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d'assurer le maintien et la durée de la paix par l'exécution franche et loyale de ses engagements. Ces observations furent convenablement accueillies. Le Pacha, qui partait le soir même pour Fez, nous promit de les transmettre à son Souverain, et d'appeler sur cet objet toute son attention. Votre Excellence trouvera ci-joint le procèsverbal d'échange, ainsi que le texte Français revêtu du sceau de l'Empereur de Maroc, et qui nous a été remis par son Plénipotentiaire.

M. de Nion se rend en France sur le bâtiment à vapeur le Gassendi: c'est lui qui aura l'honneur de remettre à votre Excellence la présente dépêche et les documents qui y sont annexés.

S.E. M. Guizot.

Agréez, &c.

DE NION. GLUCKSBERG.

CORRESPONDENCE relative to the French Protectorate of Tahiti, and the Expulsion of Mr. Pritchard from that Island. -February to September, 1844.*

No. 1.-M. Guizot au Comte de Jarnac.

M. LE COMTE, Paris, le 30 Juillet, 1844. Je viens de recevoir la nouvelle d'un évènement survenu à Taïti, au mois de Mars dernier, et qui est probablement connu à Londres au moment où je vous écris. Vous trouverez ci-joint les détails qui me sont parvenus à ce sujet. Veuillez en donner communication à Lord Aberdeen, et combattre ainsi, dès le premier moment, les fâcheuses impressions que des rapports inexacts pourraient lui faire concevoir.

S.E. le Comte de Jarnac.

Recevez, &c.

GUIZOT.

(Annexe 1.)-Le Capitaine Bruat à M. l'Amiral de Mackau. M. LE MINISTRE, Papéiti, le 27 Février, 1844. DEPUIS le départ de la frégate La Dublin, l'ex-Reine Pomaré, ne comptant plus sur l'intervention de l'Angleterre en sa faveur, avait montré des tendances qui me faisaient croire qu'elle ne tarderait pas à revenir à nous: mais, ainsi que j'ai eu l'honneur de vous le faire savoir par mon rapport du 23 Janvier, le chef Fati m'a appris que Pomaré avait écrit une lettre qu'elle allait m'adresser, lorsqu'elle en fut détournée par M. Pritchard qui la menaça, dit-on, de faire partir Le Basilic. Quoique je n'ai pas la preuve matérielle de ce fait, je suis cependant convaincu de son exactitude.

Presented to the Chamber of Deputies, 1845.

Des émissaires ont été envoyés dans les districts, et bientôt j'ai été informé que plusieurs petits chefs, jaloux de Fati, abandonnaient leurs cases, emportaient ce qu'ils possédaient, et se retiraient dans la presqu'île de Taïrabou, où, sous la conduite des chefs Taviri, Pitomaï, Farchou et Téraï, se formait un parti hostile.

J'ai dû prendre des mesures promptes et énergiques pour réprimer les troubles qui se sont manifestés.

Le Phaeton est immédiatement parti et est venu mouiller dans la Baie de Papeau d'où il a pu observer les mouvements des insurgés. M. Moissin et M. Mariani, Capitaines d'Etat-Major, que j'ai fait embarquer sur ce bâtiment pour étudier le terrain et en faire la topographie, ont pris des dispositions pour arrêter l'émigration. Ils occupent en deçà de l'isthme une position qui leur permet d'atteindre au but, et au moyen d'un petit ouvrage qu'ils ont établi à terre, ils dominent tout le pays, conformément à mes instructions. On permet aux Indiens, qui viennent dans la presqu'île pour rentrer dans leurs foyers, de passer librement: mais la circulation de l'intérieur vers Taïrabou à été formellement interdite par terre et par eau.

Ces messieurs ont étudié les canaux et trouvé une nouvelle passe qui permettra aux bâtiments de mouiller prês de l'isthme. Ils trouvent cette position admirable comme point stratégique et comme végétation.

Je pars aujourd'hui même avec la corvette l'Embuscade et 150 hommes de troupes pour me rendre à l'isthme. Les compagnies de l'Embuscade et du Phaéton porteront nos forces à 300 hommes.

Je verrai par moi-même la position du pays, et j'aviserai. Tout me porte à croire que ce déploiement de forces suffira pour intimider les Indiens et les faire rentrer dans leurs districts. Quoi qu'il en soit, j'occuperai une position militaire pour couper les communications entre Taïrabou et l'intérieur. La présence de quelques forces est tout-à-fait indispensable pour rassurer nos partisans et effrayer les perturbateurs.

Déjà j'aurais agi si je n'avais donné 6 jours aux chefs pour faire leur soumission.

Quoique le terme fixé soit expiré aujourd'hui, j'ai accordé au Capitaine Henry, qui a une grande influence sur les Indiens, de tenter de les ramener, et il est parti hier matin; il m'aura donc devancé de 24 heures.

Toutes mes précautions sont prises ici, où je laisse l'Uranie et la Meurthe et plus de 200 hommes de troupes.

M. Amiral de Mackau,

Veuillez, &c.

BRUAT.

(Annexe 2.)-M. Bruat à M. l'Amiral de Mackau. M. LE MINISTRE, Papéiti, le 13 Mars, 1844. DEPUIS mon rapport du 27 Février, dont je vous ai adressé le duplicata par la voie des Sandwich, j'ai rejoint le Capitaine Henry, qui avait échoué dans les négociations entamées par lui avec les Indiens insoumis.

Ne voulant pas trop disséminer mes forces, j'ai détruit le poste provisoire que le Capitaine Maissin avait établi et qui devenait inutile. Piloté par M. Henry, le Phaeton a remorqué l'Embuscade au port de l'est de l'isthme, que j'ai appelé port Phaeton, parce que c'est le premier bâtiment qui soit venu à ce mouillage (29 Février, 4 heures du soir).

J'ai immédiatement mis les troupes à terre pour abattre les arbres et découvrir le pays. Je me suis en même temps emparé de 49 pirogues qui venaient d'être abandonnées. Le lendemain, pendant qu'on pratiquait la route, on a reconnu la case dite de la Reine, éloignée de 2,000 mètres du rivage; je m'en suis emparé. Avant la nuit, les troupes étaient bivouaquées, et j'avais une pièce de canon sur l'isthme que nos avant-postes avaient fait évacuer sans tirer un seul coup de fusil.

Quoique les rapports de plusieurs personnes aient annoncé que les révoltés fussent au nombre de 2,000 hommes, ce que je ne crois pas, et que l'effectif de nos soldats et de nos marins réunis ne montât qu'à 200 hommes environ, aucune attaque n'a eu lieu, et lorsque je suis parti de Taravan le 6 Mars au soir, j'avais établi une fortification avec fossés que je crois inexpugnable pour des Indiens. On y construit un blockhaus, et dès que le fort sera achevé, je rappellerai une partie des troupes. 60 hommes suffiront pour le garder; mais il faudra laisser un navire au mouillage du Phaeton. Je crois que ce poste, qui intercepte entièrement les communications entre Taïrabou et Taïti, rend très difficiles celles de la partie Est avec la partie Nord, et devient ainsi la clef militaire de toute opération que nous voudrions tenter, ou qu'on voudrait faire contre nous.

Malgré les pluies qui n'ont cessé de nous poursuivre et qui ont également régné á Papéïti, l'ardeur des marins et des soldats ne s'est pas ralentie un instant. J'ai mis à profit mon séjour pour parcourir toute la partie Nord de Taïrabou dans mon canot, et je me suis assuré que le Capitaine Henry m'avait dit vrai.

Les chefs de Tautira (partie Ouest de Taïrabou) sont venus me trouver dans ce district et dans celui de Papara. Beaucoup d'Indiens sont rentrés chez eux.

Quoique le retranchement du poste de Taravan ne fût pas terminé, j'ai dû revenir à Papéïti, d'après la gravité des faits énoncés dans les lettres que m'a envoyées le commandant particulier.

Le Phaeton, sur lequel j'étais, a passé dans l'Est. C'est dans la

partie la plus voisine de l'isthme que se trouvent les révoltés; ils m'ont paru moins nombreux qu'on le rapporte. Je pense que la présence du bateau à vapeur aura produit un bon effet.

Arrivé le 7, j'ai trouvé effectivement que Papéïti avait l'air d'une ville assiégée. J'ai immédiatement fait remettre à terre les effets Français que l'on avait fait porter à bord des bâtiments. Malgré notre petit nombre, le feu est l'ennemi le plus redoutable que nous ayons à craindre; néanmoins toutes les précautions sont prises.

J'ai été à la pointe Vénus; le missionnaire Anglais, M. Orsmond, m'a parfaitement secondé ; il avait déjà engagé le peuple à répondre par un refus aux émissaires des insurgés. Là encore j'ai eu à renverser les mêmes intrigues, les mêmes contes. La population et les chefs ont reconnu mon autorité, et ont engagé tous les fuyards de Papéïti à rentrer chez eux; beaucoup ont suivi ce conseil. Ainsi le nombre des insurgés diminue tous les jours, et de tous côtés la confiance renaît, et les grands chefs du pays, qui tous sont restés fidèles à notre cause, m'annoncent qu'avec de la patience chacun rentrera chez soi.

Dans de telles circonstances, M. Pritchard était réellement un homme dangereux, dominant le parti qui nous est opposé. J'ai dû refuser de le mettre en liberté; cela eût produit le plus mauvais effet. Je ne pense pas qu'un Gouvernement, arrivé à des circonstances telles que l'état de siège, puisse tolérer les intrigues d'un simple résident qui cherche à couvrir ses menées sous un titre de consul d'un pays où il n'a pas même cherché à se rendre, quoiqu'il en eût le temps et les moyens. M. Pritchard, qui avait été mis dans un blockhaus, a été transféré à mon retour et par mon ordre à bord de la Meurthe où il reçoit des vivres de la table du Capitaine. Il se loue des soins qu'on a pour lui. M. le Capitaine du Cormoran n'avait aucune mission pour Taïti, j'ai dû le sommer de quitter les îles de la Société; il en a senti la nécessité. Il veut bien prendre à son bord M. Pritchard; mais je ne le lui livrerai que s'il s'engage à ne le déposer dans aucune des îles de cet archipel. Dans le cas où il ne voudrait pas prendre cet engagement, j'expédierai M. Pritchard aux îles des Amis par la goëlette Saint-Kilda, que les dernières circonstances m'ont forcé d'acheter.

Pour moi, M. le Ministre, tous mes efforts tendront à ne pas troubler les bonnes relations qui existent entre les 2 Gouvernements, et qui sont si nécessaires à la paix du monde. Ma position est entourée de bien des difficultés, mas j'espère qu'avec de la patience et du temps j'arriverai à bon fin.

M. l'Amiral de Mackau.

Veuillez, &c.

BRUAT.

(Annexe 3.)-M. d'Aubigny à M. Bruat.

M. LE GOUVErneur, Papéiti, le 4 Mars, 1844. HIER, en sortant de la messe, j'avais l'honneur de vous écrire que tout était tranquille, et j'expédiais un commissionnaire pour vous porter, en outre, un message de M. Moerenhout. Il doit être près de vous depuis 1 ou 2 heures. Après son départ, les affaires ont pris une tournure que je veux immédiatement porter à votre connaissance.

Hier, à 11 heures du matin, j'ai été prévenu par un billet de M. Guillevin qu'une sentinelle du camp de l'Uranie avait été attaquée et terrassée pendant la nuit.

Voici le fait: Un matelot était en faction sur le môle. Sur les 10 heures, un individu s'est glissé jusqu'à lui, lui a assené un coup de poing sur la tête qui l'a renversé. En tombant, le matelot a crié au secours; l'individu s'est jeté sur le fusil que le matelot défendait de son mieux. Pendant la lutte, les hommes du poste sont venus au secours de leur camarade. L'individu, en les voyant, s'est enfui armé de la baïonnette, dont il était parvenu à s'emparer. Suivi de près, on est entré presque en même temps que lui dans sa case; il a été arrêté et est à cette heure entre mes mains, et aurait été de suite traduit devant un conseil de guerre, si j'en avais eu la puissance. La baïonnette n'est pas retrouvée.

Frappé de cette audace, convaincu que toute notre force réside dans le prestige de supériorité morale qu'il nous importe de ne pas perdre au milieu des Indiens, et persuadé que le meilleur moyen d'en finir avec eux était de s'emparer du directeur et de l'instigateur de leur agitation, je me suis décidé à faire arrêter Pritchard. Cet acte est accompli, il a été saisi hors de chez lui, à 5 heures du soir, au moment où, sous une pluie battante, il allait mettre le pied dans un canot accompagné du capitaine du Basilic, de M. Collie, &c., pour se rendre soit à bord du Basilic, soit à bord du Cormoran.

M. Bruat.

J'ai, &c.

D'AUBIGNY.

(Annexe 4.)-Ordre de M. le Commandant Particulier, relativement à la mise en état de siège de Papéïti.

Papéïti, le 2 Mars, 1844. LE Commandant Particulier des îles de la Société arrête ce qui suit: ART. I. Jusqu'au retour de son Excellence M. le Gouverneur, les établissements de la baie compris entre la pointe des Cocotiers et la caserne de l'Uranie sont déclarés en état de siège.

II. Tout résident Européen ou Indien doit être rentré dans son habitation au coup de canon de retraite, et n'y recevoir personne après cette heure.

III. Depuis le coup de canon de retraite jusqu'à celui de la diane, les patrouilles commandées par un officier et les rondes de police

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