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décembre, le chef descadre d'Aché retourna en France, laissant au chef d'escadre Froger de l'Éguille le commandement de quelques vaisseaux qui, faute de câbles, étaient échoués dans la rade de Saint-Louis, tous les comptoirs que la France possédait sur la côte de Coromandel étaient au pouvoir des Anglais.

Profitant de l'éloignement de l'escadre anglaise occupée à seconder les opérations de l'armée de terre sur la côte de Coromandel, le maréchal de camp comte d'Estaing partit de l'île de France pour Mascate, au mois d'octobre 1759 (1), avec le vaisseau de la Compagnie des Indes de 50o le Condé et la corvette de 8 l'Expédition. Après s'être emparé d'un vaisseau de la Compagnie anglaise qui était mouillé sous les batteries de la place, la petite division française se porta sur Benderabassy, mouillage voisin de Mascate, et où les Anglais venaient de construire le fort de Gombroon. Une frégate anglaise s'y trouvait à l'ancre; elle appareilla dès qu'elle aperçut les bâtiments français; mais, chassée par le Condé, elle fut abandonnée de son équipage; toute son artillerie avait été jetée à la mer. Après l'avoir amarinée, le Condé alla s'embosser devant le fort sur lequel il ouvrit immédiatement son feu et le fit capituler; les canons en furent enlevés et le comte d'Estaing fit voile pour Sumatra (2) avec ses deux bâtiments. Il débuta dans ces parages par enlever, le 7 février 1760, le fort Marlborough qui était défendu par une forte garnison et força, le 13, les retranchements de Tanapooly (3). Le comte d'Estaing attaqua et saccagea avec le même succès plusieurs

(1) Mascate, ville de l'Oman, sur la côte S. E. de l'Arabie, à l'entrée du golfe Persique.

(2) Sumatra, une des îles de la Sonde.

(5) Tanapooly, ville sur la côte occidentale de Sumatra, à la hauteur de la petite île Nias.

autres comptoirs anglais et retourna ensuite à l'île de France.

Cette expédition fit la fortune du maréchal de camp d'Estaing. Je ne pouvais omettre de la relater, car ce fut elle qui le décida à entrer dans la marine et motiva sa nomination au grade de chef d'escadre, le 1er octobre 762.

Quelques combats particuliers, sans avantages bien marqués de part ni d'autre, furent livrés pendant l'année.

Les frégates la Malicieuse de 36°, capitaine de Goimpy, et l'Opale de 32, capitaine Dars, en croisière sur la côte du Portugal pour intercepter un convoi qui devait sortir de Lisbonne, s'emparèrent, le 28 mars, de la corvette anglaise de 20⚫ PENGUIN, capitaine Harris, et la livrèrent aux flammes.

Le 4 avril, ces deux frégates furent chassées par les vaisseaux anglais FLAMBOROUGH et BIDDEFORD, capitaines Skinner et Kennedy. Trop faibles pour soutenir un combat en règle avec ces vaisseaux, les capitaines français profitèrent de la marche supérieure de leurs frégates pour borner l'engagement à une canonnade qui dura plusieurs heures, et pendant laquelle le capitaine du BIDDEFORD fut tué.

Vers le milieu du mois de mai, le capitaine de Breugnon réussit à sortir d'une manière fort heureuse d'une position assez critique dans laquelle se trouvait le vaisseau de 74° le Diadème, qu'il commandait. A peine en dehors de la rade de la Martinique avec quelques navires qu'il escortait en France, ce vaisseau fut observé par une frégate anglaise. Impatienté de la persistance de cet importun qui le suivait depuis plusieurs jours, et qu'il sut être la NIGER de 32o, le capitaine de Breugnon prit le parti de s'en débarrasser, le 16 mai, au moyen de quelques volées. Le but du capitaine anglais était rempli; les coups de

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canon échangés furent entendus, et le Diadème et son petit convoi furent chassés par les 3 vaisseaux anglais ARGO, SHREWSBURY et PALLAS. Le dernier seul réussit à joindre le vaisseau français; mais, rudement étrillé, il abandonna la partie sans avoir pu faire au Diademe une avarie capable de ralentir sa marche.

L'ex-corvette anglaise de 12o Virgin, capturée au mois de mai, fut prise au mois de septembre, ainsi que 7 navires du commerce mouillés avec elle sur la rade de l'île de la Grenade, par le vaisseau anglais TEMPLE et la corvette GRIFFIN.

Les frégates' de 32° la Sirène, capitaine Macarthy, la Fleur-de-Lys, capitaine Doizy, et la corvette de 20 la Valeur, capitaine Talbot, furent chassées, le 17 octobre, à leur sortie du Cap Français de Saint-Domingue, par 3 bâtiments que la faiblesse de la brise ne leur permit pas de reconnaître avant la nuit : c'étaient le vaisseau anglais de 50€ HAMPSHIRE, capitaine C. Norbury, et les frégates de 34 BoREAS, capitaine S. Uvedale et LIVELY de 24, capitaine honorable T. Maitland, de l'escadre de la Jamaïque, alors commandée par le contre-amiral Holmes. Le vent soufflait de l'Est et par grains. A 11 du soir, la BOREAS était assez rapprochée de la Sirène pour que celle-ci, en faisant une arrivée, pût lui envoyer sa bordée de bâbord: ce fut le signal du combat. Après trois quarts d'heure, la frégate ennemie se laissa culer et la Sirène continua sa route à l'Ouest. Au jour, la frégate anglaise était à environ 4 milles de l'arrière; plusieurs autres voiles étaient en vue à l'horizon. A midi 30m, la distance entre les 2 frégates avait beaucoup diminué et elles purent échanger une cinquantaine de boulets de chasse et de retraite. Fatigué de l'obstination de ses adversaires, le capitaine Macarthy fit diminuer de voiles et, à 1h 30m, placé par le travers de la BOREAS, il engagea une

canonnade des plus vives. Elle durait depuis deux heures, lorsqu'un événement imprévu vint donner une physionomie nouvelle au combat. Un canon de la batterie de la Sirène creva, tua ou blessa quatorze hommes, démonta deux pièces de cette batterie et, sur les gaillards, une troisième à laquelle les éclats arrivèrent en défonçant le pont. Cet événement jeta la consternation et l'effroi parmi l'équipage de la frégate française, dans un moment où il eût fallu un redoublement d'ardeur. Pour comble d'infortune, le feu prit à bord. Ce nouveau désastre occupa la majeure partie des hommes de la Sirène. Totalement dégréée et coulant bas d'eau, la frégate française n'était plus en état de lutter contre un ennemi dont l'énergie était d'autant plus grande que les embarras de son adversaire augmentaient. Le capitaine Macarthy fit amener le pavillon. Le cap Saint-Nicolas de Saint-Domingue restait alors à 24 milles dans le Sud. La Sirène fut remorquée à la Jamaïque.

La Valeur fut jointe par la LIVELY, à 7h 30m du soir, et amena son pavillon après un combat de cinq heures. Elle fut également conduite à la Jamaïque.

La Fleur-de-Lys, poursuivie par le HAMPSHIRE, se jeta à la côte près du Port de Paix; elle y fut incendiée par son propre équipage. Le vaisseau anglais envoya ensuite quelques boulets à deux navires du commerce qui s'étaient placés sous la protection des frégates françaises. Un d'eux entra à Port de Paix; l'autre fut incendié à la côte.

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Ce fut le 6 janvier 1761 seulement, c'est-à-dire quinze mois après la bataille de Quiberon, que les vaisseaux le Dragon et le Brillant dont le commandement, on doit se le rapppeler, avait été donné aux lieutenants de vaisseau chevalier de Ternay et Hector, franchirent la barre de la Vilaine. Ce jour-là, la brise était fraîche du N.-E. et une brume très-épaisse favorisa la sortie de ces deux vaisseaux qui purent se soustraire à la surveillance soutenue de 10 vaisseaux anglais; ils arrivèrent à Brest le 10 du même mois. La corvette la Calypso, les frégates la Vestale et l'Aigrette, commandées par les lieutenants de vaisseau Duchaffault, Boisberthelot et Desforges, sortirent le 7. La première entra à Brest en même temps que les vaisseaux.

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