Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

vait être plus heureux; le nouveau supérieur aug-
menta et embellit la maison; il fit construire une
chapelle, dressa les plus sages règlements, inspira
à tous ses élèves la plus noble émulation et s'atta-
cha constamment à faire fleurir les bonnes mœurs
et les bonnes études. On a de Daguerre un Abrégé
des principes de morale et des règles de conduite
qu'un prêtre doit suivre pour bien administrer les
sacrements, Poitiers, 1773, 1 vol. in-12. Les rap-
ports de l'auteur avec la Sorbonne sont assez indi-
qués dans plusieurs endroits de cet excellent ou-
vrage, dont le manuscrit mérita les éloges de
l'évêque de Dax. Ce livre a été considérablement
augmenté en 1819 et en 1823 par M. Lambert, vi-
caire général de Poitiers, et plusieurs évêques l'ont
adopté dans leurs séminaires.
D-S-E.

DAGUERRE (LOUIS-JACQUES MANDE) est né à Cormeilles près de Paris, en l'année 1789. Ses premières études furent fort négligées; elles se ressentirent de la liberté que sa famille lui laissa, dès sa première jeunesse, de vivre à Paris à sa guise. Fort jeune encore il se livra à la peinture, et même il s'y distingua: il montrait une grande prédilection pour la peinture à effets, et son imagination en cela servit ses goûts peut-être plus que ses voyages et ses modèles. Excellant à retracer les scènes de la nature, à saisir dans le paysage les plus heureuses perspectives, et naturaliste observateur autant que peintre, son talent précoce fut utilement employé pour la décoration théâtrale. Bientôt même on le cila avec éloge, ces brillantes exhibitions de la scène ayant plus de prestige et moins de rivalités que les expositions annuelles et diurnes du Musée. Il devint ainsi le successeur des Dagotti, des Bibiéna, des Orlandi, en enrichissant de

dre, et il opéra des conversions dans ous les rangs. On cite notamment deux échevins, dont l'un entra dans l'ordre de saint François, et l'autre embrassa l'état ecclésiastique. Cependant il ne perdait pas de vue une œuvre importante, dont il attendait les plus heureux résultats. Jusqu'à lui, le diocèse de Bayonne était sans petit séminaire il voulut fonder une maison où l'on enseignât à la fois la théologie, la philosophie et les humanités. Le défaut absolu de moyens pécuniaires ne l'arrêta point; il fit un appel à la charité de ses compatriotes, et tous s'empressèrent de le seconder. Différents voyages en France et en Espagne, entrepris dans le même but, lui procurèrent des dons considérables. A Paris, il s'adressa au duc d'Orléans, fils du régent; il fut accueilli par ce prince, qui vivait dans la retraite à l'abbaye Ste-Geneviève, et qui consacrait la plus grande partie de ses revenus à des actes de bienfaisance. Il lui donna 2,000 francs pour sa maison. Le séminaire de Larressore fut achevé en 1733, et il prospéra toujours sous la direction prudente et ferme de l'abbé Daguerre, qui en fut supérieur pendant 52 ans. Une prévoyance active, une sage économie, un grand désintéressement, qu'il sut inspirer à tous les directeurs, à tous les missionnaires, multiplièrent les ressources; et, à sa mort, la maison avait 18,000 francs de rente. Son zèle ne se borna pas à l'étroite enceinte de cet établissement : il fonda à Hasparren un couvent de filles, dont il nomma supérieure mademoiselle d'Etcheverry. Il y fit adopter les constitutions de St. François de Sales avec quelques modifications. La correspondance de cette demoiselle a été imprimée, et l'on regrette de ne pas y trouver les réponses du saint prêtre. Daguerre entretenait au dehors une correspondance très-progrès considérables l'art dans lequel ils s'étaient étendue; plusieurs évêques le consultaient sur des points de morale et d'administration. Il suivait surtout avec intérêt, dans l'exercice de leurs fonctions, les sujets qu'il avait formés, et il leur donnait les conseils les plus sages. Il mourut le 23 février 1785. Son établissement a subi dans la révolution le sort de toutes les maisons ecclésiastiques. Un décret du 27 mai 1790 le déclara bien national; et, par un autre décret du 24 août 1792, tous les directeurs et les prêtres qui s'y trouvaient furent déportés. La maison resta dans un état de délabrement complet jusqu'en 1819, où M. Sabarotz, alors curé de Larressore, conçut le dessein de relever de ses ruines une si utile fondation; il s'adressa au sénateur Garat, qui en était lui-même un élève; et ce ne fut pas sans étonnement que l'on vit un des partisans les plus prononcés des idées philosophiques vouloir contribuer aux frais d'un établissement religieux. L'évêque de Bayonne, Loison, jugea ensuite que c'était à lui qu'il appartenait de procurer à son diocèse un tel bienfait. M. d'Astros, successeur de Loison, ouvrit cette maison en 1820, et quelque temps après il en nomma supérieur M. Claverie, aujourd'hui vicaire général de Montpellier. Nul choix ne pou

fait un nom. On vante encore aujourd'hui son soleil tournant de la lampe merveilleuse et sa lune mobile du Songe, qui excitèrent la curiosité publique au point d'attirer tout Paris. Il paraît que c'est principalement à Daguerre qu'est due la substitution des tableaux pleins et continus aux feuillets ou chassis qu'on disposait autrefois verticalement. Nul n'a mieux entendu la distribution de la lumière, ni mieux su la diversifier en lui faisant traverser des milieux différents. Jusqu'alors Daguerre avait joint à son art de peintre un autre art plus mondain et non moins brillant, celui de remarquable danseur et même d'acrobate. Il dut renoncer à cet art frivole qui certes le rendait cher à certaines sociétés parisiennes, mais lui faisait perdre un temps précieux, que réclamaient ses travaux déjà récompensés par des applaudissements. Cependant la scène théâtrale n'offrant ni l'ampleur nécessaire à ses grands tableaux ni assez de docilité à ses vues progressives, Daguerre en vint à créer le Diorama. Il eut d'abord pour associé un peintre habile, M. Bouton, autrefois compétiteur d'Horace Vernet, et un moment son rival. Mais le Diorama, après avoir obtenu de grands succès, une vogue fructueuse, finit par exciter une moindre curiosité; et même, vers

1830, l'entreprise ressentit les désastreux effets de bles de copies de tableaux. Ce fut donc sans foncette indifférence publique. Après quelques épiso- dement, comme sans succès possible, que M. Taldes romanesques dont le souvenir n'est pas entière- bot, physicien anglais, adressa le 4 février 1839, ment effacé, Daguerre, restant sans associé, soutint à l'Académie des sciences de Paris, une réclases revers en homme de courage; déjà même il mation de priorité. MM. Biot et Arago prirent soin les réparait avec honneur et commençait à en de dissuader l'auteur anglais de ses préventions triompher quand, dans les premiers mois de 1839, à cet égard. Des premiers, nous avions vu chez un vaste incendie réduisit en cendres le Diorama, Daguerre, quelques jours avant l'incendie de son matériel, ses nombreux tableaux, en parti- son Diorama, des copies de tableaux et de méculier ceux de M. Bouton, qui aujourd'hui consa- dailles d'une précision incomparable. Cependant cre aux Géorama et Hydrorama de Londres, sa personne encore ne possédait le secret de la dénouvelle résidence, les dernières productions de couverte. Daguerre se montrait fort soucieux son facile pinceau. Cet affreux sinistre par qui sa quant à l'avenir et à la durable possession de sa fortune était à jamais ruinée, dut persuader Da- méthode ; il ne se cachait pas qu'un brevet d'invenguerre que sa découverte, dès lors accomplie, lui tion ne le mettrait point à l'abri du plagiat, chaserait une ancre de salut. Aussi le voit-on dès ce cun pouvant imiter les dessins dès que le modus moment redoubler d'efforts. De profondes réflexions faciendi en serait connu. Ce fut à cette occasion sur la lumière et son action, soit comme peintre dé- que, rendu enfin confident du procédé Daguerre, corateur, soit comme observateur judicieux ou M. Arago proposa à l'Institut de réclamer du goucomme artiste épris de son art, induisirent insensi- vernement une récompense nationale pour les aublement Daguerre à comprendre la possibilité de teurs d'une magnifique invention dont il posséda fixer les images de la chambre obscure. Un autre seul le secret pendant six grands mois. La déobservateur plus physicien que lui, en sa qualité de couverte ne fut en effet dévoilée que le 19 août fils et oncle de médecin, M. Niepce de Châlons-sur- 1839, devant l'Académie des sciences qui, ce jourSaône, avait conçu le même espoir que Daguerre, là, par extraordinaire, s'adjoignit l'Académie des mais douze ans avant lui, dès 1814. Lui aussi, il espé- Beaux-Arts. Elle fut ainsi rendue publique et sorait représenter les objets par la seule puissance lennellement proclamée en présence de 800 téet le seul contact de la lumière. Niepce et Daguerre moins, à la requête du ministre de l'intérieur et avaient été frappés de la singulière action qu'exer- après que les deux Chambres, conformément à un cent les rayons lumineux sur un grand nombre de rapport de M. Arago, eurent voté une récompense métaux, d'oxydes et de couleurs. L'un et l'autre viagère de 10,000 fr. de rente, dont 6,000 pour avaient sans doute remarqué l'espèce d'empreinte, Daguerre, et 4,000 pour le fils de M. Niepce dépeu sensible il est vrai, mais réelle, que beaucoup funt. Disons quelques mots de la découverte et de de surfaces conservent de certains corps qui les ont l'invention, car la daguerréotypie a ce double calongtemps avoisinées. Ils connaissaient d'ailleurs ractère de dévoiler des lois préexistantes au moyen les premiers et informes essais auxquels Wedgewood d'un artifice nouveau. Avec la chambre obscure. et le physicien Charles s'étaient livrés, en compo- appareil inventé par J.-B. Porta, mais que Dasant avec des sels blancs d'argent des silhouettes guerre a sensiblement modifié quant aux verres noircies par la lumière. Dix ans d'une laborieuse et quant aux diaphragmes, ces deux inventeurs persévérance les a enfin rendus maîtres d'un se- sont parvenus à fixer avec durée les images qui se cret que la nature laissait à peine soupçonner. retracent au foyer de cette chambre noire. TouteL'invention du daguerréotype se répandit dans fois ces dessius n'ont aucune couleur, quelle que toute l'Europe en glorifiant le nom de Daguerre. soit la nuance des objets qui se mirent dans l'inOn pensa d'abord y trouver un argument favora- strument; mais ils sont d'une fidélité inimitable. ble à la théorie de l'émission. Si en effet la lumiere Les formes, les ombres, les décroissements insenn'était qu'un mouvement ondulatoire se propa- sibles de lumière, les reflets les plus délicats et les geant dans l'éther, fluide subtil occupant les es- détails les plus insaisissables, tout en est vrai paces célestes, comment la lumière modifierait-elle comme la nature, ou plutôt c'est la nature même la surface de certains corps au-point d'y retracer dessinée par la lumière, sans caprice d'imaginasans mensonge le tableau des corps environnants? tion, sans prétention à l'idéal, sans système d'éLa découverte ne fut connue que vers la fin de cole, enfin sans aucun enjolivement arbitraire. 1838; il n'en fut amplement question à l'Acadé- « C'est, » comme le disait M. Biot, « une sorte de mie des sciences que dans la séance du 7 janvier rétine artificielle que M. Daguerre met à la dispo1839. Antérieurement, Daguerre avait pu commu- sition des physiciens. » Ces représentations en efniquer à MM. A. de Humboldt, Biot et F. Arago, fet se réalisent par un procédé tout aussi simple quelques épreuves qui excitaient l'admiration de que la vision. L'œil lui-même n'est qu'une espèce ces savants. Mais déjà un journal de Paris, l'Ar- de chambre obscure au fond de laquelle vont se tiste, avait parlé de cette découverte en 1835, ou- peindre les objets: la cornée transparente et le tre que M. Niepce, dès 1827, avait lu sur cette in- cristallin sont les équivalents de la lentille achrovention, en Société royale de Londres, un mémoire matique. La pupille de l'iris tient lieu du diaqu'accompagnaient des specimen fort remarqua-phragme de l'instrument; et la rétine nerveuse,

ensuite de quoi des images blanches paraissent: tel est le point essentiel du problème et de la découverte. L'intervention si heureuse de l'iode et du mercure appartient en propre à Daguerre. M. Niepce n'en était encore, quant à lui, qu'au bitume de Judée. L'image une fois apparente grâce au mercure, on lave la plaque afin d'enlever les parcelles d'iode encore sensibles qui, continuant à recevoir l'action de la lumière, produiraient la destruction ou la confusion de l'image; finalement on sèche la plaque, et tout est fini. Depuis l'invention primitive, il a été proposé à Paris, à Londres et à Berlin d'innombrables modifications ou perfectionnements, qui tous se résument quant au principal dans les opérations suivantes: 1° on rend l'image plus fixe au moyen du chlorure d'or (Fizeau); 2o on peut transformer l'épreuve quasi immatérielle en planche gravée (Donné, Berres, Fizeau, duc de Luynes); on peut la reproduire par la galvanoplastie (Grove, Fizeau, etc.); on peut dorer l'épreuve, la cuivrer, l'argenter; enfin, on peut colorier l'image, surtout s'il s'agit d'un portrait. Dans les reproductions galvanoplastiques, on a une image dessinée par la lumière solaire et gravée par l'électricité! Il ne faut pas s'étonner si de telles inventions, aussi imprévues qu'admirables, ont excité pendant dix années tant d'applandissements dans toute l'Europe, créé ou grandi tant de célébrités parmi les savants, improvisé tant d'artistes parmi d'opulents désœuvrés, jusque-là embarrassés de leurs loisirs; enfin, satisfait tant de curiosités et fondé tant d'industries, donné cours à tant de richesses, grâce à Daguerre, source glo

cet organe essentiel de la vision, représente la toile métallique sur laquelle l'inventeur a su imprimer des images réelles : l'analogie est parfaite. Il n'y a pas jusqu'à l'enduit chimique dont se sert Daguerre, qui ne soit comme une imitation de l'enduit noirâtre dont la choroïde de l'œil humain tapisse extérieurement la rétine. On pourrait donc croire que l'auteur n'a réalisé sa merveilleuse invention qu'après avoir longtemps médité sur la structure de l'œil. Au moins pouvons-nous citer un allemand, M. Moser, qui considère la vision comme un acte presque identique aux effets du daguerréotype (voir nos Lettres sur la Physiologie, 2e édition, p. 488). L'idée positive du daguerréotype remonte à 1824. Elle ne fut pleinement réalisée qu'en 1838, après quatorze années de recherches pénibles et de tâtonnements. M. Niepce succomba le 5 juillet 1833, avant le dénouement d'une découverte à la poursuite de laquelle il avait fait les premiers pas. Dès que l'indiscrétion d'un opticien de Paris l'eut informé que Daguerre s'occupait des mêmes visées, il s'empressa d'aller le trouver; et tous les deux se montrèrent dès lors si sûrs de leur fait, qu'ils passèrent à Châlons-surSaône un acte d'association notarié portant la date du 14 octobre 1829, et qui fut enregistré le 13 mars 1830. Il fallait venir jusqu'à nos jours pour voir le génie s'inspirer de l'enregistrement et inventer devant notaire. Toutefois, cet acte insolite établit péremptoirement que dès 1829, la découverte était réalisée quant au principal, et que M. Niepce ou les siens devront un jour participer aux récompenses de toute nature, argent, gloire, propriété nominale. Les cinq choses suivantes sont d'une expresserieuse et presque unique de tous ces prodiges. Plus nécessité pour pratiquer le procédé Daguerre et on étudiera cette découverte, hâtons-nous de le dire, obtenir des épreuves: 1° un bon objectif: 2o une et plus on se convaincra que les conceptions du chambre obscure, où la lumière ne doit pénétrer génie, à l'exemple des êtres vivants, ont de nomque par l'objectif et ne doit provenir que de l'objet breuses phases à parcourir, à partir de l'état de qu'on vent représenter; 3° une plaque de cuivre germe ou de première ébauche, avant de parvenir doublée d'argent; 4o une boîte à iode; 5o une boîte à leur dernier terme de perfection et de maturité, à mercure. Quant aux opérations mêmes dont se Certes, il s'est accompli, depuis 1830, des découcompose la méthode, voici très-sommairement en vertes d'une plus haute importance que celle-là ; quoi elles consistent les instructions que Da-mais pas une n'a autant occupé d'elle le public, les guerre a données à cet égard sont comme un chefd'œuvre d'exactitude, de précision et de prévoyance. On commence avant tout par décaper, poncer et polir la plaque d'argent avec un grand soin. On expose ensuite cette plaque argentée sur la boîte d'iode, de manière à ce que l'argent, tourné en dessous, se couvre d'une couche dorée d'iode par l'effet naturel de la vaporisation à froid. Pour hâter l'opération, on a conseillé, depuis la première découverte, de soumettre cette plaque iodée à l'action accélératrice, soit du brome, soit du chlore, etc. On expose après cela, dans la chambre obscure, la couche d'iodure d'argent à l'action de la lumière. C'est sur cette couche dorée que les rayons lumineux impriment des images seulement latentes et virtuelles, invisibles tant que le mercure ne les a pas rendues manifestes. Enfin, on expose la plaque aux vapeurs chaudes du mercure,

journaux et les Académies, enfin ce qu'on appelle collectivement la renommée. Tout le monde ne peut observer une planète lointaine, ni apprécier les conséquences de sa découverte, soit pour la connaissance de l'univers, soit pour les croyances mêmes des peuples; tandis que tout homme d'intelligence et de loisir peut posséder et faire fonctionner un daguerréotype. Or, pendant quelques années, une multitude d'amateurs s'en passa la fantaisie. On mit d'ailleurs une extrême émulation à faire subir à l'appareil primitif une infinité de modifications de toute espèce. Ce fut à qui prendrait sur le daguerréotype une inscription de souvenir, une hypothèque de gloire. On avait espéré que le daguerréotype pourrait fonctionner mème la nuit, et les astronomes en inféraient avec joie qu'on obtiendrait ainsi l'exacte représentation du ciel étoilé et la fidèle copie des astres visibles.

et

DAG

C'était un espoir à peu près chimérique. L'invenfeur n'a obtenu de la sorte que l'exacte image de la lune. Cependant, quand on interrogea à ce sujet | M. Daguerre, il répondit que de tels résultats étaient subordonnés à l'intensité des rayons lumineux. La lumière de la lune, par exemple, étant 300,000 fois plus faible que celle du soleil, s'il fant 2 minutes en plein midi pour obtenir une image parfaite, il faudra 600,000 minutes, ou environ 415 jours pour en effectuer d'analogues à la lumière de la lune. Au contraire, si la même opération était réalisable dans la planète de Mercure, où la lumière a 7 fois plus d'intensité que sur terre, elle n'y demanderait que 17 secondes. On pensa d'abord que les objets immobiles pourraient seuls être représentés, et ni le feuillage que le vent agite, ni la physionomie humaine où se peignent les passions. Le fait est qu'on ne voyait dans les premiers tableaux de Daguerre, espèces de paysages d'ailleurs pleins de vérité, ni personnages, ni voitures, ni animaux en action, ni fumée sortant des toits, ni ondes à reflets brillants, rien enfin de ce qui se meut: jamais d'ouvrier au travail, jamais la tête si mobile d'un oiseau perché, ni le bras droit d'un homme qui mange. On rassura donc les peintres de portraits sur la concurrence appréhendée du daguerréotype; mais on espéra merveilles de cette invention, soit pour retracer de lointains paysages, soit pour copier des monuments, des hieroglyphes, des tableaux ou des statues, des gravures, enfin tout un musée en vues collectives et pour ainsi dire en passe-partout, et nous devons dire que le daguerreotype a en partie justifié ces premières espérances. Il reproduit aussi rapidement les objets que la sténographie les discours. Il a d'ailleurs le grand mérite de représenter blanche la partie éclairée de ces objets, tandis que les procédés primitifs, et d'ailleurs si imparfaits, ne la retraçaient qu'en noir. Ainsi que nous l'avons dit, c'est sur Fiode ou par l'intervention de l'iode que les images sont retracées. Mais ces images, bien qu'empreintes solidement et à toujours, sont encore indistinctes et pour ainsi dire à l'état de chrysalides informes. Pour sortir de leurs langes et s'élucider, il leur faut l'auxiliaire des vapeurs du mercure, du mercure chauffé à 60 degrés Réaumur. Peut-être ferons-nous mieux comprendre l'état latent où se trouvaient jusque-là ces images, en rappelant une comparaison qui donna à réfléchir à Daguerre quand je l'exprimai devant lui en 1839. Qui ne connaît le procédé auquel ont recours quelques écoliers romanesques pour faire parvenir sans risques d'indiscrétion, des lettres mystérieuses dans lesquelles n'apparaît aucune écriture? Le secret de ces lettres toutes blanches consiste à tremper le bec d'une plume dans le suc de la racine d'une plante alliacée quelconque. On ne voit là absolument rien d'écrit, de même qu'on ne voit aucune image sur la couche d'iode de la plaque métallique avant l'action du mercure; mais aussitôt que le papier a été exposé au fen, on voit l'écriture se X.

[ocr errors]

DAH

17

dessiner très-lisiblement; les caractères sont alors galle eût servi à les tracer, et c'est ainsi qu'appatout aussi apparents que si de l'encre à la noix de raissent les images latentes du daguerréotype dès que la vapeur du mercure les a touchées. Il existe entre ces deux résultats une analogie qu'on ne 10 juillet 1851. saurait cacher. Daguerre a cessé de vivre le Dans ses dernières années, il Brie, à peu de distance de Paris. Quelques curieux s'était retiré dans une maison de plaisance à Petitexposé un des plus beaux tableaux de l'ancien visitaient cette habitation agréable, où l'on trouvait Diorama. ISID. B-N.

DAGUES DE CLAIRFONTAINE (SIMON-ANTOINECHARLES), né au Mans, en 1726, fut membre de l'Académie d'Angers et de la société d'agriculture de Tours. On a de lui : 1o Eloge historique d'Abraham Duquesne, 1766, in-8°: Pierre Marquez a traité le même sujet; 2o Anecdotes historiques morales et littéraires du règne de Louis XV, 1767, in-12; 3° Premier cri d'un cœur français sur la française, ou Mémoires pour servir à l'histoire de mort de la reine, 1768, in-8°; 4° Bienfaisance ce siècle, 1778, in-8°, 2 vol. : ce livre, intéressant pli de puérilité; 5o une nouvelle édition de la Vie par son titre, n'est qu'un extrait de gazettes, remde Nicole par l'abbé Goujet, avec un essai sur la vie de ce dernier, Liége (Paris), 1767, grand in-12. Dagues est mort vers la fin du 18° siècle. Z.

DAGUESSEAU. Voyez AGUESSEAU (D').

DAGUET (PIERRE-ANTOINE-ALEXANDRE), jésuite, né à Baume-les- Dames, en Franche-Comté, le de la société, il se refira à Besançon, où il termina, 1er décembre 1707. A l'époque de la suppression voirs de la religion. On a de lui: 1o Considérations en 1775, une vie entièrement remplie par les dechrétiennes pour chaque jour du mois, Lyon, 1758, in-12; 2o Exercices du chrétien, Lyon, 1759, in-12; nuel des chiourmes, Lyon, 1759, in-12; 4° Exer3o La consolation du chrétien dans les fers, ou Macices chrétiens des gens de guerre, Lyon, 1759, in-12. Ces différents ouvrages sont écrits avec onction, et atteignent parfaitement le but de l'auteur. Les rédacteurs de la France littéraire, et d'autres biograd'Aguy, abbé de Sorèze, membre de l'Académie phes après eux, ont confondu le P. Daguet avec de Besançon, mort dans cette ville le 18 avril 1782, des sujets d'histoire et de littérature. Il possédait et dont on a quelques dissertations manuscrites sur plusieurs pièces dans son grand ouvrage. W-s. une collection d'antiques dont Caylus a fait graver DAGUIRRE. Voyez AGUIRRE (D). DAHERI. Voyez KHALYL.

DAHL (JEAN-CONRAD), savant allemand, naquit à Mayence, le 19 novembre 1762, acheva ses études 1784, dans l'état ecclésiastique. Prêtre en 1786, il au séminaire de Salines à Ingolstad, et entra, en curé de St-Jean à Mayence et administrateur de fut successivement chapelain d'Oberursel (1796-94), St-Victor dans la même ville (1797). Lesévénements de la guerre ne le laissèrent pas longtemps en

employé par le gouvernement. S'étant appliqué
surtout à l'architecture militaire, il fut nommé
directeur général de toutes les forteresses du
royaume, qu'il mit dans le meilleur état de défense,
d'après ses propres principes et ceux de Vauban.
Ses talents ne se déployèrent pas moins pendant les
campagnes de Charles-Gustave en Pologne et en
Danemark. Ce fut sur son avis et d'après son plan
qu'en 1658 Charles passa avec une armée les dé-
troits des Belts sur la glace, passage qui fut cou-
ronné du succès le plus complet, et qui fait époque
dans les annales des expéditions militaires. Sous le
règne de Charles XI, Dahlberg fut nommé gouver-
neur général de Livonie et chancelier de l'université
de Dorpat. Rappelé en Suède, il devint sénateur,
et obtint les titres de comte et de feld-maré-
chal. Il mourut le 16 janvier 1703. Le comte de
Dahlberg donna le plan et la plupart des dessins
du grand ouvrage qui parut vers 1700 sous le titre
de Suecia antiqua et hodierna. C'est une collection
d'estampes représentant les châteaux, les villes,
les ports, les antiquités de Suède. Cette collec-
tion devait être accompagnée d'une description
historique que plusieurs obstacles l'empêchèrent
d'achever, et dont il n'a rien paru. Dahlberg a aussi
fait les dessins des 112 planches, cartes et plans,
qui accompagnent l'Histoire de Charles-Gustave
par Puffendorf.
C-AU.

remplir les fonctions; lorsqu'en 1803 on s'occupa | avantageusement, et, dès l'âge de vingt ans, il fut de réorganiser le diocèse de Mayence, la paroisse de St-Jean fut supprimée, et Dahl n'eut en dédommagement que la cure de Budenheim sur le Rhin, qu'au reste il quitta bientôt (1805) pour celle de Gernsheim. Il devint ensuite camérier (trésorier) du chapitre de la Bergstrasse, puis (1817) membre de la commission d'instruction du grand-duché de Hesse, conseiller des affaires ecclésiastiques et de l'instruction publique, et curé de la commune catholique de Darmstadt. Enfin l'évêque de Mayence l'appela dans cette ville en 1819, en qualité de chanoine. C'est là que mourut Dahl le 10 mars 1833. Sa vie avait été partagée entre ses devoirs d'ecclésiastique et l'étude profonde de l'histoire et des antiquités. Il était devenu membre extraordinaire de la société d'histoire ancienne d'Allemagne de Francfort; en 1817, membre correspondant de celle de Fribourg (en Brisgau), pour les sciences historiques; en 1826, membre honoraire de celle de Wiesbaden pour les antiquités et l'histoire du pays de Nassau. Indépendamment des nombreux articles dont il enrichit soit l'Encyclopédie d'Ersch et Gruber, soit les Archives du Rhin, la Charis d'Erlach, l'Hermione, le Conteur catholique du Rhin de Devora, les Ritterburgen de Gottchalk, on a de Dahl beaucoup d'ouvrages parmi lesquels nous indiquerons: 1o Description historique, topographique et statistique du district et de la ville de Gernsheim, Darmstad, 1807; 2o Le cours du Necker dans la Bergstrasse et la principauté de Starkenburg à l'époque des Romains et des anciens Allemands, ibid., 1807; 3° Histoire et topographie de l'ancienne seigneurerie de Klingenberg et de Procelden sur le Mein, Darmstad, 1811 (2e édition augm., Bamberg, 1823). 4o Description historique, topographique et statistique, de la principauté de Lorsch, Darmstad, 1812; 5° P. Schaffer de Gernsheim, un des inventeurs de l'imprimerie, esquisse historique, ibid., 1815; 6° Statistique et topographie des pays de la rive gauche du Rhin unis au grand-duché de Hesse. 70 Histoire et description de la ville d'Aschaffenbourg, etc., Darmstadt, 1818; 8° Panorama du cours du Rhin de Bingen à Coblentz, etc., Heildeberg, 1820; 9o La vie et les écrits de l'archevêque de Mayence, Rabanus Maurus, Fulde, 1828; 10° Tableau synoptique statistique de la Hesse grand-du-gique de St-Guillaume, et enfin, en 1795, adjoint à cale, Darmstadt, 1829. Les ouvrages de Dahl lui valurent plusieurs distinctions honorifiques: Son histoire d'Aschaffembourg, entre autres, lui fit accorder par le roi Maximilien de Bavière et le prince royal son fils la grande médaille d'or du Mérite qu'ils accompagnèrent d'une lettre de leur main.

P-OT.

DAHLBERG (Éric, comte DE), feld-maréchal et sénateur de Suède, né en 1675, dut son élévation à ses talents et à son zèle pour le service de l'Etat. Il était très-jeune quand son père mourut, et il n'avait encore appris qu'à lire, à écrire et à compter. Une grande application aux études et une conduite irréprochable le firent bientôt connaitre

DAHLER (JEAN-GEORGE), ministre de la religion luthérienne, né le 7 décembre 1760, à Strasbourg, étudia d'abord dans cette ville, où parmi ses professeurs il compta Schweighauser, Oberlin, Blessig, puis alla se perfectionner dans les universités allemandes d'léna, de Wittemberg, de Halle, d'Erlangen, de Heildeberg, de Marbourg. A la théologie, objet spécial de ses travaux, et aux sciences qu'il en regardait comme des auxiliaires indispensables, il joignit l'étude de l'arabe. Il avait l'espoir de remplir une chaire à Gættingue. Lorsque l'explosion de la révolution française rompit les liens entre les habitants des deux rives opposées du Rhin. De retour à Strasbourg, Dahler y devint, en 1791, prédicateur du soir dans une paroisse subalterne, puis en 1793, professeur de grec au gymnase de la ville, et directeur du pensionnat théolo

diverses paroisses de Strasbourg. Deux ans après il commença sur la théologie des lectures particulières qu'il étendit ensuite à d'autres sujets et qui lui donnèrent quelque réputation. Toutefois c'est en 1807, seulement, qu'il fut nommé professeur supplémentaire à la faculté de théologie de Strasbourg; encore fut-il longtemps sans recevoir d'appointements. Aussi répétait-il souvent avec amertume : « Strasbourg donne une croûte à ses enfants <«<lorsqu'ils n'ont plus de dents pour la broyer. » Il finit par devenir professeur en titre et doyen de cette faculté, professeur au séminaire théologique protestant, président de la société pastorale, viceprésident de la société biblique à Strasbourg, etc.

« ZurückWeiter »