même volution. Nommé lieutenant de maire au bureau des établissements publics en 1789, il fut élu, peu de temps après, membre du directoire du département; mais ses opinions politiques ne s'accordant nullement avec celles des hommes sangui- | naires qui opprimaient la France en 1793, il eut l'honneur de devenir suspect et son emploi lui fut enlevé. Lorsque des circonstances moins funestes permirent aux honnêtes gens de reparaître, il rentra au département, d'abord comme chef de bureau, ensuite, comme administrateur des hospices civils. Il faisait les fonctions de censeur au ministère de la police, lorsqu'une maladie de langueur l'enleva aux lettres et à ses amis, le 18 février 1808. Desfaucherets n'avait pas un assez grand talent d'observation pour traiter avec beaucoup de succès la comédie de caractère; ses pièces de théâtre pèchent presque toutes par la conception; mais des situations heureuses, des traits de satire ingénieux, un dialogue vif et bien coupé, et des plaisanteries de très-bon goût, compensent à peu près, dans la plupart de ses ouvrages, ce que ses plans ont de défectueux. Un écrit qu'il publia en 1790, sous le titre de Compte rendu concernant l'administration de Paris, prouve qu'il alliait l'esprit des affaires avec le goût des belles-lettres, et qu'il était du petit nombre des administrateurs aussi intègres qu'éclairés.

F. P-T.

à la société, et il y accusa les Girondins de l'avoir fait arrêter pour empêcher qu'il ne fût entendu comme témoin dans leur procès. Plus tard cet énergumène, rendant compte de ses opinions, dit aux Jacobins qu'on l'accusait d'être un intrigant, mais que cette accusation était absurde, puisqu'il servait la république avec zèle, et qu'il avait dédaigué tout emploi, toute récompense, parce qu'il voulait être libre, et pouvoir parler librement. « Je «sers, dit-il, la révolution depuis le premier jour ; « je n'ai pas dévié un seul instant. Après la révo<«<lution, on citera Marat, Robespierre, Collot<«< d'Herbois, Billaud-Varennes: eh bien! je veux «<les imiter; j'ai l'ambition aussi qu'on me cite « après eux. » Témoin dans le procès des Girondins, Desfieux les accusa d'avoir toujours été les ennemis de la république, d'avoir voulu empêcher la révolution du 10 août, d'avoir comprimé à Bordeaux les efforts des bons citoyens, d'y avoir fait supprimer le club des Sans-Culottes que lui Desfieux y avait établi; et il accusa particulièrement Vergniaux d'avoir voulu le perdre. A quoi Vergniaux répondit froidement que Desfieux était trop bas placé pour que jamais on eût songé à lui. Lorsque les Girondins eurent succombé, et que le tour de leurs oppresseurs fut venu, Desfieux, accusé par Robespierre d'avoir formé un comité avec Hébert et Anacharsis Clootz, fut chassé de la société des Jacobins et traduit au tribunal révolutionnaire, qui le condamna à mort le 4 germinal an 2 (mars 1794). On raconte qu'étant prisonnier à St-Lazare Desfieux y jouait le rôle de mouton (délateur), et qu'il se plaisait à tourmenter les détenus. Desfieux n'était au reste qu'un agent subal

DESFIEUX (FRANÇOIS), l'un des révolutionnaires les plus exaltés de 1793, naquit en 1755, à Bordeaux. Il était marchand de vin lorsque la révolution éclata. Accouru bientôt à Paris, il s'y jeta dans toutes les intrigues, et figura dans toutes les émeutes. Toujours prêt à dénoncer, il accusa successivement aux Jacobins, Lafayette, Bailly et Du-terne, méprisé de ceux dont il servait les fureurs. mouriez. Après la journée du 10 août, il fut un des juges du tribunal que l'on chargea d'envoyer à l'échafaud les infortunés qui avaient échappé au premier massacre. Pen de temps après, lorsque les Girondins essayèrent de ressaisir le pouvoir,

Dumouriez, qui le vit dans la Belgique, où il était
commissaire du gouvernement au commencement
de 1793, dit, dans ses Mémoires, que ce n'était
qu'une bête brute.
M-D j.
DESFONTAINES, auteur dramatique, fut con-

temporain de P. Corneille: on ne connait ni sa patrie, ni l'époque de sa mort. Il reste de lui plusieurs pièces de théâtre médiocres : 1o Eurymédon, ou l'illustre Pirate, 1637, in-4°; 2o la vraie suite du Cid, 1638, in-4°. Chevreau avait donné la suite et le Mariage du Cid, et n'avait pas réussi; Desfontaines ne fut pas plus heureux. 3° Orphise, ou la Beauté persécutée, 1638, in-4°; 4° Hermogène, 1639, in-4°; 5° Bélisaire, 1641, in-4°; 6° les Galantes vertueuses, histoire véritable, arrivée pèndant le siége de Turin, Avignon, 1642, in-12; 7° Perside, ou la suite d'Ibrahim-Bassa, 1644, in-4°; 1649, in-12. C'est Scudéri qui était l'auteur de la tragédie à laquelle celle de Desfontaines fait suite. 3o Le Martyre de St. Eustache, 1645, in-4°; 9° St. Alexis, ou l'illustre Olympic, 1645, in-4°; 1661, in-12; 1665, in-12; 10° Alcidiane, ou les quatre Rivaux, 1644, in-4°; 11° l'illustre Comédien, ou le Martyre de St. Genest, 1645, in-4°; 12° Bellisante, ou la Fidélité reconnue, 1647, in-4o; 13° la véritable Sémiramis, 1647, in-4°. Ces treize pièces sont toutes en 5 actes; les sept premières portent le titre de tragi-comédie, les six autres celui de tragédie. On croit que c'est à ce même Desfontaines qu'on doit: le Poëte chrétien, passant du Parnasse au Calvaire, Caen, 1648, in-8°; Paraphrase sur le Memento homo, Paris, 1643, in-16; trois romans, Pillustre Amalazonthe, Paris, 1645, 2 vol. in-8°; les Heureuses infortunes de Céliante et Marilinde; Paris, 1636, in-8°; l'Inceste innocent, Paris, 1638, in-8°. Quelques auteurs attribuent encore à Desfontaines une Ste-Catherine, tragédie, 1650, in-4°; mais cette pièce est de l'abbé d'Aubignac. A.B-T.

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doit convenir qu'il lui en manquait de fort importantes. Il ne connut pas, ou négligea beaucoup trop ces formes agréables, ces tours délicats et polis auxquels un censeur prudent a recours pour éviter que les conseils de la critique ne deviennent autant de blessures pour l'amour-propre. Il se piqua moins encore de cette impassible équité qui, dans l'examen d'un livre,

Ne voit jamais l'auteur, ne voit que son ouvrage.

La précipitation de ses jugements, le ton tranchant qu'il affecta souvent de prendre, et surtout la partialité qu'il fit paraître dans plusieurs de ses critiques, lui suscitèrent de nombreux ennemis. Il n'en eut point de plus violent ni de plus irréconciliable que Voltaire, et cependant, on doit le dire pour se montrer juste envers ceux mêmes qui ne l'ont pas toujours été, ce serait une erreur de croire que dans ces démêlés qu'ils poussèrent jusqu'au scandale, les premiers torts (on ne parle ici que sous les rapports de littérature) aient été du côté du critique. Qu'on prenne la peine de jeter les yeux sur les articles qui furent certainement la cause de cette guerre à mort que lui déclara Voltaire (t. 1, 2 et 3 des Observations), et l'on sera forcé de convenir que ce grand homme, avide de louange, au point de recevoir l'encens le plus grossier, ne supportait que bien impatiemment la moindre censure (1). Si ces articles lui donnèrent lieu de publier peu de temps après, contre leur auteur, l'écrit qui parut en 1738, sous le titre de Préservatif. Voltaire, sous prétexte d'y relever quelques erreurs du journaliste, s'y livre à des personnalités odieuses, qui devraient être si scrupuleusement bannies d'une discussion de ce genre. En réponse au Préservatif, Desfontaines publia, de son côté, une bro

DESFONTAINES (PIERRE-FRANÇOIS GUYOT), fils d'un conseiller au parlement de Rouen, naquit dans cette ville, en 1685, et termina sa carrière à Paris, le 16 décembre 1745. Il étudia chez les Jé-chure intitulée la Voltairomanie (1738, in-12), où il suites, fut admis dans leur société dès l'âge de rendit outrages pour outrages. L'année suivante il quinze ans, y reçut les ordres sacrés, et professa fit imprimer le Médiateur, in-12 de 24 p. ; mais la avec succès la rhétorique à Bourges; mais le dé- guerre continua. Voltaire n'usa pas en ennemi sir de l'indépendance le porta, quoique un peu tard, généreux du prodigieux avantage que lui donnait à rentrer dans le monde, et c'est en quelque sorte sur son adversaire la supériorité de son génie ; car, à dater de ce moment (1715) que commence sa quoique par la suite Desfontaines ait, en plus d'une carrière. La critique polémique, à laquelle l'abbé | occasion, payé un juste tribut d'éloges à ses talents, Desfontaines consacra sa plume, multiplia singuliè- | sa haine envenimée ne cessa de poursuivre le crirement pour lui ce qu'on peut appeler les événe-tique; prose, vers, préface, brochures, romans, ments littéraires. Appelé en 1724, à Paris, pour poëmes, tout servit son ressentiment, et pour déstravailler au Journal des Savants, l'abbé Desfon- honorer son ennemi, il ne rougit point de souiller faines, déjà connu par plusieurs écrits polémiques, ses écrits des plus sales et des plus grossières inrendit quelque éclat à ce journal, qui était tombé vectives. L'aventure de l'abbé Desfontaines en était dans un discrédit complet. Des difficultés qui sur- sans cesse le sujet ou le prétexte. Doit-on croire vinrent entre ses collaborateurs et lui, l'ayant dé-❘ que cette aventure eut quelque apparence de réaterminé depuis à cesser de coopérer à cet ouvrage, lité? Est-il vrai qu'il ne dut sa liberté qu'à Voltaire? il publia successivement, soit seul, soit en société Est-il vrai que quinze jours après être sorti de Biavec Fréron, Granet, Destrées, de Mirault, etc., cêtre, il écrivit un libelle contre son bienfaiteur? différents recueils périodiques, tels que le Nou- L'arrestation est un fait bien constant : Desfontaivelliste du Parnasse (1731), les Observations sur les nes lui-même en convient; il prétend seulement écrits modernes, et les Jugements sur les écrits nou- qu'elle n'avait eu lieu que par suite d'une accusareaux (1745). Si l'abbé Desfontaines réunissait plusieurs des qualités qu'exige l'espèce de magistrature dont il s'était revêtu dans les lettres, on

fontaines avait deja publié une édition de la Henriade avec la (4) Les observations parurent en 4735. Sept ans auparavant Descritique de ce poëme, la Haye, 1728, in-8°.

les diverses réimpressions. L'abbé Desfontaines a
publié encore un grand nombre d'ouvrages anony-
mes ou pseudonymes, dont on peut trouver l'indi-
cation dans le Dictionnaire des Anonymes de
M. Barbier. L'abbé de la Porte a publié, en 1757,
l'Esprit de l'abbé Desfontaines, 4 vol. in-12. On y
trouve l'abrégé de sa vie et une liste de ses ouvra-
ges, au nombre de 47, et de 33 opuscules écrits
contre lui. Ces deux listes se trouvent aussi dans
le Moreri de 1759.
Z.
DESFONTAINES (GUILLAUME-FRANÇOIS Fouques
DESHAYES, connu sous le nom de), naquit à Caen en
1733. D'abord secrétaire du duc de Deux-Ponts,
grand-père du roi de Bavière, Louis Ier, il devint
ensuite bibliothécaire de Monsieur, depuis Louis
XVIII. Madame de Genlis se vante dans ses Mémoi-
res de lui avoir fait obtenir une pension de 4,000
francs que la restauration réduisit à la moitié. Il est
mort à Paris le 21 décembre 1825. Sa vie privéc
n'offrant aucune particularité remarquable, il faut
se borner à donner la liste des principaux ouvra-
ges qu'il a composés seul et en société : 1o Le phi-
losophe prétendu, comédie en 3 actes et en vers,
jouée au Théatre-Italien en 1762; 2o Epître à Quin-
tus sur l'insensibilité des stoïciens, 1764, in-8° ;
3o Lettres de Sophie et du chevalier de***, pour ser-
vir de supplément aux lettres du marquis de Ro-
selle (de madame Elie de Beaumont), 1765, 2 vol.
in-12; 4o La Bergère des Alpes, comédie en 1 acte
et en vers, jouée au Théatre-Français en 1769;
5° L'Aveugle de Palmyre, pastorale en 2 actes et en
vers, jouée en 1767 au Théâtre-Italien; 6o Les bains
de Diane, ou le Triomphe de l'Amour, poëme en
3 chants, 1770, in-8°; 7° La cinquantaine, pastorale
en 3 actes, jouée à l'Opéra en 1771; 8o Isménor,
ballet héroïque en 3 actes, joué à l'Opéra en 1775;
9° La fête de village, jouée à l'Opéra ; 10o Le mai,
comédie en 3 actes et en prose, mêlée d'ariettes,
jouée en 1776 au Théâtre-Italien; 14° La chasse,
opéra-comique en 3 actes et en prose, mêlé d'a-
riettes, joué en 1778; 12° La réduction de Paris,
pièce héroïque en 3 actes et en prose, jouée au
Théatre-Français en 1780. Cette pièce tomba. Les
Mémoires de Bachaumont disent que c'est un drame
qui ne vaut pas le Fameux siége de Nicolet.
13° L'Amant statue, comédie en 1 acte, mêlée d'a-

tion dénuée de preuves, et que le magistrat de police prit lui-même soin de détruire en le justifiant publiquement. Est-ce à la protection de Voltaire qu'il fut en partie redevable de sa liberté ? Il convient encore que cette protection lui fut utile; seulement il explique, à sa manière, les motifs qui déterminèrent Voltaire à la lui accorder, et quant au fait du libelle, il le nie formellement. Cette défense est-elle bien satisfaisante? On sait, il est vrai, que Voltaire ne se montra pas toujours scrupuleux sur les moyens de venger son amourpropre offensé, mais ici les faits parlent, et parlent contre un homme qui se montre d'ailleurs sous un jour désavantageux dans plusieurs autres circonstances où sa probité ne se trouva pas moins compromise que sa moralité dans celle-ci. Le procès qu'il eut en 1743, avec l'abbé Gourné, le présenta au public comme un écrivain dont l'âme et la plume étaient également vénales, et qui faisait dans son journal un trafic honteux de la louange et du blâme. Si tant de bruits injurieux répandus dans le temps, sur son compte, n'étaient que des calomnies, l'abbé Desfontaines fut certainement un homme bien à plaindre; mais si tous ces bruits étaient fondés, l'abbé Desfontaines fut un homme bien méprisable. On ne saurait nier toutefois que ses talents et ses écrits n'aient rendu quelque service à la littérature. « Il sut, un des premiers, éviter dans ses critiques et la froide sécheresse de l'a- | nalyse et la fastidieuse abondance d'une érudition pédantesque, semée sans choix et à tout propos. Joignant à la connaissance des anciens cette finesse de tact qui saisit rapidement les beautés et les défauts d'un ouvrage, il eut sans doute le tort inexcusable d'écouter trop, à l'égard de certains auteurs, ses préventions et ses ressentiments secrets. Toutefois on peut dire, en général, qu'il fit une guerre salutaire aux mauvais écrivains de son temps, qu'il entretint le goût des bonnes études, combattit avec succès plusieurs opinions dangereuses, et concourut autant qu'il était en lui à prévenir la décadence des lettres. L'abbé Desfontaines a beaucoup écrit. La rapidité avec laquelle il composait l'a souvent empêché de soigner son style, qui a plus de facilité que d'élégance. Ses meilleures productions, outre celles que nous avons déjà eu occasion de citer, sont: 1° le Dictionnaire Néologi-riettes, jouée en 1781 au Théatre-Italien; 14° Isa

que, 1726, in-12; 7° édition, 1756, in-12, ouvrage dont le cadre assez ingénieux fournit matière à un grand nombre de remarques critiques, qui ne sont dépourvues ni de justesse ni d'agréments; 2o la traduction du roman de Gulliver, 1727, in-12; 3o Racine vengé, ou l'Examen des remarques de M. l'abbé d'Olivet, sur les OEuvres de Racine, Avignon (Paris), 1739, in-12, petite brochure très-rare (voy. OLIVET); 4o enfin sa traduction de Virgile (Paris, 1743, 4 vol. in-8° et in-12), qui, malgré les imperfections qu'on y remarque, est encore la meilleure traduction en prose qui existe dans notre langue, des œuvres de ce grand poëte; elle est enrichie d'un commentaire qui n'a pas été conservé dans

belle Hussard, parade, 1781, in-8°; 15° l'Amour et la Folie, opéra-comique en 3 actes, 1782, in-4°; 16° le Droit du seigneur, comédie en 3 actes, 1784, in-8°; 17° les amours de Chérubin, comédie en 3 actes et en prose, 1784. 18° Les quatre saisons littéraires, recueil périodique, 1785, 4 vol. in-12. Depuis, l'auteur de cet article a publié (de 1805 à 1809), sur un plan plus vaste les Quatre saisons du Parnasse, 16 vol. in-12. 19° La dot, comédie en 3 actes et en prose, jouée en 1785 au Théatre-Italien. 20° L'Incendie du Havre, comédie en 3 actes et en prose, jouée au Théâtre-Italien en 1787; 21° Fanchette, ou l'Heureuse épreuve, comédie en 2 actes et en prose, 1788; 22o Le réveil de Thalie,

mêlée de vaudevilles, et jouée en 1812. L'Intendant
est le seul vaudeville de Desfontaines qui n'ait
point réussi. On le donnait le lendemain de la
chute du Cabriolet jaune à l'Opéra-Comique. L'au-
teur de cette dernière pièce dit en riant à Desfon-
taines, après la représentation de la sienne; Mon
ami, j'ai une place pour ton Intendant dans mon
Cabriolet jaune. Plusieurs chansons de Desfontai-
nes ont été recueillies dans les Diners du vaudeville
et le Chansonnier du vaudeville. Cet auteur si fé-
cond a aussi coopéré à la nouvelle Bibliothèque des
romans (1).
F-LE.

DESFONTAINES (RENÉ LOUICHE), botaniste, na-
quit à la fin de 1751 ou au commencement de
1752, au bourg du Tremblay (Ille-et-Vilaine), qui
déjà avait donné aux sciences l'anatomiste Bertin.
Les registres de la paroisse ayant été brûlés pen-
dant la révolution, Desfontaines lui-même ignorait
son âge exact. Ses parents étaient sans fortune.
Cependant ils l'envoyèrent à l'école du bourg;
mais il n'y fit aucun progrès, et le maître finit par
le mettre dehors comme incapable et même comme
voleur de pommes. Il fut question d'en faire un
mousse; mais sur ses promesses de mieux se con-
duire, on l'envoya au collége de Rennes. Là tout
changea subitement; il se mit au travail de toutes
ses forces, devint une des notabilités de sa classe,
remporta des prix, etc. Le plaisir de donner un dé-
menti à son horoscope était pour beaucoup dans
cette ardeur; et, à chaque succès dont il annon-

joué au Théâtre-Italien. 23° Le tombeau de Desilles,
anecdote en 1 acte et en prose, 4790; 24o Le diner
imprévu, joué au Vaudeville en 1792; 25° (avec
Barré et Radet) Arlequin afficheur, comédie-pa-
rade en 1 acte et en prose, mêlée de vandevilles,
jouée en 1792. Cette pièce servi longtemps de-
puis pour annoncer la première représentation de
chaque vaudeville nouveau. Laporte excellait dans
le rôle d'Arlequin. On lui faisait surtout répéter
le joli couplet: la Comédie est un miroir. 26° Le
divorce, comédie en 3 actes et en vaudevilles, jouée
en 1793. 27° La chaste Suzanne, pièce en 2 actes,
mêlée de vaudevilles. Représentée à l'époque du
procès de Louis XVI, elle contenait cette phrase:
« Vous êtes ses accusateurs; vous ne pouvez être
«ses juges. » Le public saisit l'allusion, et l'auteur
fut mis à la Force, d'où il sortit, grâce aux cou-
plets patriotiques qu'il adressa à la commune de
Paris (voy. le Moniteur du 25 novembre 1793).
28° Le concert aux éléphants, joué au Vaudeville
et non imprimé. 29° Clitophon et Leucippe, roman
traduit du grec d'Achille Tatius, 1795, in-18.
30° (avec Barré et Radet) Le mariage de Scarron,
comédie en 1 acte et en prose mêlée de vaudevil-
les, jouée en 1797. C'est un petit chef-d'œuvre en
son genre. Le rôle de Scarron était supérieurement
joué par Carpentier. 31° (avec Barré et Radet)
Colombine mannequin, comédie-parade en 1 acte,
mêlée de vaudevilles, jouée en 1797 avec beaucoup
de succès. 32° (avec Barré, Radet, Deschamps et
Desprès) Le pari, divertissement en 1 acte, à l'oc-çait la nouvelle à son père, il avait la malice de le
casion de la paix. 33° (avec Barré, Radet, Piis et
Coupigny) Hommage du petit vaudeville au grand
Racine, joué sur le théâtre du Vaudeville, en 1798,
au bénéfice d'une petite-nièce de Racine. 34° (avec
Piis, Barré et Radet) La vallée de Montmorenci,
ou J.-J. Rousseau dans l'hermitage, vaudeville en
3 actes, joué en 1798. 35° (avec Barré, Radet et
Bourgueil) M. Guillaume (Malesherbes), ou le
Voyageur inconnu, comédie en 1 acte et en prose,
mêlée de vaudevilles, représentée en 1800; pièce
regardée comme la meilleure de toutes celles qui
ont été composées par Desfontaines et ses collabo-
rateurs. 36° (avec Barré, Piis et Radet) Voltaire,
ou une Journée de Ferney, comédie en 2 actes mê-
lée de vaudevilles, jouée en 1802. 37° (avec Barré
et Radet) Chapelain, ou la ligue des auteurs contre
Boileau, comédie-vaudeville en 1 acte et en prose,
jouée en 1804. 38° (avec Barré et Radet) Les écri-
teaux, ou René Lesage à la foire St-Germain, vau-
deville en 2 actes, joué en 1803. 39° (avec les mê-
mes) Sophie Arnould, comédie en 3 actes, mêlée
de vaudevilles, jouée en 1805. 40° (avec Barré, Ra-
det et Picard) Lantara, ou le Peintre au cabaret,
vaudeville en 1 acte représenté en 1809 (1). 41° (avec
Barré et Radet) Gaspard l'avisé, comédie en 1 acte,

(1) C'est sur le peintre Lantara qu'on a fait l'épitaphe suivante:
Ci-git le peintre Lantara:

La foi lui tenait lieu de livre;
L'espérance le faisait vivre,
Et la charité l'enterra.

prier d'en informer son ancien maître. En vrai
Breton, il tenait si obstinément à ce petit système
de vengeance qu'il ne cessa ces moqueuses com-
munications que lorsqu'il fut de l'Académie. Ses
études de collége finies, Desfontaines se rendit à
Paris pour suivre les cours de médecine et pour
prendre ses degrés. Mais cette science ne fut bien-
tôt pour lui qu'un objet secondaire, et, dès qu'il en
fut à la matière médicale, l'herborisation, l'étude
des plantes devinrent ses plus chères occupations.
Toutefois, bien que l'amphitéhâtre le vît plus rare-
ment, et qu'il ne prit que lentement ses inscriptions,
il s'acquérait l'amitié de Lemonnier, médecin du
roi, sinon médecin du premier ordre, bien en me-
sure de rendre service à ceux auxquels il s'intéres-
sait. En même temps le zèle avec lequel Desfon-
taines étudiait la botanique, et les succès qu'il y
obtenait l'avaient fait voir de bon œil par Ant. Laur.
de Jussieu. A trente ans, il prit le degré de doc-
teur, et bientôt il lut à l'Académie des siences di-
vers mémoires assez remarquables. Nul doute qu'il
ne fût à cette époque le plus instruit des jeunes
botanistes, qui du reste n'étaient qu'en bien petit
nombre. Personne donc n'eût pu sans injustice se
récrier contre la décision par laquelle l'Académie
en 1783 l'appela dans son sein. Loin de voir dans
cette distinction une récompense qui l'autorisât à

(1) Les curieux recherchent la gravure très-spirituelle, qui re-
présente avec une naïve ressemblance le vénérable trio vaudevil-
D-R-R.
liste, Barré, Radet et Desfontaines.

dans le sanctuaire de la bibliothèque et du laboratoire. Il n'en sortit que deux fois, et chaque fois pour de nobles actions. La première, il alla visiter au fond du cachot, où on l'avait jeté comme adhérent à la Gironde, l'habile géologue Ramond; la seconde, réunissant ses efforts à ceux de Thouin, il

présentant comme le seul homme capable de publier les collections recueillies par Dombey. Aussitôt que des temps plus doux revinrent, il reprit sa place au Jardin des Plantes et entra à l'institut. Il fut créé membre de la Légion d'honneur dès l'origine de cette institution. Son mariage en 1814 avec une jeune personne sans fortune parut bizarre, au moins à cause de la disproportion des âges. Cette union pourtant semblait devoir procurer un appui et un soulagement à sa vieillesse. Il n'en fut point ainsi. Il eut le malheur de voir sa femme, à la suite d'une seconde couche, en proie à une aliénation mentale. Plus douloureusement isolé que par le passé, il chercha derechef des distractions dans ses études chéries. Septuagénaire, il avait encore de cette vivacité, de cette verdeur qui caractérisent un autre âge. Il portait lui-même ses livres, son herbier à l'école de botanique pour s'y livrer à ses travaux accoutumés; mais peu à peu ses sens commencèrent à faiblir.Il devint graduellement aveugle (1831, etc.). Parfois on le flattait de l'espérance de guérir; on parlait de lui faire l'opération de la cataracte; il prêtait l'oreille, puis, se souvenant qu'on en avait dit autant à son collègue Lamarck, il se prenait à rire de sa crédulité. Il se faisait con

se reposer, Desfontaines n'y vit qu'un encouragement à mieux faire. Secondé par la munificence du gouvernement, qui, grâce à l'active influence de Lemonnier, lui accorda les fonds nécessaires, il entreprit un voyage phytographique en Barbarie. Ce pays n'avait encore été l'objet d'aucune exploration véritablement scientifique ; et Shaw, le der-arracha Lhéritier à une mort imminente, en le nier de ceux qui l'avaient visité, n'avait porté qu'un coup d'œil superficiel sur la botanique. Desfontaines partit de Marseille pour Alger le 6 août 1783, et descendit au consulat de France chez son ami et compatriote de Kercy, dont le patronage lui fut très-utile pour le succès de son entreprise. Recommandé par lui, il fut accueilli à merveille, par les autorités turques, eut la permission de suivre les pachas de Tunis et d'Alger dans l'expédition annuelle qu'ils faisaient jusqu'à la lisière méridionale de l'empire pour percevoir par eux-mêmes l'impôt; et, pour protéger ses herborisations, on le confia aux soins d'un Turc bien armé qui l'accompagnait le fusil sur l'épaule dans chacune de ses promenades savantes, et ne demandait pas mieux que de lui administrer, en tuant quelque suspect, une preuve du zèle avec lequel il remplissait sa mission protectrice. C'est de cette manière que Desfontaines parcourut toutes les régions de Tunis et de l'Algérie, depuis la côte méditerranéenne jusqu'aux sommités du système atlantique et même un peu plus loin; car ses excursions s'étendirent, mais seulement en l'effleurant, jusqu'au versant de l'Atlas qui regarde le Sahara. Après deux ans de séjour dans les parages barbaresques, il revint à Paris en 1785. Lemonnier se démit en sa faveur de son titre de professeur au Jar-duire dans les serres, et lorsqu'au toucher il avait din des Plantes ; et Buffon, à qui appartenait cette nomination, lui donna la chaire après avoir, deux jours durant, laissé en suspens, sur son choix, le protecteur, qu'il n'aimait pas, et le protégé, auquel pourtant il voulait rendre justice. C'est ce qu'effectivement il fit dans des termes très-gracieux, comme pour afficher que Desfontaines devait à lui et non à Lemonnier la place qu'il ambitionnait. Sa position ainsi fixée, Desfontaines s'occupa plus exclusivement que jamais des objets relatifs à sa spécialité, et sa vie n'offre en quelque sorte plus d'incidents. La préparation de ses cours, c'est-à-dire non-seulement de ses paroles et de l'ordre dans lequel il exposerait les matières de la leçon, mais aussi des plantes mêmes qu'il décrirait et dénommerait dans son cours, absorbait une partie de son temps. La publication des résultats botaniques de son voyage, et divers ouvrages en emportaient une autre. Le reste était employé à mettre de l'ordre dans les galeries du cabinet de botanique, à reconnaître et à faire connaître les objets nouveaux ou rares, à combattre contre les dénominations fautives, si fréquentes dans les jardins botaniques à cause des erreurs commises relativement aux graines. La révolution se passa pour lui sans grands dangers : il fut de ceux que l'immensité de la commotion extérieure portait à se réfugier plus intimement

reconnu quelques plantes, il était heureux. C'est ainsi qu'il passa les deux dernières années de sa vie. Il mourut le 16 novembre 1833, après avoir exigé que sa fille, sur le point de se marier à cette époque, ne retardât point l'instant d'aller à l'autel. Il avait légué au Muséum son herbier de Barbarie. Son herbier général fut acquis par l'habile botaniste Webb. Comme homme, Desfontaines était modeste, timide et très-simple. Sa timidité ne l'empêcha pas, comme on l'a vu plus haut, de faire preuve d'un vrai courage dans des circonstances fort graves. Il était intimement lié avec l'habile peintre de fleurs Van-Spaendonck et avec le professeur de culture Thouin. Comme professeur, il répandait du charme sur la science, et, jusqu'au dernier moment, son auditoire goûta beaucoup ses leçons. Sa bonhomie piquante excitait plus de sympathie que la science ou la logique, supérieure peut-être, de quelques autres. C'est qu'il avait pour les fleurs quelque chose de cet amour que La Fontaine sentait pour les animaux. On pourrait presque le nommer l'Andrieux de la botanique. Comme naturaliste enfin, il a contribué à l'avancement de la science. Plus d'une vingtaine de genres nouveaux, et un nombre d'espèces plus considérable encore lui sont dus. Il excelle à en décrire les caractères. Il a signalé aussi les usages économiques de diverses plantes naturelles ou naturalisées en

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