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fons par la préfente, M. Rouffelot, Secretaire en chef defdits Etats, à souscrire, au nom de la Province, pour trois cents exemplaires de cet Ouvrage, à raifon de trois livres cinq fols chaque volume, lefquels feront déposés au Greffe des Etats, pour être diftribués de notre ordre. Ordonnons que lesdits fieurs Béguillet & Courtépée feront payés à fur & à mefure des volumes qu'ils feront remettre audit Greffe, fur les certificats de M. Rouffelot, en vertu de nos Ordonnances qui feront rendues à cet effet, & qu'extrait de la présente fera délivré auxdits fieurs Béguillet & Courrépée.

Fait en la Chambre des Elus Généraux, Dijon, le vingt-deux Décembre mil fept cent foixante-quatorze.

Par extrait, ROUSSELOT.

ABRÉGÉ

DE

L'HISTOIRE DU DUCHÉ

DE BOURGOGNE.

PREMIERE ÉPOQUE. La Bourgogne fous les Eduens & les Lingons.

LES Celtes, Peuple nombreux & guerrier,

habitoient l'Europe, ils étoient en corps de na tion long-temps avant que les Arts brillaffent à Memphis, & que Salomon eût érigé un Temple digne de la Majefté du vrai Dieu.

Malheureufement cette Nation n'eut point d'Hiftoriens; le Peuple étoit dans la fervitude la Nobleffe ne favoit que fe battre & les Tome I.

A

Miniftres de la Religion, regardant la mémoire comme le grand livre des hommes, n'employoient que la tradition orale pour transmettre à la poftérité les exploits de leurs ancêtres.

Ainfi les Auteurs Grecs & Latins font les fources uniques d'où l'on puiffe tirer quelques foibles lumieres fur l'origine & l'état des Celtes, avant la conquête des Romains.

Ils avoient donné leur nom à la Celtique, l'une des trois parties dans lefquelles la Gaule étoit divifée, felon Céfar; les deux autres étoient la Belgique & l'Aquitanique; les Habitans de ces trois parties différoient de moeurs, de langage & de Goutumes.

La Celtique dont nous devons principalement nous occuper, s'étendoit depuis la Seine au Rhône, & du Rhin à l'Océan. Elle étoit habitée par plufieurs Peuples libres & indépendans, & avoit des Villes confidérables, telles que Bibracte, Alife, Langres, Sens, dont l'antiquité eft fi reculée, qu'on ne peut fixer l'époque de leur fondation.

du

La République des Eduens tenoit le premier rang dans la Celtique; Bibracte, leur Capitale, étoit la plus confidérable & la plus opulente Ville des Gaules. Leur Pays comprenoit une grande partie de la Bourgogne, de la Breffe, Lyonnois, avec le Charolois, le Forez & le Nivernois. Ils comptoient encore plufieurs Cités diftinguées, fous leur protection ou dans leur alliance, comme celles des Sénonois (1), des

(1) Ceux de Sens, de Bourges & de Beauvais.

Bituriges & des Bellovaques. (Voyez la notice fur les anciens Cantons).

élu

Cette Republique étoit gouvernée par les Druydes & le corps de la Nobleffe: tous les ans on élifoit un Magiftrat fouverain, nommé Vergobret, qui étoit le Chef de la Nation, & qui avoit le droit de vie & de mort; il lui étoit défendu de fortir de fon territoire & de défigner un de fes parens pour fucceffeur dans fa Charge, qui finiffait avec l'année. Cotus fut déposé pour avoir été nommé Vergobret par fon frere dans une affemblée clandeftine, & Convictolitanus, par les Druydes, fut confirmé par Céfar. Les Lingons étoient anciens & diftingués parmi les Peuples des Gaules: ils habitoient le Baffigni, le Tonnerrois, le Pays de Bar-fur-Seine, le Dijonnois, & le Bailliage de la Montagne : leur territoire fort peuplé s'étendoit depuis la Seine au Mont des Vofges, Vogefus qui eft fur leurs frontieres, in finibus Lingonum. Cæf. L. IV. Pline & Ptolomée les placent dans la Belgique, féparée de la Celtique par la Marne & la Seine: la notice de l'Empire, dans la premiere Lyonnoife, où ils font toujours reftés. Frontin (Strat. L. III.) affure que leur Cité étoit très- opu lente; & Claudien ajoute que le terroir de leur Pays produifoit du bled en abondance. (Conf. Stil. V. 94. ) 94.)

Les Séquanois, auxquels la fertilité (1) &

(1) Ager Sequanicus totius Galliæ optimus. Cæf. Bel Sal. L. I.

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l'étendue de leur territoire donnoit un rang con fidérable parmi les Celtes, occupoient le Pays qui eft entre le Rhin, la Saône, le Rhône, le Mont-Jura & les Vofges. Leur République com. prenoit la haute Alface, le Canton de Bafle, la Franche-Comté, partie de la Breffe, & la Vicomté d'Auxonne.

Dès le temps de Marius, le Sénat, pour s'at tacher cette brave Nation qui avoit achevé la défaite des Teutons, donna à fon Roi Catamantalede, le titre d'ami du Peuple Romain.

Lorfque Céfar fit la conquête des Gaules, les Séquanois tenoient dans la Celtique le premier rang avec les Eduens, dont la Saône les féparoit.

Les principales Villes de la Séquanie étoient Vefontio, Befançon; Augufta-Rauracorum, Augts près de Bafle; Aventicum, Avanche, & Equeftris Noiodunum, Nion: ces trois dernieres Cités devinrent des Colonies Romaines.

Tacite & Strabon femblent infinuer fous que Augufte, la Séquanie fut de la premiere Lyonnoite; mais fi l'on s'en rapporte au témoignage de Pline & de Ptolomée, elle fit partie de la Belgique ce Pays fut connu dans les III & IVe, fiecles, fous le nom de Maxima Sequanorum; Befançon fut fa Métropole. (Val. Not. Gal Dunod, Hift. tome 1.)

La Celtique, trop chargée d'Habitans, & d'une jeuneffe inquiete, envoya fouvent des Colonies nombreuses en des climats éloignés ; l'une conduite par Sigovefe (que Freret fuppofe avoir été guidée par les Cimmeriens qui connoiffaient

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