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l'évêque de Londres, pour se plaindre de cette infraction du traité; mais avant que leur réclamation lui fût parvenue, Geddes avait été suspendu de ses fonctions par la commission ecclésiastique convoquée par Jacques II, qui travaillait alors à rétablir le catholicisme en Angleterre. Il y revint en mai 1688, prit le degré de docteur en droit, et fat élu chancelier de Salisbury par l'évêque Burnet, qui parle de lui avec éloge dans son Histoire de la réformation. Il s'occupa alors à traduire, de l'espagnol et du portugais en anglais, quelques manuscrits ou livres rares qu'il avait recueillis durant son séjour à Lisbonne, tels que l'Histoire ecclésiastique du Malabar, Londres, 1694, in-8°; et l'Histoire ecclésiastique de l'Ethiopie, ibid., 1696, in-8°. On a aussi de lui quelques autres écrits dirigés contre l'Église romaine, et des Mélanges (Miscellaneous tracts) sur l'histoire civile et ecclésiastique, 3 vol. in-8"., publiés successivement en 1702, 1714 et. 1730. On ne sait point la date exacte de sa mort, arrivée avant l'année 1714. X-s.

GEDDES (JACQUES), auteur écossais, né vers 1710 dans le comté de Tweedale en Écosse, exerça quelque temps avec succès la profession d'avocat, et se serait fait probablement une réputation au barreau, si une maladic de langueur ne l'eût enlevé au monde avant sa quarantième année. Mais il s'est assuré une réputation d'un autre genre, par un ouvrage plein d'érudition et de goût, intitulé: Essai sur la composition et la manière d'écrire des anciens, et particulièrement de Platon, Glascow, 1748, in-8°. Il a laissé en manuscrit de quoi former un second volume, qui ne paraît pas cependant avoir été imprimé.

X-s.

GEDDES (ALEXANDRE), prêtre écossais, naquit à Ruthven, dans le comté de Bamff, en 1737, de parents catholiques, qui l'envoyèrent faire ses premières études à Aberdeen, sous un maître particulier. De là il fut admis dans l'école de Scalan, établie dans les montagnes pour les catholiques destinés à l'église, et qui doivent achever leurs études dans quelque université étrangère. En 1758, il vint au collége des Écossais à Paris, étudia la théologie à Navarre, et prit des lcçons d'hébreu sous l'abbé Ladvocat. Son goût le portait dès-lors à l'étude de la Bible; et il songeait même à en faire une traduction à l'usage des catholiques de son pays. Laborieux et doué de beaucoup de facilité, il apprit le français, l'italien, l'espagnol et l'allemand. Après six ans de séjour en France, il retourna en Écosse, et fut ordonné prêtre à Dundee, en 1764. On l'envoya, peu après, en qualité de chapelain, chez le comte de Traquaire, seigneur catholique. Il y resta peu, revint à Paris, où il passa neuf mois, et, de retour en Écosse, en 1769, il fut préposé à la congrégation d'Auchinhalrig, dans le comté de Bamff. Ge fut là que, s'étant lié avec des seigueurs et des

gens de lettres, il prit des sentiments un peu accommodants sur les matières de religion, imita les plaisanteries des protestants sur les indulgences, les images et les reliques, et

prétendit, à leur exemple, que l'Écriture était la seule règle de foi. Quelques variations dans la croyance lui paraissaient une chose peu importante; et comme il était vif et ardent, ces opinions hardies éclatèrent bientôt dans ses conversations, et scandalisèrent les catholiques. Ses confrères lui en firent des reproches : M. Hay, son évêque, prélat pieux et

éclairé, s'efforça de le ramener à de meilleurs sentiments, et, voyant ses exhortations inutiles, menaça de le déclarer suspens de ses fonctions. Geddes, que des générosités immodérées avaient jeté dans des embarras de finances, les vit alors s'augmenter par de mauvaises spéculations : il avait acheté un petit domaine, et s'occupait d'économie rurale; ses essais ne furent pas heureux, et l'auraient bientôt réduit à l'indigence sans la générosité du duc de Norfolk, qui paya ses dettes : ce fut alors qu'il songea à tirer un parti lucratif de ses talents litté raires; sa traduction en vers anglais de Satires choisies d'Horace, publiée à Londres, 1779, in-8°., fut favorablement accueillie. Vers ce même temps, Geddes quitta sa congrégation; et l'université d'Aberdeen lui conféra, en 1780, le titre de docteur en droit, qui n'avait encore été accordé à aucun catholique depuis la réforme. Toujours occupé de son projet de traduire la Bible, il vint à Londres avec lord Traquaire, dans l'espérance d'y trouver plus de secours. Il paraît avoir totalement abandonné les fonctions pastorales en 1782, et il se livra alors plus que jamais à son travail sur l'Écriture-sainte. Quelques obstacles qu'il éprouva de la part des catholiques, furent le vés par la protection de lord Petre, auprès duquel l'avait introduit la duchesse de Gordon, et qui lui fournit généreusement les moyens de continuer ses recherches. Le Prospectus de sa traduction de la Bible parut en 1786, en un volume assez considérable, et fut suivi d'une lettre à l'évêque Lowth, et d'une autre au docteur Priestley, pour prouver que la divinité de J.-C. est un principe fondamental du christianisme. En 1788, ilproposa une souscription pour sa traduction

(1); et, en 1790, il donna une Réponse générale aux questions et aux conseils qui lui avaient été adressés. Le premier volume de sa Traduction renfermant le Pentateuque et Josué, vit le jour en 1792, et excita un orage contre l'auteur. Trois vicaires apostoliques, MM. Walmesley, Gibson et Douglas, avertirent les fidèles de leurs districts, dans une lettre pastorale du 26 décembre 1792, de se défier de cette Traduction. De-là une correspondance entre le dernier de ces prélats et Geddes, auquel l'évêque finit par annoncer sa suspension de toutes fonctions ecclésiastiques, s'il ne se soumettait. L'auteur, blessé, répondit par une lettre, où il lui disait net→ tement qu'il se moquait de ses censures. Il soutint ce ton dans une

Adresse au public, et dans une plus longue lettre à l'évêque ces deux écrits respirent l'amertume et l'orgueil. Son second volume fut publié en 1797, et comprend les Juges, Samuel, les Rois, et les Paralipomènes (2). Geddes y combat formellement l'inspiration entière de l'Écriture, et ne fait pas difficulté d'avancer que les écrivains sacrés rapportent quelquefois des faits contraires à la raison, et qu'il faut les lire avec discernement. Ce volume attira au traducteur de vifs reproches, tant de la part des catholiques, que de celle des protestants, choqués de sa hardiesse. Ses Remarques critiques, en 1800, ne firent qu'augmenter le méconten tement public. La même année, donna sa Modeste apologie pour les catholiques romains de la GrandeBretagne. L'impression qu'avaient faite sur son caractère irritable les atta

il

Le nombre des souscripteurs ne fut que de 'trois cent quarante-trois, parmi lesquels on ne

comptait que peu de catholiques.

(2) On a publie après sa mort en 1807) sa traduction du Psautier, jusqu'au psaume 116.

ques qu'il s'était attirées, avait eu une influence funeste sur sa santé. La mort du lord Petre lui porta le dernier coup. Ce fut de son lit, malade et infirme, qu'il écrivit une élégie latine sur cette triste circonstance. Le fils de ce seigneur lui continua les bienfaits de son père; mais Geddes devait en jouir peu de temps. Dans une autre élégie, Ad umbram Gilberti Wakefield, écrite le 12 octobre 1801, il semble pressentir sa fin très prochaine. Il expira dans de longues souffrances, le 26 février 1802. C'était certainement un homme instruit dans l'histoire ecclésiastique et dans la littérature biblique. Il se flattait d'être toujours catholique, sans approuver, disait-il, l'alliage qu'on avait mêlé à l'Evangile; et sa raison s'indignait que les écrivains sacrés eussent gâté des faits réels par une mythologie de leur invention: ainsi parlait ce critique téméraire et ce prêtre hétérodoxe. On est allé jusqu'à le traiter d'incrédule: ce reproche paraît peu mérité; mais Geddes donnait prise sur lui par la singularité de ses idées, l'impétuosité de son caractère, et la pétulance de sa conversation: il était surtout fort vif contre la cour de Rome, et en parlait très librement. Il reçut l'absolution à la mort, quoiqu'il soit douteux qu'il se soit rétracté: le vicaire apostolique de Londres défendit de célébrer publiquement la messe pour lui. Geddes avait une idée bizarre: il s'était persuadé qu'on pou vait juger le caractère des hommes par la forme de leur nez, comme Lavater en jugeait par la physionomie; cependant, sur la fin, il était moins infatué de ce système ridicule. Sa vie a été écrite par J. Mason Good (1803, in8°. de 560 pag.); et l'on en trouve un extrait dans le Biographical dictionnary, de Chalmers. On y donne le

catalogue de ses ouvrages, au nombre de trente-trois. Nous indiquerons seulement, outre ceux dont nous avons parlé plus haut: 1. Select satires of Horace (Choix des Satires d'Horace, adaptées, en grande partie, au temps et aux mœurs actuelles ), Londres, 1779, in-4°. II. Carmen sæculare pro Gallica gente tyrannidi aristocraticæ erepta, 1790, in-4°. : ce sont les meilleurs vers latins qu'il ait faits. II. Le premier livre de l'Iliade, rendu littéralement en vers anglais, avec des notes critiques, 1792, in-8°. Ce spécimen n'ayant pas été goûte, il ne donna pas la suite de cette traduction. IV. L'Avocat du diable, 1792, in-4°. (1) V. Carmina sæcularia tria pro tribus celeberrimis libertatis Gallicæ epochis, 1793, in-4°. VI. VertVert, traduit en vers anglais, 1793, in-4". VII. La bataille de B. ( Bangor), ou le triomphe de l'Eglise, poème héroï-comique, 1797, in-8°. (en anglais). VIII. Bardomachia, poëma macaronico latinum, 1800, in-4°. IX. Divers morceaux dans quelques recueils périodiques, notamment une Dissertation sur le dialecte écossais-saxon ; la 1re. Égloque de Virgile, en vers écossais, dans le dialecte d'Édimbourg; et la Ire. Idylle de Theocrite, dans celui de Buchan: ces trois pièces sont imprimées dans la Collection des antiquaires d'Édimbourg, volume de 1792.

de

P-C-T. GEDDICUS. Voy. Gedik. GÉDÉON, fils de Joas, de la tri

(3) L'Avocat du Diable ( ce titre est en français dans l'original), est une satire contre un ford L...., que le docteur Wolcott (Peter Pindar) avait dans ses vers comparé à Lucifer. Sa seigneurie offensée intenta un procès au poète, et la satire de Geddes est une parodie de la procédure. Ici c'est le diable qui se trouve offensé d'être com

paré au lord L.... (le feu lord Lonsdale), et qui intente une action contre le poète devant la cour des Plaids non communs.

bu de Manassé, joignit au titre de juge dont il fut revêtu vers l'an 1215 avant J.-C., celui de libérateur d'Israë!. Chargés de la juste indignation du Seigneur, et livrés, depuis sept ans, à l'esclavage chez les Madianites, les Israélites gémissaient sous ce joug, plus dur que tous ceux qu'ils avaient précédemment portés. Ils levèrent leurs mains suppliantes vers l'Éternel, qui, touché de leur repentir, envoya un de ses anges sur la terre, afin de mettre un terme à leurs maux. Le choix fait par l'envoyé du Seigneur tomba sur Gédéon, qui, né dans la classe ordinaire du peuple, et naturellement modeste, se défendit d'abord de remplir cette honorable mission, alleguant pour excuse le peu de considération dont il jouissait et l'impuissance de ses moyens. L'ange l'ayant rassuré sur ce dernier point, Gédéon le pria de lui faire connaître, par quelque miracle, qu'il était véritablement l'envoyé de Dieu. Sur la promesse qui lui fut faite que son vœu serait rempli, il rentra chez lui, fit cuire un chevreau, du pain sans levain, mit la chair dans un bassin, le jus dans un vase, et vint retrouver l'ange, qui l'attendait sous un chêne. Il l'invita à prendre part à ce repas. L'ange lui ordonna alors de prendre la chair et les pains, de les mettre sur une pierre, et de verser dessus le jus de la chair. Gédéon obéit; et l'ange ayant étendu le bout d'une verge qu'il tenait à la main, il en toucha la chair et les pains, et il sortit aussitôt de la pierre un feu qui consuma le tout. Gédéon resté seul, et saisi d'un saint effroi, avait peine à reprendre ses sens, lorsqu'une voix céleste lui fit entendre ces paroles consolantes : « Ne craignez rien; vous » ne mourrez pas. Allez, sans per» dre de temps, détruire l'autel de

» Baal; coupez le bois qui l'environ»ne, et élevez un autel au vrai Dieu, » dans le lieu même où le miracle >> dont vous venez d'être témoin s'est » opéré. » Gédéon profita de l'obscurité de la nuit pour exécuter les ordres du Seigneur. Le lendemain, au lever du soleil, les habitants de la ville, s'étant aperçus que l'antel de Baal avait été renversé, cherchèrent partout le coupable, et apprirent enfin que c'était Gédéon. Pleins de fureur, ils voulurent forcer Joas de leur livrer son fils, afin de le faire mourir. Mais la présence d'esprit, la fermeté et la foi de ce bon père confondirent leur barbare dessein. « Que » Baal, s'écria-t-il, punisse mon fils; » et, s'il est Dieu, qu'il se venge lui» même de celui qui a renversé son » autel! » On attendit vainement la vengeance d'un Dieu qui n'existait pas; et, de ce moment, Gédéon, qui fut nommé Jércbaal, réfléchit aux moyens qu'il devait employer pour opérer l'heureuse délivrance d'Israël. Son plan dressé, il douta encore de lui-même, et supplia l'Éternel de lui prouver, par de nouveaux miracles, qu'il lui accordait sa protection particulière. Il demanda que la toison d'une brebis, étendue dans un champ, reçût seule la rosée du ciel, tandis que le champ demeurerait sec. La rosée tomba, et il n'y eut que la toison de mouillée. Il desira ensuite que la toison demeurât sèche, tandis que le champ recevrait seul la rosée du ciel. La rosée tomba, et il n'y eut que champ de mouillé. Rempli d'une sainte confiance, il parvint à rassembler de suite une armée de trente-deux mille hommes, et vint camper devant les Madianites, qui étaient au nombre de cent trente-cinq mille. Il se disposait à les attaquer avec toutes ses forces, lorsque le Seigneur, voulant prouver

le

aux Israelites qu'ils ne devaient la victoire qu'à sa toute-puissance, lui ordonna de publier que les plus timides, et ceux qui auraient peur, pouvaient s'en retourner: vingt-deux mille s'en retournèrent, et il n'en resta que dix mille. Le Seigneur dit encore à Gédéon de choisir, parmi ces derniers, ceux qui, pour se désaltérer, prendraient de l'eau du fleuve dans le creux de leurs mains, sans mettre le genou en terre. Il s'en trouva seulement trois cents. Il lui commanda alors de diviser cette petite troupe en trois bandes, de leur faire prendre une trompette dans la main, dans l'autre un vase vide, où il y aurait une lampe allumée, et de sonner ensuite de la trompette, dès qu'ils entendraient le son de la sienne, en criant tous ensemble: Ľẻpée du Seigneur et de Gédéon! Au signal de leur chef, les Israelites firent retentir les airs du son de leurs trompettes; et, brisant le vase qu'ils tenaient à la main, ils élevèrent leurs lampes en poussant le cri convenu. Le bruit des trompettes, les cris, et la lueur de ces trois cents lampes, répandirent une si grande terreur dans le camp des Madianites, que, se croyant assaillis de tous côtés par des forces considérables, ils tournèrent leurs armes les uns contre les autres et s'entre-tuèrent. Ceux qui échappèrent à cet horrible carnage prirent la fuite; mais Gédéon les suivit l'épée dans les reins, et les tailla en pièces. Deux des chefs ennemis, Zébée et Salmana, périrent de sa propre main. Tant d'exploits glorieux engagèrent les enfants d'Israël à donner à Gédéon l'autorité suprême, et à le reconnaître pour leur prince. Mais il refusa ces honneurs en disant : « Un si haut »rang ne m'est point dû : il appar>>tient au Seigneur, qui vous a déli

» vrés; c'est lui seul qui est votre » prince, et qui doit vous comman» der. » Cependant, conɩme les Israélites le pressaient d'accepter quelque gage de leur reconnaissance, il leur demanda tous les pendants d'oreilles qui avaient été pris sur les Madianites. Ces bijoux lui furent aussitôt apportés, et il les consacra au Seigneur. La paix ainsi retaie, Gédéon gouverna les enfants d'Israël avec autant de sagesse que de gloire, et mourut dans une heureuse vieillesse, l'an 1559 avant J.-C., laissant soixante et dix enfants de plusieurs femmes, sans compter Abimelech qu'il eut d'une concubine de Sichem, nommée Druna (Voy. ABIMELECH). Il fut enterré à Éphra, dans le tombeau de Joas, son père.

P-c.

GÉDIK (SIMON), en latin Geddicus, théologien, né à Magdebourg en 1549, n'est guère connu que par sa réponse au livre dans lequel Acidalius s'est amusé à soutenir cette proposition paradoxale: Mulieres non esse homines. (Voyez ACIDALIUS.) Gédik n'entendit pas raillerie sur un pareil sujet : il s'établit l'avocat de la moitié du genre humain, et composa pour sa défense une espèce de Factum, où il exagère si fort les qualités des femmes, qu'il prouve plus qu'il ne voudrait; car, si tout ce qu'il en dit était exact, le paradoxe d'Acidalius cesserait d'en être un, et les femmes n'appartiendraient pas à l'espèce humaine, par la raison qu'elles seraient d'une nature infiniment supérieure. Cette réponse de Gedik, imprimée pour la première fois en 1595, a été reproduite à la suite de l'ouvrage dont elle est la réfutation, La Haye, 1641, in-12; 1644, même format. On a encore de lui: Postilla evangelica; Refutatio Sal. Finckii; Pelargus apostata. Gédik mourut

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