Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Le 6 octobre, un convoi de 250 navires, pour SaintDomingue, appareilla de la rade de l'île d'Aix avec les vaisseaux ci-après, placés sous les ordres du chef d'escadre Desherbiers de l'Étanduère :

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Le 14, le convoi fut chassé par une escadre anglaise aperçue dans le Sud et dont voici la composition :

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

La division française naviguait grand largue sur deux colonnes, avec des vents d'Est; le convoi était placé au milieu. Dès que l'ennemi fut signalé, le chef d'escadre de l'Étanduère rangea ses vaisseaux en bataille, bâbord amures, dans l'ordre indiqué plus haut et enjoignit au capitaine du Content de faire route au N.-N.-O. avec le convoi. La division française se trouva ainsi entre le convoi et l'escadre anglaise qu'elle attendit sous les huniers; celle-ci chassait sans ordre. A 11h 30m du matin, ses vaisseaux avancés attaquèrent la queue de la ligne fran

çaise, mais sans s'arrêter pour la combattre. Après avoir envoyé leur bordée aux vaisseaux qui s'y trouvaient, ils les abandonnèrent aux nouveaux arrivants et remontèrent, les uns à droite, les autres à gauche, jusqu'à la tête de la colonne. Cette manœuvre ayant été imitée par tous les vaisseaux ennemis, les Français se trouvèrent ainsi engagés des deux bords, après avoir eu à recevoir la bordée des vaisseaux anglais qui combattaient devant eux. L'EAGLE eut de suite la roue de son gouvernail brisée et tomba sur le DEVONSHIRE qui combattait le Severn, et l'entraîna sous le vent. Le Neptune, rasé de tous ses mâts, amena son pavillon le premier; il était 4". Ce vaisseau obéissait alors au lieutenant Kerlérec le capitaine de Fromentière avait eu une cuisse emportée par un boulet, et son second, le lieutenant Longueval d'Harancourt, avait été tué presque au moment où il recevait cette blessure. Une heure après, le Fougueux, le Severn, le Monarque et le Trident succombaient sous le nombre; le premier et le dernier n'avaient plus un seul mât. A 7, c'était le Terrible qui se rendait, entièrement démâté. Après huit heures de lutte acharnée, le feu cessa de part et d'autre, sans qu'aucun des deux chefs connût le résultat positif du combat. Le Tonnant et l'Intrépide étaient alors les deux seuls vaisseaux qui portassent leur enseigne déployée; le premier avait perdu son mât de misaine. Le capitaine de Vaudreuil, qui n'avait cessé de soutenir le vaisseau amiral, ne voulut pas l'abandonner dans cette situation critique; il le prit à la remorque, et tous deux firent route à l'Ouest; ils parvinrent à atteindre Brest sans autre rencontre. Grâce à l'opiniâtreté de la défense de l'escorte, le convoi fut sauvé; 250 navires furent conservés à leurs armateurs par le dévouement du chef d'escadre de l'Étanduère et des capitaines placés sous ses ordres ce dévouement ne peut être mis en doute, car 8 vaisseaux avaient bien peu de chances de ne pas succomber en en combattant 14; et non-seulement le commandant en chef de ces 8 vaisseaux accepta un com

bat auquel il eût probablement pu se soustraire, mais il sut inspirer une grande confiance à ses lieutenants, car tous soutinrent cette lutte avec honneur, et ils succombèrent portant les traces les moins récusables de leur belle et énergique défense: 4 vaisseaux étaient entièrement démâtés; 2 n'avaient plus que leur mât de misaine. Les pertes des Français étaient considérables. Le capitaine de Fromentière était mort; le chef d'escadre de l'Étanduère avait reçu deux blessures, le capitaine Duchaffault en avait une. Les Anglais avaient, du reste, acheté cher leur victoire : ils furent obligés de rentrer en Angleterre. Le capitaine Saumarez avait perdu la vie.

La frégate le Castor, qui avait suivi le convoi, fut prise par le vaisseau anglais HAMPSHire.

Chassé près du cap Finistère d'Espagne par l'escadre de l'amiral anglais sir Peter Warren, le vaisseau de 46° l'Étoile chercha un refuge derrière la petite île Sisarga, avec 5 navires du commerce qu'il escortait. Le vaisseau fut évacué et livré aux flammes, ainsi qu'un des navires marchands; les quatre autres furent capturés.

[ocr errors]

Le capitaine Dubois de Lamotte, revenant des Antilles avec un fort convoi de voiles qu'il escortait avec 4 bâtiments de guerre, fut chassé, le 1er juillet (1), dans le N.-O. du cap Ortegal d'Espagne, par la division du capitaine anglais Fox. Le capitaine Dubois de Lamotte signala au convoi de faire toute la voile possible et il se plaça sur les derrières pour protéger sa retraite. Malheureusement, il ne maintint pas ces bonnes dispositions, et lorsqu'il put reconnaître qu'il serait impuissant à arrêter l'ennemi, il laissa chaque capitaine libre de suivre la route

(1) Beatson, Naval and military memoirs, etc., dit le 20 juin.

qui lui conviendrait. 47 navires du commerce furent capturés; les autres parvinrent à atteindre différents ports.

La frégate de 32o la Renommée, qui se rendait à SaintDomingue avec le gouverneur de cette colonie, fut prise le 13 septembre, après un rude combat, par la frégate anglaise DOVER.

Le capitaine Dubois de Lamotte fut encore chargé cette année de l'escorte d'un convoi destiné à la Martinique et à Saint-Domingue; le vaisseau de 64° le Magnanime qu'il commandait et la frégate de 42° l'Étoile, composaient l'escorte. Après avoir conduit la première partie du convoi à sa destination, il continua sa route sur SaintDomingue. Le 29 novembre, lendemain du jour où il avait quitté la Martinique, 4 bâtiments furent signalés au vent; à 1 de l'après-midi, on reconnut en eux des vaisseaux anglais. Le capitaine Dubois de Lamotte signala au convoi de forcer de voiles et à l'Étoile de protéger sa retraite. Quant à lui, il se mit en panne avec le Magnanime, et il y resta jusqu'à ce qu'il eût vu tous les navires du commerce défiler devant lui. La fermeté de cette contenance ne rassura cependant pas tous les capitaines marchands; plusieurs prirent des directions autres que celle qui avait été indiquée. A 41, le vaisseau le plus avancé, fort de 50°, put engager la canonnade avec le Magnanime. A 7, un vaisseau de 60° joignit son feu au sien. Ils se retirèrent vers 1h du matin; les deux autres vaisseaux ne purent approcher assez pour prendre part à la lutte. Le capitaine Dubois de Lamotte fit de suite réparer les avaries qui pouvaient ralentir la marche du Magnanime et il continua sa route. Les quatre vaisseaux ennemis le chassèrent tout le jour suivant, mais sans pouvoir l'atteindre, et le soir ils se mirent à la recherche du convoi. C'était un peu tard; celui-ci avait pris une avance qu'il conserva et il arriva,

ainsi que le Magnanime, le 8 décembre, sur la rade du Cap Français. Les navires, au nombre de 6, qui n'avaient pas suivi la route qui leur avait été signalée, furent seuls capturés.

La Grande-Bretagne avait, par un grand déploiement de forces, ressaisi la domination des mers. Ce n'était pas en quelques mois que de longues années d'incurie pouvaient se réparer, et les escadres françaises, malgré l'alliance de l'Espagne, étaient incapables de lutter contre les forces de l'Angleterre, grossies encore par la marine hollandaise. Les combats de l'année 1747 avaient anéanti la marine de l'État; mais de simples particuliers, des armateurs, s'étaient immortalisés par des efforts plus puissants que ceux du gouvernement, et les prises nombreuses qu'ils avaient amenées dans les ports étaient une compensation aux pertes éprouvées par la marine royale. Le traité d'Aix-la-Chapelle mit fin à cette guerre de corsaires qui avait été si dommageable au commerce anglais.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small]
« ZurückWeiter »