Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

1o. Percurfus, parcours dans les bois, terres, pâturages, exercés par les Officiers du Duc, fans le confentement des Seigneurs. 20. Maref calliæ, droit du Maréchal ou Maréchauffée, taxe impofée fur les Fermiers, qu'on obligeoit de fournir une certaine quantité de foin, de paille & d'avoine, pour l'entretien des chevaux. 3°. Brennaria, droit de criblures de bled, pour faire le pain des chiens de chaffe, d'un mot Gaulois bren, qui fignifie fon, d'où les Officiers étoient appellés Brennarii, Brenniers. 4°. Albergaria, droit de gîte qu'avoient les Ducs d'être logés & nourris, eux & leur fuite, en certains endroits dépendans des Abbayes, une ou deux fois l'année. En quelques lieux le droit n'étoit que pour les perfonnes, en d'autres, pour les perfonnes & les chevaux ; enfin, il y en avoient qui n'étoient obligés qu'à loger & nourrir les chiens du Duc. Quelquefois les Princes, en exemptant une Abbaye de cette fervitude, confervoient la faculté du fourage ce qui fignifie ces mots : Fano & paleá, vel ftramine exceptis, que l'on lit dans plufieurs Chartres. 5. Cautiones c'étoit une espece de tribut qu'on levoit dans les Villages & qu'on exigeoit des Fermiers & des Laboureurs. 6°. Superprifia, tribut appellé furprise, parce qu'il étoit ajouté à un autre tibut. Le premier s'appelloit prife, & le fecond surprise, comme impofé fur le premier. 70. Precaria, précaire, certains fervices à rendre aux Seigneurs au temps des moiffons & de la fenaifon. Le Duc Hugues II, déchargea de tous ces droits

,

[ocr errors]

les Habitans de Plombieres & de Longvic, par une Chartre fignée de fa main & datée de Dijon en 1103. Hugues fon fils remit à Moutier-SaintJean le droit de gîte qui lui étoit dû pendant un jour.

Nos Ducs faifoient leur réfidence ordinaire à Dijon, dans leur Palais qui fubfiftoit dès le dixieme fiecle, puifque le Roi Lothaire date un diplôme en faveur de l'Abbaye de Nantua, en 960, de fon Palais de Dijon. Actum Divionenfi in Palatio. (Gal. Chrift. tome 4. page 5. preuv.) Ils alloient paffer quelques mois dans leurs différens Châteaux de Salmaise, Aignay, Maify, Duefme, Aizey, Vilaine, Châtillon Montbard, Montreal, Salive, Germoles, Pouilly-en-Auxois, Pouilly-fur-Saône, Brazey, Pagny, Vollenai, Vergy, Talant, Argilly; ils y prenoient le plaifir de la chaffe, de la pêche & de la promenade. Ils logeoient à Paris au MontSaint-Hilaire, d'où cet endroit prit le nom de rue de Bourgogne, aujourd'hui rue de Rheims, à caufe du College de ce nom, bâti fur le fonds de l'Hôtel de Bourgogne par Guy de Roye, Archevêque de Rheims.

On n'a ceffé en France de dire les matines à minuit dans les Chapitres, qu'au temps des ravages des Anglois, fous le Roi Jean. Un Arrêt du Parlement ordonna, en 1359, à l'Eglife de Paris, de reprendre cet ufage, qu'elle a toujours gardé. On l'obfervoit encore dans l'Eglife d'Au-. tun au quinzieme fiecle. Jufqu'alors il n'y avoit point eu de bancs dans les Eglifes; on les jonchoit de paille le Samedi foir pour le Di manche.

M 3*

L'austérité des mœurs a fubfifté long-temps en Bourgogne fur quoi, dit le favant Préfident Bouhier, Čoutume de Bourgogne, tome 1. pag. 340, je me fouviens d'avoir lu dans Chaffeneuz que de fon temps (il vécut fous Louis XII. & François I.) quand une femme mariée paffoit auprès d'un homme, l'ufage vouloit qu'elle fe cachât la moitié du vifage par modeftie: fait attefté par un témoin oculaire.

La coëffure des femmes étoit fimple; pref que point de frifure; nulles dentelles, du linge uni leurs robes étoient fort ferrées, & s'attachoient fous le menton. Elles étoient armoiriées à droite de l'écu de leur mari, à gauche, du leur. Les veuves paroiffoient en public habillées à peu près comme le font aujourd'hui les Religieufes. Ce ne fut que fous Charles VI. que les femmes commencerent à fe découvrir les épaules, & fous Philippe-le-Bon, elles prirent des pendans d'oreilles, des colliers, des bracelets, & firent d'au tres changemens dont nous parlerons fous ce Prince. Les chemifes étoient de ferge; du temps même de Charles VII. la Reine feule avoit deux chemises de toile. La bougie étoit inconnue, & la chandelle un luxe. L'ufage des vitres étoit rare, & feulement pour les riches. Il fut porté en Angleterre par les François, vers la fin du douzieme fiecle, & il y fut regardé comme une grande magnificence. Les épiceries qu'on tiroit des Indes par le Pont-Euxin, étoient fort cheres. Le poivre étoit fi eftimé, que le Prieur de NotreDame de Semur, en affranchiffant fes hommes, fe réferva une livre de poivre. L'huile d'olive,

qu'on tiroit du Levant, étoit fi rare, qu'un Concile d'Aix-la-Chapelle permit aux Moines d'ufer d'huile de lard.

La cire n'étoit guere employée que pour le luminaire des Eglifes. Elle étoit encore fort chere long-temps après, puifque le Duc Philippe-leHardi crut faire un vou d'importance, en promettant pour un de fes fils malade, fon pesant de cire à Saint Antoine de Vienne. Il n'y avoit point encore de cheminées. Une famille entiere s'affembloit au milieu d'une chambre obscure autour d'un large foyer rond, dont la fumée fe diffipoit par un trou fait au plancher. Le fecret de fecourir la vue affoiblie des vieillards

par les beficles, trouvé par Alexandre Spina, eft de la fin du treizieme fiecle.

Ces détails ne paroîtront pas minutieux à ceux qui favent qu'il n'eft rien de petit quand il eft queftion de rechercher les ufages d'un Peuple. Tout ce qui a rapport à l'inftruction des hommes, doit être dit. Les crimes feuls peutêtre devroient être effacés de l'Hiftoire ; mais elle ne peint les monftres que pour les empêcher de renaître.

SEPTIEME ÉPOQUE. La Bourgogne fous les Ducs de la feconde Race, depuis 1363 à 1477.

PHILIPPE-LE-HARDI.

LE Roi Jean, qui avoit une prédilection marquée pour Philippe fon quatrieme fils, né à Pontoife en 1342, lui donna en 1363 le Duché de Bourgogne à titre d'apanage, reverfible à la Couronne, hærede non fuccedente, & le déclara premier Pair de France. L'année fuivante, Charles V. confirma cette donation. Le Duc alors fe rendit à Dijon, où après les fermens ordinaires, il reçut les hommages de fes nouveaux Sujets, & fe difpofa à les défendre contre une foule d'ennemis qui les menaçoient. Le redoutable Prince de Galles, le Héros de l'Angleterre, à la tête de vingt mille Anglois, pénétra de l'Auvergne dans le Bourbonnois en 1366. Ayant paffé la Loire près de Marcigny, il entra en Bourgogne, où il trouva toutes les fubfistances enlevées par les foins de Philippe, qui avoit fait retirer les Payfans & les beftiaux dans les Villes murées : il avoit donné ordre d'ôter jufqu'au fer des moulins, afin d'affamer l'ennemi. L'Auxois fe reffentit de cet orage qui vint fondre fur les environs d'Auxerre; mais

[ocr errors]
« ZurückWeiter »