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était alors armé de 44 canons, et, un peu plus en dehors, une batterie de 6 pièces, défendent le passage du côté de l'Est. Le fort San Joao et 2 batteries présentaient à l'Ouest un front de 48 canons. Dès qu'on a dépassé ces fortifications, les terres s'évasent pour former à droite la baie de Boa viagem, au fond de laquelle il y avait une batterie de 10 canons, et à gauche la baie de Bota fogo, située au pied de la montagne appelée le Corcovado. La ville de Rio Janeïro est bâtie sur la côte occidentale, à 2 milles 1/2 de Santa Cruz. L'ile das Cobras, située à l'extrémité septentrionale de la ville et à petite distance de la terre, en forme le port; plusieurs batteries le défendent. Avant d'arriver devant la ville, on rencontre l'île de Villegagnon, sur laquelle il y avait une batterie de 20 canons. Rio Janeïro était alors, comme aujourd'hui, une ville ouverte dont les principales défenses consistaient dans les ouvrages que je viens de décrire.

Le 13, l'île das Cobras fut enlevée. Eu se retirant, les Portugais firent sauter 2 de leurs vaisseaux ; quelques jours plus tard, ils en détruisirent un autre et 2 frégates. Des sommations furent faites de suite au gouverneur. Sur son refus de livrer la place, l'investissement commença et le feu fut ouvert le 21. La ville fut abandonnée sans résistance, et les Français y entrèrent le lendemain. Le 23, les forts de la rade se rendirent. Le même jour, le gouverneur proposa de racheter Rio Janeïro moyennant 610,000 cruzades (1) et 500 caisses de sucre cette offre fut acceptée. Tous les navires portugais dont on ne trouva pas à se défaire furent livrés aux flammes, et, le 13 octobre, l'escadre fit route pour France. Dispersés par un violent coup de vent aux Açores, les bâtiments prirent des directions diffé

(1) Le rapport omet de dire s'il s'agit de cruzades d'or ou de cruzades d'argent. La cruzade d'or vaut 3 fr. 30; l'autre 2 fr. 94. Les bénéfices élevés indiqués plus bas doivent faire supposer qu'il est question de cruzades d'or. Les 610,000 accordées formeraient alors une somme de 2,015,000 fr.

rentes. La frégate l'Aigle relâcha à Cayenne où elle coula. Le Magnanime et le Fidèle sombrèrent probablement en mer, car on n'en entendit plus parler. Les autres bâtiments arrivèrent à Brest dans les premiers jours du mois de février 1712.

Cette expédition rapporta 92 pour 100 à la Compagnie qui en avait fait l'armement.

L'historien anglais Campbell (1) donne comme authentique le chiffre suivant des pertes éprouvées pendant cette dernière guerre (1702 à 1712):

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J'ignore où l'historien Campbell a puisé ses renseignements. Voici le relevé que j'ai fait sur les notes qu'on vient de lire :

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RECAPITULATION GÉNÉRALE DES BATIMENTS PRIS, DÉTRUITS OU NAUFRAGES DE 1702 A 1712.

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Il n'est pas hors d'intérêt de jeter un coup d'œil rẻtrospectif sur le long règne dont je viens d'esquisser quelques pages, et de rechercher à qui l'on doit attribuer l'honneur d'avoir placé la marine de la France au rang élevé qu'elle occupait déjà à cette époque parmi les puissances maritimes.

Louis XIII fut le premier monarque qui rêva pour la France une suprématie à laquelle ses prédécesseurs n'avaient pas sérieusement songé; et si l'idée appartient à son

ministre, le cardinal de Richelieu, ce n'en est pas moins sous son règne qu'eut lieu la création d'une marine militaire. Ce fut en effet cet homme d'État qui comprit le premier qu'une nation dont le pays est baigné par trois mers, doit être puissance maritime autant que puissance continentale. Les débuts étaient difficiles; mais l'idée était émise; elle fut comprise, et le succès ne tarda pas à couronner l'entreprise. En tête des personnes qui contribuèrent le plus à apporter des améliorations dans la partie pratique de cette grande œuvre, on doit placer Henri d'Escoubleau de Sourdis, archevêque de Bordeaux. Ce prélat, que le cardinalministre considéra comme le plus capable entre tous, sinon de bien conduire les armées navales au feu, du moins de les organiser et de les diriger, ne resta certainement pas au-dessous de la mission qui lui avait été confiée.

Les bases de la grande organisation maritime pressentie par Richelieu étaient donc jetées lorsque parut Colbert, l'organisateur par excellence, le ministre qui comprit la marine à ce point, qu'après près de deux siècles, quelquesunes de ses institutions sont encore en vigueur, et sans modifications sensibles. De grandes difficultés surgirent cependant tout d'abord, car il fallut combattre avant même qu'on eût organisé. Colbert trouva fort heureusement, chez quelques-uns des officiers généraux de son époque, une grande intelligence pratique; ou plutôt, il sut reconnaître les intelligences d'élite, et il leur donna le moyen de se faire jour. Quel fut, parmi les nombreux officiers généraux de la marine de Louis XIV, celui qui fut le plus heureusement doué, celui auquel revient la plus grande part des lauriers recueillis dans la longue guerre maritime de ce règne?

Le vice-amiral Armand de Maillé, duc de Brézé, apparut d'abord sur la scène. A lui le premier appartient l'honneur de combattre et de vaincre les Espagnols avec une armée exclusivement composée de bâtiments de guerre appartenant à l'État. Mais, quelque grand que fût le mérite, on ne

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