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Suede et la Poméranie, Greifswald, 1763, in-4o; 11° Collection des actes constitutionnels de la Poméranie et de l'ile de Rügen, des lois, des priviléges, des conventions et autres actes qui appartiennent au droit public de Pomeranie, Stralsund, 1765-69, 3 vol. in-fol.; 12° Petites-Affiches économiques de Suède, Greifswald, 1765, in-8°; 3° Introduction historique à la diplomatie de la Pomeranie des temps moyens, ibid., 1766, in-4°; 14° Histoire des Huns, des Turcs, des Mogols, et des autres Tartares occidentaux, par De Guignes; traduite du français, avec des notes ibid,, 1768-71, er. 5 vol. pet. in-4o: le traducteur y a joint des additions tirées d'autres auteurs français; 15° État actuel de la Chine et de son gouvernement, traduit du français, ibid., 1769, in-8° : c'est une traduction d'extraits du Journal des Savants, relatifs aux tomes 1 et 2 de l'ouvrage de De Guignes; 16° Répertoire général des lois de la Pomeranie, Stralsund, 1770, in-fol.; 17o PlattTeutsches Worterbuch, c'est-à-dire Dictionnaire de l'idiome vulgaire usité en Pomeranie et dans l'ile de Rügen, Greifswald, 1781, in-4°; 18° Petit Dictionnaire allemand-suédois-français, Upsal, 1784, in-4°; 19° Academic Grypeswaldensis bibliotheca, catalogo auctorum et repertorio reali universali descripta, 1775-76, vol, in-4°: la table par ordre de matières forme le troisième volume; 20° il a été l'éditeur de la Bibliotheca Runica, de Jean Erichson, Upsal, 1766, petit in-4°, en allemand, ouvrage renfermant des notices curieuses sur les écrivains qui se sont occupés de la littérature runique. G-Y.

DAELMANS (GILLES), médecin du 17e siècle, était d'Anvers. Il voyagea aux Indes, y exerça pendant plusieurs années sa profession, et recueillit quelques observations utiles sur les maladies qui règnent dans ces climats : mais sa conduite ne fut pas à l'abri de reproches; il composa et débita des remèdes secrets prétendus spécifiques. Sectateur enthousiaste des ridicules hypothèses de Paracelse, il en fit à la médecine pratique des applications tout à la fois vaines et dangereuses. Il prétendit, par exemple, que la goutte était produite par la fermention des molécules alcalines de la synovie avec les molécules acides du sang; et il proposa l'esprit-de-vin comme le meilleur moyen curatif. Cette doctrine erronée fait la base de l'ouvrage que Daelmans publia en hollandais sous ce titre : Nouvelle médecine réformée, Amsterdam, 1694, in-8°; ibid., 1703, in-8°. Ce livre a été traduit en allemand, d'abord en 1694, à Francfort-sur-l'Oder, puis en 1715 à Berlin, avec des notes de Jean-Daniel Gohl. C.

DAENDELS (HERMAN-GUILLAUME), général hollandais, né en 1762 à Hattem, petite ville de la Gueldre, où son père était bourgmestre, fut d'abord avocat, et abandonna cette profession pour entrer dans la carrière des révolutions et de la politique, lorsque des troubles éclatèrent dans sa patrie en 1784. S'étant fait remarquer par son ardeur révolutionnaire, il fut contraint de s'éloigner,

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quand la cause du stathouder triompha. Il vint alors s'établir à Dunkerque, où il se livra pendant quelques années à des spéculations de commerce assez heureuses. Lorsqu'il vit la guerre allumée entre la France et la Hollande, il se hâta d'accourir sous les drapeaux français, et s'enrôla dans la légion franco-étrangère, où il fut nommé lieutenant-colonel, Il concourut, sous les ordres de Dumourier, à la rapide et insignifiante expédition que ce général fit en Hollande dans le mois de février 1793. Revenu en France après la défection de Dumouriez, il continua de servir, et se distingua dans plusieurs occasions, notamment à Tournai et à Courtrai, Il parvint au grade de général de brigade en 1794, et fit partie de l'armée qui envahit de nouveau la Hollande en 1795, sous les ordres de Pichegru. Ce fut lui qui s'empara de l'ile de Bommel, du fort Saint-André et d'une grande partie de l'artillerie des alliés. Mais il servit encore plus efficacement la cause des Français par les intelligences qu'il avait conservées avec ses compatriotes. « Les représentants du peuple fran«çais, dit-il dans une espèce d'adresse qu'il fit «< circuler en grand nombre sous son propre nom, « exigent de la nation hollandaise qu'elle s'affran«< chisse elle-même. Ils ne veulent point la soumet«tre en vainqueurs ils ne veulent point la forcer « à accepter les assignats; mais s'allier avec elle, <«< comme avec un peuple libre. Que Dordrecht, « Harlem, Leyde, Amsterdam fassent donc la ré«volution, et en informent par des députés les « représentants à Bois-le Duc.... » Ce langage de propagande, parfaitement conforme au système de l'époque, eut tout le succès qu'il devait avoir, et l'on vit bientôt arriver au quartier général français des députations et des envoyés de toutes les parties de la Hollande. Favorisée par la glace et par de telles dispositions, l'armée française y pénétra sans peine ; et la république Batave fut proclamée. Daendels devint général de division, et il entra en cette qualité au service de sa première patrie, dont il fut bientôt le général en chef. Il jouit ainsi d'une grande influence; mais, lorsque le parti démocratique se fut emparé de tous les pouvoirs, Daendels ayant tenté inutilement de s'y opposer vint à Paris, où il réussit à persuader le gouvernement que ce changement ne pouvait que lui être funeste. Ayant fait adopter toutes ses vues par les directeurs, il fut envoyé en Hollande avec des pouvoirs pour y opérer en faveur de la l'aristocratie, une révolution à peu près semblable à celle qui avait eu lieu en France l'année précédente (18 fructidor, 4 septembre 1797) en faveur de la démocratie. Le palais des directeurs bataves fut envahi par des soldats : et ils se virent contraints de céder leurs places à d'autres hommes que désigna Daendels. Son inflence dans ce pays n'eut plus alors d'autres limites que les volontés de la république mère ; et il fut mis de nouveau à la tête de toutes les troupes hollandaises. Ce fut dans cette éminente position que le trouvèrent les

graves événements de l'année 1799. Après avoir fait d'inutiles efforts pour empêcher le débarquement des Anglo-Russes sur la côte du Helder, il se retira précipitamment, et la flotte hollandaise tomba toute entière au pouvoir de l'ennemi. Cette perte fut imputée à Daendels, et il se crut obligé de répondre par une brochure aux nombreux reproches qui lui furent adressés par tous les organes de l'opinion publique. Cette brochure, intitulée Rapport des opérations de la division du lieutenant général Daendels, depuis le 22 août jusqu'à la capitulation de l'armée anglaise et russe le 18 octobre 1799, parut une justification suffisante, et Daendels continua de jouir dans sa patrie de la plus grande influence. Cependant en 1802, certains pamphlets ayant été répandus secrètement dans l'armée batave, les chefs du gouvernement, qui avaient bien quelques raisons d'être ombrageux, soupçonnèrent que leur général était encore pour quelque chose dans une intrigue qui semblait menacer leur pouvoir. Il repoussa avec force un tel soupçon; mais, ne croyant pas devoir servir désormais un gouvernement dont il n'avait pas la confiance, il donna sa démission, et se retira dans une terre près de sa ville natale, où il ne parut occupé pendant plusieurs années que de défrichements et de culture. On sent que cette vie paisible ne pouvait convenir longtemps à son activité. Voyant éclater la guerre en 1806, il demanda du service au nouveau roi de Hollande, Louis Bonaparte, qui lui donna le commandement d'une division à la tête de laquelle il occupa l'OstFrise, puis la Westphalie, sans événements remarquables. Il fut néanmoins fait aussitôt après colonel général de la cavalerie, puis maréchal grand-croix de l'ordre hollandais de l'Union; et enfin gouverneur général des possessions hollandaises dans les Indes-Orientales, qu'il gouverna pendant trois ans avec beaucoup d'énergie et même de l'habileté jusqu'à l'invasion des Anglais en 1811. Accusé toutefois de plusieurs actes arbitraires, il fut rappelé et publia à son retour à La Haye quatre volumes in-fol. contenant les pièces de son administration et sa justification, qui ne resta pas sans réfutation. Mais, tandis que des brochures étaient dirigées contre lui en Hollande, quelques écrivains anglais prenaient sa défense, entre autres G. Thon dans un ouvrage intitulé Memoir of the conquest of Java, Londres 1815, et Raffels dans son History of Java, Londres, 1817. L'apologie de Dacndels parut avoir satisfait son gouvernement et même Napoléon, qui disposait alors de tout en Hollande comme en France. Il lui donna un commandement dans l'armée destinée à envahir la Russie. Le maréchal hollandais, redevenu général de division français, fut mis sous les ordres du duc de Bellune et fit la désastreuse campagne de 1812 à 1813. Placé au centre et en arrière de l'immense ligne d'invasion qu'avait formée Bonaparte, sa division souffrit moins que celle de Moscou; et ce ne fut guère qu'au passage de la Bérésina qu'elle fit

de grandes pertes. Il fut ensuite nommé gouverneur de Modlin, et il défendit cette place avec beaucoup de valeur. Forcé de la rendre après un long siége, il revint en Hollande au commencement de 1814, lorsque la maison de Nassau y fut rétablie, et il se hâta de lui offrir ses services, qui ne furent point acceptés à cette époque. Wellington rejeta même, dans le mois de mai 1815, l'offre que Daendels lui fit de servir dans son armée comme simple volontaire. Ce ne fut que dans le mois d'octobre de cette année que le roi des PaysBas lui confia le gouvernement des possessions hollandaises sur la côte d'Or en Guinée. Toujours actif et vigilant, Daendels signala son arrivée dans cette colonie par de nombreuses améliorations, telles que la culture du café, de l'indigo; celle du sucre, du riz, du cacao et du coton. Il réussit en même temps à pacifier deux peuples voisins de son gouvernement qui se faisaient la guerre pour fournir des esclaves à la traite, et parvint à abolir cet usage odieux. Mais la mort le surprit au milieu de ces utiles travaux; il termina sa carièrre au mois d'août 1818 M-D j.

DAFFIS. Voyez DURANTI.

DAGOBERT 1er, roi de France, fils de Clotaire II et d'Haldétrude, né vers l'an 600, fut fait roi d'Austrasie du vivant de son père, en 622, et disputa contre ce prince pour obtenir quelques provinces qui faisaient partie de ce royaume, et qui ne lui avaient pas d'abord été accordées. Clotaire II ne voulut pour arbitres de ce différend que les seigneurs de sa cour, et se conforma à leur décision; c'était un moyen assuré d'intéresser les grands à maintenir le jugement qui serait porté, et d'enlever à son fils tout prétexte de révolte. Les rois alors se soumettaient volontiers à l'arbitrage des principaux personnages de l'Etat, et les appelaient pour garant des traités qu'ils contractaient afin de se les attacher davantage. A la mort de Clotaire II, Dagobert ne négligea rien pour exclure de tout partage son frère Charibert, et fit assassiner Bernulfe, son oncle maternel, qui avait cherché à appuyer les droits de son rival, auquel il fut cependant obligé de céder l'Aquitaine; mais Charibert étant mort en ne laissant qu'un fils qui lui survécut à peine, Dagobert se trouva maître de toute la France; et, comme ses premières démarches avaient montré l'impatience où il était régner seul, on le rendit responsable d'un événement qui servait aussi bien son ambition. On lui imputa la mort du père et du fils cette accusation est restée sans preuves. La facilité avec laquelle les Français consentirent à borner à l'Aquitaine la part du jeune Charibert, ne prouve pas qu'ils eussent senti l'inconvénient de morceler sans cesse l'héritage de Clovis, mais que la puissance des maires du palais, dans chaque royaume, était si grande, qu'il leur devenait avantageux de n'avoir qu'un roi dont l'éloignement favorisait leurs projets. La conduite de Dagobert, dans les premières années de son règne lui attira l'amour de ses sujets; tout le bien qu'il fit

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fut attribué à ses ministres, Cunibert, évêque de Cologne, et Arnoul, évêque de Metz, quand, après la retraite du dernier, on le vit se livrer à la débauche, changer de femme, sans respect pour la religion, dont il blessait la morale alors même qu'il enrichissait les églises. Il fit la guerre contre les Eslavons (voy. SAMON), les Gascons et les peuples de la Bretagne. La première de ces guerres ne fut pas heureuse; carles Austrasiens, mécontents d'être gouvernés par un roi qui n'habitait pas au milieu d'eux, et qui retenait auprès de sa personne Pépin, leur maire du palais, se vengèrent, en lâchant le pied sur le champ de bataille. Afin de les exciter à mieux servir la cause générale, il leur donna pour roi son fils Sigebert, encore enfant ; ils n'en demandaient pas davantage, le roi mineur avait le titre; mais tous les grands reprenant leur place au conseil, leurs charges à la cour, les obstacles au rassemblement des hommes armés cessèrent aussitôt, et la guerre reprit avec ardeur. L'événement justifia encore cette fois les raisons politiques du partage de la France en plusieurs royaumes, car les Esclavons furent battus, et le furent par les Austrasiens. Dagobert ne jouit pas longtemps de la paix générale qu'il avait procurée à la France; il mourut à Epinai, des suites d'une dyssenterie, le 19 janvier 638, à l'âge de 36 ans, et fut enterré à l'abbaye de St-Denis, dont il est considéré comme le fondateur, cause des grandes libéralités qu'il lui a faites. Il laissa deux fils, Sigebert, roi d'Austrasie, âgé de neuf ans, et Clovis II, roi de Neustrie, âgé de cinq ans. La France, sous ces deux rois mineurs, va, de nouveau, se trouver gouvernée par des maires du palais; les événements semblaient s'arranger pour que la puissance de ces chefs de l'armée s'établit peu à peu dans l'esprit des Français, comme le supplément nécessaire de la puissance royale. Dagobert mourut regretté, malgré ses débauches et son goût pour le luxe, qui l'engageait à multiplier les impôts. Il porta ce goût si loin, qu'il s'était fait faire un trône d'or massif, dont la matière provenait du commerce extérieur qui prit quelque activité sous son règne. Il eut successivement cinq femmes et un grand nombre de concubines. Parmi les cruautés dont son règne fut souillé, le mentre des Bulgares est la plus remarquable. Ces peuples, fuyant devant les Huns, furent d'abord accueillis par Dagobert, qui, craignant ensuite qu'ils ne se rendissent maitres du pays qu'il leur avait cédé, les fit égorger dans une même nuit, au nombre de 10,000 familles. Il avait montré, dans le commencement de son règne, qu'il cédait à des conseils vertueux; les passions auxquelles il se livra ensuite n'avaient point triomphé sans combat ; il approchait de l'âge mûr, cherchait et récompensait le mérite; il avait de l'instruction, un esprit aimable; il aimait les arts, avait procuré à la France une paix glorieuse, et tout annonce que s'il eût vécu plus longtemps, la fin de son règne eût fait oublier les malheurs des premières années. F-E.

DAGOBERT 11, surnommé le Jeune, succéda à son père Sigebert II, roi d'Austrasie en 656; mais il ne fit que paraître sur le trône. Grimoald, maire du palais de ce royaume, s'empara de Dagobert encore en bas âge, répandit le bruit de sa mort, l'envoya secrètement en Angleterre, et osa placer la couronne sur la tête de son propre fils, auquel il donna le nom royal de Childebert. Cette entreprise de Grimoald n'eut pas un heureux succès. Clovis II, roi de France, après avoir puni l'usurpateur, réunit l'Austrasie à ses Etats: la mère du jeune Dagobert ne réclama point, ce qui prouve qu'elle croyait elle-même que son fils était mort. Cependant ce prince reparut en 674 pour redemander l'héritage de son père; il n'en obtint qu'une partie, et régna sur les contrées qui avoisinent le Rhin, avec la douceur et la piété d'un roi qui avait été éprouvé par le malheur; mais un reste de la faction de Grimoald le fit assassiner en 679; et comme il n'avait que des filles, les seigneurs d'Austrasie parvinrent peu de temps après à rendre ce royaume indépendant de l'autorité des descendants du grand Clovis. Il avait épousé dans son exil une Saxonne nommé Mathilde, dont il eut Ste. Hermine, abbesse d'Oëren. Dagobert II fut enterré à Stenay, où la mémoire de ses bienfaits le firent sincèrement regretter. Don Bouquet croit cependant que c'est un autre Dagobert que l'on honore dans cette ville comme martyr. F-E.

DAGOBERT III, appelé Dagobert II par les historiens qui n'ont mis au nombre des monarques français que les princes du sang de Clovis qui ont régné à Paris, était fils de Childebert III, et lui succéda en 711; c'est le 4 roi et le 3o en état de minorité sous le nom duquel Pépin le Gros gouverna la France. Le plus grand événement du règne de Dagobert III est la mort de ce fameux maire du palais, qui laissa le royaume et sa propre famille divisés. Dagobert le suivit de près au tombeau, étant mort le 17 janvier 615. Il laissa un fils au berceau, qui est connu sous le nom de Thierri de Chelles, parce qu'il fut élevé dans ce lieu, mais qui ne lui succéda pas alors. Rainfroi, maire du palais depuis la mort de Pépin, s'apprêtait à profiter de la division qui régnait entre les parents de son prédécesseur, pour anéantir cette famille si dangereuse, et sans doute pour rappeler à leur véritable dignité les descendants du grand Clovis, lorsque la mort de Dagobert déconcerta ses projets. (Voy. RAINFROI et CHILPERIC II). Henschenius a publié une savante dissertation latine sur les trois Dagobert, rois de France, Anvers, 1655, in-4°. F-E.

DAGOBERT. Voyez DAIMBERT.

DAGOBERT (LOUIS-AUGUSTE), général français, né à St-Lò, d'un père noble, fut nommé sous-lieutenant dans le régiment de Tournaisis, dès sa plus tendre jeunesse, et fit avec ce corps les premières campagnes de la guerre de sept ans. Parvenu successivement au grade de maréchal de camp, il fut employé en cette qualité à l'armée d'Italie en 1792,

sous Biron, et se distingua en plusieurs occasions, notamment auprès de Nice et du col de Négro. Nommé général en chef de l'armée des Pyrénées orientales en 1793, il la trouva dans un tel état de faiblesse qu'il crut devoir venir lui-même à Paris réclamer des secours. On l'y mit en prison, et il se trouva fort heureux de sortir avec la condition de retourner à son armée, où il obtint des succès assez importants; il s'empara de Puicerda, défendit couragement Mont-Louis avec des forces de beaucoup inférieures à celles des Espagnols, et les battit encore près d'Olette et de Campredon. Il s'empara d'Urgel après une victoire décisive, le 10 avril 1794, et mourut dix jours après, au milieu de ses succès, des blessures qu'il avait reçues sur le champ de bataille. La convention nationale ordonna que son nom fût inscrit sur une colonne du Panthéon. On a de lui: Nouvelle méthode d'ordonner l'infanterie,combinée d'après les ordonnances grecques et romaines, pour être particulièrement P'ordonnance des Français, in-8°, 1793. Cet ouvrage, dans lequel l'auteur renouvelle plusieurs idées de Folard reconnues impraticables, a eu peu de succès. M-D j.

DAGOMARI (PAUL), également connu sous le nom de Paul le géomètre ou maitre Paul dell' Abbacco, naquit à la fin du 13° ou dans les premières années du 14° siècle à Prato, près de Florence, d'une famille illustre. Boccace, dans la Genealogia deorum (liv. 15, c. 6), dit que Paul a surpassé tons ses contemporains dans la connaissance des mathématiques et de l'astrologie; qu'il avait construit des machines pour expliquer le mouvement des corps célestes, et que sa réputation s'était étendue en France, en Angleterre, en Espagne et même en Afrique. Heureux, ajoute-t-il, s'il eût eu plus d'ardeur pour la gloire ou s'il fût né dans un siècle plus éclairé (1) Philippe Villani a donné la vie détaillée de Dagomari parmi celles des Illustres Florentins, dont une ancienne traduction italienne a été publiée par Mazzuchelli (voy. Ph. VILLANI). Paul fut, suivant son biographe, un très-grand géomètre, un habile arithméticien, et poussa plus loin que tous les anciens et les modernes les équations astronomiques (adequazioni astronomiche) [2]. Observateur assidu des révolutions des corps célestes, il prouva le premier que les tables de Ptolémée ne pouvaient plus être d'aucune utilité, que celles d'Alphonse manquaient d'exactitude, et que c'était à l'imperfection de l'astrolabe, instrument dont on se servait alors, qu'il fallait attribuer la plupart des erreurs des astronomes. Il avait imaginé plusieurs instruments, au moyen desquels il détermina, mieux que ne l'avaient fait ses prédécesseurs, la position des étoiles fixes, et parvint même à calculer les lois de leurs mouvements; mais,

(1) Siquidem felix homo erat iste, si animo erat ardentior aut liberaliori sæculo natus.

(2) Le savant Ximenes observe qu'on ne trouve pas dans l'original latin de Villani le mot astronomica, et qu'il pourrait bien être question, dans ce passage, des équations algebriques dont il paraft que Dagomari commença le premier en quelque sorte à faire usage.

comme Tiraboschi l'observe judicieusement, pour apprécier les services que Paul a rendus à l'astronomie, il faudrait connaitre ses ouvrages. On sera forcé jusque-là de s'en rapporter au témoignage de Villani, qui paraît avoir beaucoup exagéré le mérite de son compatriote. Un fait à peu près incontestable, c'est que Dagamori composa le premier des almanachs avec des prédictions: mais on peut croire aussi, sans crainte de se tromper, que ces prédictions ne furent pas toujours justifiées par l'événement. Il mourut à Florence vers 1366, et fut inhumé dans l'église de la Trinité, où il avait construit une chapelle. Par son testament, il ordonna que ses ouvrages d'astrologie ou d'astronomic seraient remis à la garde des religieux de ce monastère, dans un coffre fermant à deux clefs, l'une desquelles resterait entre les mains des moines et l'autre dans celles de ses héritiers, jusqu'à ce qu'on trouvat parmi les Florentins un astronome assez habile pour en tirer parti. Mazzuchelli et d'après lui quelques autres écrivains rapportent une inscription en vers, qui, suivant eux, décorait le tombeau de Dagomari; mais Tiraboschi ne la juge pas authentique. Le P. Negri, dans les Scrittori fiorentini, distingue Paul dell' Abbacco d'un poëte du même nom, vivant en 1328, et que Jacques, fils du fameux Dante, appelle son maître en poésie, d'un autre Paul, dont on conservait au monastère de la Trinité des traités de géométrie et de perspective, et enfin de Paul le géomètre; mais il est évident qu'il s'agit toujours du même personnage (roy. pour plus de détails, outre les auteurs cités, la Storia della letter. italiana de Tiraboschi, t. 5, p. 219-22). W-s.

DAGONEAU (JEAN), suivant quelques-uns, juge, et, suivant d'autres, fermier de l'abbaye de Cluni, est regardé assez généralement comme l'auteur d'une satire très-sanglante, intitulée: Légende de dom Claude de Guise. Dagoneau était protestant. Après le massacre de la St-Barthélemi, il fut arrêté avec ses deux frères, sous d'assez frivoles prétextes, et conduit dans les prisons de Mâcon, d'où il ne sortit qu'après avoir payé à l'abbé de Cluny ne somme considérable. De retour chez lui, il trouva sa maison pillée, et ne reçut que des injures de sa femme qui s'était rangée du côté de ses persécuteurs. Il mourut en 1580, du poison que lui fit prendre sa femme elle-même, si l'on en croit l'un des éditeurs de la Légende, mais plus vraisemblablement du chagrin que lui causèrent les désordres de sa famille. L'historien de Thou (liv. 41, t. 2, p. 448, édition de Genève) ne fait aucun doute que Dagoneau ne soit l'auteur de la Légende ; Papillon, dans sa Bibliothèque de Bourgogne, l'attribue à Gilbert Regnault, juge-mage de Cluni, et l'abbé Lenglet a adopté son opinion. La raison sur Jaquelle s'appuie Papillon, c'est que Dagoncau n'a pu écrire un ouvrage où il est question de sa mort, et toutes celles données par Lenglet peuvent se réduire à celle-là. Papillon nie l'existence d'une édition de la Légende antérieure à celle de 1581,

et il resta plus d'une demi-heure au même endroit et dans la même erreur. Un ami, qui passa heureusement, lui donna le bras pour rentrer dans son collége. C'est Dagoumer que Lesage a voulu peindre dans le portrait qu'il fait de Guyomar, au chap. 6 du liv. 4 de Gilblas. A. B-T.

'DAGRAIN. Voyez AGRAIN (D').

DAGUERRE (JEAN), né à Larressore, au pied des Pyrénées, en 1703, fut le restaurateur de la discipline ecclésiastique dans un des diocèses de la

mais Lenglet dit en avoir vu une de 1574, et assure qu'il n'existe entre elles aucune différence. Cependant on peut croire que la mort de Dagoneau n'est pas indiquée dans l'édition de 1574, puisqu'on convient qu'il ne mourut que huit ans après. Lenglet en a parlé sans l'avoir vue, mais le témoignage de de Thou et de d'Aubigné prouve suffisamment qu'elle existe; elle est sans doute devenue très-rare par l'intérêt que les Guises ont eu à en supprimer les exemplaires, et il ne faut point être surpris qu'elle ait échappé aux recherches de Len-France, et l'auteur d'un ouvrage estimé parmi les glet. Suivant d'Aubigné, cette édition parut sons le titre de Légende de St. Nicaise (1574 in-8°), parce que Claude de Guise, contre qui l'ouvrage est dirigé, était alors abbé de St-Nicaise de Reims. Dagoneau étant mort en 1580, on peut conjecturer que Gilbert Regnault, son ami, donna une nouvelle édition de cette pièce, à laquelle il ajouta une préface et le récit des malheurs arrivés à Dagoneau et à sa famille. Cette 2e édition est intitulée, comme nous l'avons dit: Légende de Dom Claude de Guise, abbé de Cluni, 1581, in-8°. C'est d'après cette édition que l'abbé Lenglet a réimprimé cette Légende dans son Supplément aux mémoires de Condé, Londres (Paris), 1743, in-4°. (Voy. Claude de GUISE et Gilbert REGNAULT.) W-s. DAGOTY. Voyez Gauthier.

théologiens pour son exactitude, sa clarté et sa méthode. Cet ouvrage cependant ne lui a jamais été attribué par ceux-là même qui s'appuient souvent de son autorité. Les parents de Daguerre étaient pauvres et vivaient du travail, de leurs mains; mais, frappés de la piété et des dispositions de leur enfant, ils s'imposèrent les sacrifices les plus rigoureux pour lui assurer les moyens de cultiver et de développer ses goûts naissants. Il étudia la théologie à Bordeaux, sous le P. Chourio, jésuite, frère du pieux curé de St-Jean de Luz, à qui les Basques sont redevables d'une traduction en leur langue de l'Imitation de J.-C., où l'on admire la | simplicité et l'onction du texte original (1). Après avoir reçu les ordres sacrés, il fut nommé vicaire du bourg d'Anglet, près de Bayonne. Ce fut dans l'exercice de ce ministère, en voyant de près les misères et la profonde ignorance du peuple de la campagne qu'il conçut le projet de faire jouir ses compatriotes du bienfait d'une éducation chrétienne, et qu'il préluda à cette œuvre, en réunissant dans sa maison natale quelques jeunes gens, qu'il formait lui-même aux vertus et aux connaissances de leur état. Ses débuts furent très-heureux; mais son zèle demandait pour se déployer un plus vaste champ. Les missions s'offrirent à lui comme un puissant moyen d'exercer toute son active charité; il s'associa un petit nombre d'ecclésiastiques vertueux, et il donna sa première mission à Urrugue, où mademoiselle d'Etcheverry, d'une famille distinguée, touchée par ses exhortations, renonça au monde, et commença sous sa direction à pratiquer les devoirs de la vie religieuse. L'évêque de Bayonne l'invita à prêcher dans sa cathédrale; toute la ville voulut l'enten

DAGOUMER (GUILLAUME), né à Pontaudemer, au milieu du 17° siècle, fut professeur de philosophie et ensuite principal au collége d'Harcourt à Paris, et ensuite recteur de l'université. Il mourut à Courbevoie en 1745. On a de lui: 1° Philosophia ad usum scola accommodata 1701-1703, 3 vol. in-12: la dernière édition est de Lyon, 1746, 4 vol. in-12. 2o Lettres d'un philosophe à Mgr. l'évêque de Soissons (Languet, depuis archevêque de Sens) sur son premier avertissement, 1719, petit in-8° de 181 pages: ces lettres sont au nombre de trois; 3o Requéte de l'université de Paris au roi, au sujet de l'union du collège des jésuites de Reims a l'université de cette ville, 1724, in-fol., réimprimée dans les Requêtes au roi, mémoires et décrets des universités de Paris et de Reims, 1761, 2 vol. in-12. Les jésuites voulaient être agrégés à l'université de Reims. Dagoumer, alors recteur de l'université de Paris, attaqué de la goutte, écrivit cette défense à genoux. Elle fut imprimée par ordre de l'université; mais les jésuites demandérent la suppression de cette pièce, en offrant à ce prix de se désister de leurs prétentions. Il échappa cependant quelques exemplaires de l'édition originale de cette Requête, qu'on appelle communément la Défense de toutes les universités de France. Dagoumer, avait beaucoup de mérite, mais en même temps des goûts crapuleux. Il s'enivrait fréquemment avant et pendant même son rectorat. Un soir, en sortant du cabaret, il s'arrêta contre un mur pour satisfaire un besoin. C'était au coin de la rue St-Severin. L'esprit troublé par les fumées du vin, Dagoumer se crut l'auteur du bruit que faisait l'eau qui coulait de la fontaine,

(1) Barbier, dans sa Dissertation sur soixante traductions françaises de l'imitation de J.-C., n'a pas oublié la traduction faite eu langue basque, par le sieur d'Arambillague, prêtre, et il cite l'abbé de St-Leger, qui parle d'une autre traduction de l'Imitation en langue basque, par Sylvain Pouvreau, imprimee à Paris dans le 47e siecle, et M. Brunet, qui, dans son Manuel du libraire, cite une traduction de l'Imitation en langue basqué, imprimee à Bayonne en 4720 et en 4769. Quoique Barbier assure avoir vu toutes les traductions dont il parle, il avoue qu'il ignore si les deux editions sont des reimpressions de l'une ou de l'autre des traductions qu'il vient de citer. D'Arambillague n'a traduit que les deux derniers livres de P'Imitation; et sa version, quoique anterieure à celle de Chourio, est loin d'avoir aussi bien la physionomie, l'onction et la touchanté simplicite de l'auteur original. Le senateur Garat, qui projetait un ouvrage sur le genie et le mecanisme de la langue basque, demanda à l'auteur de cet article la traduction de Chourio, et il ne se lassait pas de l'admirer. Cette traduction a eté enrichie de reflexions et de pratiques pieuses, par d'Etcheverry, missionnaire et ancien directeur du séminaire de Larressore, mort, il y a quelques années, curé d'Ustaritz.

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